Dominique Kippelen

67000 Strasbourg

 

Dernière participation aux ateliers ouverts
2023

 

Techniques

  • Aquarelle
  • Dessin
  • Installation

 

contact

5A rue de la Coopérative
67000 Strasbourg

dominiquekippelen@gmail.com
tél : 06 84 77 97 47
http://www.dominiquekippelen.com/

 

Présentation

Dans sa Théorie du voyage. Poétique de la géographie, le philosophe Michel Onfray considère qu’il existe « deux modes d’être au monde », nomade et sédentaire, et que pour les figurer « le récit généalogique et mythologique a fabriqué le berger et le paysan ». A l’appui d’une comparaison biblique, il situe l’un et l’autre dans les figures d’Abel et de Caïn, l’agriculteur tuant le pasteur, le paysan assassinant le chevrier, et Caïn, maudit par le Tout-puissant, condamné à errer. Dans cette histoire, Michel Onfray voit tant la « genèse de l’errance : la malédiction » que la « généalogie de l’éternel voyage : l’expiation. » Et de conclure que « le voyageur procède de la race de Caïn chère à Baudelaire. »
Rien n’est moins sûr que l’analyse du philosophe hédoniste se trouve être vérifiée quels que soient les cas de figure de nomadisme que l’on considère. Elle a du moins l’intérêt de mettre à nu ce qui fonde la motivation fondamentale de tout voyageur, sinon de tout déplacement, à savoir la quête d’un ailleurs. Il est donc question de l’irrépressible besoin d’échapper au « temps social, collectif et contraignant, au profit d’un temps singulier construit de durées subjectives et d’instants festifs voulus et désirés », pour citer une fois encore Michel Onfray.

Placer la démarche de Dominique Kippelen en écho à une telle glose ne vise pas à vouloir en faire une application, pas plus que son œuvre n’en est une illustration ; il s’agit de s’interroger, à travers les propos du philosophe, sur les raisons qui animent l’artiste à cette errance permanente qui justifie son oeuvre. Le seul choix qu’elle a fait ici de structurer cet ouvrage en fonction d’une approche géographique – Europe, Afrique du Nord, Moyen-Orient – en dit long sur la nécessité qui la pousse à aller dans l’espace, au-devant de l’inconnu. Question aussi de déterminisme. Qui de l’artiste et du lieu où elle intervient instruit l’autre ? Là-dessus, Michel Onfray est formel : « On ne choisit pas ses lieux de prédilection, on est requis par eux », affirme-t-il avec péremption, tout en temporisant : « Il existe toujours une géographie qui correspond à un tempérament. Reste à la trouver. »
Dominique Kippelen n’est pas seulement requise par l’espace, elle l’est aussi par la mémoire des lieux rencontrés et par leur potentialité à la métamorphose. Si chaque lieu est pour elle un territoire d’investigation possible, elle affectionne plus particulièrement des lieux chargés, qui ont une histoire, qui ont été – ou qui sont encore – le théâtre d’une activité, publique ou privée, sociale ou économique, naturelle ou culturelle. Une ancienne fabrique d’engrais, un cabanon de chasseurs, une vieille usine désaffectée d’ateliers textiles, une architecture de verre, un jardin improbable, une citerne historique, des fours traditionnels, le sol d’un musée, un vieil hangar… ce sont là quelques-uns des endroits qu’elle a occupés, transformés, vécus. Le mode éphémère de ses interventions repose sur le choix d’y inventer un autre espace et d’y instruire une autre mémoire, dans une façon d’élargissement mental. Si l’artiste insiste sur la dimension sociologique et le caractère communicationnel de son travail, elle met aussi en avant ce qu’il en est d’une évocation, d’une suggestion et, pour tout dire, d’un non dit, parce qu’elle sait que rien ne compte plus que les moments de tension, de silence et de secret. L’art de Kippelen procède de la combinaison savante d’un écart et d’une unité, d’un instant et d’une durée, d’une vision attentive du local et de la perception ambitieuse du global.
Dans cette façon d’intervention in situ, la démarche de Dominique Kippelen s’apparente à celle des artistes du land art. Comme il en était pour eux, une telle posture lui permet de repositionner le statut de l’artiste par rapport au monde extérieur en ne limitant pas son action à la seule production d’images ….
TEXTE COMPLET DANS LA MONOGRAPHIE DE L’ARTISTE disponible à l’Atelier.

 

Philippe Piguet 2009

 

Parcours

Principales expositions personnelles et installations spécifiques :
2015 – Residência Artistica, 5 mois, Fondação Armando Alvares Penteado, São Paulo, BRESIL.
2013 – Dominique Kippelen, Exposition monographique, MH Gallery Bruxelles, BELGIQUE.
2012 – « Désert salé » de « La mer de glaces », West L.A. Art College, Los Angeles, CA, USA.
2011 – « Espace, Tourbillons et poussières », sortie de la monographie, CEAAC, Strasbourg, FR.
2010 – « On a jamais été si proche » installation dessins Les Moments Artistiques, Aubert, Paris, FR.
2008 – « Peinture de Chambre» dessins, Centre Franco-Allemand, Karlsruhe, DEUTSCHLAND.
– « Ici », Les Verrières, Pont Aven, FRANCE.
2007 – « Beyrouth », installation vidéo, dessins et photographies, Strasbourg, FRANCE.
2006 – « BXB », installation vidéo, dessins, Bruxelles, BELGIQUE.
2006 – « Comme des marcheurs qui construisent le sol à mesure qu’ils avancent»,
Installation chez Umam Communication and Research, Haret Hreik, Beyrouth, LIBAN.
2004 – « Jardin vertical » Installation 350m2, Place des Halles, Strasbourg, FRANCE.
2003 – « Secrets familiers» Installation, Musée Impression sur Etoffes – Mulhouse, FRANCE.
2003 – « Anatomie d’une errance » Installation dans l’espace urbain (600m2) Erfurt, Allemagne
2003 – « L’observatoire» Installation Bitche, FRANCE.
1999 – « Lebda rouge » non réalisé (600m2) Musée du Dar Batha, Fès, Maroc.
1999 – « Silberthal » 3 installations dans la vallée de l’Erzenbach, Alsace, FRANCE.
1999 – « To the naked eye » Trois installations 700m2, Leicester, Grande Bretagne.
1998 – Pour la ville de Schirmeck, non réalisé, France.
1998 – « Là haut sur terre dans la vie profonde », Institut culturel français, Stuttgart, Allemagne
1997 – Espace André Malraux, Colmar, France.
1997 – Projet spécifique, non réalisé, pour l’espace du Frac Alsace, Sélestat, FRANCE.
1996 – « Les gouttes de pluie dans la poussière », installation sur 1200 m2 Port du Rhin, Strasbourg, FRANCE.

Principales expositions collectives
2015 – « Topografia de uma cidade grande », Jardin d’Hiver, L’Ososphère, Strasbourg, FRANCE.
2015 – Edificio Lutécia, Fondação Armando Alvares Penteado, São Paulo, BRESIL.
2014 – « Het is zomer#3», MH Gallery, Bruxelles, BELGIQUE.
2014 – « Os-Eros », Hôtel Amour, Saint-Valentin, MH Gallery, Paris, FRANCE.
2013 – « drive » Installation in situ, Biennale Internationale du Verre, Strasbourg, FRANCE.
2012 – Art Paper, MH Gallery, Bruxelles, BELGIQUE.
2012 – « Behind the curtain », MH Gallery, Bruxelles, BELGIQUE.
2012 – « Résidence à l’atelier » invitée Rieko Koga, dessins en co-production, Strasbourg, FRANCE.
2011 – « ST-Art Strasbourg – MH Gallery, Bruxelles, BELGIQUE.
2011 – Evènement Artistique Solidaire : Assiettes contre la Faim, Strasbourg, FRANCE.
2011 – « Chic dessin » Salon du Dessin, Atelier Richelieu – MH Gallery, Paris, FRANCE.

Bibliographie
2011 – « E