Depuis 2011, Accélérateur de particules confie la charte graphique des Ateliers Ouverts à un artiste différent chaque année. En collaboration avec les studios graphiques Nouvelle étiquette depuis 2015, puis ramel·luzoir depuis 2020, le plasticien sélectionné produit des objets visuels qui seront déclinés sur tous les supports de communication du projet. Cette carte blanche fait partie de nos dispositifs de soutien aux artistes installés dans la région et à ses frontières. Elle propose un jeu inhabituel : intégrer une œuvre à des outils graphiques et façonner avec elle l’identité d’un événement.
2024 – Léontine soulier
L’illustratrice Léontine Soulier travaille à l’Atelier du Parc ; une imposante bâtisse Neuestadt à Schiltigheim. Dans ses dessins frais et colorés peuplés de personnages épousant les paysages, Léontine passe avec une facilité déconcertante de sujets enfantins à des questions graves comme le deuil ou le viol. Son best seller est son premier livre « Comment tu m’aimes ? ». Son héroïne en devenir est Sacha ; la petite chasseuse de tempêtes. Elle y travaille depuis un voyage à vélo le long des côtes normandes pendant lequel elle a été transportée par la beauté des nuages au coucher du soleil. Pour l’affiche des Ateliers Ouverts nous avons voulu permettre à Sacha de représenter les tempêtes qui traversent les ateliers des artistes…
2023 – Marie-Paule Bilger
Une militante contemplative !
Dans son atelier à motoco on croise des collages, broderies, cahiers et animations ayant comme sujet les conflits. On retrouve aussi la danse à plusieurs endroits… Et puis il y a la nature ! avec des herbiers, des peintures, des photos, des vidéos, des grands « scans nocturnes » et même une application pour écouter le son des plantes et aussi un filtre qui transforme les visages en coquelicots géants. Pendant le Covid Marie-Paule s’est révolté à sa manière en se confectionnant des masques de fleurs. Elle a récolté les « mauvaises herbes » autour de son atelier et en a fait de magnifiques herbiers cousus à l’ancienne. Ce sont justement ces derniers qui ont inspiré les ramel·luzoir pour concevoir l’identité visuelle des Ateliers Ouverts. Quel potentiel graphique que ces coutures au dos des planches ! Ils ont décidé d’en faire la typographie de l’édition 2023…
2022 – Ariane Lugeon
Elle déclare préférer l’hiver : pour ce froid qui invite à se réfugier à l’intérieur, en soi, pour la douceur de la laine – son matériau de prédilection – opposée à la rigueur de l’hiver. Le tricot, la broderie, la photographie, la performance ou l’installation, peu importe, Ariane Lugeon met en jeu sensibilité et brutalité : « Mes tricots portent souvent des messages militants… »
Pour l’affiche des Ateliers Ouverts, elle a choisi de broder un QR code, une astuce qu’elle a trouvée un peu par hasard dans un grenier de Copenhague. Une planche, des trous, elle brode son propre QR code et s’aperçoit que le scan fonctionne. Elle réutilisera cette technique à plusieurs reprises et spécifiquement pour les Ateliers Ouverts. Une collaboration avec le studio ramel . luzoir et Accélérateur de Particules qu’elle décrit rare et riche au cœur de la solitude du métier.
2021 – Pascal Poirot
« Comme d’autres, j’utilise depuis bien longtemps une écriture, des signes, certaines techniques particulières qui me semblent correspondre à des thèmes choisis, qui ont à chaque fois une histoire, une trajectoire, peut-être un sens ou du moins sa quête. Tout cela a fini par me devenir propre. Dans le petit univers de l’atelier, les peintures des Alpes et d’Australie et autres, Julie et Francis ont choisi des pièces, extraits des matières, ici un fond semi accidentel, là un élément de cactus sur une forme de canapé, choix pertinents, jeux dans le jeux, détournements, plaisir de découvrir et de re-découvrir.
J’ai beaucoup aimé cette collaboration et leurs regards. Le résultat suscite encore d’autres créations. Merci à tous ! »
2020 – Emilie Vialet et Guillaume Greff
« Nous avons envisagé pour cette collaboration les lieux dans lesquels nous réalisons nos photographies comme un atelier ; notre atelier est le dehors. Nos projets parlent de l’usage que l’homme fait de l’environnement. Usage qui ne prend que rarement en compte les autres formes de vie. Nous ne photographions pas ces autres formes de vie même si elles sont toujours plus ou moins évoquées dans nos images. Nous avons souhaité pour ce projet rendre visibles quelques animaux non humains qui ont bien voulu nous laisser installer notre atelier sur leur territoire. Qu’ils en soient ici remerciés. »
www.emilievialet.com
guillaumegreff.com
2019 – Jeanne Bischoff
« J’extrais des formes simples d’images anciennes que je collecte dans les fonds des bibliothèques. Cette matière première, la plupart du temps en noir et blanc, va disparaître suite à un jeu de transformations informatiques. Une forme totalement nouvelle et en couleur va en émerger. Un motif final peut comprendre entre dix et plus de quatre-vingt étapes de construction.
Pour la communication des Ateliers Ouverts, nous avons choisi de mettre en lumière mes sources, les images qui servent de matière première à mes constructions, ainsi qu’une sélection de mes étapes de travail. »
2018 – Estelle Chrétien
« L’idée était de s’appuyer sur des matériaux, des outils que j’utilise ainsi que sur la répétition de gestes. J’ai fait un travail d’inventaire photographique. À ce moment j’exposais une série de dessins, « Formes », qui peut évoquer un univers numérique alors que ce sont des dessins réalisés à la main. Les strates de ces dessins apparaissent dans la proposition graphique. Cette production diffère de ma pratique car je travaille très peu numériquement en dehors du montage vidéo. C’est une co-réalisation, mais c’est une production de Nouvelle Étiquette ! »
2017 – François Génot
Tordre les limites d’un support de communication en série en rendant chaque affiche unique. Déplier l’atelier, confondre la pratique urgente du geste en imprimant les fantômes de collectes de terrain. Déplacer l’esprit d’une pratique attentive à la présence des vivants dans nos environnements quotidiens.
2016 – Julie Luzoir
« En 2016, j’ai eu deux casquettes dans la communication des Ateliers Ouverts : à la fois designer graphique au sein du collectif Nouvelle étiquette, mais aussi artiste invitée. Ce fut pour moi une belle occasion pour confronter ces deux disciplines qui ne se croisent habituellement pas dans les projets que je mène. Ce fut aussi un temps pour réfléchir à ma pratique individuelle, aux outils et mécanismes qu’elle convoque. J’ai réalisé un grand format (une scène ordinaire de parlementaires au sein d’un hémicycle), où chaque étape de dessin fut l’occasion de fabriquer d’autres images. »
2015 – Amina Bouajila
2014 – Jennifer Yerkes
« Pour la création de l’affiche des Ateliers Ouverts 2014, on m’a donné des mots clés : mystère, carte, ouverture, voyage, chemin, paysage, montagnes, rivière… entre autres. J’ai fait beaucoup de croquis avec un feutre-pinceau : îlots, montagnes, végétation, eau qui coule, poissons, bateau en papier… Ces dessins et une conversation avec un ami devant une table remplie de croquis m’ont aidée à penser et à réaliser l’image finale. Cette version diffère pas mal de la « carte » que nous avons créée avec les croquis. Mais c’est grâce à toutes ces recherches en amont que celle-ci existe. »
2013 – Vincent Broquaire
« Dans mon travail de dessin, d’installation et d’animation, je construit une vision critique de notre société et de notre rapport à la nature et au paysage. Le naturel et l’artificiel cohabitent, le réel et la fiction s’entremêlent.
Pour les ateliers ouverts 2013, j’ai travaillé spécifiquement sur un dessin qui découle d’une série d’aquarelles que je réalisait à ce moment là.
Dans cette série, je recherche le jeu entre une forme organique, des éléments mécaniques et personnages. Ici, une pierre géante, vécue comme un univers autonome habitable. Elle se dresse en hauteur à la manière d’une nacelle au dessus de notre monde, où l’on y accède par un ascenseur. »
2012 – Batchou
« Je suis sorti de la HEAR de Strasbourg avec un diplôme de visuel didactique en 2002.
À la sortie de l’école, j’ai pu travailler pour différents clients et institutions. Mon travail explore les différentes façons de rendre le plus compréhensible les objets ou les concepts.
L’idée du visuel de la perceuse s’est imposé assez vite; c’est un objet du quotidien et un petit outil indispensable pour l’artiste ou l’artisanat. »
