JoVe

Immersion dans la Nature  Sculpter est à la fois un travail physique et intellectuel. Tout mon processus artistique débute par l’observation de la nature, la contemplation des mystères cosmiques. Je me laisse porter par les énergies primordiales des quatre éléments : la Terre, le Vent/Air, l’Eau et le Feu. Le spectacle de la nature crée une capacité inégalée à captiver nos sens, à susciter des émotions et à stimuler l’imagination. Un doux bruissement de feuilles dans une forêt, la danse fascinante de la lumière sur l’eau, les couleurs vibrantes de l’univers…   Conceptualisation  Je plonge dans mon imagination, mêlant observation et intuition, j’interprète des formes naturelles que je vais changer selon mes ressentis pour créer des œuvres qui transcendent les limites de la réalité, jusqu’au point de convergence entre ce que je vois et ce que je ressens. Cela donne à mes sculptures un aspect biomorphe qui permet de prendre une direction plus abstraite.   Sélection des Matériaux  Pour moi le choix des pierres est le prélude à la sculpture, qu’il soit guidé par une idée première ou que la création soit induite par les pierres elles-mêmes. Je passe du temps dans les carrières pour trouver les blocs de marbre qui serviront de toiles vierges à mes créations. Chaque bloc est unique, porteur d’une histoire millénaire et d’une beauté brute. Chaque pierre va guider mes mains dans un long dialogue fusionnel. « C’est comme un corps à corps avec la matière où chacun impose ses règles » Barbara Hepworth.  Processus de Sculpture  La sculpture en taille directe est physique, les machines sont lourdes, bruyantes, ce travail produit beaucoup de poussière. Chaque coup de ciseau est une danse entre moi et la matière, chaque éclat de pierre une nouvelle révélation.  Une fois la forme de base ébauchée, je me concentre sur les détails, je laisse certaines parties brutes, tout en travaillant les autres. Chaque geste est empreint de détermination et de vision. La sculpture se fait aussi en écoutant le marbre chanter : il est important d’écouter pour respecter la pierre et ne pas dépasser ses limites.   Finition et Polissage  Une fois que la sculpture a achevé de prendre forme, je consacre beaucoup de temps à la finition, au ponçage et au polissage, révélant la splendeur cachée du marbre. Certaines pierres ne révèlent leurs veines et la véritable profondeur de leurs couleurs qu’à la fin de ces traitements. Chaque étincelle de lumière capturée sur la surface de la pierre, polie comme une pièce d’orfèvrerie, est un hommage à la beauté du marbre.  Réflexion et Présentation  Enfin, une fois la sculpture achevée, je prends un temps pour contempler mon œuvre. L’objectif ultime est que le spectateur voie mes sculptures en marbre non seulement comme des objets d’une esthétique aboutie, mais aussi comme des portails vers un monde intérieur et symbolique où la beauté et la signification se rejoignent.

Hanna Woll

Hanna Woll vit à Karlsruhe, elle travaille depuis 2013 au CIAV de Meisenthal, en Lorraine. Les entreprises artisanales régionales traditionnelles des deux côtés du Rhin, leur histoire et leur importance pour l’avenir occupent une place importante dans sa pratique artistique.
Plus d’informations :
https://www.hannawoll.de

François Briand

François Briand s’intéresse à montrer des corps cachés, que ce soit des objets, des plantes ou des animaux. Il rejoue des mythes ou s’en inspire pour leur donner une autre résonnance vis-à-vis de notre époque aux technologies troublantes. Sa formation de souffleur de verre l’a lié à la matière minérale puis vivante, de laquelle il réalise des œuvres qui s’amusent à bouger, à vibrer, à clignoter tout en attirant humblement l’attention. Il rejoue « La tentation de Saint-Antoine » dans un parc d’attractions aussi étrange qu’inquiétant ; s’exile dans le désert de Marfa pour rejouer à deux, une robinsonnade ; moule l’intersection de plusieurs humains pour qu’iels accouchent d’un être vivant surréaliste ; invente une révolte de balais au milieu d’une friche industrielle ou fais sortir du placard des dildos pour les présenter au centre Mondial de la Paix. Un univers sculptural empreint de réalisme magique s’en dégage, révélant ainsi l’impossibilité de saisir le monde plein de curiosités et de belles nuances.

Philippe Freyd

C’est en découvrant les sculptures de Louise Bourgeois à la Fondation Beyeler
que sa pratique artistique s’est infléchie en faveur de la création de volumes.
Aujourd’hui, il en est venu à réaliser des volumes composés d’une structure en
bois et en carton, revêtus d’une couverture formée d’éléments végétaux prélevés
dans la nature, tels que : samares d’érable (fruit sec pourvu d’une membrane en
forme d’aile), gousses d’acacia, graines de catalpa ou feuilles de ginkgo. Une
fois posé, ce revêtement est mis en couleur avec de la peinture acrylique. Les
volumes, de forme simple (souvent des parallélépipèdes ou assemblages de
parallélépipèdes) sont généralement munis d’ouvertures apportant un peu de
légèreté, des jeux d’ombres, de lumière et de transparence. Les dimensions des
volumes sont assez diverses; ils peuvent être de taille modeste, comme ceux
présentés pour l’exposition (30 à 50 cm de haut), mais peuvent aussi atteindre
deux mètres de haut et prendre une allure de totem.

Justine and Cow

Pratique artistique textile depuis 2012 et peinture sur bois depuis 1983
BEATEP, animation Personne Agées- Strasbourg 2004
Formation de Tailleur sur Cristaux – Sarrebourg 1983
Galerie Barbara Wartenberg, Bad Belingen (D) depuis 2013
Galerie l’Escalier, Brumath depuis 2013
Galerie Ligne Bleue Sélestat, 2016, 2017
Galerie Decorde Strasbourg 2017 à 2019
Pour l’Amour du Fil Nantes, depuis 2017
Carrefour Européen du Patchwork Sainte Marie aux Mines depuis 2013
Salon Objet Textile Manufacture Roubaix en 2013
Festival du Point de Croix Kutzenhausen 2015 et 2016

Jean-Luc Hattemer

Je travaille d’une manière traditionnelle la figure humaine, animale ou des morceaux de paysages, de nature et empreinte aux « objets » leurs formes et intentions pour mettre au monde ma poétique.Comme « Promenade », une invitation à promener le monde ou sa peau à l’échelle de son corps avec une brouette miroir ou à sculpter des nuages et des île en albâtre à l’échelle du saisissable..J’essaye parfois, vainement, d’être l’anthropologue de mon travail et d’avoir de l’entendement aavec mes formes de « mondiation » comme l’explique si bien Philippe Descola..Et en fin de compte ce qui me motive, c’est ce émerge et de constater que cela m’encourage et le plaisir de le partager aux vivants, humains et non  humains.eps

Dorothée Falk

Je n’aime pas trop de parler de mon travail, je pense que mes œuvres doivent parler d’eux-mêmes.  En ce qui concerne les techniques, je peux dire que toutes les grandes sculptures et céramiques sont montées librement, avec des boudins de terre, de 1-2 cm d’épaisseur seulement.  Même si je travaille un certain réalisme, je veille à ce que les formes soient claires et que l’œil puisse suivre la beauté des lignes. J’aime beaucoup le jeu de lumière et d’ombre à la surface, ainsi les ornements celtique, qui soulignent la forme et donnent un sens symbolique et parfois mystérieux. Les découpages sur certains sculptures approfondissent l’ombre ou laissent rentrer la lumière ce qui peut donner à la sculpture une légèreté mais peut aussi montrer qu’elle est le récipient d’un esprit. Des fois l’imagination en moi est si grand que je peux habiller cette âme, les yeux fermées et avec une peau de terre. Pour les portraits, je cherche à trouver une ressemblance extérieure des formes typiques de chacun, mais surtout à trouver une expression unique de sa nature profonde. Pour atteindre cette expression, il faut améliorer des millimètres d’épaisseur autour des yeux, des joues, des lèvres et des sourcils. La technique pour les portraits et les petites sculptures est différente : ils sont modelés, d’après une technique conséquente pour leur forme extérieure, puis je fais une moule en plâtre ou en silicone, pour avoir la possibilité de faire des tirages en différents matériaux (plâtre, cire, céramique, aluminium etc…). Ces tirages ne sont pas très précis et doivent être retravaillés longtemps pour lisser, éventuellement décorer et donner l’expression souhaitée. A la fin, j’ajoute parfois quelques oxydes ou traces d’émail, mais il y a la possibilité d’une coloration après la cuisson (cirage, dorure…).  Pour moi, l’art est quelque chose de sacré, la beauté me guérit pendant la création et je sens la responsabilité de laisser uniquement des émotions positives couler par mes mains, pour réjouir et guérir ceux qui regardent l’œuvre.

Ejoo Seo

Garder les matériaux et les utiliser quand on en sent le besoin… Est-ce que cela ne ressemble pas au principe de la fermentation ? Laisser mûrir un certain temps et trouver le moment où ils sont le plus vivants… Peut-être que ce temps de fermentation les valorise. Le fait de dépasser leur usage primaire montre une grande énergie, au-delà du décoratif et de la pompe… De fait, la fermentation peut être considérée comme une étape dans le processus de création. Une étape où les choses progressent sans que l’artiste agisse. En ce sens, les phases de doutes sont le contraire : l’activité cérébrale de l’artiste est au maximum et le travail n’avance pas.

Kim Detraux

Kim Détraux est diplômée des Beaux-Arts de Metz en octobre 2020. Elle travaille dans l’atelier de Bo Filarsky dans lequel elle découvre la céramique, en particulier le tour. Elle partage ensuite un atelier à Bliiida en compagnie de Marine Couderc et de Marie Donois Steib, deux céramistes avec qui elles montent l’Échelle atelier-galerie à Metz. Un atelier dédié principalement à la céramique, où elles y animent des cours et où elles exposent régulièrement leurs travaux. À côté de cette pratique, Kim Détraux développe des projets collectifs à dimensions variables où elle fabrique des contenants et cuisine des mets afin de mener des repas performatifs où elle invite les personnes à manger dans ses créations. Elle cherche à transformer le moment du repas en une expérience sensorielle et gustative. La manière de s’alimenter est au centre de ses recherches, qu’elle développe dans le cadre d’expositions et de résidences, en compagnie de Carolina Fonseca et de Jeanne Étienne. Ensemble, elles explorent la mise en jeu du moment du repas en complicité avec deux danseuses et chorégraphes Nathalie Bonafé et Sarah Grandjean.

Dans son travail de la céramique, Kim Détraux explore l’utilisation de terres qu’elle récolte et elle grave des dessins sur ces céramique. Elle invente de nouvelles mythologies à partir de chimères, qu’elle met en scène dans des moments de parades, de cuisine, de cueillette. Elle travaille actuellement au LED à Thionville.

Davy Toussaint

Dans sa pratique, Davy Toussaint questionne la
mémoire, les souvenirs et leur véracité. Dans un
dialogue entre matérialité et immatérialité, il émerge
des artefacts glitchés, formes paradoxales et
combinatoires comme issues du métissage. Les
réalisations varient entre sculptures, installations et
vidéos, dont les matières premières sont l’erreur et
l’imprédictibilité.