Pour cette édition 2017 des Ateliers Ouverts, Le Tube propose un projet de création orienté autour de la collaboration entre un artiste et un artisan. Lucia Fiore et Sébastien Lamoureix travaillent ensemble depuis février à une œuvre commune autour de la thématique du totem. Un moyen de faire dialoguer les savoir-faire et les techniques, mais aussi d’interroger la frontière très mince qu’il existe entre l’art et l’artisanat.
En réunissant ainsi la pratique discursive et conceptuelle de la création contemporaine avec la technique des savoir-faire artisanaux, ce projet a pour vocation de sensibiliser et d’ouvrir chacun à de nouvelles interrogations artistiques autour du « faire œuvre ».
Un atelier, un binôme créateur, une œuvre !
Au fur et à mesure de mes ballades dans les puces, je me suis prise de passion pour les objets anciens, ceux qui ont une histoire, un vécu et que j’ai très vite eu envie de remettre sur le devant de la scène afin qu’ils ne soient pas oubliés.
Ces derniers sont retravaillés et assemblés de différentes manières, peuvent être sujets de compositions selon mes trouvailles et mon inspiration du moment. L’esprit final sera le résultat de la jonction entre le côté brut de l’objet et un apport artistique plus poétique.
Ma démarche
Mon travail s’articule autour de la notion de temps et de notre capacité à élaborer des images mentales: souvenirs, rêves, transpositions abstraites de ce que l’on capte de la pensée de l’autre, de ce qu’il décrit ; c’est-à-dire un jonglage entre la perception et la construction psychique; entre le connu, le reconnu et l’inventé.
Revient, constamment, dans mes recherches, le questionnement du ressenti d’une durée: plus précisément, notre faculté à ne plus mesurer une temporalité, dés lors que nous sommes soumis à notre propre temps par une activité, dont “La puissance de recroquevillement* nous mène à une pleine concentration.
Je privilégie des gestes simples et répétés pour construire imperceptiblement avec une matière choisie. Cette infime progression du temps d’exécution (nouage à l’aiguille, dessin pointilliste, découpage et recomposition de frêles morceaux de papiers imprimés, pastillage de la terre…) est propice à l’évocation du vivant, à la restitution incertaine d’une mémoire et la recherche d’un passé commun présumé.
Il n’ y a pas de place pour la spontanéité. Tout s’élabore lentement comme pour permettre de mieux appréhender d’impalpables images.
Quels que soient les domaines abordés, j’aime jouer avec les limites de la perception, de la préhension. Utiliser ce qui est à portée de mains pour amplifier, qualifier mes aptitudes et ainsi parfaire mon rapport à la matière et satisfaire ma volonté d’accomplissement et de créativité.
*expression de Louise Ferrarri
Rose-Marie CRESPIN
Un point, puis un autre à côté d’un autre, entouré d’autres. Pluiseurs et pourtant véritable entité. Auto-généré et autogéré. Microcosme. Je suis là, ici, rangé à ma place et ma place ne peut être autre sans faire trébucher l’ensemble. Je m’emploie à consolider et à construire cet ensemble. Je suis une marque, une forme plus ou moins précise, je suis à chaque fois la même et pourtant complètement différente. Je suis un lieu déterminé, une douleur aiguë localisée. Je ne suis que répétition de moi-même, itération de ce que je suis, reditede ma condition, reprise de mon existence.
Artiste plasticienne, Cynthia Bridé utilise des matériaux simples, brutes. Pourtant, les formes qu’elle déploie se meuvent en des structures complexes et gorgées de détails. La temporalité, la lenteur qui permettent de voir émerger les pièces de l’artiste semblent devenir des matériaux à part entière. L’artiste prend le temps, le dompte et dans un même temps accepte de le laisser filer.
Chaque pièce est un amoncellement d’éléments quasiment identiques. Les formes sont souvent abstraites et pourtant glissent ça et là vers le monde du vivant, de la nature et de l’organique. Les détails sont omniprésents, la poésie jamais bien loin.
Mon travail consiste à explorer la sphère des représentations esthétiques et académiques de l histoire de l art. Suscitant l émotion à partir d un élément d évocation , je mets en scène des éléments de la nature , des paysages , des animaux , des visages ou des corps sous forme de compositions abstraites dont je m attache à exacerber les effets de textures.
Il s agit d œuvres picturales ou sculpturales qui se situent à la frontière de la figuration et de l abstraction .
Ma recherche consiste à créer un réel lieu d échanges et de partage , une plate forme d émotions et de sensations produites par la mise en scène de la lumière et de la couleur, mais non sans sens.
Mon travail trouve sa force dans le mouvement et le geste , importants et nécessaires, ils représentent la vie , la difficulté est de capter cette dynamique et je m y emploie.
« Ma passion des voyages me fait constamment sortir des sentiers battus, cherchant l’insolite au détour de mes pérégrinations. Je capture ces instants par une prise de vue, mes émotions se traduisent par quelques coups de crayons, je pêle, je mêle photos, croquis, esquisse et collage au gré de mes états d’âme dans mes carnets de voyage. »
Artiste multimédia – du mot à l’image mouvement, en passant par la musique, la performance, l’installation et la pédagogie – Enrique Fontanilles met souvent la doigt là où ça fait mal. Par exemple avec la reconnaissance faciale qui ne semble trop nous inquiéter, en tout cas pour l’instant. Pourtant, des applications de plus en plus sophistiquées vous reconnaissent sur des images des plus mauvaises qualités pour établir des liens avec n’importe quelle base de donnés. Au fond, ce n’est qu’une question de peux de temps pour qu’une base de donnés globale soit établie et que tout individu soit repéré n’importe où dans le monde, suivant la logique de toute dictature : chaque citoyen est tout abord un suspect !
« J’aime imaginer ce que nous allons inventer pour passer inaperçus et surtout non reconnaissables, afin de continuer à faire ce que nous voulons : ni vu – ni connu » commente l’artiste.
Texte: Joerg Bader, Directeur du Centre de la Photographie Geneve CPG
Céline Dro L’art à Part :
Ma perception de création est : « L’art ingénieux de peindre la parole et de parler aux yeux ».
Le besoin de créer est le résultat de ma curiosité et c’est pour moi une nécessité intérieure de liberté.
Je suis peintre autodidacte.
Je n’ai aucune limite, j’explore multiples techniques pour donner corps à mon inspiration.