Julia Le Corre

J’interroge la surface du papier comme matériel support à un vaste champ d’exploration. Je poursuis mes recherches sur la couleur et la matière par le traitement des motifs. Je fais appel à la gomme à masquer, à la cire qui, réservant ainsi des blancs, protégeant la couleur, jouant sur la transparence, fait jaillir la lumière et éclater l’or. Les amoureuses en fleurs gravitent dans le champ de la figuration, dans un espace où nature morte, scènes intimistes, composition murale semblent les contempler. A cela s’ajoute le médium de la gravure où les teintes de noir viennent saturer et surcharger l’atmosphère, brouillant la perspective, perdant les contours de la figure humaine dans ce tissu végétal. Ainsi s’assimilant l’un à l’autre par la même manière picturale.

Fabienne Chanvillard

Aujourd’hui, les techniques de la gravure me permettent d’explorer desformes d’expression dans un champ plus personnel. La montagne et sonimagerie sont mes fils conducteurs.

Pauline Beck

Je me mets toujours au travail par chance.La chance est fugace mais partout, il suffit d’être alerte à sescommotions.Au détour d’un repas, au réveil d’un rêve un peu bruyant ou dansune gorgée d’eau de vie, je rencontre une chaleur particulièrequi entraine un bouillonnement.Foyer :Du latin; focarius : « de feu » (n.m.)1 Lieu où l’on fait du feu2 Par métonymie, maison, demeure familiale, pays natal3 Lieu, point qui est la source d’un rayonnement, où se concentre la chaleurLa cuisine, la céramique, le verre soufflé, la teinture, le bronzeet la distillation sont des arts du feu. Aussi hétérogènes soientelles,mes pratiques gravitent ainsi, à l’horizontale, autour dufoyer.

Keam Tallaa

Keam TALLAA est artiste plasticienne. Elle est née en 1987 à Damas, en Syrie. Elle vit et travaille à Strasbourg, en France, depuis 2017. Elle obtient son Diplôme National Supérieur d’Expression Plastiques en 2020, à la Haute École des Arts du Rhin de Strasbourg, suivant l’enseignement d’Anne Bertrand, Mathieu Boisadan et Emmanuelle Castellan, de l’Atelier Peinture(s), en option Art. Keam a également obtenu, en 2009, son Diplôme National Supérieur d’Art, spécialité Gravure, de l’École des Beaux-Arts de Damas. Elle a ensuite été enseignante de Gravure et d’Impression, de 2010 à 2013, au sein de la même école.Explication de mon dernier groupe des peintures ( la série de l’abattoir) et mon projet (Un itinéraire) :Mon projet a débuté à mon arrivée en France, et mes recherches plastiques et théoriques en lien avec l’art contemporain se sont développées à la Haute école des arts du Rhin à Strasbourg, de 2017 à 2020.« Un itinéraire » s’appuie sur mon parcours artistique, depuis la Syrie et ce que j’y ai vécu durant la guerre : la violence, la perte et l’exil, d’abord en Égypte, puis en Italie, et jusqu’en France.Je pense sans cesse aux animaux comme des figures pouvant exprimer le vécu des hommes et des femmes du monde arabe. Je le montre de façon indirecte. La série L’Abattoir regroupe un ensemble de peintures, comme La Cage (2019) et Sacrifice (2020), inspirées de l’élevage intensif. Elle cherche à traduire les problèmes sociaux et politiques actuellement en jeu dans cette région du monde.Mon travail s’est transformé radicalement lorsque j’ai commencé à sortir de la figuration pure, en me focalisant sur une gamme colorée plus précise. Comme si je revenais au travail de gravure, qui avait été mon premier médium, dans mon pays natal. J’ai laissé les couleurs s’exprimer à travers les différentes traces laissées par les pinceaux et autres outils que j’emploie. Je me concentre sur la technique. Par moments je m’éloigne des détails, et je travaille la forme, comme dans Corps gonflé (2020) ou dans la nouvelle série des Poches (2022). Je veux faire percevoir la sensation du tissu, je mets l’accent sur le poids qui fait naître ses plis, la lourdeur de ce qui est à l’intérieur. Je pose ici la question de ce que le corps doit porter, tant physiquement que symboliquement.Je parle des libertés qui sont bafouées tous les jours, de la répression, la corruption, mais aussi de l’effervescence, de l’envie de fuir vers un ailleurs meilleur.

Hans Jellam

Bronze et papier, contraste des matériaux. La forme imposée au bronze, travaillée directement dans le sable, est transférée sur le papier. Il faut regarder, toucher pour qu’un subtil accord apparaisse et qu’éclatent la rigueur, l’exigence et la cohérence de ce travail.

Michèle Munier

Le travail de la ligne, droite, courbe ou gribouillée se retrouve dans la gravure comme dans le dessin dans une écriture que je veux libre, forte et expressive. Cette ligne qui définit un corps, circule à l’intérieur de lui, peut parfois le démultiplier pour le faire bouger dans des repentirs qui perturbent le regard. Cela se retrouve dans mes recherches non figuratives, la gravure faisant évoluer le processus créatif.

Bérénice Joessel

Après avoir obtenue une licence d’Arts Plastiques à l’Université de Strasbourg en 2017, j’ai étudié à l’Académie des Beaux- Arts de la ville de Liège en Master Spécialisé en Gravure en 2020.Depuis toujours sensible à la nature, la randonnée est un moyen de se ressourcer, de revenir à ce qui est essentiel. Partir étudier à l’étranger a été un déracinement physique et psychologique. En dessinant de grands formats au graphite à partir de photographies prisent lors de randonnées, j’ai tenté de rester en lien avec les Vosges, montagnes que j’ai très souvent gravies. Dans ce processus, je cherchais un refuge mental, un espace où je puisse m’évader.Par la suite, le dessin s’est mêlé à la gravure. Ce médium suscite en moi à chaque impression la surprise de l’inattendu. Elle permet de mettre en exergue la métamorphose incessante de la nature par la multiplication des images et de leur variation. En parallèle de la pratique du dessin et de la gravure, je conçois des livres dans un désir de partager ce qui est éprouvé à la fois personnellement et collectivement. J’y réunis des textes, à mi-chemin entre la prose et la poésie, parfois accompagnés de photographies et de dessins. D’autres fois, je capture des témoignages extérieurs.

Valérie Hendrich

Valérie Hendrich est artiste plasticienne, diplômée de l‘école supérieure des Beaux-Arts HBKsaar de Saarbrücken. Depuis 2007, elle vit et travaille en France, et a mené plusieurs projets artistiques en Grande Région autour du langage. Sculptrice, elle s’essaie également à l’installation notamment à travers son projet Lettres miroir.L’artiste fait miroiter depuis 2010 des lettres de fer ou de lumière tout au long des rivières transfrontalières.Ses installations ont navigué entre Völklingen (patrimoine culturel mondial Völklinger Hütte), Grosbliederstroff, Sarrebruck, via le projet « La bande bleue », lancé par Interreg et l’Eurodistrict. L’artiste a aussi exposé à Strasbourg en 2019 pour L’OLCA dans le cadre du Printemps de la langue régionale « Strossburi isch bombisch », ainsi qu’ à Mulhouse en 2022 dans le cadre du projet Diagonales. Depuis, les œuvres sont devenues pérennes. Sarreguemines et Metz ont aussi choisi de pérenniser une œuvre de Valérie Hendrich réalisée dans le cadre du festival Constellations (été 2021, 2022, 2023) et du festival « mir redde Platt » (2022).

Clairon

Originaire du monde du cinéma d’animation, Clairon prends plaisir à s’exprimer à travers le dessin et la gravure.Fortement inspirée des contes, on peut découvrir à travers son travail un univers à la faune et la flore variées, alliant illustration et observation de la nature.

Nahrae Lee

Diplômé d’un DNSEP Art à la HEAR de Strasbourg, Nahrae Lee née en Corée du sud, ayant grandieen Chine et aujourd’hui vivant et travaillant en France, explore les différences et les points communsqui, aujourd’hui, lient et définissent les êtres humains. En associant plastiquement et conceptuellement des éléments autobiographiques à d’autres plusuniversels, elle interroge la notion de norme et en propose une nouvelle définition à travers un monde qu’elle s’est créé au fil de sa vie et de ses expériences familiales, professionnelles et introspectives. Sa pratique s’étend de la vidéo à l’installation en passant par la gravure monotype