Dans sa pratique, Davy Toussaint questionne la
mémoire, les souvenirs et leur véracité. Dans un
dialogue entre matérialité et immatérialité, il émerge
des artefacts glitchés, formes paradoxales et
combinatoires comme issues du métissage. Les
réalisations varient entre sculptures, installations et
vidéos, dont les matières premières sont l’erreur et
l’imprédictibilité.
Diplômée en 2019 de la Design Academy Eindhoven, mon expérience de travail s’est principalement construite aux Pays-bas. J’y ai développé une pratique de Design Social en immersion, prenant part physiquement à des contextes sociaux particuliers (entreprise de réinsertion par le travail, accueil de personnes très handicapées, quartiers dits difficiles…) pour y proposer, en collaboration avec les gens rencontrés, des outils et prototypes pour ré-enchanter le vécu quotidien. Je travaille beaucoup avec la nourriture (pour créer du lien) et l’illustration notamment la gravure (pour donner à voir autrement).
En parallèle (et parfois inspirée) de ce travail in-situ, j’ai une pratique d’atelier, centrée sur l’impression de monotypes et de lino-gravures, que je monte parfois en structures lumineuses. Je tra- vaille notamment sur le thème de la nature urbaine. Je suis également heureuse d’organiser des événements pour faire découvrir les joies de l’impression au grand public.
Designeuse graphique et plasticienne, Léa Chemarin vit et travaille à Strasbourg.
Elle ancre sa recherche dans des questionnements sur l’éthique du·de la graphiste, ses outils, ses formes de travail, ses formes de production et la notion de care. Explorer la richesse de ce dernier terme lui permet d’entrevoir un milieu dans lequel art et écologie peuvent se rencontrer.
C’est sur ce terrain qu’elle s’empare de la question de l’habitation, un lieu où – conceptuellement, graphiquement – elle mène des enquêtes critiques et explore des formes de vie habitantes possibles et rêvées.
Ces productions sont de possibles demeures, un compost d’idées, comme autant de tentatives et manières de se saisir de nos futurs, de nos existences souhaitées ou souhaitables.
Gauthier Déplaude explore les dimensions électriques de notre environnement quotidien au travers de recherches visuelles et sonores. Le point de départ de son travail est l’émerveillement et l’émotion face aux objets techniques, dans leur singularité, leur imperfection, leur fragilité.
Il invente et fabrique des outils qui les détachent de leurs contraintes fonctionnelles et les invitent à s’exprimer au-delà.
Ses champs d’intérêts esthétiques sont à la convergence du son, de la lumière et du mouvement.
« Entre sculpture, composition et installation sonore, Jérémy Reynaud interroge les liens inhérents au son et à la matière à travers la création d’œuvres techniques et sensorielles. Inspiré par la culture sound-system et son environnement sonore quotidien, qu’il collecte et archive grâce à la pratique du Field recording, ses enregistrements se font témoins ou preuves d’un instant avant de donner vie à des installations dédiées à l’écoute. » Violette Doire, Chargée de production chez l’association de soutien à la jeune création contemporaine « Le Tube ».
« J’investis dans mes travaux une part d’expérience personnelle où interviennent les relations à mon enfance, au voyage, à la double culture dont j’ai hérité, à l’interdiction d’expression liée à la femme, à l’histoire et à mon corps.
Mes œuvres cependant sont également pleines d’une réflexion liée au monde extérieur dont je suis la spectatrice. Je puise mes idées dans l’histoire de l’art, dans les médias et dans la vie de la société telle que je la perçois au quotidien. »
Dotée d’une double formation en sciences de l’éducation et en céramique, Cathy Baume travaille la terre pour créer des liens, pour favoriser des partages concrets, fraternels et constructifs.
Ses recherches céramiques qu’elles soient sculpturales ou utilitaires interrogent son rapport au monde et à l’autre. Elles se nourrissent principalement d’architecture et de poésie.
Le motif de la maison y revient de façon récurrente :
« Habiter poétiquement le monde ou habiter humainement le monde, au fond, c’est la même chose . » Christian Bobin dans « Le plâtrier siffleur »
Je cherche à créer, dans mon travail de scénographe, des espaces de convivialité où la banalité devient digne d’être regardée. Les frontières entre quotidien et spectacle se troublent : une table peut devenir une scène et le public des convives. J’imagine des lieux, souvent festifs et pas forcément pour la boite noire, qui autorisent le contact et la rencontre entre les corps.
À travers différentes explorations, je m’intéresse au passé et à l’évolution de lieux qui me touchent. Un escalier creusé dans la falaise normande, une sphère colorée sur l’autoroute A4, des anciens bains de rivière urbaine en Alsace… Chacune de mes recherches est l’occasion de documenter une manière d’habiter, d’utiliser ou de regarder le paysage. J’envisage ainsi la photographie de manière locale, à partir de constructions singulières et d’histoires oubliées.
“Ma pratique de la sculpture s’est construite selon une logique de recherche continue autour de la matière, de l’idée d’intuition et de contact.
Celle-ci tend à questionner le rapport que nous entretenons avec le non-humain par l’expérimentation et la confrontation de mes moyens propres avec les éléments (des matières brutes, généralement) que je rencontre dans mon environnement de travail. La sculpture et l’installation ne sont pas pour moi des moyens de donner forme à des idées définies, mais plutôt des espaces-temps me permettant de prendre la mesure des choses et de faire pleinement l’expérience de l’idée de pouvoir, dans le sens d’une énergie, d’une capacité à transformer les choses et à choisir de le faire, et non d’un ascendant sur ces dernièr—es. J’aime penser ces temps d’action comme des moments d’apprivoisement de ces éléments, en cela que l’apprivoisement est un acte allant dans les deux sens, et muet, qui trouve d’autres lexiques que celui de l’Homme.
Je ne peux pas prétendre pouvoir affecter une autre entité si je ne la laisse pas m’affecter en retour. Suivant cette logique, je considère les limites de son corps et la maîtrise de techniques manuelles comme autant de critères majeurs de faisabilité de ces transformations.
C’est le moment précis où les choses se font et où les gestes se trouvent qui prévaut, les pièces résultant de ces interactions prenant alors le statut de témoin, de restes.”