Alexia Trawinski

Formée auprès des artistes Silvia Bächli et Markus Vater à la Kunstakademie de Karlsruhe et plus tard, auprès de Pia Fries aux Beaux Arts de Munich, je garde de leurs enseignements ce désir de lier la peinture à l’espace.

Depuis 2019 je développe une pratique du mural basée sur le collage de papier. Dessin, peinture et architecture se rejoignent. En intervenant directement dans l’espace du spectateur, la peinture se présente à nous autrement. Elle n’est plus un objet, elle est un corps dans l’espace.

Les couleurs choisies sont le reflet de mon intérêt pour les pigments naturels, les ocres et les terres colorantes. Les couleurs se tissent entre elles, formant une peau sur le papier. Les formes que je développe sont épidermiques. Entre frottage et brossage, je mets en relief le grain du papier, sa texture. C’est par ce travail en surface qu’on arrive à la profondeur de la feuille. Dessiner, tout comme peindre, c’est questionner les limites d’un espace, c’est s’aventurer sur la feuille, et voir si on peut aller au-delà.

Odile Liger

Bienvenue dans mon atelier au Neudorf, le garage d’une ancienne entreprise, qui m’a séduite par sa lumière et son espace, où ma presse taille-douce a trouvé une place royale.
Pour la première fois j’y présenterai deux séries de dessins à l’encre réalisées dans ces moments incertains traversés dernièrement, à l’abri des bruits du monde, dans l’atelier :
Un ange passe, des gestes fugaces de l’un vers l’autre, des esquisses d’instants éphémères, des frôlements, des rencontres précaires, des tentatives de dialogue.
Les 20 de 2020, reprise des cartes postales représentant les œuvres ensorcelantes que l’on traîne, année après année dans l’atelier, une sorte de compagnonnage d’atelier revisité.
Plus souterrain, en gravure, je poursuis un travail plastique que j’entretiens avec le livre, de la bibliothèque familiale de mon enfance à mon atelier, en passant par les collaborations avec des auteurs et acteurs.
La présence sourde des livres en tant qu’objets mais aussi les correspondances entre l’écriture et le signe, le dessin ou le trait gravé, mixant des techniques de gravures à la pointe sèche, eau-forte et monotype en résonance avec des textes, des mots et de la poésie qui ont donné suite aux séries : Les vieux livres, Les singes et les livres, Ce que tu vois écris-le dans un livre, Simplement libre de s’écrire, Bonjour Mr Gutenberg, Le vent se lève …il faut tenter de vivre, Dis-moi à quoi tu rêves…

Duo Y

-Y- est un duo de commissaire-artiste constitué de Julie Laymond (fondatrice de l’association d’art contemporain Co-op) et Ilazki de Portuondo (artiste). Le Duo -Y- explore la relation entre l’art contemporain et les pratiques séculaires de magie pour révéler des récits occultés de l’histoire écrite. 

Dans leur travail conjoint, elles prennent le parti de reconnaître les faits et figures légendaires comme une substance vivante, reflétant une réalité émotionnelle atemporelle. C’est ainsi qu’elles s’engagent dans des investigations où l’irrationnel se structure et entre en résonance avec des faits ou contextes historiques. Elles envisagent le champ de la création en y intégrant les techniques de sourcellerie, d’où le choix de la lettre Y pour leur duo qui est l’idéogramme des baguettes de sourcièr.e. Le duo cherche dans les profondeurs temporelles des lieux les blocages émotionnels qui font dérailler le temps et créent des répétitions historiques. Selon elles, « l’art est autant un objet de production de pensée qu’un producteur d’expérience esthétique » (Duo -Y- / Texte de présentation Karine Mathieu – commissaire et directrice de l’espace d’art départemental MEMENTO.) 

Kerstin Mörsch

Zeichnung, Malerei, Bildhauerei und Performance. Mich interessiert das Zusammenspiel der verschiedenen Medien und die Räume die sich „dazwischen“ öffnen.

Meine Arbeit ist existenziell. Es sind die Transformationen, die ich in meinen unterschiedlichen Arbeitsprozessen begleite, die mich immer wieder neu fordern und begeistern. Schritt für Schritt, Werkzyklus für Werkzyklus.

Je weiter ich in meiner Arbeit komme desto klarer und einfacher werden meine Werke. Die Reduktion auf das Wesentliche, das Grundlegende, sei es eine Linie, eine Geste, eine der Grundfarben oder einfache geometrische Formen. Der „leere“ Raum wird für meine Arbeit immer wichtiger.

Dessin, peinture, sculpture et performance. Je m’intéresse à l’interaction entre les différents médias et aux espaces qui s’ouvrent « entre les deux ».Je m’intéresse à l’interaction entre les différents médias et aux espaces qui s’ouvrent « entre les deux ».

Mon travail est existentiel. Ce sont les transformations que j’accompagne dans mes différents processus de travail qui me stimulent et m’enthousiasment toujours à nouveau. Pas à pas, cycle d’œuvres après cycle d’œuvres.

Plus j’avance dans mon travail, plus mes œuvres deviennent claires et simples. La réduction à l’essentiel, au fondamental, que ce soit une ligne, un geste, l’une des couleurs primaires ou des formes géométriques simples. L’espace « vide » devient de plus en plus important pour mon travail.

Laura Apolonio

Artiste pluridisciplinaire, graphiste, chercheuse et professeur à l’Université de Grenade, docteur en Arts (Phd), auteur de plusieurs publications scientifiques et de livres de graphisme. Sa recherche artistique est axée sur le corps, la créativité, l’espace et notre façon de l’habiter, en particulier sur la fragile et mouvante frontière entre l’espace intérieur et extérieur, ainsi que les multiples aspects de la perception. Son travail artistique couvre un large éventail de techniques et se centre principalement sur la figure humaine et son environnement, le corps et la symbolique sociale, ainsi que la symbiose avec la nature, ce qui l’a amenée aussi à la construction de parcours et d’expériences de land art et d’art vivant. En ce moment, elle réalise un séjour de recherche sur la créativité inhérente à la corporalité, au laboratoire de David Le Breton à l’Université de Strasbourg où elle intègre une recherche plastique sur la figuration et la représentation du corps humain.
La série de peintures « Déterritorialiser » qu’elle présente aux ateliers ouverts, évoque la difficulté pour l’être humain d’atteindre l’expression authentique de son être et de se sentir libre. Nous sommes « jetés » dans ce monde (selon l’expression de Heideggger), sans défenses, et nous cherchons continuellement un abri, un refuge, une protection. Les liens sociaux que nous tissons nous protègent en même temps qu’ils nous conditionnent et nous empêchent de nous sentir libres.
Il s’agit d’une dichotomie difficile (voire impossible) à résoudre. Le drame ou la lutte qui en résulte est ce qui caractérise nos vies, chacune ayant une réponse unique à un drame commun. Les protagonistes de ces peintures sont « piégés » dans un réseau de signes qui représentent des cartographies imaginaires. Ce simulacre cartographique symbolise notre système de codage, que nous utilisons pour interpréter la réalité et qui crée de nouveaux liens sous forme de préjugés ou de pensées figées qui nous empêchent d’avoir une expérience authentique de la réalité. La solution est, comme le suggère le philosophe Gilles Deleuze, de « déterritorialiser », c’est-à-dire de rompre les interprétations de la réalité auxquelles nous sommes accoutumés afin de créer toujours de nouvelles réalités, de nouveaux « territoires », en stimulant notre capacité interprétative et en mettant en action l’autocréation continue qu’est la vie.

Joly Papiers

C’est à travers différentes techniques comme la reliure, la peinture, la photographie, l’illustration, l’impression que j’exprime ma créativité.De nature intuitive, je laisse émerger les projets en conciliant forme, couleur et poésie. La matière principale qui m’émerveille est le papier. J’aime le « glaner », lui donner une seconde vie, lemanipuler, le déchirer, le coller, le coudre, le mettre en lumière.Entre artisanat et création de livre d’artiste, j’exprime ma sensibilité artistique en donnant sens au lien. Ma pratique artistique m’invite à relier les pages les unes après les autres, à trouver du lien entre image, ressenti et mot et à créer du lien dans les projets que je mène.

Frédérique Rich

CHEVAL CAILLOU ET TASSILI

Une série de planches Du roman graphique « Cheval Caillou ». Un jeune garçon enfourche un caillou. Un caillou comme la forme la plus basique de la nature. Un caillou comme le noir de l’encre du pinceau. Un caillou comme un équipier traversant les contrées des Cévennes jusqu’au Botswana, en passant par la cité antique de Palmyre. Une chevauchée improbable dans des paysages mémoires, des paysages blessés ou magnifiques.

Quelques autres planches couleur du roman graphique « TASSILI, une femme libre au néolithique ». Quand un homme et une femme s’opposent à leur tribu pour vivre leur amour, quand le Sahara était vert et parcouru d’antilopes.

Diane Albisser Rostalski

La pratique artistique de Diane Albisser est basée sur la peinture (acrylique majoritairement), sur toile, sur bois le plus souvent, parfois sur objets (boîte d’allumettes, boîte à cigare, chute de bois…) avec, depuis quelques années, une fréquente utilisation de la feuille d’or. Sa peinture est figurative, centrée sur la représentation de personnages.
Diane Albisser est passionnée par l’histoire africaine-américaine, et a toujours travaillé sur des problématiques relatives à l’histoire du peuple Noir, et à l’invisibilité de celui-ci dans l’art occidental.
Sa pratique de la peinture s’articule autour du « monde noir » : références le plus souvent au peuple afro-américain, mais aussi au vodou, parfois à l’Afrique. Elle peint des portraits et des scènes où figurent des personnages, dans divers formats, allant de la miniature au plus grand format. Bien que pouvant souvent évoquer la Louisiane, le Mississippi, les lieux et époques restent flous, permettant à l’imaginaire du spectateur de voguer au gré de ses propres références, souvenirs, préjugés, rêves… Ses personnages sont des fantômes, nés dans son univers suite à ses recherches historiques et à ses lectures inspirantes telles que Toni Morrison, Colson Whitehead, James Baldwin, James McBride, Elvan Zabunyan…).
Invisiblité ou représentations négatives dues à l’Histoire (esclave, servante, ou sauvage fantasmé…), le travail de Diane Albisser laisse transparaître la volonté de créer une autre iconographie, allant de la représentation simple d’une personne pour ce qu’elle est, par le portrait par exemple, ou jusqu’à la sacralisation, avec des icônes de madone noire à l’enfant…
Depuis 2015, Diane Albisser a commencé en parallèle un travail sur la figure de l’alsacienne, souhaitant revisiter ses racines et le patrimoine de sa région natale. Ses alsaciennes sont déclinées de différentes manières : vêtues ou nues, en pied, portrait ou encore aux champs, noires ou blanches, parfois même en icône… Ces séries de peintures sont à la fois un hommage à la coiffe traditionnelle, à la femme alsacienne, et aussi la proposition d’un regard neuf sur une Alsace contemporaine, ouverte et cosmopolite.

Marie-Aude Yesou

Naturaliste de formation, je suis particulièrement sensible à la beauté de la nature, sa diversité et sa fragilité que je cherche à retranscrire par différentes techniques : dessin, aquarelle, encre, peinture à l’huile ou à l’acrylique et plus récemment gravure (bois, lino, eaux fortes). Je travaille souvent sur le motif dans la nature et je reviens en atelier sur ces prises de notes et ces émotions en utilisant des techniques diverses et en m’en détachant parfois jusque l’abstraction.