Romain Goetz

Romain Goetz est un graphiste, développeur web, illustrateur, photographe et peintre Strasbourgeois.   

 

Depuis 2016, il travaille comme graphiste indépendant. Il accompagne des projets au long cours et évolue de la conception à la fabrication, grâce à une vision globale et fédératrice. Il collabore notamment avec le secteur culturel et associatif, avec la restauration, ainsi qu’avec des agences de communication et des entreprises de toutes tailles. Son univers est vibrant, coloré et dynamique. Il emploie les nombreux outils de la création graphique pour construire des identités fortes et cohérentes.   

 

Sa pratique d’illustrateur s’y inscrit en suite. L’artiste y travaille principalement la commande, où il complémente ses univers graphiques par des dessins, des images, des peintures. Elles se déploient sur de nombreux formats et matériaux : la carte d’un restaurant, des étiquettes de vins, l’intérieur d’un rapport d’activités, les interstices de sites internets. Tous deviennent autant d’espaces d’expressions et de transformations. La relation de Romain Goetz avec le public se déroule par le biais d’un objet utile, pourtant, elle apporte un retournement, un carnaval d’idées et de mélanges de genres .Le cartoonesque, la dérision et l’audace se mêlent aux techniques traditionnelles, à un travail minutieux et sensible.   

 

Enfin, comme peintre et dessinateur, Romain Goetz présente un travail plus intime et introverti. Au contact du terrain, à l’arpent du paysage, que l’artiste vit comme une rencontre, il cherche un échange avec le « plus que soi ». Il cherche la survivance du sauvage, une certaine étincelle, les tremblements qui émergent. L’artiste est à la recherche des lumières, des couleurs, des vibrations des moments plutôt qu’à leur représentation. En découle une œuvre disparate, autant toile que carnets, papier trouvés et morceaux d’écorces, dessins d’atelier et croquis de bivouacs.

Lisa Colicchio

Depuis quelques années, je travaille autour des thèmes de la maison, du chez-soi et surtout des abris, ceux qu’on a choisi de se fabriquer après une tempête, un incendie ou un cœur brisé. Ceux dans lesquels on rentre se réfugier parce qu’ils sont doux, familiers et confortables.

J’ai d’abord beaucoup représenté des accidents, des incidents et incendies qui venaient détruire ces foyers, ou simplement les perturber. Après ces destructions, il fallait donc fabriquer des abris, que j’ai représentés d’abord avec des techniques de peinture et de dessin, puis de gravure, pour pouvoir les multiplier presque à l’infini. 

À force d’en représenter, ma conception de l’abri a évolué : ils étaient d’abord très fermés, dépourvus de portes ou de fenêtres et même parfois sous cloche pour se protéger de l’extérieur, risquant de devenir des prisons. 

Par la suite, ils se sont ouverts et parés d’accessoires pour pouvoir y aller et venir à guise, jusqu’à s’ouvrir complètement sur le monde qui les entoure.

Évidemment, j’ai appris à considérer ces abris comme l’expression de mon « foyer intérieur », de la façon dont je me place dans le monde, comment je matérialise mon intériorité et son rapport avec l’extérieur : le réel, le concret et les autres. J’aime beaucoup la façon dont les femmes-maisons de Louise Bourgeois font du « soi » une construction dans laquelle on peut s’abriter.

Souvent, les abris que je crée sont littéralement des représentations de maisons, de cabanes, etc.   ; parfois, c’est un souvenir doux et agréable qui me sert d’abri, alors je me sers de photos pour construire une peinture, un dessin ou une gravure qui représente un lieu ou un moment qui m’a entourée de douceur. 

En ce qui concerne les techniques de gravure, j’essaie toujours d’expérimenter pour aller au bout de ce qu’une technique peut apporter à mon travail. J’aime beaucoup jouer avec les différentes textures, les jeux de superpositions de couleurs, les nombreux niveaux de détails que la technique que je choisis peut apporter à mon image.

Vanessa Garner

Née en 1993. L’artiste considère que le métissage est une pleine composante de son identité. Dès l’enfance, la question de l’identité se posait déjà. Jeune femme eurasienne (d’une mère thaïlandaise et d’un père français), elle est aussi petite-fille de nomades qui sillonnaient jadis le Siam et l’Asie du Sud-Est. Bercée par des cultures différentes, l’artiste grandi avec un sentiment de flottement. Son travail artistique permet à l’artiste d’explorer son métissage et sa féminité pour en faire une véritable force, presque spirituelle. Un univers unique découle de ses œuvres, infusé d’une mythologie personnelle influencée par ses origines, l’art brut, ainsi que les arts asiatiques et africains, qui lui permet à la fois d’explorer son rapport au monde, et son identité. Pour l’artiste plasticienne, le questionnement identitaire se définit à travers l’articulation de ses outils plastiques. Variant les techniques et médiums, en passant par la peinture et l’installation.

Pierre Kieffer

… Où peindre serait plus de l’ordre de l’expérience , non pas d’une expérience technique apte à la fabrication d’images mais des expériences de confrontations avec la matière provoquant accidents et évènements, surgissements    souvent à son insu et qui changent la donne , qui redistribuent les cartes, qui dispersent ce qui était coagulé en une belle forme.
  Il ne s’agit pas ici de reprendre un motif    mais de poursuivre , de rejouer l’alternance des couleurs , des formes . Un seul trait peut être à l’origine de bascule, d’équilibre précaire, un changement de couleur peut ouvrir à l’enthousiasme , à la dépression , à l’amour , à la haine … bref peindre c’est aussi dé-peindre , mettre en jeu ce qui était en jachère , nouvelle mise en tension dans un rapport à un impossible à dire.
  Il ne s’agit pas de trouver la dernière pièce du puzzle mais de faire l’expérience comme disait Amy Sillman que « la peinture est expérience, que l’art est la sensation de morceaux qui ne vont pas ensemble ».
  Retravailler à partir de l’accident , de l’évènement , c’est accepter une relance et non pas faire oeuvre de repentir.
  Sont à l’oeuvre le trait , la forme et la couleur . Leur appariement est producteur d’évènements.
La peinture n’est pas la production d’images mais la dispersion. Julia Kristeva dit de la couleur qu’elle est « l’éclatement de l’unité ».
La couleur n’a pas fonction de coloriage , la forme ne reproduit pas l’existant . Le trait n’est pas trait d’union , il peut être      trait d’humour, voire trait d’esprit , fissure , limite… Le trait peut aussi faire figure tout en défigurant. Pierre Kieffer
31/12/2023

Claude Bernhart

A l’origine peintre réaliste, j’ai beaucoup travaillé sur le thème de la mort, de la limite de la vie et des gisants (et notamment une exposition mémorable au Fort Rapp en 1984), avec un travail sur l’anatomie et la fragilité de la vie, la décomposition du corps.

2007 a posé une rupture à la suite d’une dépression et je me suis éloigné du réalisme ; mes œuvres ne comportant plus aucun être vivant.

Petit à petit ma peinture a évolué vers une recherche vers la structure des matières, le mouvement, la lumière, je joue avec les transparences et la matité, réminiscence du métier que j’avais appris : la peinture sur verre. Je travaille sur le reflet ce que renvoie la lumière quand elle rencontre un obstacle. 

Ce qui m’intéresse : les brèches, les failles, les traces. 

Je voudrais que le spectateur laisse venir son ressenti, sans tenir compte de ce qu’il a appris ou des mots imposés par d’autres, l’émotion n’étant pas une faiblesse à mes yeux.

Virginie Hils

Ma pratique du dessin et de la peinture est intuitive et puise ses racines dans l’art brut et l’inconscient collectif. Au cœur de mon travail il y a le corps et ce qui le traverse (chants, cauchemars, fauves, cris, ancêtres.. ) ainsi que sa mémoire et ses bribes.

Patrick Ernewein

Patrick Ernewein est né en France.

Depuis l’enfance, il s’inspire de la nature.

Dans son processus de création, il se nourrit de la beauté sauvage des paysages

évoluant selon les saisons.

Chaque peinture est une aventure.

Il avance sans savoir où il va.

Des reflets flottants ondulent sur l’eau où se cache un monde mystérieux.

Ses inspirations et ses influences viennent de voyages, de souvenirs d’enfance.

Il reconstruit, casse les lignes pour redéfinir de nouveaux contours discrets, équilibre les

éléments.

Il tache la toile, le papier pour apaiser la lumière du support, créer des mouvements avec

des coulures.

Il aime jouer avec les couleurs, essaie dans son studio de nouvelles palettes de

mélanges, créer une histoire.

Yutao Ge

Yutao peint avec une grande franchise, des scènes d’une exquise et discrète sensibilité, où se mélangent enfance et âge adulte, sensualité et innocence, romantisme et humour.

Imprégnée de deux cultures, la chinoise qui a bercé sa jeunesse, et la française qui est, depuis 20ans, son quotidien, elle mêle, harmonieusement, la pudeur et la délicatesse de l’une avec la liberté de l’autre.

Ses personnages, nus ou vêtus, jamais vulgaires, démontrent la complexité de l’être humain, ainsi que l’affrontement des désirs charnels et de l’idéal de pureté. Les corps, riches de leur rondeur, expressifs et en mouvements, jouissent de la beauté et du plaisir de l’instant présent, et se dirigent, avec optimisme, vers l’avenir et l’inconnu.

Dans ce monde de rêves, aux couleurs chaudes, chacun peut projeter les siens, et se réconcilier avec l’espèce humaine. Derrière l’humilité des héros de ces toiles magnifiés, avec amour, par Yutao, transparaît l’humanité, le désir de communiquer et l’intensité des pensées secrètes. peindre l’huile sur toile est toujours la matière préférée .

C’est un pur bonheur.