Valentine Cotte invoque le dialogue du dessin et de la terre, et par ces biais explore l’ambiguïté des corps, entre images, objets et actions. Son travail prend source dans l’évocation conjointe des figures humaines et animales, amenant une réflexion sur la fragilité et la nécessité de « prendre soin », au contact de matériaux vulnérables. Des gestes empruntés à l’univers médical, comme masser, panser, lier, deviennent artistiques, et font naître un répertoire de formes hybrides. Ses «répara(c)tions» s’inscrivent dans la proposition de résiliences collectives, et la réécriture d’histoires silencieuses, à la croisée de l’écoféminisme, du post-humanisme et d’un médiéval émancipateur.
Elle » sculpte comme on soigne une plaie », pour questionner la notion du « care » dans son entièreté et son ambivalence, au regard de la violence de ces injonctions pour les personnes concerné.es : femmes et sexisé.es. Elle expose les chimères de ces utopies proto-contemporaines, comme un miroir tendu vers une société blessée, pour une autopsie de nos artefacts présents.
Les recherches de Stéphane Clor questionnent l’écoute de notre environnement proche. L’artiste en révèle les détails pour les signifier sur d’autres échelles, proposant une relecture des lieux, des interactions et des mémoires. Sa pratique croise ainsi les domaines des arts sonores, de la cartographie, du dessin, de la photographie et de l’écologie, tout en étant indissociable de son travail musical comme improvisateur, compositeur et violoncelliste.
J’ai eu un véritable coup de coeur pour l’impression artisanale et la richesse d’expression qu’ils offrent.
En effet, la gravure est par le processus, une réelle introspection et un exutoire sans faille.
Flirtant avec le dessin, le travail de la matière et les abondantes possibilités la gravure n’est pas que du
multiple elle est un médium à part entière.
Grâce à l’association Papier Gâchette, j’ai pu redécouvrir la sérigraphie qui vient étoffer mes créations.
La linogravure et sa ligne graphique propre me permets de jouer avec son aspect rétro et ses applications
infinies, allant de l’impression textile à l’édition.
La pop culture franco-japonaise dont je côtoie l’univers depuis mon enfance est une véritable source
d’inspiration. Imprégnée de cette double culture, je navigue sans cesse entre les univers littéraires,
culturels et les imageries occidentales et orientales. Ceux et celles qui nous ont abreuvé et suivi durant
notre jeunesse, adolescence et encore de nos jours…
L’œuvre de Sun Choi trouve ses racines dans l’observation du quotidien, des phénomènes sociaux ou d’événements traumatiques personnels et historiques. L’artiste y prélève des motifs issus de matières organiques, sédiments ou autres ressources corporelles (souffle, odeur, salive, lait maternel, résidus de produits chimiques ou d’eaux usagées, etc.) qu’il manipule à dessein.
De cette collecte naît une peinture abstraite dont les motifs évoquent la calligraphie traditionnelle d’Extrême-Orient et où co-existent diverses dualités
: celle de la surface et de la profondeur, celle de l’artistique et du non-art, du visible et de l’invisible, de la vie et de la mort, du matériel et de l’immatériel, du beau et du laid.
Les œuvres de Sun Choi tirent parti de ce masque décoratif pour transfigurer l’ordinaire et sublimer le périssable.
Dénonçant l’approche normative du «beau», Sun Choi questionne la valeur intrinsèque de l’art autant qu’il célèbre l’expérience sensible et anoblit le vivant.
Je peint essentiellement des portraits, des figures et des personnages sur des fonds neutres et discrets.
Ce qui m’intéresse dans les visages ce sont les paysages qu’ils proposent, la lumière qui révèle leurs volumes.
Et j’aime que les positions soient nonchalantes, que les regards soient inexpressifs et dans le vague.
Ainsi en jouant avec toutes ces formes, j’opère les déformations de mes personnages.
Je tends et prépare la toile de lin ou la toile de jute avec de la colle de peau et des pigments, puis je viens utiliser des techniques mixtes comme l’acrylique, la peinture à l’huile, la tempera et le fusain.
Mon atelier se situe au rez-de-chaussée de la maison où j’habite depuis vingt ans, en bordure de campagne… Je devrais dire « où j’habite à nouveau », car il s’agit de la maison où j’ai grandi et que j’ai quittée assez longtemps, tant que cet atelier fut celui de mes parents tapissiers-décorateurs. J’ai gardé de leur présence la matière principale de leur activité, les tissus, dont j’ai fait ma palette. Les coupons sont classés par couleurs sur les murs des deux pièces, l’une servant au travail de couture et de collage, l’autre réservée aux réalisations finales peintes à l’acrylique. Lieux de vie et de création sans limites bien nettes, immersion permanente dans un état de rêve éveillé, voici ce qui me plaît ici.