Zoé Kiner-Wolff

Mes recherches tournent autour du corps paré. 

Au sein de ma pratique artistique de multiples anatomies se rencontrent : la mienne, celles de l’humain et des autres animaux, celles des plantes et des êtres (in)animés. Leurs formes et leurs identités se mêlent dans les bijoux, les masques et les êtres-objets que je crée, donnant naissance à des créatures hybrides, “humanimales”. 

Ces chimères deviennent les protagonistes d’histoires que j’écris et raconte en écho aux mythes. Ces récits dont le corps est la matière, je les mets en scène durant des temps performatifs. 

Tour à tour je revêts chacune de ces parures le temps d’une métamorphose éphémère, et je murmure mes contes à celleux qui tendent l’oreille.

Camille Renault

Camille met en mouvements matières et lumières pour créer des objets-expériences avec l’ambition de rencontrer l’autre. Elle génère des micro mondes qui s’animent et se révèlent entre les mains de ceux qui les découvrent, les conviant ainsi à une convivialité surprenante et sincère. Elle transforme des bouts de matières glanées en baumes réparateurs, du carton en épicerie à échelle 1, du papier en machine à faire des pas dans la neige…Tout fait œuvre, pourvu qu’il y ait une transformation et un émerveillement partagé. Les pages des livres qu’elle fabrique ou les rivières de la forêt sont actuellement ses lieux de monstration favoris. En menant différentes interventions artistiques, elle prend conscience d’un fort potentiel collaboratif et social dans la mise en place de ses projets : elle travaille à une pratique libre, décomplexée où le processus de création collective fait œuvre, où la restitution fait événement, fédère et suggère de nouvelles façons de se rencontrer.

Juliette Defrance

Au croisement des sciences humaines et d’un appétit entretenu pour l’histoire des images et des techniques, je cherche à concevoir un vocabulaire plastique décalé, sarcastique et multimédia. La question de l’incarnation est majeure dans mon travail.

De la mythologie au fais divers, je sélectionne et j’analyse les récits qui me semblent caractéristiques des enjeux de pouvoir qui sous-tendent les représentations du féminin.

Qu’il s’agisse de personnages mythiques identifiés, de contes, de représentations littéraires ou de grandes figures anonymes presque hagiographiques (la madonne, la femme fatale…etc), je dissèque ces rôles-fonctions au travers d’une iconographie critique où les contraintes symboliques deviennent des contraintes physiques, sculpturales.

Je m’attache à réinterpréter, rejouer, exacerber, par la performance, la narration photographique ou vidéo et l’installation, les rôles construits et attendus de mon genre. Là où l’iconographie dominante naturalise et fige les limites de mon corps, je propose des auto-fictions acides rendant les coutures de ces grands récits outrageusement visibles, leur statisme artificiel.

Le spectateur de mes histoires est pensé à la fois comme témoin et comme personnage, invité à se déplacer dans un réseau d’indices et d’actions.

J’utilise volontiers le registre du morbide, du grotesque et une imagerie marquée par l’organique.

Une des images du féminin qui caractérise, métaphoriquement mon travail plastique est celle de la fleur carnivore: les textures minérales de mes pièces, qu’elles soient de verre, de céramique ou de métal, sont sensuelles et galbées comme des replis de peau. L’imagerie médicale et scientifique irrigue mes recherches formelles. Je tiens à ce mélange des règnes et à cette tension narrative née du paradoxe entre attirance et répulsion.

L’attention aux ambiances colorées et aux sensations procurées par les différents médiums que j’emploie naît d’une volonté de penser l’œuvre d’art comme une expérience immersive, au sein de laquelle cohabitent avec l’image et le volume plusieurs temporalités d’une même histoire

 

Till Brockmeier

Ma vision est de toucher et d’inspirer les gens avec mon art à la fois dynamique et réduit à l’essentiel. Je m’intéresse aussi bien aux thèmes abstraits et géométriques « intemporels » qu’à l’abstraction de thèmes actuels. Pour ce faire, j’associe des contraires comme l’immobilité & le mouvement et je combine des formes avec des couleurs et des lignes dans un esprit ludique et vivant.
En outre, je travaille actuellement sur le lien entre l’écriture et l’image écrite. C’est ainsi que des structures d’écriture deviennent des formes géométriques d’écriture. J’associe souvent des poèmes à des structures circulaires, qui sont liées à la polarité entre condensation et dissolution, entre concentration de la forme et de l’espace.

Kerstin Mörsch

Zeichnung, Malerei, Bildhauerei und Performance. Mich interessiert das Zusammenspiel der verschiedenen Medien und die Räume die sich „dazwischen“ öffnen.

Meine Arbeit ist existenziell. Es sind die Transformationen, die ich in meinen unterschiedlichen Arbeitsprozessen begleite, die mich immer wieder neu fordern und begeistern. Schritt für Schritt, Werkzyklus für Werkzyklus.

Je weiter ich in meiner Arbeit komme desto klarer und einfacher werden meine Werke. Die Reduktion auf das Wesentliche, das Grundlegende, sei es eine Linie, eine Geste, eine der Grundfarben oder einfache geometrische Formen. Der „leere“ Raum wird für meine Arbeit immer wichtiger.

Dessin, peinture, sculpture et performance. Je m’intéresse à l’interaction entre les différents médias et aux espaces qui s’ouvrent « entre les deux ».Je m’intéresse à l’interaction entre les différents médias et aux espaces qui s’ouvrent « entre les deux ».

Mon travail est existentiel. Ce sont les transformations que j’accompagne dans mes différents processus de travail qui me stimulent et m’enthousiasment toujours à nouveau. Pas à pas, cycle d’œuvres après cycle d’œuvres.

Plus j’avance dans mon travail, plus mes œuvres deviennent claires et simples. La réduction à l’essentiel, au fondamental, que ce soit une ligne, un geste, l’une des couleurs primaires ou des formes géométriques simples. L’espace « vide » devient de plus en plus important pour mon travail.

Lino Pourquié

Lino Pourquié développe son activité artistique dans le champ de l’art sous forme d’installations, de la scénographie au théâtre, ou encore de la construction de décors et création lumière. Sa réflexion, à la croisée entre scénographie et art contemporain, porte sur la limite entre réalité et fiction ou encore le(s) lien(s) entre corps physique et nature.

Décloisonner les domaines liés à la scène lui permet de passer par des chemins singuliers pour concevoir de nouveaux objets, qui prennent vie dans l’espace. Ce processus créatif consiste à partir d’une idée abstraite ou symbolique pour lui donner un corps de matière. Cette relation de la conscience à la matière engendre chez Lino une relation organique au monde, à travers par exemple son obsession du lien que nous entretenons (en tant qu’humains) avec le vivant. L’organique, présent dès le départ au niveau des processus de création, prends par la suite une place aussi bien formelle que spirituelle.

Pierre Dagens

Pierre Dagens, né le 24/08/1988 à Strasbourg, est artiste plasticien, musicien et vidéaste, co-fondateur du groupe techno/hip-hop Strasbourgeois Strass &Paress, conçoit compose, performe et réalise des installations artistiques visuelles, sonores et se produit en live.

Son travail, mélange synthétiseurs, boites à rythmes, matériel vidéo analogique et de radiodiffusion immergeant son public dans des univers oniriques et abstrait.

«Les installations vidéos et sonores que je crée sont en étroite connexion avec mes rêves, je veux en dégager des ambiances oniriques vaporeuses.

Installations/performances, mon travail vidéo se veut esthétique et «aesthetic».

Il s’agit de feedbacks composites vidéos, espèces de larsens vidéos en re-filmant les images glitchées de mes écrans.

L’image vidéo, par cette mise en abyme, devient alors esthétisée à son maximum.

Ces envies proviennent de ma fascination pour les VFX vintage.

La boucle est la base de mes gestes de musicien et de vidéaste.

A partir de cette matière, j’assemble, je transforme, je pétrie.

Mes idées de performances sont dérivées de celles d’un live musical dans le sens traditionnel du terme, je détourne cette forme pour proposer au public quelque chose d’autre de différent.

Mon matériel est essentiellement récupéré, réparé puis transformé et souvent je modifie la destination première de la machine.

J’expérimente pour trouver des erreurs de systèmes, des illusions issues de problèmes de connexions électriques ou radiophoniques.

Depuis quatre ans je travaille la musique électronique et depuis une année pour la vidéo.

Je joue pour la radio ODC en live ou à distance depuis le premier confinement.

J’ai performé dans plusieurs lieux culturels à Strasbourg dont le Syndicat Potentiel.

La vidéo s’est imposée pour moi à travers l’envie de sublimer mes concerts avec de l’image.»

Aude Dimofski

Aude Dimofski est une artiste et pédagogue française basée à Strasbourg depuis 2020. Elle a étudié la photographie d’art à Lyon avec Dominique Sudre : un maître dans les procédés photographiques du XIXe siècle.
Elle a vécu 15 ans à Cork en Irlande, où elle a été diplômée d’une licence en beaux art et d’un master en éducation. Après avoir obtenue une bourse de 12 mois à l’atelier professionnel de gravure « The Cork Printmakers », Aude a continué à y travailler et à développer des techniques d’impressions hybrides. Son travail artistique est exposé en France et en Irlande. Il mêle photographie, gravure, sculpture et installation. Sa pratique associe des techniques artistiques traditionnelles et des procédés de créations modernes.
Mon travail artistique, Breath in, Breath out a émergé de la recherche sur l’idée de perception. La perception nous permet de voir le monde d’un point de vue subjectif qui, tout en nous libérant, peut aussi nous emprisonner en nous-mêmes. J’explore les sentiments de claustrophobie, en utilisant une combinaison d’images et de matériaux liés aux espaces ouverts et aux organes intérieurs. Le fait que l’œuvre soit partiellement occultée crée un sentiment de malaise, et renvoie également aux prisons psychologiques dans lesquelles nous sommes piégés soit par la société, soit par nous-mêmes.

Léa Hussenot

Mon activité artistique porte sur une réflexion autour de l’objet-livre et questionne le métier d’art dont je suis issue et pour lequel j’ai été formée. Par les objets que je crée, j’invite à une réflexion sur le livre, notre façon de le collectionner et sa place sur nos étagères.
Je passe par le dessin pour créer des visions qui abordent de manière intime notre rapport au temps, à son élasticité et à son épuisement. Je procède par accumulation et répétition de formes amenées par des techniques de gravure. Je développe depuis sept ans une pratique de l’estampe qui est en lien avec les livresobjets que je fabrique.
A l’occasion des Ateliers Ouverts 2024 je présenterai le fruit d’une année de travail. Etat de recherche, travail en cours, dessins préparatoires, projets entamés, capsules sonores. Car l’atelier, c’est aussi ça, un espace qui bouillonne où s’entremêle des esquisses d’idées