Ana Leladze

Je suis née le 08 octobre 1981 à Koutaissi en Géorgie. Je viens d’une famille d’artistes et depuis mon plus jeune age je baigne dans le monde de l’art. Mon père et mon oncle sont des artistes peintres reconnus et ma mère travaillant dans le design textile peint également. J’ai commencé a peindre très jeune, à l’age de trois ans, je peignais à l’aquarelle et des portraits essentiellement.
Dans ma représentation il y a peu d’attributs et de détails, j’utilise le jeu des tons chauds et froids, j’applique un dégradé mystique des ombres et des lumières afin de me rapprocher de l’univers qui me représente et de faire sortir le cote esthétique.

Jochen Gerner

Les trois images proposées sont des pages extraites d’un carnet intitulé « Branchages ». Ce carnet de 80 pages environ regroupe un ensemble de dessins réalisés exclusivement durant mes conversations téléphoniques, suivant le principe étrange que la main droite griffonne, détachée de l’esprit. Dans ce carnet, j’ai souvent dessiné des éléments végétaux (branches, brindilles, herbes) ou des traits pouvant représenter des chemins, circuits ou autres réseaux. Par le dessin, je reliais ainsi la notion de paysage intérieur et la communication avec autrui. Avec le temps, ces pages sont devenues des témoignages de micro-événements, choses vues, lues et entendues. Le carnet « Branchages » est un journal de petits faits personnels, réels et imaginaires.
Sur l’un de ces dessins, une source semble jaillir dans une forêt de branches et de signes…

Annika Spenlé

L’univers d’AnK est un cabinet de curiosité peuplé d’êtres étranges à cornes, ailés, à poils ou à plumes inspiré par la nature, la Wiener Werkstätte ou l’art dermographique. Un joyeux mélange sombrement coloré et agréablement déconcertant où noir, dorures, couleurs et formes géométriques font bon ménage. Le tout sous forme de tableaux ou d’objets décorés et surtout sans se prendre au sérieux.

Eve Guerrier

C’est parce que la peinture d’Eve Guerrier traite de notre quotidien le plus proche dans des décors qui nous sont toujours plus ou moins connus, qu’elle véhicule une émotion toute particulière et crée avec son regardeur une intimité inédite.
Loin des canons d’une peinture trop souvent convenue et sanctuarisée, l’artiste capture dans la couleur et le mouvement, avec une acuité bienveillante et une joie communicative, de minuscules instants de vie, puisant dans leur évidente fragilité les sujets de son travail.
Ces sujets prennent initialement la forme de dessins, parfois de sculptures, permettant de mesurer tout le potentiel pictural de ces choix. Cette lente maturation contribuera à l’aspect immersif et spontané des œuvres peintes, elle sera aussi le moteur de leur mystère.
Un homme sort de sa voiture et fouille ses poches, une passante lit un sms, deux amies se chuchotent un secret, de leur balcon un couple prend congé de ses amis… pendant que d’autres se promènent dans la campagne sans voir les tentes installées ça et là ou que d’autres se balancent en attendant que « cela passe » ou encore que d’autres tentent de passer d’un monde à l’autre….
Nous voici impliqués, au cœur du sujet, simultanément spectateurs et acteurs, et cette peinture parvient avec force et douceur au but ultime de tout art : nous ouvrir les yeux.

Paul-Marie Vuillard

Paul-Marie Vuillard s’est spécialisé dans la peinture du nu en aquarelle en travaillant toujours avec des modèles. En jouant sur les ombres et les lumières, il permet aux yeux du spectateur de recréer les formes du corps. Il a aussi développé un style de peinture à l’huile très coloré en travaillant les pigments bruts directement sur la toile, obtenant de puissants coloris car par cette technique il arrive a conserver la couleur des pigments car celle ci n’est pas atténuée par un diluant.

Éphémère singulier (collectif)

« Il y a des petits ouvrages de rien du tout, tout à fait sommaires, quasi informes, mais qui SONNENT
très fort et pour cela on les préfère à maintes œuvres monumentales d’illustres professionnels »
Jean Dubuffet

Dominique Kippelen

Dans sa Théorie du voyage. Poétique de la géographie, le philosophe Michel Onfray considère qu’il existe « deux modes d’être au monde », nomade et sédentaire, et que pour les figurer « le récit généalogique et mythologique a fabriqué le berger et le paysan ». A l’appui d’une comparaison biblique, il situe l’un et l’autre dans les figures d’Abel et de Caïn, l’agriculteur tuant le pasteur, le paysan assassinant le chevrier, et Caïn, maudit par le Tout-puissant, condamné à errer. Dans cette histoire, Michel Onfray voit tant la « genèse de l’errance : la malédiction » que la « généalogie de l’éternel voyage : l’expiation. » Et de conclure que « le voyageur procède de la race de Caïn chère à Baudelaire. »
Rien n’est moins sûr que l’analyse du philosophe hédoniste se trouve être vérifiée quels que soient les cas de figure de nomadisme que l’on considère. Elle a du moins l’intérêt de mettre à nu ce qui fonde la motivation fondamentale de tout voyageur, sinon de tout déplacement, à savoir la quête d’un ailleurs. Il est donc question de l’irrépressible besoin d’échapper au « temps social, collectif et contraignant, au profit d’un temps singulier construit de durées subjectives et d’instants festifs voulus et désirés », pour citer une fois encore Michel Onfray.

Placer la démarche de Dominique Kippelen en écho à une telle glose ne vise pas à vouloir en faire une application, pas plus que son œuvre n’en est une illustration ; il s’agit de s’interroger, à travers les propos du philosophe, sur les raisons qui animent l’artiste à cette errance permanente qui justifie son oeuvre. Le seul choix qu’elle a fait ici de structurer cet ouvrage en fonction d’une approche géographique – Europe, Afrique du Nord, Moyen-Orient – en dit long sur la nécessité qui la pousse à aller dans l’espace, au-devant de l’inconnu. Question aussi de déterminisme. Qui de l’artiste et du lieu où elle intervient instruit l’autre ? Là-dessus, Michel Onfray est formel : « On ne choisit pas ses lieux de prédilection, on est requis par eux », affirme-t-il avec péremption, tout en temporisant : « Il existe toujours une géographie qui correspond à un tempérament. Reste à la trouver. »
Dominique Kippelen n’est pas seulement requise par l’espace, elle l’est aussi par la mémoire des lieux rencontrés et par leur potentialité à la métamorphose. Si chaque lieu est pour elle un territoire d’investigation possible, elle affectionne plus particulièrement des lieux chargés, qui ont une histoire, qui ont été – ou qui sont encore – le théâtre d’une activité, publique ou privée, sociale ou économique, naturelle ou culturelle. Une ancienne fabrique d’engrais, un cabanon de chasseurs, une vieille usine désaffectée d’ateliers textiles, une architecture de verre, un jardin improbable, une citerne historique, des fours traditionnels, le sol d’un musée, un vieil hangar… ce sont là quelques-uns des endroits qu’elle a occupés, transformés, vécus. Le mode éphémère de ses interventions repose sur le choix d’y inventer un autre espace et d’y instruire une autre mémoire, dans une façon d’élargissement mental. Si l’artiste insiste sur la dimension sociologique et le caractère communicationnel de son travail, elle met aussi en avant ce qu’il en est d’une évocation, d’une suggestion et, pour tout dire, d’un non dit, parce qu’elle sait que rien ne compte plus que les moments de tension, de silence et de secret. L’art de Kippelen procède de la combinaison savante d’un écart et d’une unité, d’un instant et d’une durée, d’une vision attentive du local et de la perception ambitieuse du global.
Dans cette façon d’intervention in situ, la démarche de Dominique Kippelen s’apparente à celle des artistes du land art. Comme il en était pour eux, une telle posture lui permet de repositionner le statut de l’artiste par rapport au monde extérieur en ne limitant pas son action à la seule production d’images ….
TEXTE COMPLET DANS LA MONOGRAPHIE DE L’ARTISTE disponible à l’Atelier.

 

Philippe Piguet 2009

Petra Keinhorst

Dessins à l’encre, sculptures en cire de paraffine et installations spécifiques sur le site.