Keam Tallaa

“Le projet Un itinéraire s’appuie sur mon parcours artistique : depuis la Syrie et ce que j’ai pu y vivre durant la guerre (la violence, la perte et l’exil, d’abord en Égypte puis en Italie), jusqu’à la France. Je pense sans cesse aux animaux comme des figures pouvant exprimer le vécu des hommes et des femmes du monde arabe. Je le montre de façon indirecte. La série L’abattoir regroupe un ensemble de peintures inspirées de l’élevage intensif. Elle cherche à traduire les problèmes sociaux et politiques actuellement en jeu dans cette région du monde.  Mon travail s’est transformé radicalement lorsque j’ai commencé à sortir de la figuration pure, en me focalisant sur une gamme colorée plus précise. Comme si je revenais au travail de gravure qui avait été mon premier médium dans mon pays natal. J’ai laissé les couleurs s’exprimer à travers les différentes traces laissées par les pinceaux et autres outils que j’emploie. Je me concentre sur la technique.  Par moments, je m’éloigne des détails et je travaille la forme, comme dans la nouvelle série des Poches (2022). Je veux faire percevoir la sensation du tissu, je mets l’accent sur le poids qui fait naître ses plis, la lourdeur de ce qui est à l’intérieur. Je pose ici la question de ce que le corps doit porter, tant physiquement que symboliquement.  Je parle des libertés qui sont bafouées tous les jours, de la répression, la corruption, mais aussi de l’effervescence, de l’envie de fuir vers un endroit meilleur.”

Ruzena Couturier Mantlikova

Ma peinture se caractérise principalement par des couleurs vives que ce soit en utilisant l’huile, l’aquarelle ou le pastel.  Cet amour pour les couleurs me vient sûrement de mes origines slaves (la République tchèque).   Mon style de peinture est expressionniste et fauve, parfois abstrait. Mes sujets favoris : fleurs, nature, portraits, nature morte m’inspirent pour ensuite les exprimer à ma manière. Les tableaux abstraits sont l’ oeuvre de la fantaisie du moment. 

Marina Haller

Je pratique la peinture ainsi que le dessin, gravure et photographie depuis plus de 30 ans.  Les 10 dernières années, je m’inspire de la nature, de ses formes, textures, mouvements, de ses constantes transformations et évolutions.  Et les transgressants en couleurs, matières picturales et images entre l’abstraction et les formes reconnaissables de la nature.  Je fais beaucoup de croquis et de dessins préparatoires pour capter l’énergie de l’état actuel du visible et j’essaye de transcrire une réponse personnelle plastique sur un support.       Les structures vivantes, leurs transformations et mouvement perpétuel, la renaissance et le déclin – la symbiose de la vie – j’essaie de les capter et d’intégrer dans mon expression artistique.  Souvent, c’est une synthèse des observations et de ressentis.  J’utilise la peinture à l’huile, acrylique, pigment, pastel gras sur des grands et des petits formats de toile, carton et autres supports.

Peggy Nullans

Mes peintures à l’huile réalisées à l’atelier, le sont toujours d’après un modèle ou une photo que j’organise comme un metteur en scène en tenant compte de l’éclairage. La lumière tient une grande place dans mon travail. Des dessins, des esquisses préparatoires me permettent de réfléchir à l’organisation sur la toile. Puis je fais des coulures pour donner du rythme et du volume à l’espace plat du tissu. Je mets en place le dessin avant de commencer le travail avec les pinceaux, les couteaux et la peinture à l’huile. En général, je travaille le fond et la forme en même temps pour donner une plus grande unité à l’œuvre. Je fais également beaucoup de dessins lors de séances avec un modèle vivant. J’utilise alors essentiellement le crayon , l’encre de Chine et les marqueurs.

Marc Faucompré

Dans le cadre de la résidence artistique à la case de Preuschdorf, j’envisage de travailler sur deux projets, l’un partagé et l’autre personnel. La durée de résidence a été fixée à deux semaines et demie. Le premier projet est une installation numérique interactive nommée « Disparition » imaginée par l’artiste plasticienne Maeva Bochin et mise en forme numérique par moi-même. Cette installation a déjà été mise au point et éprouvée à Nouméa en Nouvelle-Calédonie. Nous allons la remonter à la case en adaptant la mise en espace. Pour ma part, il s’agit essentiellement d’une remise en route d’un système informatique composé d’un ordinateur portable, d’une webcam et d’un vidéoprojecteur. La durée de ce travail technique est évaluée à une semaine. Le second travail est la poursuite d’un projet entamé en 2023 en Nouvelle-Calédonie. Il est basé sur les écrits de Bweyou Eurijisi (1866-1947), considéré comme le premier écrivain kanak. Entre 1915 et 1920, il a écrit une série de vingt deux cahiers consignant plusieurs légendes kanak et décrivant la coutume de son époque. L’un de ces cahiers contient de nombreux dessins d’illustration réalisés à l’encre de chine. Ce manuscrit est disponible aux archives nationales d’outre-mer à Aix-en-Provence et a été entièrement numérisé par mes soins Le projet consistait à m’inspirer librement de ces dessins pour créer une série d’estampes numériques hybrides. Cette dénomination générale consiste à réaliser des dessins au crayon de mine sur papier blanc, à les numériser puis à les reprendre dans une succession de manipulations numériques. Le résultat matériel du processus est un tirage sur papier d’art de l’image numérique obtenue. Une série d’estampes a déjà été produite entre 2023 et 2024. Au cours de la résidence à Preuschdorf, j’aimerai poursuivre ce travail hybride et le compléter par la réalisation d’une toile inspirée par une légende particulière racontée par Bweyou Eurijisi.

Maeva Bochin

Diplômée de l’École Nationale des Beaux-Arts de Nancy, en France, Maeva Bochin a forgé les bases de son expression artistique dans un environnement riche en histoire artistique et culturelle. Sa formation s’est également étendue à l’école territoriale de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, apportant une dimension multiculturelle à son approche artistique. L’univers artistique de Maeva se révèle à travers une série d’expositions personnelles captivantes depuis presque 30 ans. En 2024, elle prend la charge d’actions au sein de l’association « Les Possibles ». Un projet marquant de land art intitulé « Chemin de curiosités » au parc zoologique et forestier de Nouméa a illustré son engagement à fusionner l’art avec la nature.  Sa passion pour la promotion des arts visuels contemporains a trouvé une expression concrète à travers la création de deux associations dédiées : « Les Arts Bougent » en 2009 et « Les Possibles » en 2023. Ces organisations ont été des plates-formes dynamiques pour la collaboration artistique et la promotion de l’expression créative en Nouvelle-Calédonie. Les résidences artistiques ont marqué des étapes importantes dans sa carrière. De la création en Land art sur l’île d’Orléans au Québec à sa résidence à La Case de Preuschdorf, chaque projet a contribué à façonner son répertoire artistique diversifié. La biographie de Maeva est une saga artistique dynamique, marquée par une exploration incessante, une créativité florissante et un engagement profond envers la promotion de l’art contemporain, passant de la gravure aux installation land art et les projets numériques. Son engagement dans la promotion des arts visuels contemporains, ses réalisations artistiques variées et sa contribution à des projets collectifs témoignent d’une carrière artistique dynamique et engagée. Maeva préfère encore laisser ses mains s’exprimer en création plutôt que de disserter. C’est encore le cas aujourd’hui. Elle est entière et libre. Pour elle, l’art c’est d’abord des gestes qui s’inscrivent dans la réalité d’une œuvre, la pensée est juste le marqueur d’une intention qu’il faut restituer avec sincérité. Comme elle aime le dire, elle construit son chemin avec l’actualité de sa vie.

Ishmat Habib

Ishmat Habib vit et travaille entre Prague et Francfort. Il a étudié à l’Institut indonésien des arts de Yogyakarta (2017-2021), a passé un semestre à l’Académie des beaux-arts de Prague en 2021 dans le cadre d’un programme d’échange, et a obtenu son diplôme de Meisterschüler (2021-2023) à la Städelschule de Francfort-sur-le-Main, sous la direction du professeur Willem de Rooij.

Sa pratique de la peinture est basée sur la philosophie javanaise. L’artiste travaille avec la mémoire des lieux et l’histoire orale transmise de génération en génération. Sa pratique s’inspire des forces motrices et des êtres qui peuplent le paysage et des règles non écrites qui maintiennent l’équilibre entre le monde originel et le monde humain.

Conscient que ces relations et ces savoirs disparaissent rapidement, il s’appuie sur une narration intuitive et cherche à allégoriser.

Thomas Aichele

Ma démarche artistique est fortement liée à la peinture figurative. Les personnages et les scènes se développent à partir des pensées et des premières lignes qui émergent continuellement. Je travaille en série. Mes œuvres sont actuellement de petit format (18 x 39 cm) et construites comme un tryptique. 

Claudia Schmid

Ganz ähnlich wie beim Träumen verarbeite ich mit meinen Bildern Dinge, die im Unterbewussten stattfinden. So beginnt oft der Weg zu einem Bild mit einem “Doodle”das ich in ein Notizbuch gekritzelt habe. Diese dann weiterzuentwickeln, ohne dabei die Qualität dessen zu verlieren, was so unbewusst entstanden war, darin besteht für mich die Herausforderung.

Die Wesen in meinen Bildern erzählen etwas. Oft werde ich gefragt, ob sie Illustrationen für eine Geschichte sind. Nein, die Bilder selber sind die Geschichten, deshalb könnte man sagen, was ich mache ist narrative Kunst.

Die Einflüsse aus der frühen Kindheit prägen auch heute noch meine Zeichnungen: Comics, Cartoons, Basler Fasnacht, Kinderbücher und Tanz. Später, während einem 3 Jährigen Aufenthalt in Java, kamen noch die Indonesischen Schattenspiele dazu.

Für viele Jahre war der Rapidograph Stift mein bevorzugtes Zeichenutensil. Heute wird er nicht mehr hergestellt, was mit ein Grund war, meine Technik auszuweiten. Nun zeichne und male ich mit Tinte, Ölkreiden, Acrylfarben und Kohlestift.

In meinen Bildern finden sich Menschliche Tiere und “Tierliche” Menschen sowie Fabelwesen. Manchmal sind sie alleine, öfters finden sie einander. Was sich bei den Begegnungen abspielt ist mysteriös und kann verschieden interpretiert werden. Die Bilder können einen in eine spielerisch, absurde oder melancholisch und verträumte Welt ziehen.

Neben den Zeichnungen werde ich an den Ateliers Ouvertes auch Bücher, genähte Figuren, Postkarten und bemalte Objekte ausstellen.