Léa Chemarin

Designeuse graphique et plasticienne, Léa Chemarin vit et travaille à Strasbourg.
Elle ancre sa recherche dans des questionnements sur l’éthique du·de la graphiste, ses outils, ses formes de travail, ses formes de production et la notion de care. Explorer la richesse de ce dernier terme lui permet d’entrevoir un milieu dans lequel art et écologie peuvent se rencontrer.
C’est sur ce terrain qu’elle s’empare de la question de l’habitation, un lieu où – conceptuellement, graphiquement – elle mène des enquêtes critiques et explore des formes de vie habitantes possibles et rêvées.
Ces productions sont de possibles demeures, un compost d’idées, comme autant de tentatives et manières de se saisir de nos futurs, de nos existences souhaitées ou souhaitables.

Elsa Chomienne

Diplômée en 2019 de la HEAR de Strasbourg, Elsa Chomienne obtient son DNSEP Scénographie avec le projet La Ferme des Animaux, spectacle co-créé avec Emilou Duvauchelle et Adèle Vanhée. Elle fonde la même année, aux côtés de ces deux alliées, la collective Pieds au mur. Elle rejoint en 2020 la compagnie Avant l’Aube pour la création scénographique du spectacle Tout sera différent. De 2019 à 2021, Elsa Chomienne est ambassadrice de la MétaNation auprès de WOS/agence des hypothèses et Quebracho théâtre au Centre Pompidou (Paris) et au CAP de St Fons. Elle continue par ailleurs son parcours avec Emilou Duvauchelle, Adèle Vanhée et Marie Mercklé en développant les nouveaux projets immersifs, ludiques et participatifs que propose Pieds au mur. Elle fonde en 2022 la collective Même Acabit aux côtés d’Apolline Agard et Léa Broussard. Ensemble, elle développent Rose Biche, un spectacle itinérant en cours de création. Depuis 2023, Elsa interprète également Cendre, un dragon-chanteur, dans le spectacle musical Forguette Minote de la compagnie éponyme.

Eugénie Caillot

Cohabitent dans mes images numériques, sérigraphiées ou tatouées, des mythes grecs ou slaves, des samouraïs, des guerrier·es safavides ou mongoles, des chimères et quelques dragon·es. Mes personnages ont la posture rigide et les yeux vides des statues antiques. Figé·es dans l’attitude de celle·eux qui ont survécu au fil du temps, aels prennent source dans l’imagerie traditionnelle et folklorique d’anciennes civilisations et empires : miniatures persanes de l’Ilkhanat mongole, manuscrits enluminés européens ou mogholes, peinture sur verre alsacienne, icônes chrétiennes ou byzantines.
Je m’amuse et ris en me réappropriant certains codes virilistes et violents pour les détourner : en les esthétisant, je les rends inoffensifs. Ce qui se veut violent devient dansant et les scènes de combats sont chorégraphies. Je leur donne ces attitudes caricaturales des humain·es et des chevaux qui montrent les muscles sans jamais se lancer. À la fois extrêmement soucieuse des questions écologiques, sociales et décroissantes mais tout aussi consciente de mon impact limité, j’aimerais, bien qu’utopiquement et à ma moindre échelle, créer des espaces et des histoires qui nous extraient de la violence environnante pour que nous puissions, un peu, souffler. Trouver un échappatoire au monde, creuser une grotte qui nous protège.
Une question pourtant m’embête : quelle place pour la fiction et les rêves dans un monde qui se prétend « rationnaliste » ? Où vont les récits, les légendes lorsque l’on ne les écoute plus ? L’illusion de la croissance et la prétendue infinité de nos ressources naturelles se sont emparés de la place laissée vacante par nos mythes antiques. Comme si nous avions, collégialement, un besoin désespéré de nous raccrocher à quelque chose. Où donc prendre refuge ? Des images lumineuses, numériques, sérigraphiées ou tatouées, ont donc pris forme dans l’obscurité. Elles se révèlent nacrées comme des perles ou les écailles des poissons, océaniques et sombres mais oniriques et douces comme s’il était possible de réellement se reposer dans l’obscurité.
Dans un monde qui se dévore lui-même, je souhaiterais, pour nous tous·tes, créer de multiples refuges.

Olivier Calvo

Jamais peindre des paysages nocturnes qui enveloppent la ville ne le lasse.

 

Olivier Calvo s’empare de ces lumières et couleurs au gré de ses pérégrinations, les capturant, les goûtant pour les faire ensuite se promener sur des toiles.

John Caldera

Après avoir eux une longue discussion avec les peuples des animaux de la forêt des hautes Vosges

Cultiver le Cosmos

Johanna Leguay cultive de manière respectueuse les plantes à couleurs dites plantes tinctoriales, qu’elle transforme ensuite en pigments végétaux et aquarelles sous le projet Cultiver le Cosmos.
Désirant faire converger monde agricole, artistique et artisanal, elle rejoint au printemps 2022 les ateliers partagés de la Drêche. En 2023, elle a commencé à explorer avec Maria Luchankina la création d’encres végétales pour la sérigraphie (ateliers Transforme les fleurs en couleurs, septembre 2023). En parallèle, elle poursuit un travail d’inventaire des couleurs des végétaux qu’elle croise ici ou là (teinture végétale, pigments).

Marguerite Caillot

Dans ma pratique, il me plaît d’interroger le signe à travers le mouvement, le geste et l’amplitude. Le travail de la ligne m’envoute ; courbes, plis, boucles, volutes, avec lui je m’empare spontanément des thèmes du Corps et de l’Intime et du Rapport à l’Autre.
Je vois le corps comme un inventaire de signes et de matières, de pleins et de creux… Je vois la ligne et le dessin automatique comme le moteur d’une création libérée d’attentes. Mêler lâcher prise et précision pour faire parler le corps et les émotions.

Lisa Colicchio

Depuis quelques années, je travaille autour des thèmes de la maison, du chez-soi et surtout des abris, ceux qu’on a choisi de se fabriquer après une tempête, un incendie ou un cœur brisé. Ceux dans lesquels on rentre se réfugier parce qu’ils sont doux, familiers et confortables.

J’ai d’abord beaucoup représenté des accidents, des incidents et incendies qui venaient détruire ces foyers, ou simplement les perturber. Après ces destructions, il fallait donc fabriquer des abris, que j’ai représentés d’abord avec des techniques de peinture et de dessin, puis de gravure, pour pouvoir les multiplier presque à l’infini. 

À force d’en représenter, ma conception de l’abri a évolué : ils étaient d’abord très fermés, dépourvus de portes ou de fenêtres et même parfois sous cloche pour se protéger de l’extérieur, risquant de devenir des prisons. 

Par la suite, ils se sont ouverts et parés d’accessoires pour pouvoir y aller et venir à guise, jusqu’à s’ouvrir complètement sur le monde qui les entoure.

Évidemment, j’ai appris à considérer ces abris comme l’expression de mon « foyer intérieur », de la façon dont je me place dans le monde, comment je matérialise mon intériorité et son rapport avec l’extérieur : le réel, le concret et les autres. J’aime beaucoup la façon dont les femmes-maisons de Louise Bourgeois font du « soi » une construction dans laquelle on peut s’abriter.

Souvent, les abris que je crée sont littéralement des représentations de maisons, de cabanes, etc.   ; parfois, c’est un souvenir doux et agréable qui me sert d’abri, alors je me sers de photos pour construire une peinture, un dessin ou une gravure qui représente un lieu ou un moment qui m’a entourée de douceur. 

En ce qui concerne les techniques de gravure, j’essaie toujours d’expérimenter pour aller au bout de ce qu’une technique peut apporter à mon travail. J’aime beaucoup jouer avec les différentes textures, les jeux de superpositions de couleurs, les nombreux niveaux de détails que la technique que je choisis peut apporter à mon image.

Ludmilla Cerveny

Ludmilla Cerveny présente un extrait de « Elles cultivent », une série de 80 photographies couleurs et noires et blanches, 8 schémas-constellations, 5 textes et 1 livre. « L’envie m’est venue de porter mon regard sur quatre productrices locales qui agissent sur leur paysage, qui ont des rêves mais qui œuvrent avant tout dans le concret, le palpable, le vivant. Si cultiver la terre parait faire partie des gestes les plus archaïques, il n’en est pas moins d’actualité et surtout politique. Or cultiver et prendre soin sont inséparables. »

Cidrerie de la Huppe

La cidrerie de La Huppe devient l atelier pop up le temps des deux week-ends des deux artistes de l’atelier 12 de Guebwiller. À la Belle Epoque, Soultzmatt était surnommée « le Petit Paris ». C’est à cette période que ce lieu était une salle de danse où se retrouvaient la clientèle régionale, suisse et allemande.