Théo Leteissier

À travers différentes explorations, je m’intéresse au passé et à l’évolution de lieux qui me touchent. Un escalier creusé dans la falaise normande, une sphère colorée sur l’autoroute A4, des anciens bains de rivière urbaine en Alsace… Chacune de mes recherches est l’occasion de documenter une manière d’habiter, d’utiliser ou de regarder le paysage. J’envisage ainsi la photographie de manière locale, à partir de constructions singulières et d’histoires oubliées.

Benoit Trimborn

Le naturalisme est le caractère dominant de mon travail. Mon intention est de chercher un chemin vers l’abstraction en rendant l’écriture picturale brute et minimaliste. Pour certaines toiles je libère la couleur de la figuration stricte. Pour d’autres le réalisme des textures peut donner une impression photographique, contrastant avec le caractère brut de la peinture dans une vision rapprochée.

Un penchant pour le dépouillement permet de donner une large place à l’imagination et à la libre projection du regardeur et à une certaine universalité des paysages. Ce qui déclenche le travail de peinture vient en général d’un détail, telle qu’une ombre particulière, un reflet ou toutes ces choses qu’on pourrait croire insignifiantes et qui ne sont presque rien. Le « presque rien » d’un paysage peut devenir le « presque tout » de la peinture.

OUVERT le 1er week-end, 18 & 19 mai 2024.

Sibylle de La Giraudière

“Ma pratique de la sculpture s’est construite selon une logique de recherche continue autour de la matière, de l’idée d’intuition et de contact.

Celle-ci tend à questionner le rapport que nous entretenons avec le non-humain par l’expérimentation et la confrontation de mes moyens propres avec les éléments (des matières brutes, généralement) que je rencontre dans mon environnement de travail. La sculpture et l’installation ne sont pas pour moi des moyens de donner forme à des idées définies, mais plutôt des espaces-temps me permettant de prendre la mesure des choses et de faire pleinement l’expérience de l’idée de pouvoir, dans le sens d’une énergie, d’une capacité à transformer les choses et à choisir de le faire, et non d’un ascendant sur ces dernièr—es. J’aime penser ces temps d’action comme des moments d’apprivoisement de ces éléments, en cela que l’apprivoisement est un acte allant dans les deux sens, et muet, qui trouve d’autres lexiques que celui de l’Homme.

Je ne peux pas prétendre pouvoir affecter une autre entité si je ne la laisse pas m’affecter en retour. Suivant cette logique, je considère les limites de son corps et la maîtrise de techniques manuelles comme autant de critères majeurs de faisabilité de ces transformations.

 C’est le moment précis où les choses se font et où les gestes se trouvent qui prévaut, les pièces résultant de ces interactions prenant alors le statut de témoin, de restes.”

Royal Câlin

Depuis 2021, le travail de sculpture de Maëlle Le Gars s’exprime pleinement à travers “Royal Câlin”, un univers doux et vallonné, teinté d’empathie et d’ironie. Ses créations cartoonesques et volontairement naïves sont nourries par sa passion pour les images et les bibelots qui l’entourent, mais surtout par son amour infini pour l’univers fantaisiste de Thomas Goletz. L’illustrateur allemand a donné naissance à la souris superstar des cours d’écoles, Diddl, déclinée sur de nombreux supports de papeterie et fournitures scolaires. Ce personnage emblématique et son entourage amical se rapportent directement à la pop culture des années 2000 dans laquelle Maëlle Le Gars s’est construite. 

Orientées vers la période de l’enfance, ses céramiques tout en rondeur lui permettent de matérialiser ses propres narrations, entre mots tendres, personnages fictifs et objets quotidiens. Avec “Royal Câlin”, l’artiste manifeste son désir de s’inviter dans nos sphères domestiques pour y distiller fantaisie, dérision et innocence par petites touches. Face à un monde de plus en plus fragile et insécurisant, ses pièces en céramique ont presque une vocation de doudous.

Désireuse de partager et transmettre son savoir-faire et de voir éclore d’autres univers imaginaires où il fait bon vivre, Maëlle Le Gars anime également des ateliers de modelage destinés aux enfants ou adultes, débutant·es ou initié·es.

Jean-Baptiste Petit

Je suis artiste-plasticien, illustrateur et co-fondateur du collectif d’artiste Bétonite.

Ma pratique se situe entre les frontières de l’estampe, du dessin, de la peinture.

Je m’intéresse particulièrement à la notion de traduction du réel, de ses interprêtations et de sa transformation par le processus créatif fractionné et multiple. Cette fragmentation consiste régulièrement à faire passer une image par plusieurs états successifs, à travers des médiums qui la modifient progressivement.

La représentation de la nuit se trouve au centre de mon travail du fait de son caractère irreproductible, m’amenant à la traiter sous une infinité de points de vue et de variations.

Conjuguer, mélanger différentes plasticités me permet de trouver des langages spécifiques à mon propos: la gravure donne à la peinture ce qu’elle ne peut pas dire seule et inversement. Le savoir-faire technique m’est d’autant plus cher car il me laisse la possibilité de naviguer entre plusieurs registres graphiques (de l’illustration à l’œuvre plastique).

Il s’agit souvent pour moi de confronter l’instantanéité des images pensées ou saisies à leur production/reproduction lente et minutieuse, dans un rapport au temps distordu.

Je cherche le point de rupture entre figuration et abstraction, où la mémoire s’estompe en songe.
Les narrations contemplatives et séquentielles m’inspirent des récits silencieux, nocturnes. 

Les images issues du souvenir et de l’enfance apparaîssent ponctuellement accompagnées d’une écriture en prose.
Les scènes ou récits qui mèlent la peur à la contemplation m’intéressent particulièrement.

Germain Wandhammer

Je fabrique des luminaires en rotin et papier aquarellé.
Je sculpte également le bois afin de créer des jouets ou divers objets.

Camille Renault

Camille met en mouvements matières et lumières pour créer des objets-expériences avec l’ambition de rencontrer l’autre. Elle génère des micro mondes qui s’animent et se révèlent entre les mains de ceux qui les découvrent, les conviant ainsi à une convivialité surprenante et sincère. Elle transforme des bouts de matières glanées en baumes réparateurs, du carton en épicerie à échelle 1, du papier en machine à faire des pas dans la neige…Tout fait œuvre, pourvu qu’il y ait une transformation et un émerveillement partagé. Les pages des livres qu’elle fabrique ou les rivières de la forêt sont actuellement ses lieux de monstration favoris. En menant différentes interventions artistiques, elle prend conscience d’un fort potentiel collaboratif et social dans la mise en place de ses projets : elle travaille à une pratique libre, décomplexée où le processus de création collective fait œuvre, où la restitution fait événement, fédère et suggère de nouvelles façons de se rencontrer.

John Caldera

Après avoir eux une longue discussion avec les peuples des animaux de la forêt des hautes Vosges

Cultiver le Cosmos

Johanna Leguay cultive de manière respectueuse les plantes à couleurs dites plantes tinctoriales, qu’elle transforme ensuite en pigments végétaux et aquarelles sous le projet Cultiver le Cosmos.
Désirant faire converger monde agricole, artistique et artisanal, elle rejoint au printemps 2022 les ateliers partagés de la Drêche. En 2023, elle a commencé à explorer avec Maria Luchankina la création d’encres végétales pour la sérigraphie (ateliers Transforme les fleurs en couleurs, septembre 2023). En parallèle, elle poursuit un travail d’inventaire des couleurs des végétaux qu’elle croise ici ou là (teinture végétale, pigments).