martine lutz

par le matériau je construis , vis comme un funambule , cherchant à garder équilibre et maitrise
le materiau comme la voix devient source d’expression .

Ikhyeon Park

Né en Corée du Sud, l’artiste plasticien et scénographe Ikhyeon Park vit et travaille à Strasbourg.
Il pratique une forme d’art relationnel à travers des projets coopératifs avec des divers artistes et des publics variés. Son processus de travail est en lui-même un dispositif artistique, qu’il perçoit comme une allégorie du factice du monde d’aujourd’hui. L’artiste s’intéresse à la perméabilité des domaines artistiques, il mélange ses expériences de scénographe et de réalisateur de spectacles à ses œuvres plastiques. Sa recherche artistique se fait autour de ce qu’il définit la mise en scène à la rencontre au public. Il s’intéresse à la fois à la forme et au fond des interactions sociales qu’il vit en tant que citoyen et individu. Pour lui le
mécanisme de la forme artistique de la scène permet d’introduire sa perception vers le monde à l’action coopérative d’un projet artistique.
Il est diplômé de la Haute École des Arts du Rhin de Strasbourg (DNSEP – Scénographie) en 2015, de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon (DNAP) en 2013 et de la Faculté des arts et de design de l’Université Konkuk de Séoul (BFA) en 2009.
Ses projets ont été présentés dans le cadre d’expositions personnelles, collectives et d’une forme d’art vivant telles que : « Bing, Bang, Plouf. », exposition personnelle, à CEAAC de Strasbourg en 2019, « Equi Libre », installation et performance, à FITZ Theater de Stuttgart en 2023, « Demains », exposition en groupe, à l’Art-Exprim à Paris en 2021 et etc.

Dominique Kippelen

Dans sa Théorie du voyage. Poétique de la géographie, le philosophe Michel Onfray considère qu’il existe « deux modes d’être au monde », nomade et sédentaire, et que pour les figurer « le récit généalogique et mythologique a fabriqué le berger et le paysan ». A l’appui d’une comparaison biblique, il situe l’un et l’autre dans les figures d’Abel et de Caïn, l’agriculteur tuant le pasteur, le paysan assassinant le chevrier, et Caïn, maudit par le Tout-puissant, condamné à errer. Dans cette histoire, Michel Onfray voit tant la « genèse de l’errance : la malédiction » que la « généalogie de l’éternel voyage : l’expiation. » Et de conclure que « le voyageur procède de la race de Caïn chère à Baudelaire. »
Rien n’est moins sûr que l’analyse du philosophe hédoniste se trouve être vérifiée quels que soient les cas de figure de nomadisme que l’on considère. Elle a du moins l’intérêt de mettre à nu ce qui fonde la motivation fondamentale de tout voyageur, sinon de tout déplacement, à savoir la quête d’un ailleurs. Il est donc question de l’irrépressible besoin d’échapper au « temps social, collectif et contraignant, au profit d’un temps singulier construit de durées subjectives et d’instants festifs voulus et désirés », pour citer une fois encore Michel Onfray.

Placer la démarche de Dominique Kippelen en écho à une telle glose ne vise pas à vouloir en faire une application, pas plus que son œuvre n’en est une illustration ; il s’agit de s’interroger, à travers les propos du philosophe, sur les raisons qui animent l’artiste à cette errance permanente qui justifie son oeuvre. Le seul choix qu’elle a fait ici de structurer cet ouvrage en fonction d’une approche géographique – Europe, Afrique du Nord, Moyen-Orient – en dit long sur la nécessité qui la pousse à aller dans l’espace, au-devant de l’inconnu. Question aussi de déterminisme. Qui de l’artiste et du lieu où elle intervient instruit l’autre ? Là-dessus, Michel Onfray est formel : « On ne choisit pas ses lieux de prédilection, on est requis par eux », affirme-t-il avec péremption, tout en temporisant : « Il existe toujours une géographie qui correspond à un tempérament. Reste à la trouver. »
Dominique Kippelen n’est pas seulement requise par l’espace, elle l’est aussi par la mémoire des lieux rencontrés et par leur potentialité à la métamorphose. Si chaque lieu est pour elle un territoire d’investigation possible, elle affectionne plus particulièrement des lieux chargés, qui ont une histoire, qui ont été – ou qui sont encore – le théâtre d’une activité, publique ou privée, sociale ou économique, naturelle ou culturelle. Une ancienne fabrique d’engrais, un cabanon de chasseurs, une vieille usine désaffectée d’ateliers textiles, une architecture de verre, un jardin improbable, une citerne historique, des fours traditionnels, le sol d’un musée, un vieil hangar… ce sont là quelques-uns des endroits qu’elle a occupés, transformés, vécus. Le mode éphémère de ses interventions repose sur le choix d’y inventer un autre espace et d’y instruire une autre mémoire, dans une façon d’élargissement mental. Si l’artiste insiste sur la dimension sociologique et le caractère communicationnel de son travail, elle met aussi en avant ce qu’il en est d’une évocation, d’une suggestion et, pour tout dire, d’un non dit, parce qu’elle sait que rien ne compte plus que les moments de tension, de silence et de secret. L’art de Kippelen procède de la combinaison savante d’un écart et d’une unité, d’un instant et d’une durée, d’une vision attentive du local et de la perception ambitieuse du global.
Dans cette façon d’intervention in situ, la démarche de Dominique Kippelen s’apparente à celle des artistes du land art. Comme il en était pour eux, une telle posture lui permet de repositionner le statut de l’artiste par rapport au monde extérieur en ne limitant pas son action à la seule production d’images ….
TEXTE COMPLET DANS LA MONOGRAPHIE DE L’ARTISTE disponible à l’Atelier.

 

Philippe Piguet 2009

Petra Keinhorst

Dessins à l’encre, sculptures en cire de paraffine et installations spécifiques sur le site.

Jennifer Roberts

Jennifer Roberts travaille le textile, et notamment le tulle, matière onirique par excellence, sous trois aspects:
– Elle réalise ainsi des robes aériennes et vitaminées, faisant écho aux rêves de notre enfant intérieur (Vaste choix de coloris disponibles. Pour adulte et enfant).
– Elle a aussi développé un concept original de luminaire autour de son matériau fétiche.
– Enfin, elle réalise des sculptures ou installations en tulle.

François Génot

François Génot emprunte son attitude et l’élan de sa démarche à la résistance et à la prolifération du vivant. Il élabore un langage formel sensible et énergique rythmé par l’expérience des lieux. Les déplacements, la collecte et une attention particulière aux matières, aux formes et aux phénomènes naturels nourrissent sa pratique. Son attention à la nature sauvage du quotidien qui habite nos espaces anthropisés, lui ouvre des portes sur les mondes humains, animaux, végétaux ou minéraux en présence, avec lesquels il tente de trouver de nouveaux modes de cohabitation et de partage. Les procédés développés au grès des saisons et des différents milieux qu’il fréquente lui permettent d’entretenir une collaboration active avec le vivant. Les méthodes empiriques nées de ses systèmes d’attentions, des jeux de formes et de matières, des actions de terrain témoignent d’une démarche tournée vers la compréhension et la traduction d’autres formes de langages, des modes d’expression du vivant.

Thibaut Lemoine

/ perception / résonance /

trace / partition / composition /

électronique / modulaire /

diffusion / dispersion /

Alexandra Weisbeck

Entrer dans l’univers d’Alexandra Weisbeck c’est accepter de perdre ses re-pères et parfois en retrouver d’autres qu’on croyait enfouis. Cette bâtisseuse de mondes singuliers procède par accumulations et confrontations, c’est par le dé-calage qui place côte à côte deux choses dissemblables que se crée une nouvelle vision. Les échelles sont bouleversées, les temporalités inversées, les espèces croisées-décroisées. Dans son atelier qui tient à la fois du cabinet de curiosité et de la clinique pour objets blessés, on s’émeut de ce petit peuple incongru et tou-chant qui vous observe, de ces rescapés rafistolés, le bras de l’un remplaçant sou-vent l’aile de l’autre. Alexandra récupère, amoncelle, répare, recycle, réinvente, passant de maquettes miniatures dans lesquelles on aimerait se lover à des es-paces scénographiques aux dimensions extrêmes où l’on peut s’abandonner. Elle construit ses mises en scène avec une dextérité et une invention rares, maniant la perceuse comme un pinceau chinois et la cloison colossale comme une page de carnet. On pense au bricoleur de Levi-Strauss, apte à exécuter un grand nombre de tâches diversifiées et pour qui l’enjeu est de transcender l’occasion avec les « moyens du bord ». Et puisque pour elle le monde ne serait pas concevable sans la musique qui lui irrigue les veines, elle mixe avec ce même sens du métissage fortifiant qu’elle applique en toute chose. Très impliquée dans le tissu associatif local, elle est bénévole hyperactive au sein de l’Art et la Matière (plateforme de collecte et de revente de matériaux à l’usage des créatifs) et présidente de la pétulante association Microsiphon, caisse à concerts et vitrine à micro-édition.

Anaïs Touchot

Anais Touchot, est née en 1987. Diplômée des beaux-arts de Brest en Art et Design, en 2011 et 2010, elle produit des installations en utilisant des matériaux modestes, pauvres pour créer des espaces majoritairement praticables.
Selon une esthétique du « Do it yourself» à partir de gestes simples, elle déconstruit et reconstruit des objets, des espaces, des situations, inspirés par des coutumes locales, des bricolages mal foutus. »

Laurent Hunzinger

Mon activité de mosaïste Représente un travail de recherche sur la matière minérale, principalement : Galets, cailloux, pierres semi-précieuses et précieuses, pierres de taille, moellons, marbres et dalles de calcaires plus divers. Représente un espèce de tissage minéral dont la trame serait le mortier. Recherche sur la juxtaposition ou côtoiement des matières minérales mais aussi sur les teintes et les différentes formes de fragmentation. Il faut casser pour reconstruire. La matière est heurtée, malmenée, jusqu’à nous faire découvrir son intérieur, l’âme de la roche. Le morceau polyédrique s’appelle la tesselle, sa multiplication à volonté en constitue la mosaïque. Celle-ci peut être perçue comme une société et chaque tesselle comme un individu. Chaque individu est unique et, de par sa multiplication, contribue à la collectivité.