Lisa Bonvalot

Lisa Bonvalot, artiste plasticienne: peinture, dessin, romans graphiques

Je tente le plus fidèlement possible de retranscrire, par diverses techniques, ce que mes observations visuelles, sonores et sensibles me transmettent sur les mutations permanentes de mon environnement. Je crée des paysages où contradictions et accointances entre nature, culture, corps et esprit convergent et s’incluent mutuellement. L’espace, méconnaissable, devient une porte vers une dimension où la matière semble glisser d’un état à un autre et œuvre à la création d’une entité nouvelle, multiple et entière.

Géraldine Bard

Géraldine Bard, artiste peintre de l’image écrite, fusionne les mots et les couleurs dans un ballet visuel envoûtant. Elle explore un univers empreint de subtilité, mettant en scène principalement des personnages, des portraits (animaux, femmes et enfants), qui évoluent dans un décor végétal fleuri de baobab. 

Chaque œuvre de Géraldine est une invitation à un voyage poétique, qui transporte le spectateur des racines à la cime des arbres pour atteindre le ciel et la lumière.  Son processus artistique commence par une vision initiale, suivie d’une recherche de photos pour illustrer au mieux son idée visuelle. Elle réalise ainsi un photomontage mental avant de composer sur la toile. 

Au terme de la réalisation, Géraldine écoute les histoires que le tableau lui raconte, puis elle donne vie à des récits en écrivant un poème. Chaque tableau est ainsi accompagné d’une prose poétique, formant un ensemble harmonieux où l’image parle et s’écrit. Les oeuvres de Géraldine font découvrir l’art d’une artiste qui peint avec les mots et écrit avec les pinceaux.

Christiane Bricka

Elle peint principalement sur toiles libres (acryliques et pigments), mais également sur des matériaux de récupération, s’inscrivant dans la lignée de l’abstraction lyrique et du colorfield. Elle s’intéresse à la matérialité de la peinture et superpose ainsi les couches sur ses toiles.

Concernant la présentation de Madame Bricka, ce texte de Germain Roez décrit très justement : « Liberté de la couleur intérieure : Inlassablement, elle caresse l’intériorité de la couleur. Elle égratigne délicatement les plissements mordorés. Les gestes du dessin raffinent la couleur. Pourtant, en certains lieux de sa peinture se joue comme un drame existentiel (rouges et épines du robinier, contrastes bruyants, collisions). Des verts, que Véronèse envie, s’immiscent dans les raies de lumière. La peinture se dévoile. Ne pas se fier à la beauté qui apparait au premier regard, mais saisir l’épaisseur même de ce que signifie le brio de la couleur, la liquidité du tracé, la rudesse du pigment. La peinture de Christiane Bricka est dans le même temps une quête intérieure de ce qu’est vivre mais aussi un témoignage de ce que la peinture engage ontologiquement. Se questionnant sur elle-même tout en interrogeant l’être qui la produit. Sorte d’aller et retour qui entraine le regardeur dans un infini fécond. Il ne faut plus avoir peur du ressenti, ni de la référence cosmique, ni d’une certaine idée du sacré, il faut simplement accepter cette chose difficile qu’on appelle la liberté. »

Mais s’il est également possible d’intégrer cet extrait de l’article de  « Quand la lumière affleure – Semer la couleur de Christiane Bricka – Du 8 novembre au 19 décembre 2019 » publié dans COZE en 2019 : « La peinture de Christiane Bricka relève d’une alchimie, d’un lent processus d’élaboration des formes et des couleurs. Elle pose, elle effleure, elle attend. Puis elle scrute. L’alliance qu’elle cherche nécessite de la patience, une inscription dans la durée. Longtemps la couleur se déployait verticalement, des lignes, ascendantes et descendantes, liées entre elle par des écarts coloristiques somptueux. Une sorte de soie de couleur. Ce déploiement, aujourd’hui elle le contrarie par des gestes plus courts et plus obliques comme si le paysage était maintenant traversé par une angoisse plus existentielle. Lorsqu’elle peint, elle efface ou dilue la couleur avec la paume de sa main. Elle fait toujours ce chemin entre son jardin et son atelier, entre les objets délaissés, qui ont une vie propre et sont souvent usés. Elle se les réapproprie.« 

Jean-Pierre Brazs

LIEUX-DITSChaque être, chaque monde qui disparaît emporte avec lui ce qui n’a pas été dit. Les paroles non prononcées ont pourtant existé : retenues, enfouies, inavouables, ébauchées parfois en gestes modestes, générateurs de traces dérisoires sur l’épiderme des apparences.Les recueillir oblige à voir des signes langagiers dans les écritures incertaines qui peuplent les murs ou les rochers parce qu’une main en a scarifié la peau. L’honnêteté oblige à considérer également que les lois physiques qui régissent les forces naturelles obligent les matériaux à se fissurer, se distordre, se disloquer, avant de parfois se rompre. Les lignes de fracture sont autant de signes qu’un imaginaire peut animer et déchiffrer.C’est la raison pour laquelle, j’ai entrepris depuis 2018 la collecte (sur des parois rocheuses, des murs ou des sols) de modestes « écritures » volontaires ou fortuites pour les décomposer en multiples fragments, persuadé qu’une langue y est à l’œuvre et qu’il suffirait d’y puiser des syllabes visuelles pour écrire la suite d’un récit ébauché: ce qui pourrait se nommer une survivance.À ces récits visuels j’ai donné le nom de « DITS ».Les travaux qui seront présentés à La Case à Preuschdorf en mai 2023 sont des « dits » de la Mine de Pechelbronn et de la Case à Preuschdorf : « figures », « bestiaires » et « embrouillaminis ».

Ornella Baccarani

Ornella Baccarani travaille un certain « être en jachère » qu’elle organise entre la création de partitions et un laisser-faire assumé. Ses installations se basent sur le détournement de phénomènes physiques et littéraires. La voix active ses installations. Ses poèmes s’écrivent et se tissent. Ses sculptures ont une vie propre. Les évènements créés sont prétextes à des expériences artistiques partagées.

Philippe Berbet

Dans ses tableaux en trois dimensions, Philippe BERBET interroge sur la consommation effrénée et sur la valeur des matériaux que l’on jette sans y penser. Il a même crée un concept  » CECI N’EST+ ». le concept  » CECI N’EST+ » est un laïus profond, tout part d’ailleurs de là. Le plus est une croix, mais il a un sens, et même un double sens.  » Plus  » en forme négative, comme le néant, le rien, la mort, la perte.  » Plus  » en forme positive, comme le trop, le complément, la vie, le gain. Cette lecture en partie double ne tarit pas d’éloges. Ce serait lui faire affront d’une pensée unilatérale, alors que son art se décline à l’envie comme un pied de nez à la routine et au quotidien. Tout ce qui se jette a grâce à ses yeux, tout ce qui brille illuminera l’un ou l’autre détail, tout ce que la nature produit a une valeur inestimable. Philippe BERBET a pris le temps, dans un long processus de recherche, pour mûrir ses envies, parce qu’il a des choses à dire, mais avec la manière. Sensible à la matière, aux textures, aux couleurs et aux formes, il n’a de cesse de redonner vie à des trésors oubliés. Le déclic est parti de boites de curiosités comme autant de possibilités de collectionner. Car la matière se mérite et la compilation demande du temps. L’environnement a droit de cité, l’objet en lui-même également, mais l’humain est au centre de tout. Les gens sont dans l’image, le paraître, la représentation sociale. La matière, elle ne ment pas, elle se conforte. En opposition, il juxtapose des éléments réputés précieux ( feuille d’or et d’argent ) et du tout-venant, des contenants divers et variés, des natures mortes, mettant ainsi en exergue les étapes de fabrication réalisées par des anonymes, interrogeant sur l’histoire des logos et des marques qui viennent modifier artificiellement la loi du marché, et qui créent, de facto, des inégalités mondiales flagrantes. Les messages sont profonds, mais il y a de la légèreté aussi et beaucoup de sensibilité.

Pauline Beck

Je me mets toujours au travail par chance.La chance est fugace mais partout, il suffit d’être alerte à sescommotions.Au détour d’un repas, au réveil d’un rêve un peu bruyant ou dansune gorgée d’eau de vie, je rencontre une chaleur particulièrequi entraine un bouillonnement.Foyer :Du latin; focarius : « de feu » (n.m.)1 Lieu où l’on fait du feu2 Par métonymie, maison, demeure familiale, pays natal3 Lieu, point qui est la source d’un rayonnement, où se concentre la chaleurLa cuisine, la céramique, le verre soufflé, la teinture, le bronzeet la distillation sont des arts du feu. Aussi hétérogènes soientelles,mes pratiques gravitent ainsi, à l’horizontale, autour dufoyer.

Christiane Bricka

Aux côtés de la Galerie Nicole Buck, au coeur d’Hurtigheim, l’atelier de Christiane Bricka s’étale comme la peinture sur ses créations dans un espace de plus de 300 mètres carrés. Retour aux sources artistiques et à la matérialité des couleurs, logé dans le bois et le torchis, l’atelier se situe à l’étage d’un corps de ferme du 17ᵉ siècle dont la charpente donne au lieu des airs de cathédrale. Niché dans la campagne alsacienne, mais pourtant seulement à 10 minutes de Strasbourg, on se laisse surprendre par le volume que renferme l’atelier de Christiane Bricka. Fenêtre sur cour, vue sur jardin.La particularité de l’atelier de Christiane Bricka, c’est sa superficie et l’appropriation par l’artiste des pièces composant cet espace. Travaillant d’abord dans une ancienne chambre d’ouvriers dont la fenêtre donne sur la cour, Christiane Bricka, qui s’était également installée dans la nef du corps de ferme, s’est aménagée un second cocon – cette fois avec vue sur le jardin. C’est donc un atelier multiple, traversé par différentes lumières malgré son apparente obscurité, depuis l’aube, jusqu’au crépuscule, dans lequel navigue l’artiste. Un espace nécessaire à la création.L’Art de Christiane Bricka s’exprime sur des formats libres : d’immenses toiles sur lesquelles l’artiste couche des épaisseurs de couleurs. Pour performer, créer et corriger, elle a besoin de recule, ce que lui permettent les 300 mètres carrés d’atelier. Mais ce que permet surtout l’atelier de Christiane Bricka, c’est la sublimation de l’ancien par le neuf, de l’obscur par la couleur. Ses toiles colorées habillent la charpente de la ferme grisée par le temps. Ses formats, des toiles immenses couvertes d’aplats vifs et pastels, habillent les murs en torchis tantôt pour sécher, tantôt pour y rester. Le mariage du contemporain et de l’ancien.Naissant concomitamment au déplacement de la Galerie Nicole Buck du cœur de Strasbourg vers la campagne, l’atelier de Christiane Bricka est jeune sur le papier. Pourtant la pratique qu’il renferme est héritée des années passées et de l’expérience d’une vie entière : Christiane Bricka, plasticienne depuis 40 ans, s’inscrit assurément dans l’abstraction lyrique et le colorfield en ce sens.

Le Bananier

J’aime les pierres. Les cailloux au lit de la rivière, les conglomérats du désert…La puissance du rocher ancré, solide dans le temps qui passe. Je suis traversée par une danse changeante, et renouvelée sans cesse. Le plaisir de répéter les gestes, la sensation s’affine, l’énergie vient et s’échappe, elle me prend, alors je sais que je vais commencer. Je touche l’écorce, je caresse la peau, je choisis la couleur, je réinvente l’émotion, j’y crois…Le béton a cette troublante faculté à se muer du liquide en solide. La peinture s’écoule, se jette et se hérisse. Le béton fait prise, la fragilité devient la force. Je suis sous l’emprise. Et j’attends la surprise à chaque fois. Je commence et ne sais jamais ce qu’il va advenir. Ce que je fais me transforme autant que mon élan premier…Pourtant, j’ai besoin de la source, c’est la naissance. L’amour me guide, et prend corps. Ensuite vient ce qui nait de ce ce qui s’impose.

Anna Byskov

Anna Byskov, née en 1984 à Quito (Equateur) est une artiste anglo-danoise qui a grandit majoritairement à Genève. Diplômée de la Villa Arson à Nice en 2008, elle travaille à Mulhouse et à Paris où elle bénéficie d’un atelier à la Fondation des Artistes à Nogent-sur-Marne ainsi qu’à Motoco à Mulhouse. En tant qu’artiste invitée, elle enseigne actuellement la performance au Beaux Arts de Lyon.
Anna Byskov pratique la performance où son corps et son esprit sont engagés vers la voie du burlesque et de la folie, l’artiste incarne des personnages à la frontière trouble, mêlant fiction et récit personnel, nous emmenant jusqu’aux confins de l’absurde, de l’incongruité.
En 2019, elle co-fonde avec cinq autres artistes (Christina Huber, Hannah Kindler, Stella Meris, Nika Timashkova) de la région Grand Est, Bade-Wurtemberg, Region-Bâle, un collectif somebody*ies qui souhaite renforçer les liens entre les artistes et les acteurs culturels de la région des trois pays (région frontalière entre l’Allemagne, la Suisse et la France) pour contribuer à une
atmosphère de solidarité. Le collectif participe et s’interroge sur comment déplacer un travail personnel au sein d’un groupe ? Est-ce que le travail de groupe peut élargir et renforcer les conceptions d’un travail personnel ? Comment penser, travailler et fonctionner collectivement ?
« Anna Byskov se constitue au fil des ans une bibliothèque en perpétuelle évolution de formes et de gestes qu’elle utilise ensuite jusqu’à contentement, voir jusqu’à épuisement. En expérimentant à chaque fois de nouvelles combinaisons, elle cherche à atteindre ce point d’équilibre où le langage créé par ces différents agencements traduira alors parfaitement sa pensée. » Vincent Verlé, commissaire indépendant, Openspace.
BIBLIOGRAPHIE
Anna Byskov a participé au 55ème Salon de Montrouge ; « Le Festival » dans le cadre de «Beaubourg la Reine » invitée par la compagnie Zerep avec l’artiste Arnaud Labelle-Rojoux au Centre Pompidou, Paris ; « A une forme pour toute action » dans le cadre du Printemps de Septembre, Toulouse ; « Les filles de la nuit sont toujours par trois » avec la céramiste Alice Gavalet dans le cadre de « La Regionale », invitée par le Crac Alsace à la FABRIKculture, Hégenheim ; « Performance Tv », invitée par Mathilde Roman à la Maison d’Art Bernard
Anthonioz, Nogent-sur-Marne ; Au Cyclop dans le cadre de la nuit européenne des Musées, « Un départ, un exil, une odyssée » avec l’artiste Yvan Etienne, Milly-la-Forêt ; Au « Printemps de l’Art Contemporain» à Marseille ; La Fondation du Doute, Blois; The Festival of performance « ReActor », Power Station of Art, Shanghai ; « Atelier Regional » dans le cadre de « Oslo night », invitée par Atelier Mondial, Bâle ; La résidence « Temporars Susch » au Muzeum Susch, les Grisons ; La résidence « Reconnect » à la Villa Clavel avec l’artiste Nika Timashkova, Bâle-

Campagne.