Odile Liger

Cette année je présenterai principalement deux axes de mon travail : les Montagnes et les Livres.
La gravure est un lieu d’expérimentation, un lieu d’interférence entre dessin et trait gravé, entre pointe sèche et morsure profonde dans le métal. Jouant de l’impression en creux et en relief avec des éléments mobiles apposés sur des plaques gravées ou des reports de dessins tirés du carnet de croquis, je crée des télescopages énigmatiques. Ces estampes récentes révèlent des réminiscences enfouies qui affleurent à chaque impression sous la presse. Avec les impressions de superpositions de plaques gravées sur bois, c’est aussi pour moi un retour à la couleur :
Les assoupis, Filer dans les Vosges, La montagne magique…
Vous verrez aussi un travail plus souterrain, un lien que j’entretiens avec le livre, de la bibliothèque familiale de mon enfance à mon atelier : la présence sourde des livres anciens mais aussi les correspondances entre l’écriture et le signe, des résurgences d’images théâtrales, des bribes de poésie : Les vieux livres, Les singes et les livres, Ce que tu vois écris-le dans un livre, Bonjour Mr Gutenberg, Dis-moi à quoi tu rêves…
La collaboration avec un auteur, une poétesse ou des acteurs peut déboucher sur la création de portfolios:
Freetime, un portfolio rassemblant 21 gravures à l’eau-forte réalisées sur scène lors des représentations de Freetime de Toshiki Okada, mise en scène par Jean-Marc Eder, 2017.
Un geste Un regard, contenant 11 portraits à l’eau-forte des ouvriers ayant collaboré sur un projet de sculpture métallique, à l’occasion de l’Industrie Magnifique, 2022.

Julia Le Corre

J’interroge la surface du papier comme matériel support à un vaste champ d’exploration. Je poursuis mes recherches sur la couleur et la matière par le traitement des motifs. Mes images gravitent dans le champ de la figuration, dans un espace où nature morte, fleurs carnivores, tapisserie, semblent s’enchevêtrer et se confondre. La gravure me permet de reproduire des motifs, de les assembler, les juxtaposer. Et parfois même les découper afin de dessiner la couleur. Les contours de mes figures humaines se perdent ainsi dans ce tissu végétal. Ainsi s’assimilant l’un à l’autre par la même manière picturale

Lili Tarentule

L’atelier de Lili Tarentule se situe dans les locaux de l’association Art Créenvol. À l’entrée se trouve un espace galerie et lorsque l’on gravit quelques marches l’atelier de Lili Tarentule se trouve à droite. L’entrée est également possible directement par l’entrée de l’immeuble. L’atelier de Lili Tarentule est un laboratoire d’expérimentations : peinture, gravure et dessin se côtoient en douce harmonie.

Nahrae Lee

Diplômé d’un DNSEP Art à la HEAR de Strasbourg, Nahrae Lee née en Corée du sud, ayant grandieen Chine et aujourd’hui vivant et travaillant en France, explore les différences et les points communsqui, aujourd’hui, lient et définissent les êtres humains. En associant plastiquement et conceptuellement des éléments autobiographiques à d’autres plusuniversels, elle interroge la notion de norme et en propose une nouvelle définition à travers un monde qu’elle s’est créé au fil de sa vie et de ses expériences familiales, professionnelles et introspectives. Sa pratique s’étend de la vidéo à l’installation en passant par la gravure monotype

Yoshikazu Goulven Le Maître

Yoshikazu Goulven Le Maître développe un travail autour de la récupération et de la réutilisation de matériaux usagés, qu’il sculpte pour donner naissance à un bestiaire aussi étrange que poétique. Par un geste instinctif entre tension et pulsion, il superpose les matières et les textures.

Dans sa quête de réalisme, il cherche l’illusion de vie dans les objets du quotidien, afin de saisir leur altérité. Avec les matériaux en marge de nos circuits de consommation, il interroge le fonctionnement de nos sociétés. Son inventaire plastique dépeint ainsi un écosystème contemporain façonné d’artefacts, sous la forme de représentation du vivant, mais aussi de nature morte.

Marie Lagabbe

Marie Lagabbe est une photographe française vivant à Strasbourg et originaire
d’Aubervilliers (93). C’est dans le centre d’art plastique local, au cœur de la cité de la Maladrerie, qu’elle découvre le plaisir de la photographie argentique à l’âge de 17 ans. Depuis, elle ne cesse de produire des images où elle mêle divers médias et techniques, grâce aux nombreux appareils qu’elle déniche en brocantes et en vides greniers.
Bien plus qu’un simple moyen de faire apparaître ses photographies, le tirage à l’agrandisseur qu’elle réalise dans sa chambre noire est une étape indissociable de sa démarche artistique. Ses clichés en noir et blanc prennent tout leur sens en devenant des objets physiques, palpables, qu’elle pourra déchirer, coller, ou encore utiliser comme support d’écriture.
Par sa pratique, Marie cherche à maîtriser le hasard. Elle aime le défi calculé du facteur chance et la prise de risque systématique. Sa méthode de travail est donc empirique : essayer, observer, réessayer.
Elle envisage ses shootings comme des collaborations, dans une volonté d’enrichissement réciproque : le·a modèle n’est pas muse-objet, mais co-acteurice de cette phase de travail. En somme, Marie privilégie le processus au résultat, et ce qui lui importe avant tout ce sont les heures passées à shooter, ou dans le rouge, les doigts dans les bacs.

Polysème Magazine

Vladimir Lutz

Il commence sa pratique photographique dans les salles de concert. Il écume les scènes Alsaciennes en immortalisant les musiciens. Après avoir travaillé huit années dans l’éducation populaire, il décide de devenir photographe et commence à diversifier sa pratique et ses techniques photographiques. Ce sont deux rencontres fortes, Dominique Pichard, photographe bas-rhinois, et Marc Linnhoff, chef opérateur colmarien, qui vont, à travers des projets où il officie comme assistant, lui donner les bases de la maîtrise de la lumière artificielle. Ensemble, ils collaboreront sur quelques clips, courts métrages et films institutionnels. C’est la rencontre avec Sandrine Pirès, metteure en scène de la compagnie théâtrale Le Gourbi Bleu qui l’amèneront à côtoyer l’univers du théâtre. C’est ainsi que Vladimir Lutz travaille aujourd’hui avec de nombreuses compagnie en vidéo et en photo telles que Le Gourbi Bleu précédemment cité, Les Rives de l’Ill de Thomas Ress, la Compagnie des Naz, la compagnie équestre Equinote de Sarah et Vincent Welter.

Ugo Lange

Issu d’une génération pour laquelle la question écologique devient une préoccupation quotidienne, mon travail est traversé par la nécessité de contribuer à un imaginaire abordant différemment les relations avec les autres vivants.
La question est vaste et complexe, les approches multiples. J’ai commencé par tenter d’appréhender le sujet en ne pensant plus en termes de nature et d’environnement, puisque la première s’oppose à l’humain, tandis que le deuxième ne désigne qu’un tout indifférencié, dont la principale qualité serait de nous environner.
Plutôt que de penser une autre nature pour y inclure l’humain, j’ai tenté de voir dans l’humain ce qui ne l’était pas ; sa nature multiple, son origine microbienne, cosmique, en essayant de dessiner l’autre qui niche en soi.
Mon rapport au dessin remonte à l’enfance, c’est pourquoi il est marqué par tout ce que je j’ai aimé voir depuis le plus jeune âge ; des albums de Claude Ponti à la peinture de Magritte, en passant par les planches naturalistes d’Haeckel, et Princesse Mononoké. Mon style se veut éclectique, dense, mystique, coloré, ambivalent ; j’ai un pied dans l’art, l’autre dans le dessin d’illustration. Parfois, les deux se joignent pour de longues marches en montagne.

Anne Lerognon

L’humain est au cœur de ma démarche plastique. Depuis une année le thème de la migration s’impose à moi. C’est une des questions centrales de notre temps. J’ai une place confortable pour être émue. Alors je cherche pudiquement une forme, une expression, un groupe, la terre ou la rive rêvée. Le drame aussi. Ce sont souvent des portraits en pied sur toile libre. De cette façon l’image qui vient est comme en miroir et m’interroge sur le sens de l’exil que chacun porte en lui.

Ludivine Ledoux

« Dans mon parcours comme dans mon processus de création, je recherche le mouvement et la mobilité. J’aime découvrir et créer en lien avec le paysage qui m’entoure, étudier les pratiques qui nous lient aux espaces que l’on occupe et comprendre les processus d’adaptation à notre environnement. Mon travail parle de ce qui a trait à la métamorphose, à la réparation, au mouvement. Je réinvestis les pratiques et les connaissances traditionnelles, les rituels individuels et collectifs, les objets usuels anciens. À mes yeux, ce sont des supports de réflexion et de compréhension du monde actuel ainsi que des outils d’expérimentation pour trouver des réponses résilientes. J’explore leurs influences sur nos imaginaires et opère des déplacements pour leurs attribuer de nouvelles fonctions et créer de nouvelles narrations.

Je suis intéressée par tous ces mouvements qui font qu’une pratique,un objet ou un statutglisse d’un milieu, d’une temporalité ou d’un sens à un autre. Mes pièces sont habituellement pensées pour être actionnées et adaptables.

Soucieuse de l’impact écologique de ma pratique, mon travail devient peu à peu indissociable de ma manière de produire. Je développe actuellement une recherche autour des plantes afin de produire mes propres matériaux, mes couleurs et mes supports. »