De 1985 à 1991 j’ ai fait mes études à la FHS ( Fachhochschule ) für Kunst und Design Fachbereich Freie Kunst à Köln.
De 1982 à 2012 j’ ai vécu et travaillé à Köln. S’ est ajouté en 1994 mon atelier à Meisenthal
( Moselle ), mon village natal, situé dans les Vosges du Nord qui est devenu depuis 2012 mon unique lieu de travail.
Peinture, collage, papier déchiré, fragilité, couleur, lumière…C’est une peinture sensorielle qui part de la matérialité d’éléments plastiques simples : pigment, papier de soie, craie… dans un processus long où la superposition de couches de papiers collés construit lentement chaque peinture. Chaque nouvelle couche de papier peint dans un lavis très léger, est déchiré puis recouvre, la précédente, comme un palimpseste, afin de rendre visible la trace du temps entre mémoire et effacement. La succession des couches fait monter petit à petit l’intensité de la couleur, lui donnant une valeur symbolique en résonance avec les éléments naturels, le ciel, l’air, l’eau et le feu. La délicatesse des nuances, la fragilité du papier, La couleur presque sensuelle, donne à voir le ressenti intime de l’artiste devant la force et la fragilité de la nature mis à mal par l’activité de l’humanité. Ni figuratif, ni abstrait, la peinture ouvre sur un espace flottant où l’énergie vitale de la couleur se déploie librement dans l’espace entre abandon et désir. Une lumière incertaine, émerge elle fait écho à une dimension spirituelle où tout est liée, où notre perception limitée ne pourra qu’apercevoir des fragments déchirés de cet univers si merveilleux et si menacé.
Christoff Baron vit et travaille à Strasbourg. Il peint sur des planches usagées de palette ou d’échafaudage. Son geste d’artiste s’inscrit sur les traces laissées par le maçon ou l’employé de supermarché. L’oeuvre trouve son essence dans les contrastes entre l’industriel et l’artistique, le brut et le peint, l’anonymat et la signature, l’aléatoire et le maîtrisé.
Ses peintures figurent volontiers des foules tendres ou tendues, en quête d’un dialogue. Il puise son inspiration dans l’oeuvre d’écrivains ou de cinéastes tels que Shakespeare, Sydney Lumet, Dostoïevski, Buzzati ou Simenon. Son goût pour l’art sacré le conduit de plus en plus à réaliser des travaux pour des églises. Il a réalisé une peinture de grand format pour le jardin des religions de Strasbourg qui sera inauguré en 2013.
Il y a cette forêt.
Il y a cette forêt sur cette colline, et puis il y a moi.
On dit que se promener en forêt est vivifiant et permet de se retrouver. Alors je me promène dans les bois, à toute heure du jour et de la nuit. Mais moi je n’ai jamais rien ressenti de tout cela.
Autour de moi j’entends de légers mouvements. Partout dans les arbres le bruissement des insectes, le soleil ou le vent à travers les feuilles. Et puis c’est tout, ça s’arrête là. Non, il n’y a vraiment rien d’autre à venir chercher ici.
Souvent, au bout de quelques minutes, je me pers dans mes pensées et je m’assoie. J’aime le contact de ce sol humide sur ma peau. Je sais que personne n’a jamais été à cet endroit précis avant moi. Je suis le seul et je suis le premier. Il n’y a que moi qui puisse toucher cette herbe, caresser cette mousse, casser cette branche ou me glisser sous ce tapis de feuille.
Et puis je finis par me lever et rentrer chez moi, ramenant quelques brindilles ou feuilles séchées.
J’en ferai l’observation méticuleuse dans mon laboratoire inondé de lumière, froide, comme cette forêt ou je retournerai demain.
Depuis quelques années je jette un regard actif vers la peinture du siècle d’or hollandais, je m’en nourris dans mes diverses séries sur les musées, vitrines d’antiquaires et paysages urbains. Les mois passés marquent également un retour vers l’univers industriel avec lequel je n’ai pas encore réglé tous mes comptes.