Gaëlle Duvernoy

Formée à l’Institut Européen des Arts Céramiques (IEAC) de Guebwiller, je suis installée comme sculptrice-céramiste depuis 2017. Je travaille le grès dans mon atelier à Orbey dans le Haut-Rhin.Je crée principalement des personnages dans leur univers naïf et tendre. Ils y dialoguent avec des animaux, des insectes et autres plantes, dans un environnement où la nature rencontre la poésie et la rêverie.

Marianne Mell

Je m’intéresse aux phénomènes naturels comme créateurs de motifs, de couleurs, de matières, j’en collectionne des extraits et des images qui constituent mes inspirations principales. L’écriture de mon mémoire de fin d’études fut guidée par la question suivante : Comment l’usage d’un protocole permet-il de libérer le geste ? Cette question m’a amené à observer les cycles du vivant comme moteurs créatifs, comment ils interviennent dans l’usure de la matière par exemple, puis j’ai intégré la pratique de la teinture végétale à ce questionnement. Les couleurs évoluent dans le temps en fonction de leur emploi, de leur exposition à la lumière, de la manière dont on les fixe sur le tissu, etc… Depuis environ deux ans, je m’intéresse donc spécifiquement aux teintures végétales et aux plantes tinctoriales et sauvages. Mes collectes et recherches de couleurs deviennent des installations prenant la forme de cabanes textiles poétiques ou de grandes bannières en patchwork ou bien encore sous forme de petits nuanciers textiles. En 2021, j’ai cofondé le studio Dé-teintes avec la jeune artiste/ designer et céramiste Flora Acquistapace, rencontrée à la Hear à Mulhouse, qui vit et travaille à Paris. Dé-teintes est un projet pluridisciplinaire qui porte des valeurs écologiques et éthiques. Les projets que nous y développons s’intéressent au paysage, aux nuances cachées d’un territoire, aux artisanats des régions que nous arpentons et ses habitant.e.s.

Patricia Feibel

Modeleuse de terre, Patricia se passionne pour les expressions de visages du bout du monde marqués par la vie qu’elle fait émerger de ses doigts pour voyager très loin

Clémentine Muller

Mon rapport à la céramique se consolide autour de différents axes de réflexions qui parcourent l’ensemble de mes pièces.
En prenant conscience de la capacité de ce médium à invoquer une charge historique qui lui est propre, à parler de lui-même, de son histoire et de son existence millénaire que j’envisage l’objet en céramique comme curseur de la notion de temporalité . Capable de traverser les ages et presque immuable dans le temps, ce matériau s’inscrit simultanément dans un temps relatif au passé, au présent et au futur.
J’envisage les pièces qui en découlent comme des objets d’éternité, des statues qui brouillent quelques frontières temporelles et se faisant tendent justement à parler de cette jonction floue qui raccorde entre eux différents espaces de temps.
Aussi, à travers certaines séries qui amorcent une rencontre entre l’objet érotique et la céramique, je m’intéresse aux notions d’activation de charge des pièces que je conçois. Si l’espace d’exposition optimise la charge artistique d’une oeuvre, la possibilité d’une prise en main manifeste et le caractère modulable de ces pièces permet d’entrevoir une charge autre, ludique, qui a capacité à s’exercer en dehors de l’espace dédié à l’art.
J’évoque cette charge autre à travers l’idée de charge fétiche. Dont le terme se réfère aussi bien à son utilisation en anthropologie d’objet devenu amulette, d’objet magique ; que dans sa dimension érotique d’objet ayant capacité à modifier la naturalité des relations sociales, d’objet non-humain générateur d’excitation.
Ces pièces ont vocation à rendre perceptible un terrain de jonction entre oeuvre d’art, objets érotique et objet magique.

Leila Helmstetter

Je m’appelle Leïla Helmstetter et j’ai passé mon enfance en Afrique, dans des paysages de sécheresse qui ont marqué mon imaginaire. Fille d’un ingénieur agronome et petite-fille d’agriculteur, mon intérêt pour le monde végétal s’est développé très tôt et m’a poussé à obtenir un diplôme de paysagiste en 2014. Je mesuis ensuite tourné naturellement vers l’argile, qui est à mes yeux le matériau idéal pour exprimer le monde du vivant. Diplômée de l’IEAC de Guebwiller en juillet2022, je viens tout juste d’ouvrir mon atelier à Strasbourg. J’aime travailler cette matière molle, humide, porteuse de vie, loin des sols arides africains que j’ai connus toute petite. Quand j’ai de l’argile entre les doigts, je n’oublie jamais qu’elle vient de sous nos pieds, qu’elle flirte avec les racines des arbres. Nous l’avons extraite pour la ramener à la lumière, et elle est le matériau idéal pour exprimer les dynamiques du vivant. Je sais qu’elle est issue d’un processus de dégradation très lent. Ce temps qu’elle a mis pour se former nous parle aussi de l’évolution des espèces. De celles qui s’éteignent et restent prises dans les roches, et de celles qui mutent au fil des siècles. Quelle est notre place au sein du vivant ?Existe-t-il d’autres formes de vie ?Ces sculptures en grès chamotté, texturées et émaillées nous questionne. Les techniques de façonnage sont multiples. Ici, tout se mélange, pousse, fleurit, meurt puis renaît. Bienvenue en territoire inconnu et pourtant si familier.

Alban Turquois

La rencontre avec le travail d’Alban Turquois apparaît à la fois comme une étonnante découverte et d’émouvantes retrouvailles. Face à ses oeuvres-objets on est tout autant frappé par leur caractère familier que par leur extrême atypie. De l’apparente sobriété, voire de la précarité des tables, des chaises, des divers contenants façonnés par l’artiste, émane une force intime, sourde, géologique, le sentiment d’arriver au milieu d’une histoire à la temporalité incertaine mais d’une humanité profonde.Ces histoires sont souvent celles de rencontres, avec des gens, avec des matériaux, avec lesquels l’artiste tisse un lien fort, soutenu, entretenu, qui transparait dans chaque objet. Les moyens et le temps passé pour aller à leur rencontre — cueillettes, glanages, collectes, échanges — sont les points de départ pour inventer et compléter de nouveaux récits. (extrait d’un texte de Lucas Belloc)

Sirarpi Mikayelyan

Je passe mon chemin, tous les jours, toutes les heures,toutes les secondes. Je suis à la frontière entre mon passé et mon avenir, ce qui est le présent. Je suis à la frontière de la lumière et de l’ombre, à la frontière du traditionnel et du contemporain, et, du fait de mon parcours, à la frontière des cultures de l’Est et de l’Ouest. Le présent semble incompréhensible, l’avenir est incertain, seul le passé est tangible et toujours là. À mon avis, la seule façon de percevoir et de donner un sens au présent c’est d’agir. Le présent devient le passé à chaque seconde et c’est notre « valise intérieure » dans laquelle nos sentiments, nos actions, nos émotions et nos pensées sont constamment accumulés. L’avenir, oui bien sûr, est incertain, mais il a la capacité de contenir de l’espoir.

Séverine Oudart

Le travail de l’argile m’engage dans une gestuelle libre, un rapport franc et
sensible, où les empreintes et les aspérités participent à rendre mes créations
expressives.
Mes recherches de couleur s’orientent vers des compositions issues de terres
glanées ou de minéraux simples. Le passage par le feu réserve une part
d’aléatoire qui anime ma curiosité et offre le plus souvent à mes pièces leur
caractère unique.
Je m’intéresse aux objets du quotidien, témoins discrets de notre histoire. Ils
parlent d’un lieu, d’un usage, partagent notre intimité, se transmettent de
génération en génération. Dans ce rapport aux objets, la relation au « sacré » me questionne.

Valentine Cotte

Valentine Cotte invoque le dialogue du dessin et de la terre, et par ces biais explore l’ambiguïté des corps, entre images, objets et actions. Son travail prend source dans l’évocation conjointe des figures humaines et animales, amenant une réflexion sur la fragilité et la nécessité de « prendre soin », au contact de matériaux vulnérables. Des gestes empruntés à l’univers médical, comme masser, panser, lier, deviennent artistiques, et font naître un répertoire de formes hybrides. Ses «répara(c)tions» s’inscrivent dans la proposition de résiliences collectives, et la réécriture d’histoires silencieuses, à la croisée de l’écoféminisme, du post-humanisme et d’un médiéval émancipateur.
Elle  » sculpte comme on soigne une plaie », pour questionner la notion du « care » dans son entièreté et son ambivalence, au regard de la violence de ces injonctions pour les personnes concerné.es : femmes et sexisé.es. Elle expose les chimères de ces utopies proto-contemporaines, comme un miroir tendu vers une société blessée, pour une autopsie de nos artefacts présents.

Giom Von Birgitta

En 2017, les envies de création qui sommeillaient en Giom Von Birgitta depuis plus de 10 ans commencent à poindre. Ou alors elles demeurent simplement aussi vivantes qu’avant, mais deviennent visibles par l’œil et l’esprit jusqu’alors concentrés sur d’autres priorités. C’est alors qu’il a rencontré la terre et qu’ils ont échangé. Des mots. Des silences. Des promesses. Des envies. Des peurs. Des doutes. Des convictions et bien d’autres choses encore…

C’est une rencontre : celle d’un parcours, d’un artiste et de la matière, de toutes ses forces. C’est une histoire : de liberté, d’humilité, de patience et de partage. C’est un lieu : signe d’une époque éteinte, mais qui sait se réinventer, bouillonnant de ses nouveaux espoirs. Les créations de Giom Von Birgitta sont tout cela, même si elles renferment une part d’indescriptible magie – celle qui nous échappe toujours – comme forgées par la somme de nos émotions les plus essentielles, à la croisée entre la puissance originelle des éléments et un territoire tout à la fois brut et sensible.