Klára Čermáková

Klára Čermáková s’exprime principalement à travers les arts graphiques, la sculpture et l’installation. À la frontière entre le naturel et l’artificiel, l’art et la science, son projet de recherche actuel intitulé Hands (and other products of labor) s’appuie sur la pensée de Marx et Engels autour du rôle du travail et interroge la relation du corps à son environnement et à la technologie.

À travers ses recherches autour de l’outil-main, l’artiste interroge les limites du travail contemporain et les capacités d’adaptation physique et physiologique du corps humain. Envisageant sa pratique comme un mode de communication qui valorise la cognition imaginative et empathique, Klára Čermáková signale l’usage excessif de la pensée rationnelle conduisant à notre incapacité à percevoir réellement notre environnement.

Issus de la fusion entre des parties anatomiques et des formes d’outils utilisés par l’homme, les objets hybrides et haptiques produits par l’artiste sont élaborés dans une économie durable (matériaux naturels, résiduels, recyclés ou déchets) et invitent à l’expérience sensorielle.

Thomas Reheisser

Thomas Reheisser est né en 1977 à Mulhouse. Après un parcours comme dessinateur des collections Texunion, il reprend les pinceaux pour redonner vie aux formes et aux textures anciennes. Ses tableaux laissent tout d’abord l’oeil se perdre et chercher à interpréter les différentes couches qui se superposent. Le geste du peintre devient alors un révélateur de trésors plongés dans l’obscurité, chaque pigment déposé par le pinceau contient sa propre temporalité, sa propre histoire, sa propre épaisseur géologique.

Olivier Charpentier

Autodidacte, j’ai un parcours technique, industriel, et depuis toujours je «bricole» avec des objets récupérés, avec cette idée de ne pas gaspiller, de recycler et de réutiliser. Mais dans tous ces objets destinés à la ferraille, et à être refondus, on y voit parfois des formes qui en inspirent d’autres. C’est la raison pour laquelle mes creations sont essentiellement en metal recyclé, outils abandonnés, inutilisés auxquels une nouvelle vie est donnée sans trop dénaturer leur aspect premier, ensuite une patine rouillée est appliquée ainsi qu’une finition vernie ou à la cire d’abeille. Chaque pièce faite à la main est unique, ces « déchets » vont vers une seconde vie et une nouvelle histoire.

Violaine Douarche

Je dessine en explorant différents mediums, de la peinture aux crayons de couleurs en passant par le dessin digital et en mêlant les techniques. Mes sujets de prédilections sont les humains, personnages que j’invente ou que je portraitise voire caricature selon le contexte. J’aime imaginer des personnages auxquels je prête une vie, un sentiment, un caractère. Mon inspiration me vient de mes observations, de ce que j’entends et de ce qui me touche. J’aime allier mon dessin à une petite narration pour que mon scénario inventé soit au mieux partagé et que chacun puisse se raconter sa petite histoire à partir de mes personnages. Mon univers peut être tour à tour poétique, tendre mais aussi drôle ou plus acerbe. J’aime aussi sculpter l’argile, plutôt de l’humain, des parties humaines ou quelque fois des animaux.

Sophie Erny

La terre, la pierre, le bois… Ces matières brutes et nobles guident le plus souvent mon travail. Mes yeux, mes mains se mettent au diapason des matériaux, le dialogue s’installe et l’œuvre apparaît, souvent sans idée préconçue. La première impulsion naît d’une aspérité, d’un veinage, d’une ligne présente dans la matière que je décide de suivre. Le dialogue s’installe avant même le premier coup d’outil, et durera jusqu’à ce que la pièce soit exposée. Là, ciselée par la lumière, soumise aux regards, face au public, unautre dialogue viendra peut être relayer le précédent.Parfois c’est une idée qui m’habite, une émotion qui m’envahit et la matière m’aide à l’incarner, la faire naître à la lumière, la saisir et la comprendre. Je suis alors dans une recherche de moi-même, pour comprendre mon monde et Le Monde.

Jean-Pierre Brazs

LIEUX-DITSChaque être, chaque monde qui disparaît emporte avec lui ce qui n’a pas été dit. Les paroles non prononcées ont pourtant existé : retenues, enfouies, inavouables, ébauchées parfois en gestes modestes, générateurs de traces dérisoires sur l’épiderme des apparences.Les recueillir oblige à voir des signes langagiers dans les écritures incertaines qui peuplent les murs ou les rochers parce qu’une main en a scarifié la peau. L’honnêteté oblige à considérer également que les lois physiques qui régissent les forces naturelles obligent les matériaux à se fissurer, se distordre, se disloquer, avant de parfois se rompre. Les lignes de fracture sont autant de signes qu’un imaginaire peut animer et déchiffrer.C’est la raison pour laquelle, j’ai entrepris depuis 2018 la collecte (sur des parois rocheuses, des murs ou des sols) de modestes « écritures » volontaires ou fortuites pour les décomposer en multiples fragments, persuadé qu’une langue y est à l’œuvre et qu’il suffirait d’y puiser des syllabes visuelles pour écrire la suite d’un récit ébauché: ce qui pourrait se nommer une survivance.À ces récits visuels j’ai donné le nom de « DITS ».Les travaux qui seront présentés à La Case à Preuschdorf en mai 2023 sont des « dits » de la Mine de Pechelbronn et de la Case à Preuschdorf : « figures », « bestiaires » et « embrouillaminis ».

Simon Hampikian

Originaire d’un milieu rural de l’arrière-pays bordelais, j’ai vite appris à assembler, réparer, fabriquer et créer avec ce qui se présentait autour de moi. Mes grands-parents, agriculteurs, et mon père, passionné de charpente marine, avaient ces compétences pour l’agilité plastique quand il s’agissait de repenser les objets; ils m’ont transmis un héritage qui m’a mené au design.
J’ai d’abord été formé à sa version industrielle, bénéfique mais restrictive à mon goût, avant de suivre un cursus plus artistique à la Haute Ecole des Arts du Rhin pendant quatre ans, où j’ai pu trouver une approche plus personnelle, et qui m’a mené jusqu’en Alsace. J’y ai effectué des stages marquants : l’un chez Björn Steinar, représentant de PreciousPlastic en Islande et l’autre chez Bram Vanderbeke, artiste-designer belge, membre de du collectif Brut.
Je commence cette année un nouveau chapitre de ma vie professionnelle : mon installation dans mon premier atelier, à MotoCo. J’y débute mon activité. Cet espace est un élément essentiel dans ma vision du design : j’y produit principalement des projets personnels mais il me sert aussi d’espace de prototypage, d’expérimentation et agit comme un lieu d’échange.

Ornella Baccarani

Ornella Baccarani travaille un certain « être en jachère » qu’elle organise entre la création de partitions et un laisser-faire assumé. Ses installations se basent sur le détournement de phénomènes physiques et littéraires. La voix active ses installations. Ses poèmes s’écrivent et se tissent. Ses sculptures ont une vie propre. Les évènements créés sont prétextes à des expériences artistiques partagées.

Camille Kuntz

Jonglant avec les contraires, je souhaite mettre en lumière la soumission des êtres qui se plient aux machines ou aux espaces conçus pour s’adapter à elles -leur permettant une mobilité et efficience productiviste toujours plus rapide-.  À tout ce qui forme le canevas de nos architectures, à ce qui structure, proportionne nos chemins quotidiens (comme les rails de chemins de fers, tramways, routes et véhicules avec ou sans moteurs tels que les Caddies de supermarchés), j’associe -jusqu’à les hybrider parfois- des matières souples (tissus, bâches, laines, végétaux, fleurs, etc) qui rappellent le vivant, qui appellent à la contemplation, soit à une certaine résistance face au monde actuel qui court sans faire de pause.

Avec le même « sens de l’interrogation et de la réflexion, le désir d’explorer des contrées nouvelles, de se frayer des passages vers des destinations inconnues […dans le domaine de l’art…] « , qu’avait repéré le philosophe Jean-Luc Nancy lors de nos échanges en 2016 autour de  »l’obscène » -titre et sujet de l’une de mes recherches écrites-, je cherche au fond à saisir l’insaisissable, soit l’existence et le temps. Je poursuis ainsi ma quête conceptuelle et formelle de metteuse-en-scén’ographe consistant à sculpter l’espace-temps : Pour dilater, contracter le temps  je déforme les perspectives -via des répétitions, leitmotivs, trames, plis, ondulations, lignes-, je fractionne l’espace d’arythmies. Que ce soit pour un spectacle, un film, une performance, une installation, une forme sculptée -figuratives ou abstraites-. Je passe surtout par des jeux d’échelles (de la maquette, du modèle réduit, au réel agrandi, par le décor, la sculpture).

Sans perdre de vue cette exploration des rapports de force qui se jouent entre les machines, les architectures-machines et leurs impacts sur les corps-émotions. Je questionne : Comment en viennent-elles à se retourner contre leurs créateur.ice.s ? Et que se passerait-il à essayer de revenir à l’Origine des choses / à l’essence de l’existence? Je rêve alors de rencontres collectives autour de nouveaux mythes ou rites, pour matérialiser l’idée d’une porosité entre les réalités, et d’une circulation possible entre les différents degrés de celles-ci.