Entrer dans l’univers d’Alexandra Weisbeck c’est accepter de perdre ses re-pères et parfois en retrouver d’autres qu’on croyait enfouis. Cette bâtisseuse de mondes singuliers procède par accumulations et confrontations, c’est par le dé-calage qui place côte à côte deux choses dissemblables que se crée une nouvelle vision. Les échelles sont bouleversées, les temporalités inversées, les espèces croisées-décroisées. Dans son atelier qui tient à la fois du cabinet de curiosité et de la clinique pour objets blessés, on s’émeut de ce petit peuple incongru et tou-chant qui vous observe, de ces rescapés rafistolés, le bras de l’un remplaçant sou-vent l’aile de l’autre. Alexandra récupère, amoncelle, répare, recycle, réinvente, passant de maquettes miniatures dans lesquelles on aimerait se lover à des es-paces scénographiques aux dimensions extrêmes où l’on peut s’abandonner. Elle construit ses mises en scène avec une dextérité et une invention rares, maniant la perceuse comme un pinceau chinois et la cloison colossale comme une page de carnet. On pense au bricoleur de Levi-Strauss, apte à exécuter un grand nombre de tâches diversifiées et pour qui l’enjeu est de transcender l’occasion avec les « moyens du bord ». Et puisque pour elle le monde ne serait pas concevable sans la musique qui lui irrigue les veines, elle mixe avec ce même sens du métissage fortifiant qu’elle applique en toute chose. Très impliquée dans le tissu associatif local, elle est bénévole hyperactive au sein de l’Art et la Matière (plateforme de collecte et de revente de matériaux à l’usage des créatifs) et présidente de la pétulante association Microsiphon, caisse à concerts et vitrine à micro-édition.
Isabelle Wyss wurde 1970 in Basel geboren. Ausbildung zur Marketing/-Kommunikationsplanerin, anschliessend Geschäftsleiterin SRF 2 Kulturclub (2000-2010), Berufsbegleitendes 4-jähriges Studium der abstrakten Malerei und Zeichnung bei Greet Helsen und Andreas Durrer. Heute arbeitet und lebt Isabelle Wyss als selbständige Kommunikationsspezialistin und freischaffende Künstlerin in Biel-Benken (BL).
La vie ?
Une aventure humaine où chacun se démène avec ce qu’il est, avec ce qu’il croit, avec ce qu’il « sait »… Nous sommes tous plongés dans cet inéluctable mouvement temporel et inépuisable mouvement intérieur. Mouvement incessant qui pousse à se frayer un passage. Ombre et lumière… Un travail en clair-obscur est, depuis toujours, mon vocabulaire. Les fonds, que je travaille longuement, sont nourris de terre d’ombre et de sienne parfois, de noirs profonds. Je les modèle à la brosse, au chiffon, les lisse, efface, y revient, jusqu’à ce qu’ils résonnent en moi. Véritable terreau, ils me permettent de m’y ancrer, d’entrer dans la matière, non pas en surépaisseur, mais en profondeur. Cette matière pigmentée est creusée et fouillée jusqu’à y trouver la lumière. Je ne pose pas la lumière mais cherche à la trouver, la retrouver, la faire (re)naître. Je la laisse prendre sa place, celle qui m’apparaît juste, celle qui éclaire de l’intérieur et intensifie notre épaisseur humaine. Faire silence, démêler les fils, chercher la lumière, s’extraire… Forme d’instinct de survie, promesse d’une échappée belle !
Depuis plusieurs années, je fabrique des images et des objets avec des matériaux divers, tel que du papier, de la peinture, des bouts de ficelle, des choses récupérées et des trucs qui traînent dans ma tête. En parallèle, j’anime plusieurs ateliers d’arts plastiques. Mon travail personnel se nourrit bien évidemment de cette proximité avec le monde de l’enfance.
Dégainer mon matos à gribouille, et, suivre à la trace sur le papelard, d’un trait, sans m’embarrasser de crayonnés inutiles, ni chercher à épater la galerie, ce qui se présente à mes yeux, voilà une partie de mon travail.
Je suis créatrice de costume pour l’opéra et le théatre, et professeur de costume á l’accadémie de beaux arts á Stuttgart en Allemagne en section scénographie et costume.
Je travaille dans tous les maisons d’opéra en Europe comme la Scala de Milan, le festival de Glydnebourne, le Théatre du Chatelet, le festival d’Aix en Provence etc. etc.
Mon travail á l’atelier á Zone d’art est principalement le dessin, la préparations des maquettes de costume et mon travail de recherche dans l’histoire de la mode et du costume.
Serge Wittmann exerce sa créativité à travers trois disciplines : la sculpture, la gravure et le land art.
Ses représentations sont réalistes et fonctionnent comme des métaphores. Elles dévoilent des fragments de vie intérieure, des questions existentielles en embarquant le spectateur dans une autre dimension. Les œuvres tels que : les chutes, le fossoyeur, les têtes au carré, l’envol, verbotene Leiterhaus, alors fuit salaud… illustrent cette disposition.
Les têtes au carré par l’absence de visage donnent à voir une présence et une corporéité. Ces sculptures ont aussi une dimension ironique et humoristique. « Le chien pisseur » et « Yes man » ont été réalisés dans cet esprit.
A noter que le style des dernières œuvres sculptées est plus léger que les gravures plus anciennes de la série « La dernière poire de la saison » qui sont introspectives et tintées de gravité.
Enfin, les créations de land art sont d’une facture abstraite, avec celles-ci de nouvelles formes naissent, elles ouvrent le champ des possibles.
Nicolas Wild est un auteur de bande dessinée alsacien. Ses voyages dans des contrées exotiques et inhospitalières fournissent la matière première à ses romans graphiques Kaboul Disco et Ainsi se tut Zarathoustra. Il vient également de réaliser son premier documentaire pour Arte en février 2015, un film qui mélange images filmés et animation.
Raymond Emile Waydelich (Strasbourg,
1938)
Formé à Strasbourg puis à Paris à l’Ecole des Arts décoratifs, Raymond Waydelich appartient à cette nouvelle avant-garde « silencieuse » qui émerge au début des années 1970 avec des artistes qui opèrent un retour au privé, à la mémoire du passé personnel ou étranger (Christian Boltanski, Nikolaus Langâ?), par la reconstitution et la documentation, l’??inventaire, l’??archivage et de mise sous vitrine.
Il s’??inscrit déjà dans cette mouvance, lorsqu’??en 1973 il découvre un manuscrit de 1890 qui appartenait à une apprentie couturière nommée Lydia Jacob. Il démembre soigneusement les pages de cet album et intervient sur chacune d’entre elles par un travail plastique au feutre, à l’encre et avec des décalcomanies. Chaque double page est contrecollée et il appose sur chacune d’entre elles son tampon, sa signature, la date et le nom de la modiste. A partir de ce journal et de cette premère intervention et identification, il réinvente la vie de Lydia Jacob et lui voue dès lors une grande partie de son oe?uvre dans un cycle qui porte aujourd’hui le nom de « Lydia Jacob Story ».
Dans l’atelier de « La Maison ronde » où vit et travaille l’artiste Yves Carrey, vit également Véronique Werner qui compose des tableaux, des sculptures en assemblant des matériaux tels que verreries, céramiques, petits objets précieux qu’elle accumule et collectionne en les incrustant dans du ciment . Quand elle n’est pas entrain de produire dans son atelier, elle réalise des fresques en bas-reliefs, essentiellement pour des particuliers.