Lucienne Mannhard

Je suis curieuse de tout, j’aime prendre part à la création qui me donne une liberté.
Mon objectif est d’explorer des techniques mixtes, des couleurs, des supports variés……
Elle peut être un magnifique voyage.

Béatrice POTTECHER

J’utilise l’aquarelle, je peins exclusivement les gens, surtout des femmes et des enfants. Pourquoi ? Certainement par empathie, vraisemblablement par curiosité. Ce sont des séries : « femmes d’ici et d’ailleurs, danse, musique, mode… » qui permettent d’explorer différentes facettes du thème.
Je travaille d’après photos, les sélectionne pour l’originalité du sujet, l’harmonie de la silhouette, l’expression du visage, le chatoiement des couleurs. Mais c’est l’émotion suscitée qui prime !. Je travaille longuement pour arriver souvent à des gros plans ou des compositions décalées qui apportent une dynamique à la création.
Puis c’est l’étape « crayon ». Indispensable ! La courbe, la ligne qui charpentent et musclent le dessin, lui donnant sa vraisemblance et que je prendrai soin de ne pas effacer pour leur garder toute leur importance. Certes, il arrive que la jambe soit un peu longue, le buste trop menu ou la bouche un tantinet charnue. C’est l’espace de liberté consenti à l’artiste pour mettre un détail en lumière.
Arrive le pinceau… Je choisis ma palette avec une affection particulière pour les rouges indien, vénitien…, les mauves les ocres et le sépia. Mais il arrive que j’adopte le monochrome lorsque la spontanéité de l’esquisse doit privilégier le mouvement. L’émerveillement vient de la magie de l’eau ! Je peins essentiellement en « mouillé » avec superposition de « glacis » qui s’appliquent à conserver la transparence de l’aquarelle… et le précieux tracé du crayon.
La difficulté est de savoir s’arrêter !. Ne pas surcharger l’œuvre pour lui garder sa fraicheur et la laisser se fondre dans l’imaginaire de celui qui la regarde

Ana Leladze

Je suis née le 08 octobre 1981 à Koutaissi en Géorgie. Je viens d’une famille d’artistes et depuis mon plus jeune age je baigne dans le monde de l’art. Mon père et mon oncle sont des artistes peintres reconnus et ma mère travaillant dans le design textile peint également. J’ai commencé a peindre très jeune, à l’age de trois ans, je peignais à l’aquarelle et des portraits essentiellement.
Dans ma représentation il y a peu d’attributs et de détails, j’utilise le jeu des tons chauds et froids, j’applique un dégradé mystique des ombres et des lumières afin de me rapprocher de l’univers qui me représente et de faire sortir le cote esthétique.

Albert Hartweg

Tout en gardant ma passion pour l’aquarelle pure que je travaille régulièrement, l’exploration d’une autre voie pour une utilisation d’une grande liberté et sans tabous de ce médium en l’alliant, au fusain, à la craie, à la pierre noire, au collage est pour moi une vraie source d’inspiration.

Mon inclination naturelle pour les vieux matériaux et notamment les cartons d’emballage est largement présente dans mes œuvres depuis de nombreuses années. La couleur chaude du carton a souvent été un atout voire une priorité dans mes compositions. L’idée de recycler cette matière en l’utilisant, non plus comme sujet, mais comme support a fait tout naturellement son chemin, aquarelle après aquarelle. Ce support a l’avantage de pouvoir être travaillé en surface, mais également en profondeur en utilisant sa structure. Pour garder tout son effet visuel et susciter même une envie de toucher, le carton est fixé brut sur un châssis en bois.

Comme écrin, j’utilise parfois de vieilles tôles zinguées dont la teinte gris-bleu de tonalité froide s’harmonise à merveille avec celle du carton. Cet heureux mariage sublime les vibrations et les énergies que suscite l’expression d’un modèle. Ce sont moins des portraits que des regards, des émotions où aucune place n’est laissée aux faux-semblants ou à la simulation.

Ce travail est rythmé par la création de sculptures. Les œuvres plastiques entrent en résonance avec le pictural, les deux sont complémentaires.

Je ne désire pas m’exprimer plus avant sur mes sources d’inspiration, sur le détail ou le cheminement qui donnent l’impulsion, le déclic. C’est très intime. Le sujet émerge, prend forme et se libère pendant mon travail. L’humeur et les émotions du moment me guident. Je tiens à ce que chacun puisse laisser libre-cours à son interprétation, à ses sentiments.

Katia Niclot-Staehli

Katia Niclot-Staehli, aussi connue sous le pseudonyme de Vaelyane, est une jeune artiste d’origine strasbourgeoise dotée d’une véritable passion pour l’illustration, qu’elle décline par le biais de techniques variées: aquarelle, peinture numérique, broderie, acrylique sur bois, gravure, etc.
Ses travaux combinent une imagerie vintage et féminine à des éléments plus contemporains, ainsi qu’à l’imaginaire, aussi bien collectif que personnel. Bilingue Français-Anglais, elle saupoudre parfois ses dessins de quelques mots, tantôt anodins, tantôt lourds de sens.

Dominique-Anne Offner

Ma démarche artistique

Je me tiens légèrement en retrait du monde et je l’observe. L’observation me permet de saisir le merveilleux au coeur de l’ordinaire. Ce qui me mets aussi bien dans l’urgence de dire que dans la contemplation. Je peins, juste le temps de faire signe d’une de ces complexités : le temps n’existe pas, c’est une invention de l’humain ; l’inconscient existe, que nous nous sentions concernés ou pas ; quelle est une autre place des émotions que celle de l’hétérotopie… Quelquefois proche des lois physiques de la nature, quelquefois dans le constat d’une simple répétition du quotidien, bien plus encore à l’écoute des discours qui s’entremêlent.
Ce qui me donne une certaine compréhension du monde, voire son incompréhension.
Après avoir bien expérimenté quelques techniques d’art appliqué, la peinture à l’huile, l’acrylique, j’ai découvert l’aquarelle ; je suis allée de surprises en surprises : une autre utilisation possible. Contraste entre la forme et le médium, couleurs vives. Ma plus grande découverte est sans doute celle de l’eau, de cette force de l’aléatoire, à la limite du caprice, dont seuls les pigments posés peuvent rendre compte. La rapidité, l’intuition exacerbée par ce chemin unique, ce jeu des transparences.
J’ai quelquefois des modèles, qui, dans l’analyse, deviennent des abstractions : l’abstraction comme conclusion de ma démarche. Le concret devient vertigineux de sens. L’aquarelle devient enivrante.

Quelques repères biographiques

Je suis née en 1954 à Ste Marie-aux-Mines.
Je vis et je travaille à Strasbourg.

Paul-Marie Vuillard

Paul-Marie Vuillard s’est spécialisé dans la peinture du nu en aquarelle en travaillant toujours avec des modèles. En jouant sur les ombres et les lumières, il permet aux yeux du spectateur de recréer les formes du corps. Il a aussi développé un style de peinture à l’huile très coloré en travaillant les pigments bruts directement sur la toile, obtenant de puissants coloris car par cette technique il arrive a conserver la couleur des pigments car celle ci n’est pas atténuée par un diluant.

Dominique Kippelen

Dans sa Théorie du voyage. Poétique de la géographie, le philosophe Michel Onfray considère qu’il existe « deux modes d’être au monde », nomade et sédentaire, et que pour les figurer « le récit généalogique et mythologique a fabriqué le berger et le paysan ». A l’appui d’une comparaison biblique, il situe l’un et l’autre dans les figures d’Abel et de Caïn, l’agriculteur tuant le pasteur, le paysan assassinant le chevrier, et Caïn, maudit par le Tout-puissant, condamné à errer. Dans cette histoire, Michel Onfray voit tant la « genèse de l’errance : la malédiction » que la « généalogie de l’éternel voyage : l’expiation. » Et de conclure que « le voyageur procède de la race de Caïn chère à Baudelaire. »
Rien n’est moins sûr que l’analyse du philosophe hédoniste se trouve être vérifiée quels que soient les cas de figure de nomadisme que l’on considère. Elle a du moins l’intérêt de mettre à nu ce qui fonde la motivation fondamentale de tout voyageur, sinon de tout déplacement, à savoir la quête d’un ailleurs. Il est donc question de l’irrépressible besoin d’échapper au « temps social, collectif et contraignant, au profit d’un temps singulier construit de durées subjectives et d’instants festifs voulus et désirés », pour citer une fois encore Michel Onfray.

Placer la démarche de Dominique Kippelen en écho à une telle glose ne vise pas à vouloir en faire une application, pas plus que son œuvre n’en est une illustration ; il s’agit de s’interroger, à travers les propos du philosophe, sur les raisons qui animent l’artiste à cette errance permanente qui justifie son oeuvre. Le seul choix qu’elle a fait ici de structurer cet ouvrage en fonction d’une approche géographique – Europe, Afrique du Nord, Moyen-Orient – en dit long sur la nécessité qui la pousse à aller dans l’espace, au-devant de l’inconnu. Question aussi de déterminisme. Qui de l’artiste et du lieu où elle intervient instruit l’autre ? Là-dessus, Michel Onfray est formel : « On ne choisit pas ses lieux de prédilection, on est requis par eux », affirme-t-il avec péremption, tout en temporisant : « Il existe toujours une géographie qui correspond à un tempérament. Reste à la trouver. »
Dominique Kippelen n’est pas seulement requise par l’espace, elle l’est aussi par la mémoire des lieux rencontrés et par leur potentialité à la métamorphose. Si chaque lieu est pour elle un territoire d’investigation possible, elle affectionne plus particulièrement des lieux chargés, qui ont une histoire, qui ont été – ou qui sont encore – le théâtre d’une activité, publique ou privée, sociale ou économique, naturelle ou culturelle. Une ancienne fabrique d’engrais, un cabanon de chasseurs, une vieille usine désaffectée d’ateliers textiles, une architecture de verre, un jardin improbable, une citerne historique, des fours traditionnels, le sol d’un musée, un vieil hangar… ce sont là quelques-uns des endroits qu’elle a occupés, transformés, vécus. Le mode éphémère de ses interventions repose sur le choix d’y inventer un autre espace et d’y instruire une autre mémoire, dans une façon d’élargissement mental. Si l’artiste insiste sur la dimension sociologique et le caractère communicationnel de son travail, elle met aussi en avant ce qu’il en est d’une évocation, d’une suggestion et, pour tout dire, d’un non dit, parce qu’elle sait que rien ne compte plus que les moments de tension, de silence et de secret. L’art de Kippelen procède de la combinaison savante d’un écart et d’une unité, d’un instant et d’une durée, d’une vision attentive du local et de la perception ambitieuse du global.
Dans cette façon d’intervention in situ, la démarche de Dominique Kippelen s’apparente à celle des artistes du land art. Comme il en était pour eux, une telle posture lui permet de repositionner le statut de l’artiste par rapport au monde extérieur en ne limitant pas son action à la seule production d’images ….
TEXTE COMPLET DANS LA MONOGRAPHIE DE L’ARTISTE disponible à l’Atelier.

 

Philippe Piguet 2009

Sévérino Da Silva

Energies et portraits,
Peinture : Tente de ressentir les faces cachées et les retranscrire grâce au PHOSPHORE, l’acrylique et l’huile.
Sculpture : Tente de se rapprocher d’une forme esthétique et minimale.
Aquarelle : Ouvert à de nombreuses expériences diverses.