Valentin Malartre

mal adroit et mauvais bricoleur je n’ai pas trouvé d’avenir ailleurs que dans la bidouille.
Parfois je regrette des fois je m’éclate les doigts sous mon marteau trop lourd pour moi

Fany Scheurer

Peindre la vie, avec ses sentiment, cruelle ou formidable, dure , belle.En s’expriment de façon spontanée, directe, c’est le geste qui agit et non la conscience.
Une expression directe, des gestes vifs, sur tous supports et en toutes circonstances.

Robert Stephan

Artiste plasticien, enseignant d’art plastique, vie et travail à Kertzfeld depuis 1976.
Nombreuses expositions personnelles et de groupes, en France et à l’étranger.
Acquisitions de la Ville de Strasbourg et du FRAC Alsace.
Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg
Professeur certifié d’arts plastiques
Ancien enseignant à l’Ecole des Arts Décoratifs à la faculté d’Arts Plastiques de Strasbourg

Marie Van Gysel

Le bestiaire enflammé de Van Gysel

Il y a quelque chose d’antique dans tout ce que fait Marie Van Gysel. Une force animale qui nous précède. Dans ses motifs on découvre des empreintes de pieds nus, de mauvaises herbes et de ces choses mystérieuses dont on ne sait dire exactement la nature, cocons, graines ou fouillis d’arbres. Barbarie rauque et gazouillis, chants faux mais vrais, champs à labourer. Marie Van Gysel travaille à bras le corps, puise en elle comme d’un trou d’argile, en sort des images
qui nous percutent. La violence de sa sculpture se reçoit en douceur, par un miraculeux équilibre. Cire, laine, encres rouges, coquillages, feutre et tissus serrés, on sent le geste chaud pousser dans la matière. Elle donne à toucher des poupées les plus étranges: dans leurs grimaces ébahies on devine une tension, le souvenir d’un cauchemar, le battement d’un tambour poilu, la caresse des cailloux. Les monstres se sont échappés, et ils flamboient sous nos mains.
Sa horde de canards en feutre. Ils sont lourds et leurs regards se perdent derrière nous: rien ne nous dit leur age. Ils pourraient sortir d’un sarcophage, d’une caverne ou d’une barque depuis longtemps coulée. Des idoles qui s’offrent avec humilité. Les mères qui peuplent son univers: leurs seins et leurs sexes ébouriffés contiennent les légendes qui nous ont tous traversés un jour. Leurs mains exacerbées sont aussi génitrices. Nous voici confrontés à une crudité rare: nés d’un utérus, nous habitons aujourd’hui un corps matériel. Et même elle nous invite, carrément, dans des ventres vides où la température est idéale. On en devient sa créature, on a les ailes qui poussent. On se retrouve, un peu plus jeune. Marie Van Gysel travaille pour dénouer, pour guérir, pour vivre, pour jouir. Elle soulève dans son atelier des jupes insoupçonnées. Apparaissent alors des princesses callipyges et des loups débonnaires, des masques hagards, des figures grotesques, toutes étonnées d’être nées. C’est nous ! Dans le chaudron, la matrice, là où bout la gelée royale. Là où tout reste encore à faire.

Joseph Kieffer

Hafid Mourbat

Pratique artistique de la Peinture , Sculpture et Gravure.

Thomas Bischoff

C’est dans le monde de la mécanique, de la science et des jeux que je puise régulièrement mon inspiration. Chaque objet que j’imagine est en lien avec des principes physiques tels que l’équilibre des masses, le mouvement perpétuel, la dynamique des fluides, la force centrifuge par exemple. Depuis le début de ma carrière, j’ai développé un travail d’atelier dans lequel le faire soi-même est omniprésent. Mes différents projets sont issus de nombreuses périodes d’expérimentation sur des mouvements et des matériaux, qui accompagnent la recherche du savoir-faire adéquat à la construction des objets. Ma pratique artistique mêle différents domaines de savoir faire : mécanique, électricité, métallurgie,etc. Aussi, au sein de mes installations, je travaille régulièrement avec des rebuts issus de l’industrie :moteurs, cuves en acier, vases d’expansion, chambres à airs. Ces objets, par leur forme, leurs caractéristiques, leur histoire et leur force esthétique renvoient à un usage, une époque et sont souvent vecteurs de projets. En opérant des modifications, des assemblages, ils disparaissent en partie mais laissent trace de leur provenance. Leur usage est transformé et intégré dans une autre histoire. L’intérêt que je porte à cette démarche est de tenter de questionner l’interaction entre la matière, le mouvement, la forme et certains principes physiques. Dans mes installations, mes sculptures, j’ai envie de perturber leur compréhension, de sonder leurs limites, leurs comportements, leurs caractéristiques, d’y poser un regard décalé dans un langage brut et industriel. Mes objets interrogent à la fois le mouvement et l’inertie, le silence et le fracas, la régularité et l’aléatoire, etc. Cette recherche peut-être définie comme une exploration mécanique de l’entre deux.

Estela Mary CARBALLO

Née à Montevideo, Uruguay, j’obtiens en 1973, après quatre années d’études pédagogiques supérieures, le diplôme de Professeur des Ecoles dans l’enseignement primaire. Attirée par le monde de la peinture et des arts depuis mon enfance, en parallèle et pendant quatre ans , je réalise des études de dessin et peinture ainsi que du dessin architectural , de sculpture et de travaux manuels. Des études de décoration d’intérieur (Uruguay) et de peinture sur soie (Allemagne) viennent compléter mon cursus.
J’exerce en tant que maîtresse d’écoles en Uruguay pendant des nombreuses années, pour ensuite devenir professeur d’espagnol à l’Université Kapodistriaka d’Athènes, Grèce. Depuis 1978, je développe une activité artistique importante qui se distingue, entre autres, par la participation à des expositions collectives et individuelles, aux calendriers de l’UNESCO 2011 et 2015, aux catalogues internationales d’art et à des ateliers de peinture. Je suis également intervenante en peinture et création d’objets auprès d’écoles et ateliers en Uruguay, Grèce et France (Strasbourg) .
J’ai vécu en Amérique Latine et en Europe (huit pays) dont en Grèce depuis dix-huit ans . Toutes les expériences vécues, les diverses cultures ont enrichi ma vie et mon œuvre, m’ont donné une autre philosophie de vie et un différent point de vue sur la conception et la dimension des êtres humaines, qui transparaissent dans toute mon œuvre artistique.
Toute ma création se base sur l’idée de LIBERTE, de joie, de respect de l’harmonie dans la nature et sa beauté, et se traduit par une grand, total et infinie explosion de couleurs, en utilisant matériels naturels comme la soie et matériels recyclés et recyclables. Je travaille avec de la soie parce qu’elle est mystérieuse et me fait sentir en total mimétisme et complicité avec elle. J’emploie également des vieux papiers, cartons, tissus, bois, végétation morte, etc . parce qu’il est possible de les faire parler, leur redonner vie, les transformer en manifestation artistique dans un tableau. L’homme ne doit pas être spectateur mais en participant à la réalisation d’œuvres d’art, il devient une partie vivante et active de chacune, à travers de laquelle il pourra s’ aider soi-même et aussi la planète.

Tania Tolstoï

Plasticienne principalement autodidacte, je pratique la sculpture d’assemblage à partir d’objets de récupération avec pour support privilégié la boîte sans couvercle. Je crée également des panneaux en volumes et je pratique la linogravure.
Les objets anciens et le rebut du quotidien, porteurs de vécu et d’histoire, m’en inspirent mille et unes nouvelles que je mets en scène dans mes compositions sur le mode de la combinaison. La boîte sans couvercle est pour moi à l’image de la conscience humaine, cloisonné par ses repères et ses références mais ouverte sur une infinité d’univers, réels où imaginaires, à explorer. Je travaille notamment autour des thèmes de la mémoire, des traces, du (des) langage(s) et des fragilités qui font la richesse de l’humain.
Je me sens proche des créateurs de l’Art Singulier.

Mickaël Gamio

Comma
Clémence Choquet, Mickaël Gamio

Comma ; la virgule est espacement, articulation. Investie du souffle dans la phrase, elle témoigne de la présence muette du corps. La virgule c’est aussi le premier aspect notable que prend le corps humain, bien avant l’embryon, un « peu » extrêmement dense.
Comma représente en métrologie une quantité faible, définie par le degré de précision atteint, qui se rapproche de « l’unité » à partir de laquelle on prend la mesure des choses.

La sculpture appelle un retranchement, un vide qui la cerne et la rend visible. A l’instar de l’architecture, elle est génératrice d’espaces. Mais elle diffère de l’architecture par son abstraction, son extraction, son isolement.

Sculpter est un moyen pour nous de donner à éprouver ce que des verbes comme persister, maintenir, résister, contenir ont de concentration active malgré une apparente immobilité ;
de rendre sensible à la tension de la fixité. Nos pièces oscillent entre apparition et disparition, entre amenuisement et étirement. Le mode d’apparaître est au centre de nos recherches et nous tentons d’en amplifier le surgissement à l’instant où elles sont appréhendées par le regardeur.

Nous abordons les matériaux dans leur persistance : le savon, millénaire, est pourtant voué à la déliquescence, à l’effacement quotidien quand le métal charrie un univers plus brut de charpentes et cuirasses.

L’effet que nous attendons d’une pièce serait de l’ordre de celui que nous procurent certains mots trop brefs : une plasticité brute, interrompue, laconique ; une manière équivoque d’aborder une question.