Guy Minarro

Travail de l’artiste :  Le sens, que Minarro cherche et propose, va d’un Trait. Il traverse sans aboutir, impulse sans répulser. C’est une ligne qui s’inscrit dans l’œil, dans le regard, une ligne qui, arrachée de son contexte, ne sert à rien mais suggère beaucoup lorsque le résultat interroge. Si les mots sont parfois inventés pour cacher se que l’on pense, la peinture, elle, réinvente la pensée que les mots ne savent expliquer. Surtout ne lui cherchez aucun paradis, le fruit se trouve en celui qui veut bien le prendre.   Né le 21 juin 1955 à Saint-Eugène, près d’Alger, Guy Minarro est arrivé en France à l’âge de 7 ans. Installé à Colmar (Haut-Rhin), il a exploité plusieurs techniques avant d’opter pour l’abstraction. Peintre autodidacte, Guy Minarro a conservé de ses racines pieds-noires d’origines espagnoles une force de caractère qui se lit comme un livre ouvert à travers ses toiles. De ses périodes picturales successives, on retiendra la fin des années 1990 qui marque l’avènement de sa palette noire, qui l’a révélé à lui-même. L’artiste a toujours prouvé une forte indépendance picturale. Il a su créer sa propre technique, née de l’expression composée, de ses impressions décomposées Opacité et transparence; Ses toiles, monotypes sur cuivre, sur verre et gravures, oscillent entre continuité et rupture, opacité et transparence. Ses œuvres se présentent comme une révolte parfaitement maîtrisée, à telle enseigne qu’on peut aisément parler d’une peinture percutante, d’une peinture de mouvement, très gestuelle, verticale et physique. La toile s’offre là comme l’amplitude du bras pour un artiste qui s’épanouit dans les grands formats, les reliefs et glacis accentuent cette impression de mouvement. La palette, elle, reste méditerranéenne. Toujours associés aux noirs (sa couleur de prédilection), les jaune-orangé, brun-rouge et ocres qui se superposent apportent aux ténèbres l’incandescence qui fait basculer l’œuvre dans la lumière.

Nadezhda Abdullina

J’explore les frontières de l’identité humaine à travers le projet « Qui suis-je ? Humain. » Je m’intéresse à ce qui fait de nous des êtres humains, à la manière dont notre environnement, les événements et les personnes nous façonnent et nous transforment. Dans mon travail, je combine mon expérience en design industriel avec des éléments de la nature, créant des installations interactives. Je crée un art avec lequel le spectateur peut interagir : toucher, manipuler et modifier.  Une partie essentielle de ma pratique est l’utilisation de matériaux recyclés et la minimisation de la consommation de nouvelles ressources. Ce n’est pas seulement un geste écologique, mais aussi une manière de ressentir la voix de la forme au-delà de la fonction du design, en réinterprétant son sens.  Je suis inspirée par les frontières entre le passé et le présent, l’influence du moment présent – unique –, la mémoire et la réalité. Je travaille avec des objets trouvés et des matériaux naturels, créant des structures qui reflètent la fragilité et la fluidité de l’identité humaine en fonction de l’environnement et des événements imprévus.  Mon objectif est d’inciter le spectateur à réfléchir sur son identité. Comment les autres influencent-ils notre construction ? Que laissons-nous dans le cœur des autres ? À travers l’art, je propose un espace de réflexion, d’interaction et de réinterprétation de soi.

Garance Bertin

Créer des poupées, c’est un voyage. Un voyage vers la douceur, vers les rêves d’enfants. Il y a six ans, j’ai façonné ma première poupée pour ma fille. Je voulais lui offrir une compagne unique, une confidente avec laquelle elle pourrait rêver, partager ses peurs et grandir. C’était Ophélie… son Ophélie. En la créant, j’ai découvert un univers de poésie et de tendresse. Tout commence par les matières : la laine, le coton. Chaque fibre glissée entre mes doigts devient une invitation à ralentir, à savourer l’instant. Chaque geste est un voyage sensoriel qui m’ancre profondément dans le présent. Puis vient le moment clé, celui où tout bascule. Point après point, je brode les yeux… et un univers s’ouvre. Une présence naît. Alors, délicatement, je l’accompagne dans sa métamorphose. Je choisis ses cheveux, je dessine ses vêtements. Peu à peu, imperceptiblement, elle entre en résonance avec une part de moi-même. Des valeurs, des souvenirs et des rêves que j’offre à ma fille. Depuis, je n’ai jamais cessé de créer. Mes inspirations viennent des rêves de mes enfants, des saisons, de la nature qui m’entoure. Chacune de mes poupées porte en elle un fragment du vivant : par les matières qui la composent, par la teinture végétale que je réalise moi-même, avec des plantes sauvages cueillies au fil du temps. Chaque poupée m’invite à l’écoute, à la contemplation. Ce dialogue silencieux m’apaise et me nourrit en profondeur. À travers elles, je célèbre la simplicité, la beauté du naturel, l’émerveillement de l’enfance et l’amour du fait-main. À travers elles, je vous invite à une rencontre. Une rencontre avec la nature… Et peut-être, avec une part de vous-même.

Morgane Britscher

Regarder, enfin voir. J’ai besoin de marcher, d’être en extérieur, de déambuler pour réaliser des images, et cela à travers les différents outils que j’utilise: photographie, vidéo, dessin ou encore gravure. En cherchant plus loin, il s’agira aussi d’instants, de moments qui arrivent n’importe quand, l’espace de quelques minutes et qui durent parfois plus longtemps. Des moments pendant lesquels je marche et observe ce qui se trouve autour de moi. Ces moments me marquent et me permettent d’en faire découler des processus de travail. La notion de temporalité est importante dans mes marches, le temps qui passe, le temps que je prends à regarder un espace, ou juste à parcourir les lieux. Mon travail parle de petits instants qui me sont propres, quelquefois ce sont des lieux où je passe depuis quelques temps déjà et qui, un jour deviennent autre chose, ou simplement des espaces qui se présentent à moi pour la première fois. Dans certains lieux, ce sont des objets, qui sont là sans attirer l’attention, une atmosphère, une végétation qui se développe furieusement dans un espace abandonné, qui me donnent l’envie de faire une image. Ma façon de voir mon environnement est frontale, je me laisse fasciner par un paysage, ou par un détail, le ciel, un espace vide, etc. Mon regard a une portée poétique avant tout. Mes images sont un moyen de montrer ma façon singulière de regarder ce qui nous entoure. Regarder est une chose simple en soi, aussi ce qui en découle doit l’être tout autant. «Ça me faisait du bien de regarder par la fenêtre. Si seulement on pouvait filmer comme ça, comme on ouvre les yeux quelques fois. Seulement regarder. Sans vouloir rien prouver.» Wim Wenders

Alison Metté

Alison Metté crée et développe en 2010 sa marque qui porte son nom. Elle y exprime son style en créant des boucles d’oreilles, colliers ou bagues aux formes audacieuses et élégantes en très petites séries ou des modèles uniques. Son travail se caractérise par des textures et jeux de lumière qu’elle crée avec le métal. Les répétitions et croisements de motifs se reflètent dans ses collections qui oscillent entre floral, graphique et géométrique, naviguant entre le figuratif et l’abstrait. Chaque pièce conçue est le fruit d’une exploration et s’articule autour de techniques comme la réticulation.
Une fois finis, les bijoux sont dorés à l’or fin 24k.

Rose Le Goff

« Rose Le Goff a fait de l’ellipse son principal médium de travail. L’omission, le manque, l’absence ou encore le vide sont de toutes ses œuvres. Une galerie de portraits (« Les Moqueurs », 2024-2025) : uniquement des détails et non pas des visages. Des souvenirs (« Sans titre (Rêves) », 2024) ? : gravés sur un cd devenu illisible les rendant inaccessibles à tout jamais. Une performance (« Pas de pièces, merci », 2023, en collaboration avec Camille Dumay) : une fontaine à vœux dont personne ne saura jamais si certains se sont réalisés. Le corollaire presque irrationnel de cet état de chose est l’extraordinaire effet de concentration que procurent ses œuvres. Elle produit des œuvres métonymiques qui fonctionnent sur des rapprochements symboliques. Ainsi sa lampe (« Sans titre (Lampe) », 2023) dit tout de la maison dans laquelle elle n’est pas posée ; l’installation « Mordre la poussière » (2023) laisse présager des vies entières au travers de simples dents de lait. En ce sens, le travail de Rose Le Goff permet une nouvelle esthétique de la relation, car c’est la relation des termes (et des formes), entre eux qui permet au sens d’émerger. » (Elsa Bezaury, 2024)

Alice Jouan

Diplômée en juin 2021 de la HEAR de Strasbourg en atelier Didactique Visuelle, je cherche à mêler la pratique du chercheur.euse à celui.celle de l’artiste. Dans ce sens, mes recherches plastiques et graphiques prennent la forme d’enquêtes. Ces enquêtes se nourrissent d’interviews, de carnets remplis de croquis, de récoltes d’objets, de collages et photomontages.   Ces investigations sont nourries par l’exploration textile, dans la confection de costumes, installations et scénographies.  J’expérimente un travail au trait fourni, habillé de motifs, dans lequel le thème du spectacle, du cabaret et de la danse s’incarne.  Je tente de traduire la vibration du corps dans des personnages illustrés, en série, costumée et colorée.   Les thématiques du soin, du rituel et du collectif sont développées dans ces recherches. J’interroge ce qui réunit ces personnages singuliers entre eux : dans leurs postures et dans leur rapport au corps. L’habillage et la parure deviennent une façon de se révéler, augmenter une partie de nous-même, elle peut aussi nous camoufler et devenir une armure. Ces armures rendent tangibles nos entrailles et nos vulnérabilités. Ces objets fabriquent des récits, questionnant de possibles futurs enviables (micro-utopies). Ils interrogent nos symboles et rituels collectif.   La formation CFPI (centre des plasticiens intervenants) à Strasbourg a renforcé ma quête de transformation sociale à travers l’intervention plastique.  Cette quête est fondamentalement liée à une lutte pour la préservation de l’imaginaire, en tant qu’outil engagé pour ouvrir les possibles d’un avenir socialement plus juste plus proche de l’environnement.

Design Cul.

Design cul. est une lieu de découverte du design culinaire à travers des projets de designers internationaux.

Julie Keyser

 À travers ses voyages et ses rencontres, Julie, costumière , explore la sémiologie des couleurs sur scène, les techniques de coloration naturelle et le langage corporel. Travaillant dans divers domaines du spectacle vivant, elle est également membre de la Cie Fœhn, compagnie de cirque et de théâtre basée à Strasbourg.