J’ai eu un véritable coup de coeur pour l’impression artisanale et la richesse d’expression qu’ils offrent.
En effet, la gravure est par le processus, une réelle introspection et un exutoire sans faille.
Flirtant avec le dessin, le travail de la matière et les abondantes possibilités la gravure n’est pas que du multiple elle est un médium à part entière.
Grâce à l’association Papier Gâchette, j’ai pu redécouvrir la sérigraphie qui vient étoffer mes créations.
La linogravure et sa ligne graphique propre me permets de jouer avec son aspect rétro et ses applications infinies, allant de l’impression textile à l’édition.
La pop culture franco-japonaise dont je côtoie l’univers depuis mon enfance est une véritable source d’inspiration. Imprégnée de cette double culture, je navigue sans cesse entre les univers littéraires, culturels et les imageries occidentales et orientales. Ceux et celles qui nous ont abreuvé et suivi durant notre jeunesse, adolescence et encore de nos jours…
« Entre dessin, peinture, motif et tissage, mon médium est la ligne. Elle me permet de dresser des portraits, de provoquer la rencontre, de lier et de métisser les histoires et de raconter les existences.
J’aime capter les singularités que je rencontre et leur permettre de se valoriser, soit à travers des ateliers que j’anime, soit en racontant des histoires dessinées et/ou peintes.
J’utilise et je transmets aussi quelques rituels d’artisanat de la laine tissée. Ils sont à la fois un médium de partage, de découverte de l’autre mais aussi un bon outil de méditation, par l’allure qu’ils convoquent. »
Issu d’une génération pour laquelle la question écologique devient une préoccupation quotidienne, mon travail est traversé par la nécessité de contribuer à un imaginaire abordant différemment les relations avec les autres vivants.
La question est vaste et complexe, les approches multiples. J’ai commencé par tenter d’appréhender le sujet en ne pensant plus en termes de nature et d’environnement, puisque la première s’oppose à l’humain, tandis que le deuxième ne désigne qu’un tout indifférencié, dont la principale qualité serait de nous environner.
Plutôt que de penser une autre nature pour y inclure l’humain, j’ai tenté de voir dans l’humain ce qui ne l’était pas ; sa nature multiple, son origine microbienne, cosmique, en essayant de dessiner l’autre qui niche en soi.
Mon rapport au dessin remonte à l’enfance, c’est pourquoi il est marqué par tout ce que je j’ai aimé voir depuis le plus jeune âge ; des albums de Claude Ponti à la peinture de Magritte, en passant par les planches naturalistes d’Haeckel, et Princesse Mononoké. Mon style se veut éclectique, dense, mystique, coloré, ambivalent ; j’ai un pied dans l’art, l’autre dans le dessin d’illustration. Parfois, les deux se joignent pour de longues marches en montagne.