Philippe Berbet

Dans ses tableaux en trois dimensions, Philippe BERBET interroge sur la consommationeffrénée et sur la valeur des matériaux que l’on jette sans y penser.Il a même créé un concept « CECI N’EST+ ».Le concept « CECI N’EST+ » est un laïus profond. Tout part d’ailleurs de là. Le plus est une croix, mais il a un sens, et même un double sens. « Plus » en forme négative, comme le néant, le rien, la mort, la perte. « Plus » en forme positive, comme le trop, le complément, la vie, le gain.Cette lecture en partie double ne tarit pas d’éloges. Ce serait lui faire affront d’une pensée unilatérale, alors que sont art se décline à l’envi comme un pied de nez à la routine et au quotidien. Tout ce qui se jette a grâce à ses yeux, tout ce qui brille illuminera l’un ou l’autre détail, tout ce que la nature produit a une valeur inestimable.Philippe BERBET a pris son temps, dans un long processus de recherche, pour mûrir ses envies, parce qu’il a des choses à dire, mais avec la manière. Sensible à la matière, aux textures, aux couleurs et aux formes, il n’a de cesse de redonner vie à des trésors oubliés.Le déclic est parti de boîtes de curiosités comme autant de possibilité de collectionner.Car la matière se mérite et la compilation demande du temps.L’environnement a droit de cité, l’objet en lui-même également, mais l’humain est au centrede tout. Les gens sont dans l’image, le paraître, la représentation sociale. La matière, elle, ne ment pas. Elle se conforte.En opposition, il juxtapose des éléments réputés précieux ( feuilles d’or et d’argent ) et du tout-venant, des contenants divers et variés, des natures mortes, mettant ainsi en exergue les étapes de fabrication réalisées par des anonymes, interrogeant sur l’histoire des logos et des marques qui viennent modifier artificiellement la loi du marché, et qui créent, de facto, des inégalités mondiales flagrantes.Les messages sont profonds, mais il y a de la légèreté aussi et beaucoup de sensibilité.

Catherine Petit Petit

Cap sur des mondes infinis indissociables fascinée par la matière, je m’amuse à des riens, avec des riens ….pour rien?ou si… pour une Poésie Plastique…. un rien de matière……principalement des « déchets » plastiques transparents que je peux associer à d’autres ptis riens plus « naturels » ,et c’est matière à divagations, élucubrations ,rêveries poétiques ,à création, à « emballements plastiques poétiques ».des « tableaux photographiques » moyens et grands formats des tableaux, peinture et matières plastiques cousues des objets ,sculptures ,installation(installation photographique aussi)tous les éléments et techniques se croisent et s’entrecroisent, peuvent se combiner.(Un objet créé sera objet puis utilisé en photo tel quel ou mis en scène comme une nature morte ;il pourra faire partie d’une image numérique composée ou pourra s’intégrer dans une installation . Ces ptis riens déchets sont transformés en d’innombrables possibles insoupçonnés :peut-être des étoiles ? des coraux ? des organismes ?des architectures ? des atomes ou……. Et pourquoi pas …………….

Régine Falbriard

J aime les pierres. Les cailloux au lit de la rivière, les conglomérats du désert…La puissance du rocher, ancré solide dans le temps qui passe. Je suis traversée par une danse changeante, et renouvelée sans cesse. Le plaisir de répéter les gestes, la sensation s’affine, l’énergie vient et s’échappe, alors je sais que je vais commencer. Je touche l’écorce, je caresse la peau, je choisis la couleur, je réinvente l’émotion, j’y crois. Le béton a cette troublante qualité de se muer du liquide en solide. La fragilité devient la force…………….. Je commence et ne sait jamais ce qu’il va advenir. Pourtant, j’ai besoin de la source, c’est la naissance. L’amour me guide et prend corps. Ensuite vient ce qui nait de ce qui s’impose.

Julien Gander

Les oeuvres de Julien Gander sont des fragments de son esprit torturé. Il commence comme artiste d’art brut sans formation, pousser par la libération que lui procure le collage et la peinture sur des grands panneaux de bois. Il réalise ainsi depuis 2004 des collages avec des animaux morts, des photos, des magazines des années 70, du porno, un morceau de barque de clandestins… et tout type d’objets récoltés lors de voyages et de brocantes. L’imagerie parfaite et lisser d’aujourd’hui, sans âme, filtres de beauté instagram et autre « javellisation » de la société sont l’inverse de l’esthétique recherché par l’artiste, pour lui l’imperfection, les défauts sont partie intégrante de la beauté, ils sont autant de détails qui forme un ensemble.

Keam Tallaa

Keam TALLAA est artiste plasticienne. Elle est née en 1987 à Damas, en Syrie. Elle vit et travaille à Strasbourg, en France, depuis 2017. Elle obtient son Diplôme National Supérieur d’Expression Plastiques en 2020, à la Haute École des Arts du Rhin de Strasbourg, suivant l’enseignement d’Anne Bertrand, Mathieu Boisadan et Emmanuelle Castellan, de l’Atelier Peinture(s), en option Art. Keam a également obtenu, en 2009, son Diplôme National Supérieur d’Art, spécialité Gravure, de l’École des Beaux-Arts de Damas. Elle a ensuite été enseignante de Gravure et d’Impression, de 2010 à 2013, au sein de la même école.Explication de mon dernier groupe des peintures ( la série de l’abattoir) et mon projet (Un itinéraire) :Mon projet a débuté à mon arrivée en France, et mes recherches plastiques et théoriques en lien avec l’art contemporain se sont développées à la Haute école des arts du Rhin à Strasbourg, de 2017 à 2020.« Un itinéraire » s’appuie sur mon parcours artistique, depuis la Syrie et ce que j’y ai vécu durant la guerre : la violence, la perte et l’exil, d’abord en Égypte, puis en Italie, et jusqu’en France.Je pense sans cesse aux animaux comme des figures pouvant exprimer le vécu des hommes et des femmes du monde arabe. Je le montre de façon indirecte. La série L’Abattoir regroupe un ensemble de peintures, comme La Cage (2019) et Sacrifice (2020), inspirées de l’élevage intensif. Elle cherche à traduire les problèmes sociaux et politiques actuellement en jeu dans cette région du monde.Mon travail s’est transformé radicalement lorsque j’ai commencé à sortir de la figuration pure, en me focalisant sur une gamme colorée plus précise. Comme si je revenais au travail de gravure, qui avait été mon premier médium, dans mon pays natal. J’ai laissé les couleurs s’exprimer à travers les différentes traces laissées par les pinceaux et autres outils que j’emploie. Je me concentre sur la technique. Par moments je m’éloigne des détails, et je travaille la forme, comme dans Corps gonflé (2020) ou dans la nouvelle série des Poches (2022). Je veux faire percevoir la sensation du tissu, je mets l’accent sur le poids qui fait naître ses plis, la lourdeur de ce qui est à l’intérieur. Je pose ici la question de ce que le corps doit porter, tant physiquement que symboliquement.Je parle des libertés qui sont bafouées tous les jours, de la répression, la corruption, mais aussi de l’effervescence, de l’envie de fuir vers un ailleurs meilleur.

Michèle Munier

Le travail de la ligne, droite, courbe ou gribouillée se retrouve dans la gravure comme dans le dessin dans une écriture que je veux libre, forte et expressive. Cette ligne qui définit un corps, circule à l’intérieur de lui, peut parfois le démultiplier pour le faire bouger dans des repentirs qui perturbent le regard. Cela se retrouve dans mes recherches non figuratives, la gravure faisant évoluer le processus créatif.

Valérie Hendrich

Valérie Hendrich est artiste plasticienne, diplômée de l‘école supérieure des Beaux-Arts HBKsaar de Saarbrücken. Depuis 2007, elle vit et travaille en France, et a mené plusieurs projets artistiques en Grande Région autour du langage. Sculptrice, elle s’essaie également à l’installation notamment à travers son projet Lettres miroir.L’artiste fait miroiter depuis 2010 des lettres de fer ou de lumière tout au long des rivières transfrontalières.Ses installations ont navigué entre Völklingen (patrimoine culturel mondial Völklinger Hütte), Grosbliederstroff, Sarrebruck, via le projet « La bande bleue », lancé par Interreg et l’Eurodistrict. L’artiste a aussi exposé à Strasbourg en 2019 pour L’OLCA dans le cadre du Printemps de la langue régionale « Strossburi isch bombisch », ainsi qu’ à Mulhouse en 2022 dans le cadre du projet Diagonales. Depuis, les œuvres sont devenues pérennes. Sarreguemines et Metz ont aussi choisi de pérenniser une œuvre de Valérie Hendrich réalisée dans le cadre du festival Constellations (été 2021, 2022, 2023) et du festival « mir redde Platt » (2022).

Violaine Mangin

Le projet Dans Ma Valise me permet de m’ouvrir à divers univers. J’ai commencé par la couture pour proposer de petits objets à base de tissus colorés, pour ensuite m’intéresser au kirigami, l’art de la découpe. C’est avec Alexiane Magnin, illustratrice également présente à l’Atelier du Parc, que je peux concrétiser ce projet : elle dessine, et à l’aide de mon scalpel, j’évide ses dessins. On réfléchit ensemble à travailler avec la transparence, la lumière et différentes textures de papier. Nos compositions sont inspirées de paysages, de nature, de villages…

Clairon

Originaire du monde du cinéma d’animation, Clairon prends plaisir à s’exprimer à travers le dessin et la gravure.Fortement inspirée des contes, on peut découvrir à travers son travail un univers à la faune et la flore variées, alliant illustration et observation de la nature.

Martin Schultz

Né en 1995, J’intègre la Haute école d’art du Rhin en 2014.
Diplômé d’un DNSEP depuis juin 2021 avec les félicitations du jury et du prix jeune talent de l’Académie d’Alsace, j’ai passé mes années d’étudiant à l’atelier Verre de l’option Art Objet.
C’est l’intérêt pour la matière qui m’a poussé vers la sculpture. Entre objets du quotidien et travail de la matière brute, je questionne aujourd’hui les rapports entre structure, support et formes dans les volumes que j’imagine et crée.
Mon travail de sculpture découle de mon quotidien, de la rencontre avec des matériaux et des objets qui m’interpelle et me renvoie à des souvenirs ou événements de ma vie.
Je cherche donc des combinaisons juste entre ces matières et objets, créant des équilibres et tensions tout en aillant un décalage léger presque naïf dans les différentes lectures que je propose.
J’aime que ces assemblages, qui s’opèrent de façon assez intuitive, restent simples et dans un processus « du faire à main levé »