Lili Kos

Mon travail de modelage se veut pétillant et sans prétention. L’argile me propose un immense champ des possibles où mon imagination se régale à vagabonder. Au fil des textures rencontrées, provoquées, je sollicite la conversation des terres, de la porcelaine, du fer. Les contrastes s’harmonisent avec minutie, le brut côtoie le doux, la matière devient légère. Les techniques virevoltent pour laisser s’exprimer un univers poétique, un appel aux rêves, aux histoires racontées. Melting-pot de finesse, de force, d’humour, de clins d’œil et de gaieté, mon travail s’articule autour de l’équilibre. Parfois subtile, parfois aisé, il est la photographie de l’instant, faisant lui-même appel à celui d’après, celui du mouvement.

K-shoo

Loin des spéculations sur l’esprit et la matière, l’art et l’artisanat, la beauté et l’utilité. Je travaille sur l’objet pour lui donner vie dans l’alliage des matières, la juxtaposition des tons, l’ombre et la lumière. Chaque pièce (unique) devient équilibre, harmonie entre création artistique, design unique, décoration personnalisée. La terre céramique travaillée, sculptée, modelée, émaillée, associée ou fusionnée à d’autres matériaux (métaux, fer, bois, tissus…) devient l’objet décoratif et contemporain dont chaque espace se nourrit pour mieux respirer.

Marina Zindy

Ilot d’incertitude
L’installation Îlot d’incertitude, fait écho à la citation d’Edgar Morin : Toute vie est une navigation dans un océan d’incertitudes à travers quelques îles ou archipels de certitudes où se ravitailler.

Les Îlots d’incertitude mis en regard avec des images de coraux blancs, nous parlent de la fragilité des écosystèmes océaniques, du péril d’extinction de certaines espèces et enfin de notre propre finitude.
L’œuvre de Marina Zindy est née en prolongement de la création d’îlots servant de support pour la réimplantation et la sauvegarde de coraux, en lien avec l’association Ocean Quest France. Les moulages plastiques, d’abord asservis à la réalisation de céramiques ont pris leur autonomie pour devenir des œuvres d’art à part entière. Le comble de ce que l’on considère aujourd’hui d’artificiel et de polluant devient le support d’une réflexion esthétique, critique et philosophique.
Avions-nous jamais imaginé possible qu’une matière transformée par l’homme, issue de la très lente évolution de sédiments marin, allait par accident industriel reprendre une forme particulièrement organique et révéler toute la beauté du monde sous-marin?
Virginie Kubler-Sutter

Photographies réalisées en partenariat avec :

– les collections du Musée d’Histoire naturelle et d’Ethnographie de Colmar
– les collections paléontologiques universitaires de Nancy (CPUN) et Bernard Lathuilière, professeur émérite de  l’Université de Lorraine, Laboratoire GeoRessources

Eleonore Descazals

Un jour d’octobre 1999, j’ai mis la première fois les mains dans l’argile, matériau qui m’a de suite happé pour ne plus me lâcher. Vingt années sont passées et enfin fraîchement installée au Séchoir, je peux faire de ma passion, mon métier.
Mon travail en tant que céramiste s’articule comme un langage formel autour d’émotions et de sentiments intimes. J’ai le goût de l’esthétisme, de la couleur et du décors. J’aime le beau et la représentation explicite, qui me permettent d’exprimer des ressentis en les sublimant dans la matière et ce de manière plus explicite que par l’oralité.

Marion Mouret

Une fois dans dans mon atelier, je suis guidée par le plaisir et par la spontanéité. Chaque jour est différent … Je peux voguer de la caricature moqueuse et tendre à la représentation académique. Je cherche jusqu’à ce que mes personnages prennent vie. Par plaisir de perpétuer un art ancestral proche de notre quotidien, je crée aussi des objets utilitaires, mais l’humour et la spontanéité sont toujours là … J’aime me surprendre.

Vincent Campos

Démarche artistique
Je développe un travail oscillant souvent entre le jeu et la mise en avant d’une réalité où l’humour peut retentir comme un écho à l’adversité des choses. Au travers de récits bercés d’une insouciante légèreté, le temps semble s’être arrêté mais nous sommes invités à suivre le mouvement.
Bâtir des forêts, ériger des ponts fragiles, faire résonner des tours de papier ponts sont des actions potentielles.
En jouant sur des territoires en pleine mutation, je questionne notre rapport au monde et ses potentialités.
Je me laisse surprendre par la matière, pris dans une nouvelle temporalité, saisi par un bouleversement qui ne saurait témoigner des évènements à venir.

Claudine Cibray

Je couple dans ma pratique dessins et volumes céramiques . De ce jeu de réponse entre la fragilité du papier et la matérialité du grès s’initie un espace de signes, traces éparses ; ma pratique céramique développe une série de pièces en grès émaillé : trophée évoquant l’arme, l’outil, la branche, le pot … Les dessins, sur feuilles épinglées au mur, illustrent et détournent, invoquent et dansent autour.

Mélodie Meslet-Tourneux

«A rebours de la révolution numérique et du « tout dématérialisé », Mélodie Meslet-Tourneux investit depuis dix ans la céramique qu’elle marie à la photographie argentique dans un minutieux travail artisanal qui révèle simultanément images et volumes. Travaillant étroitement avec des potiers aux savoirs immémoriaux, elle est guidée par des postures, des façons de préparer la terre, mais aussi d’être potier. C’est par l’observation et le mimétisme gestuel que Mélodie s’imprègne d’un site et de son histoire. Elle modèle, tourne, monte la terre à la plaque ou au colombin, prend autant de notes dessinées, écrites que photographiques, pour constituer une collecte hétéroclite de sources. Elle ne néglige aucun mode d’écriture pour embrasser un sujet. Le résultat de ses recherches génère de multiples traces, documents et objets qui parfois s’hybrident avec finesse et sous la forme de pièces témoins aussi bien inédites que chargées de mémoire. De cette façon, en 2015, l’artiste a travaillé avec les potières de Dioulasso Ba au Burkina Faso aux cotés desquelles elle a réalisé des répliques d’objets traditionnels détournés de leur fonctions premières. Terre Burkinabée présente ainsi des contenants oblitérés par des clichés qu’elle réalisa de femmes façonnant la terre. En 2016, Bleu fassi raconte la rencontre avec des potiers d’un atelier marocain au travers de créations de monotypes, d’une vidéo et de photographies dont certaines sont développées sur la face des stèles modelées. Lors de ces expériences, Mélodie Meslet-Tourneux a perfectionné une technique de travail personnelle. Elle fait apparaître des images à la surface des reliefs de la terre cuite par l’usage de gélatines photosensibles. Ces expérimentations sont parfois longues et aventureuses, mais font partie du processus de recherche qu’elle élabore à chaque fois différemment pour faire advenir ces objets comme des apparitions visuelles et révèle ce qui habituellement ne se voit pas. Des lieux, des gestes, des situations de création, des histoires d’atelier dont l’objet devient le témoin. (…) « Sophie Auger-Grappin Critique d’art Directrice du centre d’art contemporain le Creux de l’enfer, Thiers

Skander Zouaoui

« Mes oeuvres dérivent de mes préoccupations, réflexions et interrogations ; il ne s’agit pas de commentaires pour autant, pas tout le temps. Ce sont peut-être plus souvent des questions que des réponses. J’emprunte parfois au quotidien des formes qui sont facilement identifiables, j’aime les manipuler. En les refaisant, j’ai l’impression de les comprendre davantage, de les saisir un peu plus. La matière est un élément important dans mon travail, elle m’impose un temps nécessaire.» Skander Zouaoui

Skander Zouaoui est un sculpteur, un metteur en scène d’histoires. Il travaille aussi bien le modelage que le moulage, pour réaliser des pièces en céramique mais également en d’autres matières si le projet le nécessite. L’impression 3D fait également partie des processus de production qu’il intègre dans son travail et vient revisiter le travail manuel.

Parmi ses questionnements, le rapport de l’homme au paysage, et tout d’abord celui qui l’environnait, enfant, en Tunisie. Il rend hommage aux rituels en lien avec les repas traditionnels. Le jardin d’Eden, aux fruits et à la végétation luxuriante, qui l’entouraient, s’oppose à l’aridité des sols. Élargissant son propos à la mémoire des plantes, ou à la transmission des objets fabriqués par l’homme, il dénonce les excès de la consommation dans ses sculptures de fruits en trompe l’œil ou dans des installations en écho à la révolution de jasmin.

Artiste engagé, Skander Zouaoui s’interroge sur la perception par l’Homme de son environnement et de la planète. La curiosité le meut, il interroge les visions des explorateurs du XVIe comme celles des encyclopédistes du XVIIIe. La nature, l’action de l’homme sur son environnement, mais également la poésie du monde, constituent autant de sujets de recherche pour cet artiste, en perpétuel questionnement.

Celine Martin

Dotée d’une double formation en sciences humaines et en céramique, Céline Martinexplore conjointement différents médiums : la terre, le textile, le dessin …Ses recherches plastiques interrogent la perception, la considération de lavulnérabilité, de la fragilité et de l’altérité dans nos sociétés.Elle traite par essence, du vivant, d’humanité, de sollicitude, de soin, et d’éthique.Il en résulte une pratique plastique à la fois sociale et intime.Celle-ci prend ancrage dans les théories du « Care » que la politologue américaineJoan Tronto définit comme une « activité caractéristique de l’espèce humaine, quirecouvre tout ce que nous faisons dans le but de maintenir, de perpétuer et deréparer notre monde, afin que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Cemonde comprend nos corps, nos personnes et notre environnement, tout ce quenous cherchons à relier en un réseau complexe en soutien à la vie ». (1)