Lucie Guillemin

Je mets en avant le problème de la surface quant à la représentation du réel par un procédé de mise à plat, de dépliage et de découpe dans notre environnement-écran. J’accentue volontairement la bidimensionnalité pour jouer de l’illusion de profondeur.

Plus qu’un symptôme spatial contemporain, c’est un temps de pause dans un environnement instable qui permet de mieux retenir en mémoire. La suspension dans le temps est liée à la fixation d’un paysage, à un drame latent mais principalement à une immersion et à un isolement dans celui-ci. Je fais appel à cette propension au silence.

Susciter une déroute, une dislocation a pour but de mieux percevoir un ensemble. L’image est mise à l’épreuve. Je mets en valeur sa fragilisation car j’interroge son fantasme intrinsèque. J’utilise des matériaux précaires qui font que la forme puisse s’évanouir. Le dessin me permet la suggestion et le souvenir. Mes moyens d’expression plastiques sont réduits aux éléments les plus simples.

Clara Denidet

Clara Denidet
Née en 1991, en Bourgogne, vit et travaille à Strasbourg.

L’intérêt que je porte à ce que l’objet dit, m’enseigne des choses.
C’est une forme d’attention décentrée qui s’applique à débusquer cette capacité de
«faire avec». Loin de l’issue résignée, l’acte de composer, de bricoler tient du magique*.

Quand il est employé à faire ce pourquoi il n’a pas été prévu, à être ce qu’il n’est pas,
quand il devient un symbole, un outil, un langage ou un témoin, quand il est transmis, usé, transformé, l’objet est une prise.
Se pencher sur l’objet est une manière discrète d’étudier ses usagers. Chacun déploie face au chaos une foule de tactiques quotidiennes, habitudes et rites qui fondent nos manières d’habiter un environnement.
(La construction d’une charpente solide comprend le fait de «toucher du bois».)

Mon travail tient autant de la recherche anthropologique que du bricolage empiriste.
Je cherche dans la cohabitation de ces deux terrains des accès à ces savoirs internes et collectifs, ceux qui se logent dans l’usage de la langue, de l’objet, du quotidien… Ceux qui s’apprennent et se fabriquent.
Tout ça demande un effort d’attention, d’indiscrétion. L’œil cherche sans cesse le reflet d’une chose dans une autre, mise sur l’indice, navigue de la marge au centre. Le monde ordinaire, la micro-histoire deviennent par là des terrains de recherche où l’intuition se ferait outil de mesure, l’art une science inexacte.
Il s’agit aussi de présumer des liens entre les choses, de parier sur leurs échos comme
on s’essayerait à jeter des sorts.

Élisa Martin

Ma pratique s’oriente largement vers la peinture et le dessin, le rapport à l’espace, à la mise en scène, aux objets est en permanence sous -jacent et questionne le vaste thème du paysage.

Célina

Autodidacte, Célina (Céline Anheim) a toujours dessiné depuis sa plus tendre enfance, mais n’a commencé à peindre sérieusement qu’à l’aube de ses 40 ans. Sa vie professionnelle et personnelle a quelque peu différé l’expression de cette passion, qui s’est finalement manifestée par une première exposition en 2012.
Au fil de ses toiles, Célina s’est créé un univers où l’émotion, les couleurs et l’esthétique sont au cœur de sa fibre créatrice et artistique. Elle affectionne particulièrement les sujets figuratifs sur les thèmes de la femme, du rêve, de la spiritualité, de l’Afrique, des enfants, des animaux… mais apprécie également de s’évader dans le voyage d’une composition abstraite. Outre l’aspect esthétique de ses œuvres, Célina souhaite susciter chez le spectateur, une réaction, une émotion… L’artiste passionnée anime également des ateliers, stages et cours de peinture dans son atelier situé à Mulhouse.
« Inutile de vouloir vous expliquer, il faut ressentir, c’est tout »…