Régine Falbriard

J aime les pierres. Les cailloux au lit de la rivière, les conglomérats du désert…La puissance du rocher, ancré solide dans le temps qui passe. Je suis traversée par une danse changeante, et renouvelée sans cesse. Le plaisir de répéter les gestes, la sensation s’affine, l’énergie vient et s’échappe, alors je sais que je vais commencer. Je touche l’écorce, je caresse la peau, je choisis la couleur, je réinvente l’émotion, j’y crois. Le béton a cette troublante qualité de se muer du liquide en solide. La fragilité devient la force…………….. Je commence et ne sait jamais ce qu’il va advenir. Pourtant, j’ai besoin de la source, c’est la naissance. L’amour me guide et prend corps. Ensuite vient ce qui nait de ce qui s’impose.

Julien Gander

Les oeuvres de Julien Gander sont des fragments de son esprit torturé. Il commence comme artiste d’art brut sans formation, pousser par la libération que lui procure le collage et la peinture sur des grands panneaux de bois. Il réalise ainsi depuis 2004 des collages avec des animaux morts, des photos, des magazines des années 70, du porno, un morceau de barque de clandestins… et tout type d’objets récoltés lors de voyages et de brocantes. L’imagerie parfaite et lisser d’aujourd’hui, sans âme, filtres de beauté instagram et autre « javellisation » de la société sont l’inverse de l’esthétique recherché par l’artiste, pour lui l’imperfection, les défauts sont partie intégrante de la beauté, ils sont autant de détails qui forme un ensemble.

Keam Tallaa

Keam TALLAA est artiste plasticienne. Elle est née en 1987 à Damas, en Syrie. Elle vit et travaille à Strasbourg, en France, depuis 2017. Elle obtient son Diplôme National Supérieur d’Expression Plastiques en 2020, à la Haute École des Arts du Rhin de Strasbourg, suivant l’enseignement d’Anne Bertrand, Mathieu Boisadan et Emmanuelle Castellan, de l’Atelier Peinture(s), en option Art. Keam a également obtenu, en 2009, son Diplôme National Supérieur d’Art, spécialité Gravure, de l’École des Beaux-Arts de Damas. Elle a ensuite été enseignante de Gravure et d’Impression, de 2010 à 2013, au sein de la même école.Explication de mon dernier groupe des peintures ( la série de l’abattoir) et mon projet (Un itinéraire) :Mon projet a débuté à mon arrivée en France, et mes recherches plastiques et théoriques en lien avec l’art contemporain se sont développées à la Haute école des arts du Rhin à Strasbourg, de 2017 à 2020.« Un itinéraire » s’appuie sur mon parcours artistique, depuis la Syrie et ce que j’y ai vécu durant la guerre : la violence, la perte et l’exil, d’abord en Égypte, puis en Italie, et jusqu’en France.Je pense sans cesse aux animaux comme des figures pouvant exprimer le vécu des hommes et des femmes du monde arabe. Je le montre de façon indirecte. La série L’Abattoir regroupe un ensemble de peintures, comme La Cage (2019) et Sacrifice (2020), inspirées de l’élevage intensif. Elle cherche à traduire les problèmes sociaux et politiques actuellement en jeu dans cette région du monde.Mon travail s’est transformé radicalement lorsque j’ai commencé à sortir de la figuration pure, en me focalisant sur une gamme colorée plus précise. Comme si je revenais au travail de gravure, qui avait été mon premier médium, dans mon pays natal. J’ai laissé les couleurs s’exprimer à travers les différentes traces laissées par les pinceaux et autres outils que j’emploie. Je me concentre sur la technique. Par moments je m’éloigne des détails, et je travaille la forme, comme dans Corps gonflé (2020) ou dans la nouvelle série des Poches (2022). Je veux faire percevoir la sensation du tissu, je mets l’accent sur le poids qui fait naître ses plis, la lourdeur de ce qui est à l’intérieur. Je pose ici la question de ce que le corps doit porter, tant physiquement que symboliquement.Je parle des libertés qui sont bafouées tous les jours, de la répression, la corruption, mais aussi de l’effervescence, de l’envie de fuir vers un ailleurs meilleur.

Michèle Munier

Le travail de la ligne se retrouve dans toutes mes recherches, gravure ou dessin, dans une écriture que je veux forte, libre et expressive. Cette ligne qui définit un corps, circule à l’intérieur de lui, peut parfois le démultiplier et le faire 

bouger dans des repentirs qui perturbent le regard. Cela se retrouve parfois dans mes recherches non figuratives, la gravure et les différentes techniques d’impression faisant évoluer le processus créatif. J’aime aller du dessin à la gravure, de la gravure au dessin. Ce qui me plaît le plus dans ma pratique artistique, c’est de chercher, sans savoir où mes recherches vont me mener.

Séverine Oudart

Je travaille le grès de manière franche et libre. Les traces, les empreintes, parfois même les accidents, participent à rendre mes créations expressives. La cuisson au gaz, en haute température, réserve une part d’aléatoire qu’il s’agit d’accepter et qui offre à chaque pièce un caractère unique. Comme témoignage des civilisations et de leurs rituels, des gestes ancestraux ont traversé les millénaires et se trouvent aujourd’hui entre mes mains. Mon intérêt réside dans ce rapport au temps, dans l’archaïsme des techniques de fabrication, l’usage et les formes en tant que support d’expression, leur pérennité, mais aussi leur fragilité. Les objets présents dans la mémoire collective ou dans notre quotidien, leurs détournements, les rapports de forces et de pouvoir qu’ils incarnent, nourrissent mon imaginaire et questionnent la relation au « sacré ».

Valérie Hendrich

Valérie Hendrich est artiste plasticienne, diplômée de l‘école supérieure des Beaux-Arts HBKsaar de Saarbrücken. Depuis 2007, elle vit et travaille en France, et a mené plusieurs projets artistiques en Grande Région autour du langage. Sculptrice, elle s’essaie également à l’installation notamment à travers son projet Lettres miroir.

Violaine Mangin

Le projet Dans Ma Valise me permet de m’ouvrir à divers univers. J’ai commencé par la couture pour proposer de petits objets à base de tissus colorés, pour ensuite m’intéresser au kirigami, l’art de la découpe. C’est avec Alexiane Magnin, illustratrice également présente à l’Atelier du Parc, que je peux concrétiser ce projet : elle dessine, et à l’aide de mon scalpel, j’évide ses dessins. On réfléchit ensemble à travailler avec la transparence, la lumière et différentes textures de papier. Nos compositions sont inspirées de paysages, de nature, de villages…

Claire Boireau

Des lutins qui font les andouilles, des jouets qui prennent vie ou des lapins malicieux, quelque soit son dessin, le travail de Claire Boireau plonge toujours le lecteur dans un univers fantastique: « j’adoré placer des petits détails humoristiques dans mes illustrations, il y a toujours une scène derrière la scène. Je dirait que cest mon style: l’humour illustratrif ».

Martin Schultz

« Martin Schultz compose des sculptures à l’identité trouble, où la fragilité latente de ses assemblages dialogue avec une histoire qui cultive le mystère de son dénouement.  Son répertoire orchestre la rencontre entre des objets trouvés sur son chemin et des formes créées de toute pièce à partir de différents matériaux, tels que le verre, le plâtre ou le bronze. En suivant le fil impalpable son intuition, l’artiste s’empare du pouvoir physique et symbolique des éléments qu’il choisit pour créer un jeu de combinaison régi par les propriétés de la matière. Ainsi, texture, poids, densité, résistance deviennent les ponctuations d’un langage silencieux constitués de fragments de monde.   Émanant d’épisodes autobiographiques, ses œuvres convoquent également certains motifs corporels récurrents, comme la main et le pied. Souvent représentées en pleine action et de manière légèrement dissonante, ces extrémités du corps, façonnées d’après la silhouette de l’artiste, contrastent avec l’immobilisme des objets existants.  Entre l’organique et le synthétique, les creux et les pleins, ses sculptures font tantôt s’empiler ou soulever, tantôt traverser et soutenir les différentes matérialités qui les composent, venant ériger dans l’espace des lignes simples et épurées, presque élégantes, malgré leur équilibre précaire.  Par ses agencements précis, témoins d’une introspection profonde, Martin Schultz s’amuse des rapports poétiques qu’il décèle dans son environnement quotidien. Il les cristallise dans un temps suspendu, mettant en scène leur sort incertain, tels des châteaux de sable portant en eux la promesse de leur effondrement futur. »                                                                                   Par Licia Demuro, critique d’art et journaliste indépendante 

Nahrae Lee

Diplômé d’un DNSEP Art à la HEAR de Strasbourg, Nahrae Lee née en Corée du sud, ayant grandieen Chine et aujourd’hui vivant et travaillant en France, explore les différences et les points communsqui, aujourd’hui, lient et définissent les êtres humains. En associant plastiquement et conceptuellement des éléments autobiographiques à d’autres plusuniversels, elle interroge la notion de norme et en propose une nouvelle définition à travers un monde qu’elle s’est créé au fil de sa vie et de ses expériences familiales, professionnelles et introspectives. Sa pratique s’étend de la vidéo à l’installation en passant par la gravure monotype