Keam Tallaa

Keam TALLAA est artiste plasticienne. Elle est née en 1987 à Damas, en Syrie. Elle vit et travaille à Strasbourg, en France, depuis 2017. Elle obtient son Diplôme National Supérieur d’Expression Plastiques en 2020, à la Haute École des Arts du Rhin de Strasbourg, suivant l’enseignement d’Anne Bertrand, Mathieu Boisadan et Emmanuelle Castellan, de l’Atelier Peinture(s), en option Art. Keam a également obtenu, en 2009, son Diplôme National Supérieur d’Art, spécialité Gravure, de l’École des Beaux-Arts de Damas. Elle a ensuite été enseignante de Gravure et d’Impression, de 2010 à 2013, au sein de la même école.Explication de mon dernier groupe des peintures ( la série de l’abattoir) et mon projet (Un itinéraire) :Mon projet a débuté à mon arrivée en France, et mes recherches plastiques et théoriques en lien avec l’art contemporain se sont développées à la Haute école des arts du Rhin à Strasbourg, de 2017 à 2020.« Un itinéraire » s’appuie sur mon parcours artistique, depuis la Syrie et ce que j’y ai vécu durant la guerre : la violence, la perte et l’exil, d’abord en Égypte, puis en Italie, et jusqu’en France.Je pense sans cesse aux animaux comme des figures pouvant exprimer le vécu des hommes et des femmes du monde arabe. Je le montre de façon indirecte. La série L’Abattoir regroupe un ensemble de peintures, comme La Cage (2019) et Sacrifice (2020), inspirées de l’élevage intensif. Elle cherche à traduire les problèmes sociaux et politiques actuellement en jeu dans cette région du monde.Mon travail s’est transformé radicalement lorsque j’ai commencé à sortir de la figuration pure, en me focalisant sur une gamme colorée plus précise. Comme si je revenais au travail de gravure, qui avait été mon premier médium, dans mon pays natal. J’ai laissé les couleurs s’exprimer à travers les différentes traces laissées par les pinceaux et autres outils que j’emploie. Je me concentre sur la technique. Par moments je m’éloigne des détails, et je travaille la forme, comme dans Corps gonflé (2020) ou dans la nouvelle série des Poches (2022). Je veux faire percevoir la sensation du tissu, je mets l’accent sur le poids qui fait naître ses plis, la lourdeur de ce qui est à l’intérieur. Je pose ici la question de ce que le corps doit porter, tant physiquement que symboliquement.Je parle des libertés qui sont bafouées tous les jours, de la répression, la corruption, mais aussi de l’effervescence, de l’envie de fuir vers un ailleurs meilleur.

Le Térébenthine

Située au cœur du village de Muttersholtz dans un ancien atelier de tissage au 3 rue Engel, ce collectif fort d’une dizaine de membres présentera des artistes plasticien·ne·s dans un lieu alternatif d’exposition où chacun·e·s pourra découvrir l’art sous une forme libre et moins institutionnalisé.Une programmation variée sera proposée allant de la peinture contemporaine à l’estampe enpassant par l’illustration, la photo, les collages à travers des œuvres aussi bien conceptuelles que figuratives ou narratives.

Jacques Thomann

Après de longs mois  d ’ absence, je  retrouvai   l ’ atelier.  Je me laissai aller à l’éblouissement de la  couleur pure, de celle qui donne corps à la forme, à la ligne, à l’espace.  Ce chant nouveau n’ est pas sans vertige ni questionnement. 

            J‘avançai dans le brouillard, émerveillé, sublimant seule la matière composée. Fallait-il ces longs chemins  de traverses pour toucher du doigt la simplicité  du langage poétique,  sa  musicalité ?  

               « Le choc de l’émotion cause l’expression »  Etel Adnan

François Tresvaux

La cause de la lumière
(extrait)
On voit dans ces photographies des masses de noir ou de gris qui rappellent les corps stellaires, parsemées de trouées ou de taches qui sont comme des corps de métal joyeusement soumis à l’attraction d’un puissant aimant. Leurs directions sont indécises, ils vont et viennent, cherchant l’assentiment d’un autre corps, ou le hasard d’une rencontre, pour proliférer dans d’autres formes.
Ce faisant, ils manifestent que leur état est de passer, c’est-à-dire de durer, et donc de se modifier.
Il s’agit de photographies abstraites : ce que l’on voit est comme le récit porté au jour, sa transcription, du lent travail d’érosion, de creusement et de morsure que la chimie impose au papier. Comme dans la gravure, ce qui est destiné à apparaître doit d’abord profondément s’enfoncer dans l’obscurité de la matière. Ainsi s’illustre ce que la photographie partage avec la peinture, son secret originaire, et sa distinction par excellence : comme les racines de l’arbre qui
se développent symétriquement par rapport à ses branches et dans la même durée, peinture et photographie développent dans leur fond quelque chose comme une réserve, ou une mémoire, disponible à l’avenir de ce qui se déploie sous nos yeux, que cet avenir soit celui de l’œuvre ou ce qu’en fait le spectateur. Le lien qui unit la face cachée à celle apparente s’appelle la technique, mais une technique prise dans le mouvement de l’aller-retour, de l’une à l’autre, comme la sève qui monte ou descend selon la saison. C’est pourquoi la technique doit être pensée à la fois comme mode d’inscription et mode de révélation. Elle est l’outil nécessaire pour qu’une forme soit et s’accomplisse, une « servante au grand cœur » ; mais ne s’abolissant pas tout entière dans le service de la forme, une part d’elle subsiste qui reprend son indépendance et retourne à sa tâche
propre, celle de la maturation du matériel déposé dans le fond et qui s’accroît ainsi de ce que la forme n’a pu retenir. Tel est son mode particulier de désœuvrement (à la différence de la déconstruction) dont l’action des fluides chimiques est l’allégorie.
Il s’agit aussi de photographies figuratives : un arbre, justement, sert de point de départ, puis creusé, érodé par l’action de la lumière que redouble celle des acides, il mute soudain dans une autre espèce et donc un autre dessin : cela peut être le fourmillement des bacilles dans un bouillon ou les galeries hasardeuses des vers dans la terre.
Il suffit de lire la description des techniques et produits employés par François Tresvaux pour que viennent immédiatement en mémoire les anciens traités de peinture, du moine Théophile ou de Cennino Cennini. On y parle de gélatine, de bromure, de sel d’argent.
François Tresvaux dit de ses photos : « rien d’autre que quelques grains d’argent emprisonnés dans une gélatine de peau de porc. »
Nous n’en avons pas encore fini avec le corps.
Christian Bonnefoi

Anne Teuf

 

Née en 1964, je suis illustratrice et autrice de bande dessinée.
Mon atelier se trouve dans le collectif d’artistes « MOTOCO »,
13 rue de Pfastatt à Mulhouse.

J’ai illustré beaucoup de livrets scolaires, ainsi que
des livres documentaires ou historiques pour enfants.
( Editions Hatier, Milan, et Bayard ).

En bande dessinée, j’ai publié de 1999 à 2014 dans
la presse jeunesse la série bd « Fil et Flo » sur des scénarios
d’Anouk Bloch-Henry pour le magazine « Les petites Sorcières »
chez Fleurus-Presse.

Mon blog bd « Finnele » débuté en 2010 me fait remarquer
et les pages sortent en format papier.
La série «  Finnele » devient une trilogie aux Editions Delcourt.
Les albums paraissent de 2014 à 2021.

Grâce à ce travail je participe à une animation d’exposition
aux archives départementales de Strasbourg en 2018:
« Strasbourg 1918-1924, le retour à la France ».

En ce moment je dessine une saga historique en bande dessinée
sur un scénario de Chantal van den Heuvel
et colorisée par Simon Canthelou.

Jade Tang

Artiste plasticienne, Jade Tang développe sa pratique entre recherches de terrain et productions plastiques. D’abord intéressée par une certaine « matière à l’œuvre » dans la sculpture, dont les formes se renouvellent et laissent place au changement d’état, elle observera ensuite ces transformations au sein d’espaces habités. Ces recherches au long cours sur les chantiers s’affirment à travers le projet sur les chantiers domestiques Perspective Résidentielle, dont découle Saisir le chantier par l’image et aujourd’hui Caresser l’histoire, qui s’emploie à questionner le végétal dans les chantiers d’aménagement urbains et archéologiques. Son goût pour la recherche transdisciplinaire l’a conduite à intégrer SPEAP en 2018, un Programme en Arts Politiques, ayant cette année-là pour thématique “Terre habitable”. Pour toujours s’adapter aux sujets investis et aux disciplines convoquées, son travail trouve ses moyens d’expressions aussi bien dans des expositions que dans des publications ou sous forme de performance, tout en créant des œuvres-outils dédiées à la réflexion @jadetang__
http://www.jadetang.fr/

Caroline Troppi

Des couleurs, des couleurs et encore des couleurs. La vie artistique de Caroline Troppi tourne autour de rouges francs, de roses tendres, de bleus turquoise, de camaïeux de jaunes et d’orange. Elle a également développé, toutes ces dernières années, des compétences en infographie, qui lui permettent d’enrichir des réalisations plastiques, les siennes ou celles d’autres artistes.

Mots clés. Couleur, dessin, aquarelle, collage, infographie.

Tatiana Blin

L’atelier est situé dans un bâtiment annexe à notre propriété. Ce local était un ancien lavoir que nous avons intégralement transformé pour réaliser un atelier de céramique. L’atelier se situe au rez-de-chaussée. Cette surface est complétée par une zone de stockage à l’étage. Au sein de cet atelier, nous avons créé plusieurs espaces : l’un dédié au tour, le second pour le façonnage, le troisième à l’émaillage et le dernier pour le four.

Alexandre Tal

L’espace d’une feuille est comme une aire de jeux. C’est un endroit où je m’amuse, où je doute, où je réussis, où j’échoue, où j’essaie, où je réfléchis, où j’explore.

PS: Ne pas sous-estimer le pouvoir distrayant du toboggan.

Stephan Jon Tramer

Décisions sur la peinture Il est essentiel que mes images expriment la durée et le temps. La peinture est une activité intellectuelle qui utilise la matière colorée pour former une parabole du monde en forme et en surface. Mon envie de peindre est transcendantale. La pénétration poétique de la réalité m’est évidente. Je ne crois pas au « progrès » de l’art. Il n’y a pas d’évolution vers les plus avancés. Il existe différentes expressions mutuellement équivalentes. Nous sommes à une époque incomparable de l’histoire. Le passé y est présent et réapparaît dans un lieu inattendu sous une forme transformée. L’art est aristocratique dans son origine intellectuelle. Depuis le début, je me moquais des « tendances et modes ». Cela m’a confirmé dans l’hypothèse que voir avec des «spécialistes de l’art» ne se fait pas indépendamment, mais est limité et non libre en raison de préjugés. J’écoute et regarde à l’intérieur pour garder mes yeux libres du monde extérieur. Il ne me serait jamais venu à l’esprit de faire un choix exclusivement conceptuel pour la méthode de représentation. Seuls mes sentiments sont décisifs. Mon travail a toujours inclus le passage aux formes naturelles comme reflet des processus de création, qui sont éliminés dans les sentiments personnels qui sont largement exempts d’influences externes. Je n’ai jamais évité de penser à tous les aspects de la vie et j’ai donc dû supporter certaines difficultés intérieures et extérieures d’existence. Je n’ai jamais aimé le confort. Il s’agit de la forme et de la forme, qui dérivent de la réflexion sur les lois de l’art visuel. La peinture est l’exploration et l’investigation de l’intelligence d’une image. Son objectif est d’être une énigme insoluble en camouflage. Il y a d’autres choses qui se cachent derrière des choses dont personne ne sait de quoi elles sont faites.