Léontine Soulier

Illustratrice vivant et travaillant Strasbourg, Léontine Soulier, par ses images, parle de son histoire et du monde qui l’entoure. On y voit des bribes de vie, des extraits de paysages qu’elle a foulés, des corps, parfois hybrides, qui se mêlent à la nature, les choses qui la révoltent, l’apaisent ou la dérangent. Avec poésie et toujours par métaphores, elle essaie de semer finement des idées, des sensations, d’en dire un peu, mais pas trop. À chaque lecteur·ice de lire ses images avec son propre vécu, son ressenti, et son identité. Léontine aime mélanger et découvrir des techniques, que ce soit sur de petits formats papier ou bien sur de grands murs. Patsels à l’huile, crayons de couleurs, gouache tous se mêle dans des ses dessins aux couleurs explosives ! Elle a aussi à cœur de parler et partager son travail lors de rencontres ou d’ateliers.

Helen Von Burg

Depuis la fin des années 1980, Helen von Burg se concentre sur la peinture abstraite dans laquelle la couleur et le rythme jouent un rôle central. Avec les moyens de peinture délibérément réduits, des reflets de couleur sont créés, qui, lorsque la perspective du spectateur change, font vibrer différents éléments de couleur, créant ainsi une plasticité et évoquant des images mentales ultérieures. Dans le cadre de sa production d’images, elle a commencé à peindre sur des textiles imprimés et tissés en 2005. Dans ses dernières œuvres, elle expérimente, entre autres, des rubans et des cordes qu’elle détourne de leur fonction première et qu’elle réévalue esthétiquement. Ses œuvres se sont ainsi développées de manière cohérente en peintures murales tridimensionnelles, dont les matériaux eux-mêmes deviennent le sujet du tableau.

Vincent Malarte

Travaux en cours:  » térébenthine essentiel, matières encore, énergies, couleurs, …lumière! »

Fabienne Weber

C’est un travail en constante évolution qui oscille entre une abstraction géométrique dont la pièce fondamentale est un polygone cruciforme aux proportions définies et une abstraction libérée de ses contraintes mathématiques.

Fabienne Weber, artiste plasticienne

         Au commencement était l’élément cruciforme tripartite, la particule élémentaire de l’univers de Fabienne Weber. À la fois grain et vibration. Brique et fenêtre. 31 cm sur 17 cm, dans un rapport immuable, la croce (la croix en italien) de la plasticienne s’est démultiplié à l’échelle 1/10eet rythme l’espace. Elle ne le module pas seulement, elle le pénètre. Avec une gourmandise ordonnée.

         Une exploration pointilliste, où il ne s’agit plus de penser l’espace entre les points, mais d’envisager la nature même du point, discerner sa matière, sa profondeur, son étoffe. Les croci, figées dans leur réseau cristallin, en suspens dans le temps, sont autant de fenêtres s’ouvrant sur un au-delà, sur un alter mundus. Le tableau de surface, grillagé par les éléments cruciformes, déplie ses trois dimensions, dans la matérialité même de la cage du monde — dans l’épaisseur des barreaux.

          Ces croci devaient être planes, horizontales, posées comme autant de briques paisibles, nous laissant entrevoir un multivers éclaté, en formation, plein de couleurs et d’espoir. Mais le bruit et la fureur se sont abattus sur l’Ukraine, le monde de l’artiste a basculé et les croci ont basculé avec lui. Elles ne pouvaient résister qu’inclinées à 50 degrés, dans un déséquilibre rageur, tels les hérissons antichars de la grande avenue d’Odessa. Et par ces meurtrières obliques, la plasticienne fut submergée par la douleur du monde. 

           Ainsi est née l’Ère ferrugineuse.

          Les éléments cruciformes tripartites sont faits de ce tourment : peaux de mouton grattées, papiers calcinés, restes de tissus des ateliers de l’opéra, fragments d’œuvres classiques où l’on perçoit encore des restes d’humanité.

         Passé la zone blanche, la stase, une traversée cathartique où la croce est sculptée, creusée, traitée en bas et haut relief, la plasticienne retrouve ses émotions positives et primordiales, dans un flot de couleurs et de chatoiements. Parce qu’il lui faut renouer avec l’espoir. Dire sa foi en la vie.

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Elham Etemadi

Je suis née à Shiraz, en Iran en 1983. A l’école, je n’avais que deux crayons pour écrire, un noir et un rouge. Les deux étaient ornés du logo d’une marque : un crocodile. Il était gage de qualité. Et c’est vrai : mes crayons “crocodile” écrivaient bien ! Je dessinais beaucoup. Les formes graphiques des textiles avec lesquels je jouais, les motifs des tapis sur lesquels je sautais, tout cela me fascinait et m’inspirait. Je ne pouvais pas envisager la vie autrement qu’en peignant. Les animaux, les objets du quotidien, les jouets de mon enfance, les motifs décoratifs de mon environnement sont restés présents dans mes compositions … Ils apparaissent dans presque chacun de mes « puzzles picturaux » ! Ce sont des élément récurrents qui se conjuguent sous de multiples formes. Ils agissent tantôt comme un fil conducteur, tantôt comme un élément indispensable, même s’ils sont amenés à être estompés sous un coup de brosse ! Ils se métamorphosent, s’imposent, s’effacent doucement selon une formule sans cesse renouvelée que je ne bride pas ! Ma peinture est ludique, onirique, elle suit son cheminement propre et libre. Aucune contrainte ne la lie à la représentation organique des formes de la nature. Des architectures, semblables à des jeux de construction d’enfants, peuvent apporter une structure. Parfois des répétitions d’éléments rythment la composition. Des liens plastiques relient ce qui semble juxtaposé ou imbriqué pour fédérer. L’animal, en particulier, souvent protagoniste de l’oeuvre, survit et se métamorphose de manière aléatoire et spontanée… Et, dans le bestiaire, surgit parfois, inconsciemment, le crocodile… Karel Appel* exprime bien cela : « Je ne veux pas de frontières séparées entre un oiseau, un chat, un tigre. Je commence un animal en chat, et puis il devient oiseau. Mais c’est encore trop direct. Je travaille toujours dans l’ambiguïté. ça devient un tigre-oiseau. Je refuse la limite.» Cette circulation interne sur la toile, j’en ai conscience, c’est mon histoire à la manière d’un conte revisité avec l’éclairage du monde contemporain, mais je ne la dévoile pas au regardeur. Je désire qu’il soit libre de penser, de voir, d’imaginer… Ainsi, mes œuvres ne portent-elles pas de titre. Sur mes tableaux, je désire conserver le regard de l’enfant : les proportions n’ont plus sens, un même monde onirique unit personnage, animal et objet dans le comique, le grave, le poétique et l’émotionnel. Encore une fois, je fais mienne une réflexion de Karel Appel* : « J’aime à attirer l’attention des gens sur le fait que le monde est un jeu, une série de jouets, un élément de jeu entre naissance et renaissance. » Regarder le monde à travers le filtre du jeu, résulte d’un choix : c’est grâce à ce transfert que je puis m’exprimer totalement. * ARMENGAUD, F. Bestiaire Cobra. Une zoo-anthropologie picturale. Paris: La Différence, 1992 p.110 *Karel Appel, 40 ans de peinture, p. 49

Eban

Eban est né à Banméthuôt en 1954 au Vietnam. Par sa mère il est originaire d’un peuple minoritaire de l’ancienne Indochine : les Êdes. Son père est français. Il a fait ses études à Bordeaux, une école graphique en publicité, mais se dirige finalement vers la peinture où il crée son propre style. Il a présenté de nombreuses expositions en solo et en groupe depuis 1974. Ses peintures sont la rencontre de deux mondes : l’Asie millénaire et la vieille Europe. Par ailleurs le monde végétal, aime aussi peindre sur de grandes toiles. Chaque tableau se transforme en recherche vers une nouvelle expression. Sa démarche : Eban au travers des multiples facettes de son art poursuit son objectif d’éveilleur et d’humaniste C’est toute l’expérience et le parcours d’un jubilé créateur que nous propose Eban. Son oeuvre contient l’image d’une ancienne Indochine qui s’est déjà sublimée et qu’il effleure du bout du pinceau avec toutes les couleurs du ciel et de la terre déposées sur la palette. Depuis son enfance en terre vietnamienne jusqu’à l’aboutissement d’un principe et d’un art révélateur maîtrisé, socle sur lequel s’érige toute une vie. L’art est un long chemin de silence qui donne à l’homme les clés d’accès à sa métamorphose. Michel Bénard. Lauréat de l’Académie française.

Brice Boutry-d’Andlau

À mi-chemin entre l’abstrait et le réalisme où l’imagination vagabonde, Brice Boutry-d’Andlau crée des univers à travers des fondus, des textures fluides et transparentes, à l’acrylique, huile, pigments… Depuis toute petite elle sillonne les forêts. La marche appelle le dialogue. Entrer dans ses peintures, c’est pénétrer dans une forêt de couleurs. Par ici, une forêt de feu. Là, l’empreinte d’arbres qui ne sont plus. Des arbres verticaux, imposants, se dressent devant nous. Des arbres fantomatiques, flottants, ondulent dans le vent. La nature est mouvement. Derrière ces arbres, se cache un autre monde. De la matière, de la lumière, le geste du peintre. Chacun y verra ses propres images. C’est à vous de rêver ces paysages…xxxx

Jean-Louis Kuntzel

Mon travail porte sur le sentiment de foisonnement vital.
En résonance avec le désir, porté par les corps, la nature et le rythme des
saisons.
«Je peins
Quand je peins, il est question de puissance, il est question des
palpitations du désir.
Je peins le désir, la vie, les bourgeons tendus, les fleurs qui éclosent, le
vent léger dans les feuilles, le ciel bleu à travers les arbres, la moiteur et
la chaleur de la peau, l’odeur de la sueur et les sourires à ces moments.»
2.09.23

Anke Vrijs

Ayant grandi entre différentes cultures, j’observe le monde qui m’entoure avec curiosité et appétit. Je n’hésite pas de sortir des voies tracées et suis plutôt marathonienne que sprinteuse, étant convaincue que les projets intéressants méritent du temps et de la lenteur …
J’aime travailler en complicité avec d’autres artistes ou chercheurs, car les regards croisés sont toujours source de richesses et de surprises.
Mon grand intérêt pour des mythes et l’histoire (de l’art) comme élément fondateur à la création artistique actuelle me permet de me rendre compte de plus en plus de l’importance de ceux-ci dans l’approche et la compréhension du monde. C’est la raison pour laquelle un travail régulier de dessin dans les différentes collections muséales m’inspire. Depuis quelques années, les sculptures de la cathédrale de Strasbourg, mais aussi d’artistes du XIVè et XVè siècle au sein des collections m’ont permis d’amorcer une longue série de photographies, de peintures, d’estampes et de broderies autour du thème du voile.