Mannee

L’artiste mauricienne MANNEE développe depuis 10 années une langage solitaire de la performance rituelle contemporaine, qui due à ses procès intimes se manifeste principalement dans des video-performances, des installations et des peintures rituelles. Son corps de travaille prend racine dans son vécu des rituels traditionnels hindou. Mais elle y relie à travers des formulations contemporaines des forces subtiles perçu dans le Ici et le Maintenant. Ainsi elle choisit des thèmes d’importances actuelles de nos sociétés globales de cultures nomades qui sont l’exile, l’individu et la masse, aise et malaise sociale, intimité et identité; élaborées par des matériaux comme le sang menstruel, la terre, le safran, les pigments, les cheveux, le vernis et la résine et des objets comme des vêtements, des pierres et autres objets portant les traumas sociaux et sociétales de notre civilisation. Son principal sujet de recherche et de travail est basé sur le traumatisme transgénérationnel, ses conceptions scientifiques et leur guérison. Les dimensions multigénérationnelles du traumatisme se réfèrent à la transmission physique et psychique des horreurs du passé comme «histoire incarnée» dans le présent; comment les individus et la société sont modelés par les actions passées de leur ancêtres, leurs angoisses et peurs et comment les perceptions sont influencées par cela. Une autre source d’inspiration sont ses rêves, un médium puissant et un guide, menant de l’autoréflexion et de l’histoire familiale à une vision élargie de l’histoire du monde; les vagues de mouvements évolutives de l’Homme, la «criminologie» de l’Homme et de son existence même, le monde des rêves comme une plateforme de conscience collective et de souvenirs mondiaux. En tant que langage, elle utilise la performance rituelle vidéo, l’écriture de la poésie et de proses ainsi que de la peinture et du chant performatif.

Violette Graveline

Elle considère l’espace scénographique comme un partenaire de jeu, une matière à expérimenter, à propulser, à faire vibrer, à sculpter par la présence de l’acteur, du danseur, du performeur. Espace privilégié des choses et des phénomènes, la scénographie se traverse telle une expérience vivante, aussi palpable qu’atmosphérique et métaphysique. Elle permet de créer des combinaisons poétiques enivrantes entre un lieu, des spectateurs, un texte, des matières, des voix, des corps comme autant de présences dont il faut révéler et sublimer les dimensions.

Julien Amillard

Le travail artistique de Julien Amillard entremêle la littérature et les arts plastiques.

Via des propositions plastiques (objet, installation, performance, dessin, vidéo), il développe une pensée poétique du monde en prônant un humour référencé et absurde.

Arthur Poutignat

Du sensé au sensible

La question de la perception est centrale dans mon travail. Le point de vue du spectateur, la construction de l’espace, sa dépravation (anamorphoses, métamorphoses, perspectives singulières), sont les moyens qui vont permettre de nouveaux agencements visuels, propices à la remise en cause de repères traditionnels. L’équivoque et l’étrange sont les moyens de cette nouvelle donne, interrogeant les références communes et les distinctions généralement admises entre volume, surface, motif.

Par le paradoxe, le renversement, l’ambiguïté, ma démarche m’amène ainsi à produire des objets, installations et dispositifs, qui viennent détourner la perception du spectateur, lui proposant une vision étrange, un monde imaginaire qui vient mettre en crise le tangible.

Les zones d’ombres, les ambiguïtés spatiales créent le doute, les mettent en évidence et me permettent de révéler les contradictions et oppositions sous-jacentes à notre appréhension du monde. Inhérente au visible, l’obscurité vient affirmer notre perception de l’espace, sa mise en valeur me permet de trouver des points de basculements du réel vers la fiction.

De l’altération à l’altérité

Sans médium de prédilection, mais très attaché aux principes du dessin, je cherche à faire émerger le poétique à partir de nouvelles combinaisons. La fiction vient effleurer le réel, enrichissant l’imaginaire du spectateur. 

J’interroge nos visions du monde, en adoptant d’autres points de vue ; de nouvelles logiques donnent forme à mes œuvres. Il s’agit, à la fois, d’interroger un scientifique par la logique du dessin et de transposer des éléments de vocabulaire dans un nouveau champ lexical. Créant ainsi un espace sémantique ambiguë et ludique. Ces opérations me permettent de mettre à jour l’incertitude des choses, d’en préserver sa magie et ses possibles. Il s’agit avant tout de permettre un autre regard.

Brendhan Dickerson

Brendhan Dickerson a travaillé principalement dans le fer forgé, souvent en combinaison avec le bois ou le bronze. Le processus intense, presque alchimique, qui consiste à transformer un matériau résistant en le travaillant tout en le chauffant, résonne avec sa quête de transmutation intérieure.

Bien qu’il cherche souvent à articuler une perspective lyrique, ironique ou satirique, c’est sa perception de la sculpture comme fondamentalement performative qui motive ses choix formels et qui anime le plus sa pratique.

Dans les années 90, parallèlement à son travail en studio, il a commencé à explorer la sculpture performative de feu. Pour lui, il y a quelque chose d’atavique dans la sculpture de feu, quelque chose de primal et de fascinant dans son immédiateté et sa fugacité. En tant que forme d’art éphémère et irrécupérable, elle est un contrepoint à la permanence de la sculpture en fer et en bronze.

Ces dernières années, il s’est immergé plus profondément dans la performance. Fusionnant les aspects durables et éphémères de sa pratique, le travail qui émerge de ce changement explore l’intersection des objets sculpturaux performatifs avec le corps performatif spontané, et avec l’énigme de la présence et de la communion incarnée

Mimi Von Moos

Mon travail artistique base sur une approche conceptuelle. Ce sont des projets qui sont dû à l’idée de créer, d’élargir un espace imaginaire ou un espace pour le possible et de le rendre accessible. Un endroit a toujours un impact sur son environnement. Des actions artistiques dans l’espace publique redessinent nôtre perception de la localité. C’est une raison pour moi de m’engager pour établir l’ancienne synagogue de Hégenheim comme endroit pour l’art.

Catherine Sombsthay

À la recherche d’un équilibre, Catherine Sombsthay chemine entre théâtre d’objets, musique et arts plastiques. Dès sa première création elle développe un axe de recherche précis : entrer dans la proposition artistique par l’objet manipulé et l’occupation de l’espace. Les objets sont choisis en tant que matériau « sensible » plus que pour leur caractère usuel ou leur capacité à « figurer ». Au fil des années, d’hyperréalistes, ils deviennent matière avant de tendre vers l’abstraction. L’espace est redistribué entre l’aire de jeu et la position du public. Il interroge la place physique et émotionnelle du spectateur dans le dispositif théâtral et promène le public dans l’évocation plus que dans l’histoire. Actuellement, elle développe les relations entre arts plastiques et arts de la scène en proposant une série de formes plastiques théâtralisées ayant pour ambition de développer une idée simple en quelques minutes. Elle s’efforce d’associer physiquement le public présent dans des propositions ponctuelles et ludiques.

Pascal STuTZ

« Pascal STuTZ , dans son atelier de Strasbourg, peint, dessine inlassablement. » Et parfois, il utilise de la résine et des pigments phosphorescents, ou crée des performances sonores et dansantes.Ses sujets de prédilection sont liés à son étonnement d’être dans le monde, au miracle qui représente la vie sur une petite planète perdue dans un si vaste univers « Tout comme l’archéologue frotte la pierre pour en restituer les détails effacés par le temps, il frotte un morceau de dentelle pour questionner l’abstraite chevelure de la comète. Toujours le même morceau de dentelle, mémoire de lui même, devenu la matrice de Halley… Conformément aux calcules de la Nasa, en bas de ses images, l’artiste marque le nom, la position de la comète dans l’espace et la date correspondant au dessin du jour. Il inscrit aussi son nom, comme une trace immortelle, confiant son message à la majestueuse comète qui ne connaît pas le temps… En art, sur le papier, la vérité surgit de ses énigmes. » Ileana Cornea (critique d’art) Paris déc. 2020, à propos de la série nommée « 2061lacomète »

Julie Luzoir

Julie Luzoir cherche à interroger nos certitudes. Par le dessin, l’interview, la performance, elle pose des questions contemporaines pour participer au grand débat polyphonique de nos sociétés. L’artiste cherche à donner voix à ceux qui attendent, celles qui luttent inlassablement, à ceux qui fuient, à celles qui travaillent, à ceux qui se noient, à celles qui partent, à ceux qui restent, à celles qui savent, à ceux qui sont nés dans le nouveau millénaire, à celles et ceux que nous n’entendons pas… Un regard sensible sur le monde, pour que quelque chose surgissent chez le public qui y fait face. En collectif — au sein du duo ramel · luzoir — Julie réalise des projets graphiques au service de structures privées, d’associations, de services publics et d’institutions culturelles.

Aurélien Finance

Théâtralisé, le travail d’Aurélien Finance se construit autour d’histoires absurdes inventées, inspirées du réel, des mythes ou des contes. Qu’il s’agisse de performances dans lesquelles il se met en scène, ou bien de créations aux formes colorées, ses œuvres détournent l’univers textile par la déconstruction des codes traditionnels. Il pratique des savoir faire ancestraux pour en expérimenter les limites dans une approche ludique emprunte d’humour et de poésie; L’artiste s’intéresse particulièrement à des phobies humaines, symbole de l’irrationnel dans une société dominée par la raison et le contrôle. La broderie, le crochet, le tricot l’intéresse pour leur aspect performatif, répétitif et cathartique. Ces créations deviennent alors des objets transitionnels desquels naissent des personnages imaginaires, des êtres organiques, des excroissances rescapées d’une mémoire oubliée… Sa dyslexique (désorientation de l’écriture ordonnée) s’affiche dans son travail comme un atout. Elle ouvre une pensée par l’image qui trouve son sens dans sa globalité.