Pratiques : Aquarelle
Pierrot
Cultiver le Cosmos
Johanna Leguay cultive de manière respectueuse les plantes à couleurs dites plantes tinctoriales, qu’elle transforme ensuite en pigments végétaux et aquarelles sous le projet Cultiver le Cosmos.
Désirant faire converger monde agricole, artistique et artisanal, elle rejoint au printemps 2022 les ateliers partagés de la Drêche. En 2023, elle a commencé à explorer avec Maria Luchankina la création d’encres végétales pour la sérigraphie (ateliers Transforme les fleurs en couleurs, septembre 2023). En parallèle, elle poursuit un travail d’inventaire des couleurs des végétaux qu’elle croise ici ou là (teinture végétale, pigments).
Zalmo
Fascinée par l’acharnement technique de l’Art académique, par l’esthétique et le mystère des Symbolistes, l’inventivité des Surréalistes, l’absurde des Dadas (et leurs héritiers littéraires de l’Oulipo!), par le trait d’Egon Schiele ou la liberté de Frida Kahlo, la peinture me berce depuis longtemps. Mais c’est plutôt du côté de dessinateurs raconteurs d’histoires que je trouve d’illustres exemples : de Béatrix Potter à Pef, de Gustave Doré à Gotlib ou Sempé, puis B. Yslaire, et toute la clique des férus de détails et de merveilleux : Rosinski, Loisel, Ana Mirallès, Bourgeon, etc.
J’ai choisi de travailler à l’encre, stylo et crayon et de favoriser l’aquarelle pour la mise en couleur. Attirée par l’art et l’histoire médiévale, je me suis amusée à imaginer un support qui permettrait de faire le lien entre le scrolling quotidien nous poussant à faire défiler les images du monde sur nos écrans, et le mode de lecture des rouleaux antiques, utilisé jusqu’au moyen-âge pour y dérouler les nouvelles du royaume. Je crée ainsi des « Rotuli », dessins en rouleau, support ludique et décoratif permettant de faire exister des textes illustrés.
Au travers de mes créations, je cherche à créer de la complicité, du partage, et mon inspiration vient de la nécessité de trouver une forme à une idée, une intention, de l’envie d’offrir une image dans laquelle chacun pourra y puiser le petit frisson qui change la couleur du jour.
Comme on sait que l’émulation vient en mangeant, la curiosité pour la cuisine artistique des autres a inspiré quelques réalisations communes : Les illustrations de «La Méthode Moussay», méthode de chant en collaboration avec l’artiste lyrique Mélanie Moussay, «Bazooka», avec l’auteur et psychologue Cécile Canal, «Les Démons de la Colère», illustration en «Rotulus» du poème de Paul Barbieri, musicien et poète.
Certes exaltée par l’interdisciplinarité, je puise aussi mes images du côté de ce qui me semble purement esthétique et chéris autant l’intention profonde que la valeur décorative du dessin. Afin de relier fond et forme je travaille actuellement sur des projets de livres illustrés en tant qu’illustratrice et auteur.
Claude Bernhart
A l’origine peintre réaliste, j’ai beaucoup travaillé sur le thème de la mort, de la limite de la vie et des gisants (et notamment une exposition mémorable au Fort Rapp en 1984), avec un travail sur l’anatomie et la fragilité de la vie, la décomposition du corps.
2007 a posé une rupture à la suite d’une dépression et je me suis éloigné du réalisme ; mes œuvres ne comportant plus aucun être vivant.
Petit à petit ma peinture a évolué vers une recherche vers la structure des matières, le mouvement, la lumière, je joue avec les transparences et la matité, réminiscence du métier que j’avais appris : la peinture sur verre. Je travaille sur le reflet ce que renvoie la lumière quand elle rencontre un obstacle.
Ce qui m’intéresse : les brèches, les failles, les traces.
Je voudrais que le spectateur laisse venir son ressenti, sans tenir compte de ce qu’il a appris ou des mots imposés par d’autres, l’émotion n’étant pas une faiblesse à mes yeux.
Laura Apolonio
Paola Bousseau
Florencia Escalante
« J’aime dessiner directement sur la pierre, transformer ce dessin et le transférer, petit à petit, sur le papier, jouer avec les superpositions de couleurs et les transparences et toujours laisser une place à l’imprévu : on ne sait jamais comment la pierre va réagir aux facteurs extérieurs, aux aléas climatiques, par exemple. Depuis plus de dix ans, la faune et la flore sont au cœur de son expression artistique, mais son regard se concentre sur les aspects qui les rendent humains, sur leur essence et leur relation avec le monde extérieur. « L’animal me permet de transmettre ma vision de la société de manière subtile : il devient le traducteur, le porte-parole de mon message. Mes animaux sont terriblement humains. On peut parler, en quelque sorte, d’anthropomorphisme. »
Ses influences viennent de son enfance. « Toute petite, je me plaisais déjà à regarder des documentaires animaliers, une passion que je partageais avec ma grand-mère. J’ai aussi grandi entourée par les plantes de mon père. Comme influence litéraire, je citerais les Contes de la forêt vierge d’Horacio Quiroga. »