Till Brockmeier

Ma vision est de toucher et d’inspirer les gens avec mon art à la fois dynamique et réduit à l’essentiel. Je m’intéresse aussi bien aux thèmes abstraits et géométriques « intemporels » qu’à l’abstraction de thèmes actuels. Pour ce faire, j’associe des contraires comme l’immobilité & le mouvement et je combine des formes avec des couleurs et des lignes dans un esprit ludique et vivant.
En outre, je travaille actuellement sur le lien entre l’écriture et l’image écrite. C’est ainsi que des structures d’écriture deviennent des formes géométriques d’écriture. J’associe souvent des poèmes à des structures circulaires, qui sont liées à la polarité entre condensation et dissolution, entre concentration de la forme et de l’espace.

Paola Bousseau

Paola Bousseau est née au bord de la mer, à La Rochelle et grandit dans une famille d’artisans et d’artistes amatrices. Depuis 2015 elle suit un cursus de design qui l’amène à Brest puis à Strasbourg. Volontaire dans le milieu associatif et coopératif depuis 6 ans, elle souhaite participer au développement des projets écologiques et sociaux. Ces engagements permettent à Paola de s’ancrer dans son territoire. Depuis son emménagement dans la campagne alsacienne, elle fait davantage avec ce qu’elle trouve dans son environnement et expérimente les matières vivantes, les formes et les couleurs à travers l’Atelier Faire Ici, qu’elle monte avec Céline Abadine. Elle travaille généralement avec des aliments, du textile et du papier, en fabriquant ses propres matières. Elle s’adapte aussi au rythme plus doux de la vie rurale et plus autonome qu’elle choisit en s’installant et en créant en commun, à La Maison des Fées. Avec une attention portée sur les petites choses simples, la pleine conscience, Paola expérimente depuis peu l’écriture.

Pascal Bastien

S’allonger par terre dans l’herbe d’été, regarder le ciel pour humer l’air du moment puis, de temps en temps, jeter un regard à droite et à gauche pour se rendre compte que tout est là, sous nos yeux, depuis bien longtemps… Le monde se donne à qui sait l’observer, à qui sait simplement prendre le temps de « pauser » le regard. Pascal Bastien est un adulte qui a gardé la curiosité de voir et le plaisir de s’amuser avec la photographie. Son monde est souriant, à la fois doux et tranquillement déjanté. « Ce n’est pas grave » nous dit-il avec ses images : pas grave la séance chez le dentiste, pas grave le costume trop neuf, trop clinquant et mal ajusté, pas grave les chaussettes trouées, pas grave le café qui déborde et éclabousse la cafetière, pas grave non plus si le cliché qui enregistre tout cela est en définitive un peu flou. Bien au contraire, c’est plutôt drôle et émouvant songe-t-il certainement le dos courbé sur son appareil 6×6 : l’antidote à la gravité c’est le vagabondage de l’esprit, la part accordée au hasard et la légèreté du geste qui sait se saisir de l’appareil photographique au bon moment.
Michaël Houlette, Directeur de la Maison de la Photographie Robert Doisneau.

Lisa Bonvalot

Lisa Bonvalot, artiste plasticienne: peinture, dessin, romans graphiques

Je tente le plus fidèlement possible de retranscrire, par diverses techniques, ce que mes observations visuelles, sonores et sensibles me transmettent sur les mutations permanentes de mon environnement. Je crée des paysages où contradictions et accointances entre nature, culture, corps et esprit convergent et s’incluent mutuellement. L’espace, méconnaissable, devient une porte vers une dimension où la matière semble glisser d’un état à un autre et œuvre à la création d’une entité nouvelle, multiple et entière.

Géraldine Bard-Weinstoerffer

L’arbre, source de couleur, de luminosité, de mouvement et d’inspiration.Toutes des occasions pour Géraldine Weinstoerffer de créer, de s’inspirer d’un autre monde. Un monde imagé qui lui parle, qui raconte son histoire. Elle joue sur les formes, les motifs et les couleurs et parfois aussi sur le contenu et le sens du sujet du tableau. L’idée principale est de raconter ce qu’elle voit, perçoit et ressent dans sa vie. Des images l’habitent et elle les peint.​​Elle a le plus souvent une image originelle en tête, puis elle cherche des photos pouvant l’illustrer au mieux. Elle crée une sorte de photomontage dans sa tête et commence à peindre. Lors de la réalisation de la peinture, les motifs et les couleurs s’entremêlent. Elle rencontre parfois certaines difficultés de formes et de couleurs, mais les solutions se présentent en peignant. Parfois, elle doit laisser un temps d’incubation à une forme manquante ou un portrait non finalisé et la solution se trouve au détour d’un chemin, lors d’une promenade. Certains tableaux sont parsemés de difficultés et d’illuminations et prennent ainsi du temps et d’autres, coulent sans s’arrêter et sont réalisés rapidement. Ses tableaux sont peints à la peinture à l’huile et parfois à la peinture acrylique. De plus en plus, du collage de carton et de tissus deviennent présents.​Le processus de création, le sens et l’intention d’un possible message se fait de manière plus ou moins inconsciente. Même si quelque part, chaque tableau représente un moment de sa vie, une émotion, une situation personnelle et intime. Un message se dévoile à l’aide d’une mise en scène d’un personnage comme un équilibriste ou d’objet comme une simple échelle invitant le spectateur à aller plus haut.​​La forme de l’arbre baobab se retrouve dans chacun de ses tableaux. Géraldine aime surtout la vue du dessous comme si on se trouvait au pied de cet arbre. Le baobab peut servir de sujet principal en tant qu’arbre. Il soutient une cabane par exemple. Ou il sert de simples contenants pour y mettre un portrait, un chemin, des papillons. L’image du baobab permet toutes les transformations possibles, garantissant un accès vers le ciel, l’espace et la lumière. Trois sujets qui tiennent à cœur l’artiste. L’arbre, lien entre ciel et terre. Chaque tableau est associé à un poème qui met en mouvement l’image. Pour l’artiste, la peinture est comme une écriture imagée.L’image se raconte et s’écrit.

Christiane Bricka

Elle peint principalement sur toiles libres (acryliques et pigments), mais également sur des matériaux de récupération, s’inscrivant dans la lignée de l’abstraction lyrique et du colorfield. Elle s’intéresse à la matérialité de la peinture et superpose ainsi les couches sur ses toiles.

Concernant la présentation de Madame Bricka, ce texte de Germain Roez décrit très justement : « Liberté de la couleur intérieure : Inlassablement, elle caresse l’intériorité de la couleur. Elle égratigne délicatement les plissements mordorés. Les gestes du dessin raffinent la couleur. Pourtant, en certains lieux de sa peinture se joue comme un drame existentiel (rouges et épines du robinier, contrastes bruyants, collisions). Des verts, que Véronèse envie, s’immiscent dans les raies de lumière. La peinture se dévoile. Ne pas se fier à la beauté qui apparait au premier regard, mais saisir l’épaisseur même de ce que signifie le brio de la couleur, la liquidité du tracé, la rudesse du pigment. La peinture de Christiane Bricka est dans le même temps une quête intérieure de ce qu’est vivre mais aussi un témoignage de ce que la peinture engage ontologiquement. Se questionnant sur elle-même tout en interrogeant l’être qui la produit. Sorte d’aller et retour qui entraine le regardeur dans un infini fécond. Il ne faut plus avoir peur du ressenti, ni de la référence cosmique, ni d’une certaine idée du sacré, il faut simplement accepter cette chose difficile qu’on appelle la liberté. »

Mais s’il est également possible d’intégrer cet extrait de l’article de  « Quand la lumière affleure – Semer la couleur de Christiane Bricka – Du 8 novembre au 19 décembre 2019 » publié dans COZE en 2019 : « La peinture de Christiane Bricka relève d’une alchimie, d’un lent processus d’élaboration des formes et des couleurs. Elle pose, elle effleure, elle attend. Puis elle scrute. L’alliance qu’elle cherche nécessite de la patience, une inscription dans la durée. Longtemps la couleur se déployait verticalement, des lignes, ascendantes et descendantes, liées entre elle par des écarts coloristiques somptueux. Une sorte de soie de couleur. Ce déploiement, aujourd’hui elle le contrarie par des gestes plus courts et plus obliques comme si le paysage était maintenant traversé par une angoisse plus existentielle. Lorsqu’elle peint, elle efface ou dilue la couleur avec la paume de sa main. Elle fait toujours ce chemin entre son jardin et son atelier, entre les objets délaissés, qui ont une vie propre et sont souvent usés. Elle se les réapproprie.« 

Jean-Pierre Brazs

LIEUX-DITSChaque être, chaque monde qui disparaît emporte avec lui ce qui n’a pas été dit. Les paroles non prononcées ont pourtant existé : retenues, enfouies, inavouables, ébauchées parfois en gestes modestes, générateurs de traces dérisoires sur l’épiderme des apparences.Les recueillir oblige à voir des signes langagiers dans les écritures incertaines qui peuplent les murs ou les rochers parce qu’une main en a scarifié la peau. L’honnêteté oblige à considérer également que les lois physiques qui régissent les forces naturelles obligent les matériaux à se fissurer, se distordre, se disloquer, avant de parfois se rompre. Les lignes de fracture sont autant de signes qu’un imaginaire peut animer et déchiffrer.C’est la raison pour laquelle, j’ai entrepris depuis 2018 la collecte (sur des parois rocheuses, des murs ou des sols) de modestes « écritures » volontaires ou fortuites pour les décomposer en multiples fragments, persuadé qu’une langue y est à l’œuvre et qu’il suffirait d’y puiser des syllabes visuelles pour écrire la suite d’un récit ébauché: ce qui pourrait se nommer une survivance.À ces récits visuels j’ai donné le nom de « DITS ».Les travaux qui seront présentés à La Case à Preuschdorf en mai 2023 sont des « dits » de la Mine de Pechelbronn et de la Case à Preuschdorf : « figures », « bestiaires » et « embrouillaminis ».

Ornella Baccarani

Ornella Baccarani travaille un certain « être en jachère » qu’elle organise entre la création de partitions et un laisser-faire assumé. Ses installations se basent sur le détournement de phénomènes physiques et littéraires. La voix active ses installations. Ses poèmes s’écrivent et se tissent. Ses sculptures ont une vie propre. Les évènements créés sont prétextes à des expériences artistiques partagées.

Philippe Berbet

Dans ses tableaux en trois dimensions, Philippe BERBET interroge sur la consommationeffrénée et sur la valeur des matériaux que l’on jette sans y penser.Il a même créé un concept « CECI N’EST+ ».Le concept « CECI N’EST+ » est un laïus profond. Tout part d’ailleurs de là. Le plus est une croix, mais il a un sens, et même un double sens. « Plus » en forme négative, comme le néant, le rien, la mort, la perte. « Plus » en forme positive, comme le trop, le complément, la vie, le gain.Cette lecture en partie double ne tarit pas d’éloges. Ce serait lui faire affront d’une pensée unilatérale, alors que sont art se décline à l’envi comme un pied de nez à la routine et au quotidien. Tout ce qui se jette a grâce à ses yeux, tout ce qui brille illuminera l’un ou l’autre détail, tout ce que la nature produit a une valeur inestimable.Philippe BERBET a pris son temps, dans un long processus de recherche, pour mûrir ses envies, parce qu’il a des choses à dire, mais avec la manière. Sensible à la matière, aux textures, aux couleurs et aux formes, il n’a de cesse de redonner vie à des trésors oubliés.Le déclic est parti de boîtes de curiosités comme autant de possibilité de collectionner.Car la matière se mérite et la compilation demande du temps.L’environnement a droit de cité, l’objet en lui-même également, mais l’humain est au centrede tout. Les gens sont dans l’image, le paraître, la représentation sociale. La matière, elle, ne ment pas. Elle se conforte.En opposition, il juxtapose des éléments réputés précieux ( feuilles d’or et d’argent ) et du tout-venant, des contenants divers et variés, des natures mortes, mettant ainsi en exergue les étapes de fabrication réalisées par des anonymes, interrogeant sur l’histoire des logos et des marques qui viennent modifier artificiellement la loi du marché, et qui créent, de facto, des inégalités mondiales flagrantes.Les messages sont profonds, mais il y a de la légèreté aussi et beaucoup de sensibilité.

Pauline Beck

Je me mets toujours au travail par chance.La chance est fugace mais partout, il suffit d’être alerte à sescommotions.Au détour d’un repas, au réveil d’un rêve un peu bruyant ou dansune gorgée d’eau de vie, je rencontre une chaleur particulièrequi entraine un bouillonnement.Foyer :Du latin; focarius : « de feu » (n.m.)1 Lieu où l’on fait du feu2 Par métonymie, maison, demeure familiale, pays natal3 Lieu, point qui est la source d’un rayonnement, où se concentre la chaleurLa cuisine, la céramique, le verre soufflé, la teinture, le bronzeet la distillation sont des arts du feu. Aussi hétérogènes soientelles,mes pratiques gravitent ainsi, à l’horizontale, autour dufoyer.