Camille Fischer

L’esthétique baroque développée par le travail de Camille Fischer sur le corps en mouvement, et plus précisément sur la parure et l’ornement, s’inscrit par certains aspects dans un héritage symboliste assumé du reste. Elle fait notamment référence à William Morris ou Huysmans. Comparable par la sophistication, ce travail s’en distingue toutefois, refusant la fascination morbide mais retenant l’inquiétude historique des artistes d’alors, devant les bouleversements annoncés par la révolution industrielle, qui fait écho pour sa génération aux enjeux comparables de la mondialisation contemporaine. En retrouvant à la fois une certaine unité et unicité «artisanale» de l’objet d’art, qu’il soit un bijou modeste ou une mise en scène ambititeuse faisant appel à tous les sens, l’oeuvre émergente de Camille Fischer développe une énergie singulière. Extrêmement convaincante, elle s’inscrit aussi bien dans un héritage artistique et culturel, que dans une recherche expérimentale où interviennent le dessin, la performance, la scénographie… Bernard Goy

Jonathan Naas

Né en 1987, vit et travaille entre Bâle et Strasbourg. Jonathan Naas obtient un DNAP à la HEAR de Mulhouse, ainsi qu’un Bachelor et un Master en Arts Visuels avec mention à l’ÉCAL de Lausanne. Après quelques années de voyages et de direction artistique, il présente son travail en France et à l’étranger, lors de résidences et d’expositions. Son travail contextuel s’appuie sur la récupération d’éléments du réel, mis en scène dans des installations sombres et minimalistes. Ses œuvres questionnent les symboles et leurs codes, ainsi que les croyances et la transmission des savoirs par un protocole rituel, influencé par le folklorisme, la mythologie, l’ésotérisme et la culture underground. Sa pratique est majoritairement dominée par une peinture radicale et des volumes issus de son quotidien, empreints de magie et d’invisible. Il présente, à la façon d’un intercesseur, des dispositifs rythmés reformulant la réalité au travers de la fiction, tel un conte, accentuant un présent tout en suggérant la possibilité d’un ailleurs.

Architecture sonore

De 1994 à 2017, Bruno Friedmann (1954, Bühl / Baden, Allemagne) a été professeur à la Faculté des médias numériques de l’Université de Furtwangen. Au cours de ses études de base (dans les années 1980) à l’Universität Karlsruhe et en partie à la Hochschule für Musik Karlsruhe de technique de communication, génie biomédical et cybernétique, il aimait déjà se concentrer sur la théorie des systèmes et les aspects cybernétiques et ses applications à l’interaction humaine comme la perception et faire du son et de la musique, agir et réagir physiquement et mentalement. À l’Université de Furtwangen, il enseignait des langages informatiques comme Java et JavaScript et dans le cadre de «l’expérience auditive dans les médias numériques», ses conférences portaient sur la génération de sons numériques, la psychoacoustique et la perception du son, de l’espace et de la musique. Ses intérêts et sujets de recherche se situent toujours dans le cadre de la perception du son et de l’espace, des interactions transmodales, de la théorie des systèmes, de la modélisation et de la composition algorithmique. Un projet comprenant et exemplaire est sa composition Sequenza III spatialisée: la musique de la composition de Sequiano III de Luciano Berio, est intensément déplacée dans l’espace, contrôlée par des descripteurs audio du contenu musical lui-même. Il a été présenté au festival BEYOND 2013, ZKM Karlsruhe. Le professeur Bruno Friedmann a été co-fondateur de l’étude de baccalauréat Musikdesign, un projet commun de l’Université de Furtwangen et de la Staatliche Hochschule für Musik Trossingen, axé sur la musique assistée par ordinateur, le son et l’amélioration multimédia. Depuis qu’il a passé un congé sabbatique à l’IRCAM 2007, il utilise le logiciel IRCAM complet et distingué et principalement Max / MSP pour réaliser ses idées, compositions et projets de logiciels musicaux, qui ont été exécutés au Zentrum für Kunst und Medien (ZKM) Karlsruhe, Staatliche Hochschule für Musik, Trossingen, Théâtre Pforzheim, Le Séchoir, Mulhouse.

Eleonore Descazals

Un jour d’octobre 1999, j’ai mis la première fois les mains dans l’argile, matériau qui m’a de suite happé pour ne plus me lâcher. Vingt années sont passées et enfin fraîchement installée au Séchoir, je peux faire de ma passion, mon métier.
Mon travail en tant que céramiste s’articule comme un langage formel autour d’émotions et de sentiments intimes. J’ai le goût de l’esthétisme, de la couleur et du décors. J’aime le beau et la représentation explicite, qui me permettent d’exprimer des ressentis en les sublimant dans la matière et ce de manière plus explicite que par l’oralité.

Vincent Campos

Démarche artistique
Je développe un travail oscillant souvent entre le jeu et la mise en avant d’une réalité où l’humour peut retentir comme un écho à l’adversité des choses. Au travers de récits bercés d’une insouciante légèreté, le temps semble s’être arrêté mais nous sommes invités à suivre le mouvement.
Bâtir des forêts, ériger des ponts fragiles, faire résonner des tours de papier ponts sont des actions potentielles.
En jouant sur des territoires en pleine mutation, je questionne notre rapport au monde et ses potentialités.
Je me laisse surprendre par la matière, pris dans une nouvelle temporalité, saisi par un bouleversement qui ne saurait témoigner des évènements à venir.

Mattalabass

Né en 2043, je suis tombé dans la peinture rapidement pour n’en jamais ressortir. Mon travail est porté par une interrogation constante sur le langage, sur son utilisation comme outil de relecture du monde dans lequel je vis et j’évolue. Mon travail interroge l’espace urbain et la manière dont nous l’appréhendons en fonction des aléas de déplacement, de rencontres, de temps. Ce que j’en perçois, je le transforme en paysage abstrait, « carte heuristique » de mes propres déplacements physiques et/ou émotionnels dans une réalité urbaine.
Voilà ce qui m’intéresse. Je rend compte de ce monde, dans lequel je vis aussi, par la construction d’images à partir d’éléments simples (lignes brisées, traces, fragments de phrases) combinés et recombinés à l’infini. Je dresse une cartographie sensible d’un espace fait de tension, de colère apaisées par une recherche d’équilibre par la couleur et la ligne. L’énergie punk mixée avec des influences Street Art, les deux tempérées par un vocabulaire abstrait volontairement simple. Eviter l’esthétisme sans pour autant perdre de vue son intérêt. Une poésie urbaine.

Ariane Lugeon

With her art Ariane manages to materialize emotional states with textile fibers and thus to let them interact with the environment, so that the observer recognizes it and feels like looking into a mirror. 

 

Ariane born 1974 in Switzerland (Biel), she lives and works in Scandinavia & also since 2017 she works in Basel (CH) & in Hégenheim (F).

 

Autodidact. nonconformist. developing.
 

Since 20 years freelance artist.

Textilart, Installation, Performance, Photography
Embroidery  and Knitting is her passion.

Clementine Cluzeaud

Ma pratique questionne la scénographie non comme un art réservé à la boîte noire du théâtre mais comme une tension des rapports entre l’espace, le temps et le public. Les performances, les installations comme les scénographies que je conçois ont agitées de la même interrogation : comment rendre l’espace et le le temps signifiants au regard du spectateur ? Ces notions sont travaillées comme des matières à tordre, à transformer, à épuiser. L’objet scénographiquedevient moteur de jeu et de fiction. C’est de cette activation du lien concret et poétique avec la matière, de ce corps bousculé par l’objet que se nous une expérience sensible de l’espace et du temps. Comme dans les arts vivants, ma pratique est collective. J’ai cofondé Milieu de Terrain avec Floriane Jan et Club Sandwich avec David Séchaud. Je travaille régulièrement avec des plasticiennes (Gretel Weyer, Célie Falières).

Christian Botale

Pour cette session des Ateliers ouverts nous n’avions pas atteint le ciel mais
l’esprit du ciel est descendu vers nous, y a eu t-il communication entre l’émetteur saint et pêcheurs ? Un résultat de conversion nous attend sûrement. L’ensemble des Ateliers vous invite cordialement à recevoir l’aura et la bonne nouvelle venant de là haut- au rendez vous guérison, miracle à travers la création. Nos yeux, nos oreilles, nos touchés. Nous vivre. Nous écouter. Nous toucher à la vie éternelle du royaume sans fin… Que le très haut vous bénisse – Foi, bonne foi.
Les Ateliers Moyi Mwinda de BOTALE BOTALE croit et vous remercie deux fois de votre visite…

Laurent Odelain

Mes créations explorent les liens entre les territoires que je rencontre, l’imaginaire qu’ils me transmettent et les formes qui jaillissent des expérimentations que j’y mène.

Leur genèse à lieu in situ. J’y souligne le décalage grandissant entre notre condition terrestre et ces fantasmes industriels et technologiques nous enjoignant à la dépasser, nous éloignant des simples notions de présence et d’acte. Aux confins de l’écrit, de la sculpture, de la performance et du paysage, je tente de révéler la poésie absurde du faire humain et m’amuse de sa vulnérabilité face à la présence immuable du monde. Les enregistrements vidéos et photographiques permettent l’apparition et le partage d’images et de figures. Je les installe vis-à-vis des formes construites ou rencontrées dans les espaces qui m’animent.

Je m’intéresse à l’usage humain du territoire, dans son exploitation, sa préservation, la vie qui en dispose et s’y établit en le transformant, ou étant transformée par lui. Je me demande comment la géographie conditionne l’esprit et l’action de ceux qui s’y meuvent, en fabriquant des récits et des artefacts.

Dans les gestes que je mets en place, entre philosophie et mythologie, des caractères essentiels et existentiels cherchent à transformer le malaise contemporain en une source poétique. Au fil du temps et des expériences rencontrées, mes travaux constituent un inventaire sensible de lieux et d’actes. Derrière leur facture prosaïque, se glisse une dimension ayant attrait à la solitude, à l’errance et au rituel naïf. Une primitivité affleure et donne corps à des puissances invisibles qui révèlent la présence d’une altérité.