Juliette Vergne

Je suis artiste et designer textile. Dans ma pratique, je souhaite revaloriser les techniques anciennes telles que la teinture naturelle, l’impression en les hybridant avec mon univers contemporain. Autour de mes casseroles, je cuisine des recettes ancestrales, je recompose le hasard.
Mon atelier est un laboratoire, où le tissu s’immerge dans la couleur, passe de bain en bain.
Je suis spécialisée dans l‘ennoblissement textile. Mon processus se divise en 3 phases essentielles : dessiner, teindre, imprimer.
Je travaille à partir de matières brutes (soie, laine, lin, coton…) que j’ennoblie. Je rentre au coeur de la fibre grâce aux plantes et je travaille la surface de l’étoffe grâce à la sérigraphie.
J’aime la simplicité d’un dessin graphique imprimé sur une belle matière teinté, faisant la part belle aux petits défauts, à la trace de la main ou encore à l’accident. L’outil est le médium et le message.
Je créé par ces recettes des objets textiles réalisés artisanalement dans mon atelier.

Florent Ruch

Démarche artistique
Récolte, fermentation, décantation.
Je vois le cinéma comme un art à la fois archaïque et moderne. Archaïque car il est la matérialisation du mythe de la caverne de Platon, que seuls les moyens techniques ont empêché d’exister avant. Des ombres projetées sur le fond de grotte, qui ne sont définitivement pas la vie. Moderne car il permet une distanciation, le fait d’être à la fois spectateur et sujet réfléchissant.
Le cinéma ne m’intéresse que lorsqu’il est du cinéma et uniquement du cinéma, non pas du théâtre filmé ou des évocations picturales ou de la télévision. J’ai une fascination scopique pour la projection de l’image argentique qui défile à 24 images par secondes dans une salle noire. La matière elle-même du photogramme, le grain, la profondeur de champ, jusqu’à son imperfection
me paraissent indissociables du cinéma. Ils participent de cette fascination, et me rendent l’image cinématographique présente, palpable.
Mon cinéma est un cinéma non réaliste, onirique. J’ai très souvent réalisé des films muets. La recherche de l’efficacité, le réalisme, la dictature du scénario (un bon film = une bonne histoire), l’unité de temps, de lieu et d’action me paraissent étouffer le cinéma qui ne demande qu’à sortir.
Comme l’a dit Andrei Tarkovski, mon sentiment profond est que le cinéma est un art du temps, du « temps scellé ». Chaque plan a sa temporalité propre, qui ne se raccorde à un autre qu’en fonction de cet écoulement du temps, tel un flux d’eau. On ne peut raccorder deux tuyaux de sections différentes où s’écoule l’eau.
Aujourd’hui, je pratique un cinéma de l’improvisation, comme du free jazz. Je m’imprègne d’un sujet, d’un univers, d’un lieu, d’une personne, d’une histoire. J’en cerne les contours, les limites.
Puis, attentif, ouvert à la surprise, à l’instant présent, je filme. Lorsque je suis ainsi connecté aux éléments, aux personnes, alors du cinéma peut survenir. Le travail de montage qui suit est une redécouverte de ce qui est réellement dans mes images : tout le travail préalable d’imprégnation s’est fixé comme par magie dans chaque image.
Mon amour du cinéma est lié à à sa forme physique et sensible : l’image argentique.
Aucune nostalgie, c’est ma réalité : l’œil avec lequel je voie le monde.

 

Oeuvres déjà réalisées
CINEMA

FILMS


PHOTOGRAPHIE

PHOTOGRAPHIE

 

Les ateliers de Motoco seront ouverts uniquement les 24 et 25 mai.

Nous vous remercions de votre compréhension, et nous réjouissons de vous retrouver lors de ce second week-end des Ateliers Ouverts.

Giom Von Birgitta

En 2017, les envies de création qui sommeillaient en Giom Von Birgitta depuis plus de 10 ans commencent à poindre. Ou alors elles demeurent simplement aussi vivantes qu’avant, mais deviennent visibles par l’œil et l’esprit jusqu’alors concentrés sur d’autres priorités. C’est alors qu’il a rencontré la terre et qu’ils ont échangé. Des mots. Des silences. Des promesses. Des envies. Des peurs. Des doutes. Des convictions et bien d’autres choses encore…

C’est une rencontre : celle d’un parcours, d’un artiste et de la matière, de toutes ses forces. C’est une histoire : de liberté, d’humilité, de patience et de partage. C’est un lieu : signe d’une époque éteinte, mais qui sait se réinventer, bouillonnant de ses nouveaux espoirs. Les créations de Giom Von Birgitta sont tout cela, même si elles renferment une part d’indescriptible magie – celle qui nous échappe toujours – comme forgées par la somme de nos émotions les plus essentielles, à la croisée entre la puissance originelle des éléments et un territoire tout à la fois brut et sensible.

Gashi Shqipe

Réalisé in-situ, le travail de Shqipe Gashi se caractérise par la diversité des supports et des médiums qui se répondent les uns aux autres et qu’elle met en scène en fonction des espaces/environnements d’exposition. Nourrie des codes de la scénographie, de la littérature et de l’histoire de l’art, elle emprunte aussi bien aux codes du théâtre, du consumérisme qu’à ceux de l’histoire de l’exposition pour explorer la construction de nos structures sociales. Ce qui l’intéresse ce sont les conditions particulières qu’une chose a besoin pour exister et les interactions qui se mettent en place entre l’oeuvre, son contexte et son spectateur. Les combinaisons de couleurs et d’esthétiques qu’elle associe à différentes histoires et cultures lui permettent d’annuler les normes et les hiérarchies prédéterminées dans les différentes compositions de son travail. 

Laura Haby

FR :

Laura Haby est née en Alsace en 1988. Elle est d’abord danseuse puis suit des études aux beaux-arts où elle y découvre la peinture et la vidéo avant d’intégrer le Fresnoy en 2017 pour y réaliser ses premiers films. Dans une approche documentaire (réelle ou non), ses films se caractérisent par le mélange subtil de l’apocalyptique et de l’amoureux : d’un côté des phénomènes inexplicables, des éloges funèbres ; de l’autre les désirs de ses narrateurs, leurs essais de séduction. Elle donne voix aux conflits intimes dans leur espace de représentation sociale pour comprendre comment l’humain se construit et se transforme. Selon elle la conversation est un art et la vulnérabilité une vertu des chercheurs de terrain.

Conjointement à des expositions collectives dans des centres d’art contemporain comme le MAGASIN de Grenoble, le Musée Fabre de Montpellier, ou l’Espace Croisé de Roubaix, ses films ont été projetés dans le cadre de festivals tels que le Festival International du Court-métrage de Clermont-Ferrand, Côté-Court, le FID Marseille, Les rencontres Internationales Paris/Berlin/Madrid au Palais de Tokyo, à la Villa Médicis à Rome mais aussi à Valence en Espagne, à la galerie Mr. Pink dans le cadre des projections screens – digital video creation series.

ENG :

Laura Haby was born in Alsace in 1988. Her first form of artistic expression was dance, before she started her studies in the Art Academy where she discovered painting and video. The third stage of learning brought Haby to the Fresnoy and in 2017 she made her first films. With a documentary approach – whether based on factual reality or not – her films are characterized by a subtle mélange between apocalypse and love: on one side inexplicable phenomena, funeral eulogies; on the other the desire of the narrators and their attempts of seduction. Haby gives voice to intimate conflicts within their space of social representation to understand how humans develop and transform. According to her, conversation is a form of art and vulnerability is a virtue for field researchers. She is currently testing all of the above in a film she has been pursuing in Albania for the past four years.

In addition to group exhibitions in contemporary art centers such as the MAGASIN in Grenoble, the Fabre Museum in Montpellier, or the Espace Croisé in Roubaix, her films have been screened in festivals such as the International Short Film Festival in Clermont-Ferrand, Côté-Court, the FID Marseille, Les rencontres Internationales Paris/Berlin/Madrid at the Palais de Tokyo, at the Villa Medici in Rome, and also in Valencia, Spain, at the Mr. Pink gallery as part of the screenings – screens – digital video creation series.

Aurélie Hertrich

La peinture et le dessin me fascinent tout en me paraissant longtemps inaccessibles. C’est finalement grâce à la pratique libre et par le dessin de nu que j’ai pu m’approprier définitivement l’envie de créer.  Avec le dessin je cherche à exprimer ma perception du réel, mon regard sur le corps. Le nu est au centre de mes créations, comme une source inépuisable de beauté, d’expression et de mystère aussi. Parfois je m’en éloigne mais je ne quitte que très rarement “le vivant” humain, animal ou végétal. Les idées de mise en œuvre émergent les unes après les autres et mes mains s’efforcent de modéliser mes pensées. Curieuse de nature, j’aime utiliser différentes techniques, peinture à l’huile, acrylique, encre, fusain…, différentes couleurs…, différents formats…Je ne m’ennuie jamais, ma construction est permanente !

Philippe Schweblin

Après avoir été longtemps dessinateur du dimanche, j’ai eu l’opportunité, en
adhérant à l’Association Arc en Ciel, de dessiner aussi le lundi et le jeudi et
d’exposer mes «œuvres» lors de plusieurs expositions initiées et organisées par
cette association.
Puis, en intégrant l’Atelier de l’Alma, j’ai pu, avec l’aide des artistes cooccupants,
m’initier à la peinture acrylique, puis à la peinture à l’huile et y trouver un grand
plaisir.
J’ai été inspiré tour à tour par de nombreux sujets : paysages vosgiens ou d’ailleurs, natures mortes, mains de musiciens, embiellages de locomotives de la Cité du train, paliers de machines du musée de l’Energie, etc…
Mais je conserve une prédilection pour les portraits et les corps humains avec
comme outils le fusain et le pastel qui exigent d’utiliser les doigts pour estomper les ombres et mélanger les couleurs. Ainsi, la volupté d’une caresse vient compléter le plaisir de peindre les corps.

Bernard Zimmermann

Autodidacte, photographe amateur, je me suis tourné il y a plusieurs années vers l’expression graphique au sens large : acrylique, aquarelle, crayon, fusain, pastels, table graphique…. Qu’importe le moyen et le support, toile, papier, carton d’emballage etc.. Pour moi l’essentiel réside dans le résultat. Quant au sujet même s’il m’arrive de m’en éloigner, il reste centré sur l’être humain.

Tiago Francez

Né en 1990, Tiago Francez est un artiste originaire de Lisbonne. Diplômé de la Faculté des Beaux-Arts de Lisbonne, il a passé la dernière décennie à travailler entre Lisbonne, Paris, Londres et Mulhouse où il vit actuellement. Au cours des dix dernières années, il a travaillé et a diffusé ses images liées à la représentation de la biogenèse humaine sous forme de gravures et de peintures murales sous le nom de The Empty Belly.

Son oeuvre est habituellement associée à la question de la nature humaine et cherche à mettre en lumière la fragilité ainsi que l’origine des actions de l’être humain que l’on croit toujours dériver d’une cause. Une partie du travail de Tiago Francez se distingue par le langage qu’il emploie. Comme dans le pointillisme, il utilise le point comme l’élément exclusif de ses images – à la fois composant d’un organisme plus grand et individu à l’intérieur de sa propre identité. La philosophie fondamentale qui engloberait son travail pourrait être la phrase de Kandinsky : « Tout commence en un point ».

Cher Tiago,

Quand j’ai vu le titre de l’une de tes oeuvres « 1+1=1 » ; je me suis souvenue de l’un des derniers poèmes que Jean Arp ait écrit, où il avouait aimer les calculs faux « car ils donnent des résultats plus justes ». Il me semble que ton travail se situe là quelque part où l’image serait une formulation énigmatique ou problématique liée à notre intériorité humaine. Les titres de tes oeuvres d’ailleurs semblent souvent vouloir générer un doute et mener à un endroit où la pensée conceptuelle se balance, d’avant en arrière, de gauche à droite.

C’est d’ailleurs dans ce mouvement de va-et-vient de pendule que tu trouves ton moment de réflexion favori.

Si tu t’intéresses aux images biomédicales, c’est parce que tu aimes pratiquer l’investigation vers le dedans, dans la place de l’intime, pour apercevoir l’être humain dans ses profondeurs. Et bien souvent tu es ton premier patient. Chacune de tes oeuvres dévoile une partie de ton inconscient psychique. Ce point aveugle situé sous la lampe que tu ouvres à l’aide de la technique du pointillisme. Dans cette constellation d’images il y est souvent question de filiation, de transformation, de dépendance, d’érotisme et de causalité. Causalité aussi dans l’expérience empirique de tes performances, lorsqu’elles engagent ta responsabilité devant leurs conséquences ; quand tu es illégalement nu sur le toit d’une usine agitant un drapeau au vent aux couleurs du ciel, ou quand tu te balances obstinément sur un cheval à ressort alors que le parc à jeux ferme ses portes. Notre condition humaine subit l’inéluctable loi des forces « fatales ». Car en effet c’est au moment de la coupe du cordon ombilical que peut commencer l’incise du destin et l’impossible retour en arrière. Où existe la part de liberté humaine là-dedans ? Ce Fatum dont l’étymologie du mot Fado porte la marque est si étroitement liée à ton identité portugaise. C’est dans toute l’étendue de ce terme, qui porte mystère et magie que tu peux alors « fouiller les mots et les énigmes de la vie et réaliser ton devenir propre”.

Bien à toi,

Laura Haby

MDGP

Je cours et je dessine; je marche, j’observe, et je ramasse.

 Il m’importe de dessiner les bois, forêts, talus; les mousses, les lichens, les lentilles d’eau…

 C’est à travers les éléments, leur forme, leur couleur, leur masse, leur répétition que j’appréhende le 

monde qui m’entoure et que j’essaie d’y trouver une place.

 C’est à travers les éléments que j’observe les turbulences, les chamboulements provoqués par nos 

déplacements, nos vies.

 C’est à travers les mots qui souvent accompagnent le dessin que j’interroge le monde à double sens – à double lecture.