Julia Le Corre

J’interroge la surface du papier comme matériel support à un vaste champ d’exploration. Je poursuis mes recherches sur la couleur et la matière par le traitement des motifs. Mes images gravitent dans le champ de la figuration, dans un espace où nature morte, fleurs carnivores, tapisserie, semblent s’enchevêtrer et se confondre. La gravure me permet de reproduire des motifs, de les assembler, les juxtaposer. Et parfois même les découper afin de dessiner la couleur. Les contours de mes figures humaines se perdent ainsi dans ce tissu végétal. Ainsi s’assimilant l’un à l’autre par la même manière picturale

Catherine Hicks

Les couleurs de la vie quotidienne 

Si le croquis est un devoir journalier, la peinture par ses couleurs, volumes et compositions occupe le reste du temps. Ce qui m’intéresse c’est tout simplement mon environnement, ma vie de tous les jours. Je travaille à partir de croquis que je recompose sur la toile. La technique à l’huile est utilisée par superposition, je joue avec les transparences. C’est aussi pour cela que le monotype en couleur me convient. C’est une technique de gravure qui permet de mélanger les couleurs sur la plaque, la rapidité et le hasard jouant au moment du tirage.

Régine Falbriard

J aime les pierres. Les cailloux au lit de la rivière, les conglomérats du désert…La puissance du rocher, ancré solide dans le temps qui passe. Je suis traversée par une danse changeante, et renouvelée sans cesse. Le plaisir de répéter les gestes, la sensation s’affine, l’énergie vient et s’échappe, alors je sais que je vais commencer. Je touche l’écorce, je caresse la peau, je choisis la couleur, je réinvente l’émotion, j’y crois. Le béton a cette troublante qualité de se muer du liquide en solide. La fragilité devient la force…………….. Je commence et ne sait jamais ce qu’il va advenir. Pourtant, j’ai besoin de la source, c’est la naissance. L’amour me guide et prend corps. Ensuite vient ce qui nait de ce qui s’impose.

Eléonora Terzis

Qu’il s’agisse de peinture ou d’écriture, les questions de l’intime et de la mémoire, des identités plurielles, des lieux, de la famille, des liens et des corps, tiennent une place essentielle dans mon travail.

Les peintures, de la gouache sur cartons grand format, dressent des auto-portraits ou des portraits qui saisissent des scènes de vie intime ou familiale en plan rapproché. L’échelle agrandie, souvent du 1 et 1/2 ainsi que le cadrage serré, donnent à voir, à regarder, l’instant ou la personne saisi.

Par ailleurs, une série de portraits représentant des personnes, encadrant.e.s du périscolaire, donne à voir ceux avec qui nous sommes étroitement (parentalement) lié.e.s et dont nous ne savons, ne voyons pas grand-chose.

L’écriture, dans mon travail, prend la forme de prose, de prose poétique ou encore d’un livre-journal. Le travail des mots, par des titres et des dates, des lieux, vient aussi renforcer ou faire dissoner les peintures, et leurs donner une signification nouvelle, plurielle ou poétique.

Miguelina Rivera

MIGUELINA RIVERA Artiste issue de la scène culturelle contemporaine de République Do-minicaine, Miguelina Rivera a été largement exposée en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, dans les Caraïbes et en Europe. Elle a représenté son pays lors d’événements tels que la Biennale de Cuenca, la Biennale des Caraïbes et exposé à la exposé à la Houghton Gallery, New York. Elle est également l’une des rares artistes latino-américaines à exposeret produire une œuvre publique monumentale en Europe, comme au siège de l’UNESCOà Paris ou devant le Palais de Justice de Liège, en Belgique. Après des études à l’ÉcoleNationale des Beaux-Arts de Saint-Domingue, elle obtient une bourse pour un diplômetechnique en Arts plastiques et illustration à Altos de Chavón (école affiliée à la ParsonsSchool of Design). C’est en 1998 qu’elle achève son cursus universitaire et obtient undiplôme en Arts plastiques de la prestigieuse université The Cooper Union for the Ad-vancement of Science and Art de New York. Elle réussit ainsi être la première étudiantedominicaine admise dans cette école.Elle vit et travaille actuellement en France.

Julien Gander

Les oeuvres de Julien Gander sont des fragments de son esprit torturé. Il commence comme artiste d’art brut sans formation, pousser par la libération que lui procure le collage et la peinture sur des grands panneaux de bois. Il réalise ainsi depuis 2004 des collages avec des animaux morts, des photos, des magazines des années 70, du porno, un morceau de barque de clandestins… et tout type d’objets récoltés lors de voyages et de brocantes. L’imagerie parfaite et lisser d’aujourd’hui, sans âme, filtres de beauté instagram et autre « javellisation » de la société sont l’inverse de l’esthétique recherché par l’artiste, pour lui l’imperfection, les défauts sont partie intégrante de la beauté, ils sont autant de détails qui forme un ensemble.

Keam Tallaa

Keam TALLAA est artiste plasticienne. Elle est née en 1987 à Damas, en Syrie. Elle vit et travaille à Strasbourg, en France, depuis 2017. Elle obtient son Diplôme National Supérieur d’Expression Plastiques en 2020, à la Haute École des Arts du Rhin de Strasbourg, suivant l’enseignement d’Anne Bertrand, Mathieu Boisadan et Emmanuelle Castellan, de l’Atelier Peinture(s), en option Art. Keam a également obtenu, en 2009, son Diplôme National Supérieur d’Art, spécialité Gravure, de l’École des Beaux-Arts de Damas. Elle a ensuite été enseignante de Gravure et d’Impression, de 2010 à 2013, au sein de la même école.Explication de mon dernier groupe des peintures ( la série de l’abattoir) et mon projet (Un itinéraire) :Mon projet a débuté à mon arrivée en France, et mes recherches plastiques et théoriques en lien avec l’art contemporain se sont développées à la Haute école des arts du Rhin à Strasbourg, de 2017 à 2020.« Un itinéraire » s’appuie sur mon parcours artistique, depuis la Syrie et ce que j’y ai vécu durant la guerre : la violence, la perte et l’exil, d’abord en Égypte, puis en Italie, et jusqu’en France.Je pense sans cesse aux animaux comme des figures pouvant exprimer le vécu des hommes et des femmes du monde arabe. Je le montre de façon indirecte. La série L’Abattoir regroupe un ensemble de peintures, comme La Cage (2019) et Sacrifice (2020), inspirées de l’élevage intensif. Elle cherche à traduire les problèmes sociaux et politiques actuellement en jeu dans cette région du monde.Mon travail s’est transformé radicalement lorsque j’ai commencé à sortir de la figuration pure, en me focalisant sur une gamme colorée plus précise. Comme si je revenais au travail de gravure, qui avait été mon premier médium, dans mon pays natal. J’ai laissé les couleurs s’exprimer à travers les différentes traces laissées par les pinceaux et autres outils que j’emploie. Je me concentre sur la technique. Par moments je m’éloigne des détails, et je travaille la forme, comme dans Corps gonflé (2020) ou dans la nouvelle série des Poches (2022). Je veux faire percevoir la sensation du tissu, je mets l’accent sur le poids qui fait naître ses plis, la lourdeur de ce qui est à l’intérieur. Je pose ici la question de ce que le corps doit porter, tant physiquement que symboliquement.Je parle des libertés qui sont bafouées tous les jours, de la répression, la corruption, mais aussi de l’effervescence, de l’envie de fuir vers un ailleurs meilleur.

Nelson

Les Arches de NelsonMa pratique s’inscrit principalement autour de deux axes de travail. D’une part la recherche de l’esthétisme et le dynamisme graphique de mes lettrages, et d’autre part l’histoire qu’ils peuvent raconter à travers une illustration qui fait elle-même partie intégrante de la structure de chaque lettre. Je construit mes lettres dans un style dit 3D en jouant avec les perspectives et les volumes, puis y incorpore ce que j’appelle des «bulles de mondes», sortes de cockpit translucides dans lesquels s’intègre un univers figuratif selon le thème choisi.Certains éléments de construction sont systématiquement présents dans mes réalisations: – Une structure bio-mécanique à tendance néo-futuriste, constituée de jeux de courbes dynamique et de mécanismes d’horlogerie. La notion du temps et son calcul sont pour moi le départ de toute vie en société. Le temps est la base de tout, constament en mouvement. Son étude, ancestrale, mobilise une multitude de compétences depuis toujours et pourtant il reste insaisissable et totalement relatif. – Le cercle, symbole du tout, de l’unité, la complétude, le cycle infini de la vie et de la renaissance. Avec lui rien n’est définitif, tout peut évoluer et se transformer, ou au contraire se répéter sans fin.C’est ainsi que naissent mes arches, sortes de vaisseaux intemporels, évoluants dans un cosmos imaginaire et transportant ce que nous avons perdu ou ce que nous faisons disparaitre. A travers elles je rend hommage aux civilisations englouties par le temps et l’histoire, aux mythes et légendes qui s’effacent peu à peu, aux espèces disparues ou en voie de disparition. Le but étant, graphiquement parlant, de préserver et sauvegarder toutes ces choses insignifiantes pour bon nombre, mais qui font partie intégrante des conditions agréable de la Vie sur Terre. L’histoire, le savoir et le respect de la bio-diversité sont à mon sens les trois éléments indispensable pour une évolution équilibrée. Pour ce faire j’ai recours à plusieurs mediums et réalise mes créations sur plusieurs support différents, ce qui me permet de varier les techniques et l’approche. Crayons graphite, encre de chine, marqueurs, stylos à bille ou encore aquarelle pour mes travaux en atelier sur papier. Obnubilé par le sens du détail, ces productions nécessitent une concentration maximale et un investissement pouvant friser les 120 heures, parfois à l’aide d’une loupe pour me rapprocher des limites de mon outil.La peinture acrylique et les bombes aérosol pour mon travail sur toile et sur mur. Ces produits me permettent de recouvrir de grandes surfaces dans un laps de temps plutôt restreint comparé à mon travail sur papier. C’est aussi grâce à ces médiums que j’ai pu , il y a 20 ans, mettre un pied définitif dans ce courant artistique et en faire le fil conducteur de ma démarche. La bombe de peinture est devenu au fil du temps le prolongement direct de mon corps et me confère une aisance et une liberté totale.

Gaïa Fyot

« Entre dessin, peinture, motif et tissage, mon médium est la ligne. Elle me permet de dresser des portraits, de provoquer la rencontre, de lier et de métisser les histoires et de raconter les existences.

J’aime capter les singularités que je rencontre et leur permettre de se valoriser, soit à travers des ateliers que j’anime, soit en racontant des histoires dessinées et/ou peintes.

J’utilise et je transmets aussi quelques rituels d’artisanat de la laine tissée. Ils sont à la fois un médium de partage, de découverte de l’autre mais aussi un bon outil de méditation, par l’allure qu’ils convoquent. »