Sandrine Bringard

Mes formes anthropomorphiques en céramique sont des reflets de nous-même, nous qui évoluons dans un environnement à la fois réel et imaginaire. Avec la thématique du corps associée à celle de l’eau, je réinterprète l’art de la céramique part des détournements ludiques. Considérant l’humain comme une forme contenant morcelable, je dissocie chaque membre, jambe, torse, tête, organe, en lui affectant une identité précise et une intimité propre. L’eau substance qui nous anime et nous échappe. Elle s’appelle imaginaire, rêve, inconscient, matière pensante et nous entretenons avec elle un rapport ambivalent. Les paradoxes des proportions, des matières, des actions des personnages et des fonctions des objets sont les pivots d’une narration suspendues, qui invite irrémédiablement à délier nos imaginaires.

Frédéric Henninger

Je peins de façon spontanée et intuitive. Ma peinture est instantanée.

Dans la série, les Essais, la surface s’élabore dans un moment très rapide et intense de concentration sans détermination préalable.

Un instant tactile se matérialise, souvent repris et réactivé.

J’applique les couleurs en fonction de mes sensations et du dialogue qui je souhaite obtenir entre elles. Ma peinture se concrétise par la restitution de mes expériences physiques et sensibles en lien à une appréhension mémorielle de la nature. Je souhaite transmettre des sensations, des émotions au spectateur par l’intermédiaire de la surface peinte, de ses qualités, sa lumière, ses couleurs, son espace, sa pesanteur.

La peinture se constitue entre structuration et improvisation et propose un enregistrement de l’expérience du faire. Chaque couche est remise en question par la suivante tel un palimpseste ou l’ensemble raconte sa propre histoire, sa « géologie ». La série des Atmosphériques se caractérise par un processus « météorologique » qui me permet d’exprimer des temps suspendus, inachevés, ouverts.

Actuellement, je souhaite redéfinir mon rapport à la peinture et remettre en question l’autorité du geste pictural. Mes peintures récentes explorent divers processus qui consistent à peindre en jouant avec les propriétés de la matière et la couleur (projection, application par frottage…). En parallèle je développe une pratique de la céramique qui se base sur des principes similaires d’élaboration où je laisse la terre me diriger suivant sa malléabilité afin d’obtenir une forme. Cela me donne la possibilité d’utiliser l’intuition, l’instinct et le relâchement conscient du contrôle comme outils de travail.

Jean Wollenschneider

Graphiste et illustrateur, Jean Wollenschneider propose un univers alliant dessin, papier découpé et céramique.

Mathilde Cochepin

Mathilde Cochepin est auteure-illustratrice et artiste sculptrice. Dans son atelier à Strasbourg, Mathilde écrit, dessine et sculpte des objets uniques inspirés de l’univers jeunesse. Le livre animé, qui est au cœur de sa pratique, s’articule avec une production de sculptures. Totems, crocos-tigres, canards-bananes, chauves-souris dodues… Mathilde développe un bestiaire graphique haut en couleur. Cette artiste participe chaque année à des salons, des foires et des expositions où elle expose son travail.

2022 • SALON RÉSONANCE[S], SALON EUROPÉEN DES MÉTIERS D’ART, FRÉMAA, PARC EXPO WACKEN, 67000 STRASBOURG.
2022 • TRESOR[S] ROUGE, EXPOSITION COLLECTIVE, GALERIE NICOLE BUCKFRÉMAA, 67117 HURTIGHEIM.
2022 • CARRÉ SCULPTURE, MARCHÉ DE LA CERAMIQUE CONTEMPORAINE DE GIROUSSENS (81), TERRE ET TERRES.
2022 • ATELIERS OUVERTS, BASTION XIV, RUE DU REMPART, 67000 STRASBOURG.
2021 • ST’ART, FOIRE EUROPÉENNE D’ART CONTEMPORAIN ET DE DESIGN, PARC EXPO WACKEN, 67000 STRASBOURG.
2021 • SALON RÉSONANCE[S], SALON EUROPÉEN DES MÉTIERS D’ART, FRÉMAA, PARC EXPO WACKEN, 67000 STRASBOURG.
2021 • EXPOSITION EN DUO, ESPACE ÉPHÉMÈRE 22.2, 25290 ORNANS.
2021 • ATELIERS OUVERTS, BASTION XIV, RUE DU REMPART, 67000 STRASBOURG.

Fantine Andrès

LE CORPS MORCELÉ DE LA NATURE Fantine Andrès est une observatrice attentive de la nature dont elle apprécie en particulier les écarts, les formes surprenantes et parfois monstrueuses. Mais nul besoin pour les découvrir de se plonger dans des ouvrages de tératologie ni de consulter les archives de ces baraques foraines où l’on exhibait volontiers les femmes sirènes ou les moutons à cinq pattes. L’étrangeté est partout sous nosyeux. La précision des dessins de Fantine Andrès est un merveilleux instrument pour la saisir. En se servant de crayon à mine graphite elle obtient des modelés particulièrement délicats qui donnent aux plantes une apparence que l’on pourrait dire presque sculpturale si le moelleux des rendus ne suggérait si fortement quelque chose comme l’épuisement d’une animation interne dont le sujet représenté serait encore témoin. Mais ce sont essentiellement des fragments qui nous sont montrés, qu’ils soient disposés au milieu de la page ou que celle ci, de par son format, produise comme une coupe franche qui laisse interrompu le geste de l’artiste. La symétrie de ces formes est parfois troublante et fait penser aux motifs ornementaux de certaines architectures tout en nous rappelant l’évidente géométrie deces végétaux saisies par les photographies de Blossfeld à la fin des années 1920qui évoquent des rosaces ou des colonnes gothiques. Montrées ainsi, hors de tout contexte, elles acquièrent parfois la majestueuse abstraction de coiffes océaniennes ou de masques africains. Or Fantine Andrès ne se prive pas d’utiliser aussi la photographie produisant ici une série d’oeuvres énigmatiques, entre figures abstraites et matériaux anthropomorphes dont la plus singulière est sans doute cette image-apparition dans laquelle on ne peut s’empêcher de voir une vierge debout au milieu des bananiers couchés parla tempête. De même le devenir sculpté de ces dessins trouve t-il en quelque sorte sa réalisation à travers les plantes tressées ou simplement assemblées et tenues par une sorte de galette de maïs pliée, de la même couleur gris anthracite, rappelant ces images antiques de corps pétrifiés par les cendres volcaniques qui ont saisit la vie dans son dernier souffle, impression que renforce la vue de ces feuilles de bananier couvertes elles-mêmes de poudre de graphite. Gilles A. Tiberghien

Magali Hedouin

Illustratrice, je vous présenterai lors de ces ateliers, des » démones aquarellées » et des MicroCéphales* toujours aussi sympathiques ! * Créés en 2003, « Les MicroCéphales » sont, à l’origine, des personnages à grosse tête, évoluant dans des univers imaginaires ou réels. D’un style simple (mais pas simpliste), ils sont, aujourd’hui, le fondement de mon travail. Outils de prédilection : Aquarelle, plume, Rotring, Pantone…

Isabelle Deloron

Yza, véritable touche à tout, est autodidacte. Elle s’essaye à l’acrylique, à l’huile, à l’aquarelle, pour enfin trouver son univers de prédilection dans les variations proposées par l’encre de chine. Ce noir puissant décliné en abstraction suggestive toute en mouvement, au pinceau jouant avec l’eau ou au point précis en figuration la passionne. Le support est important. Papier japonais washi ou papier Lana texturé … chacun apporte par sa structure une dynamique à l’univers du dessin. Les thèmes suggérés ou figuratifs représentent des ambiances de paysages ou animales influencé par la découverte de la calligraphie contemporaine asiatique et les voyages. La découverte de la céramique lui ouvre de nouvelles perspectives : transformer son univers graphique en 3D. Mais cela demande du temps d’essayer de dompter la terre. Son univers pictural influence largement des décors des pièces réalisée au tour en grés blanc, grés noir et récemment porcelaine.

Élise Planhard

La capacité de l’être humain à (re)créer des mondes et des matières me fascine. C’est en ce sens que les paysages construits par l’Homme, et en particulier les jardins, sont au cœur mes préoccupations.

Ces espaces représentent pour moi l’archétype de notre désir de vouloir maîtriser et modeler la nature, surtout ceux construits entre les XVIè et les XVIIIè siècles contenant des fabriques. Ils sont devenus mes sources d’inspiration formelles, philosophiques, historiques, mythologiques …
Notre rapport à l’idée de nature est aujourd’hui différent mais les questions suscitées par ces lieux semblent faire fortement écho à notre société. Les jardins demeurent des espaces paradoxaux où la fascination esthétique se mélange à un certain effroi lié au désir humain de maîtriser son environnement.

Je cherche a créer au travers de la céramique et du dessin des espaces propices à la contemplation et au questionnement.

J’appréhende l’espace du jardin comme une métaphore de ma pratique. Un lieu complexe entre contrôle et lâcher-prise, dans lesquels il s’y révèle un désir paradoxal de figer l’instant. Un paysage où se mêlent nature et artifice. Une sorte de laboratoire, récréant un ou plusieurs monde(s).

 

 

GiZi

Les inspirations profondes de Gisèle, alias GiZl, puisent dans ses racines familiales, ces moments de joie partagés, des liens qui nous unissent et interpellent sur l’évolution de l’humain dans un univers en perpétuelle extension. Dans le cadre de sa formation de céramiste à l’IEAC, elle réalise sa première installation artistique, une allégorie parlant de transmission et de diversité. L’installation, occupant 3 à 4 m2, se compose de 26 sphères de différents diamètres disposées en spirale. Ouverte par nature à l’expérimentation, elle s’associe à l’artiste-peintre Sophie Gouvion pour présenter une nouvelle installation sur la thématique des liens, résumée en ces termes par la presse: « Leur installation ne laisse pas insensible tant l’implication des deux artistes lie les deux disciplines. La continuité de la couleur des tableaux dans la présentation des modelages renforce le moi et le double de l’humanité multiple. Les chaînes ne sont pas forcément des entraves mais peuvent servir de liens vers une fenêtre de liberté ». En effet, il parait difficile de parler de chaines sans évoquer le côté sombre de ce lien voulu solide, de l’esclavagisme à l’addiction, l’emprisonnement parfois consenti de notre plein gré. La gravité du sujet se trouve néanmoins conjurée par les couleurs vives qui s’échappent des toiles de Sophie pour coloniser les céramiques de GiZl, harmonie salvatrice pour un message positif au final. Dans le cadre de l’exposition Art au Vert 2019, GiZl explore de nouvelles associations, toujours sur ce thème, en associant le végétal et la terre de grès modelée dans un esprit racinaire. Ainsi les plantes s’enchevêtrent naturellement avec la céramique, le contenu part à la conquête du contenant pour former un ensemble harmonieux, un havre de paix. En relation avec son passé d’aide-soignante, elle aborde également des sujets plus difficiles tels que la maladie, la déchéance. Lors de l’exposition d’Art en Art 2019, elle présente ainsi un buste décharné en relation avec l’opération Octobre rose.

François Bauer

Révéler une archéologie des restes.
Collecter et accumuler des fragments comme de multiples archives, des morceaux de formes, d’architectures, de sculptures, d’objets (…) est au coeur de ma pratique. Ces traces qui demeurent, leurs histoires et celles qui ont disparues sont les bases de mon travail plastique.
Je colle, re-colle, assemble, et fixe les restes et les images. Je creuse les strates et met à jour des vestiges. Je sculpte les traces éphémères, leurs réminiscences, et créer des objets à mémoires.