Gloria Keller

La cire, le sel, la craie, la terre et les pigments sont seulement quelques-uns des matériaux que Gloria Keller utilise dans son travail. On y retrouve souvent une référence au pays d’origine de l’artiste qui est née à Barcelone – par exemple quand elle applique de la terre rouge ou des fleurs de l’Espagne sur la toile. Les couches de différents matériaux donnent aux toiles un effet presque plastique.
Beaucoup de ses peintures ont un sujet: un poème ou un thème actuel. Mais le travail de Gloria KELLER ne se résume pas à de simples illustrations. Mais à la manière associative dont l’artiste travaille avec les couleurs, les matériaux et les formes.

Anne Immelé

Les photographies d’Anne Immelé interrogent notre rapport au territoire dans ses multiples dimensions : géographique, humaine, sociale mais aussi mémorielle et poétique. C’est à travers l’édition et l’accrochage que ses images entrent en dialogue les unes avec les autres, créant un terrain de confrontation. Melita/Refuge son projet actuel documente quelques voies migratoires contemporaines en les croisant avec les parcours des phéniciens dans l’antiquité à partir des îles maltaises.
Docteur en art, photographe et commissaire, Anne Immelé vit et travaille en Alsace et à Malte, elle enseigne à la HEAR, Haute école des arts du Rhin. Dernière exposition : Jardins du Riesthal à la Galerie Madé, parcours Elles X Paris Photo. Le livre Jardins du Riesthal est disponible aux éditions Médiapop.

Young hee Hong

Percer le visible pour atteindre une dimension autre ? Mais de quelle  visibilité s’agit-il lorsqu’on parle d’une frontière ?
Aujourd’hui, avec la même détermination, il s’agit de faire le point par rapport à ce qui, insidieusement, nous assaille. Je veux parler de la  pression médiatique, pression très puissante, qui nous oblige, soit à croire en tout ce que la société envoie (à travers la publicité, les idéologies), soit à douter de tout. Comment réagir ? Comment trouver son équilibre face à un conditionnement omniprésent et incessant ? C’est à cette question que répond à sa manière, par le travail, Young-Hee Hong.

Elle nous invite avec tact et légèreté à suivre ses mises au point. Elle nous incite, par le regard à examiner avec attention à relativiser, à évaluer, à estimer, à exercer notre esprit critique ; bref, elle nous appelle à nous concentrer afin de conserver notre lucidité, sauver notre jugement personnel et accroître notre conscience.

Cet effort intellectuel et moral, l’artiste le réalise physiquement. Avec son pinceau, sa main, avec son bras, avec toute sa concentration mentale, avec tout son être. Point après point, goutte après goutte, tous ces points  ponctuent un instant de création qui s’étale dans l’espace de ses œuvres.  Ils se superposaient d’abord à des images préexistantes, les points s’appliquaient sur des affiches, des photos, des images extraites d’Internet, mais entre temps, ces mêmes points de vue se sont progressivement affranchis de ces images, qui assaillent notre imaginaire et nous perturbent. Dans un processus d’évolution somme toute assez logique, les points de peinture se sont affranchis, ils flottent librement dans l’absolu, dans un vide qu’ils ont réussi à conquérir. Chaque point s’énonce alors avec sa discrète force. Certaines de ces œuvres s’intitulent par exemple « L’Ombre du Temps », et, de fait, on ne peut imaginer de  meilleure incarnation du temps qui, à la fois s’écoule progressivement goutte après goutte, et demeure à la fois dans un absolu qui n’autre catégorie que lui-même.
Chaque point, chaque goutte de peinture délicatement posée par un fin  pinceau, correspond à un instant précis et renvoie au point suivant, avec chaque fois un peu moins de matière (jusqu’à son extinction ?). Mais, nous en avons fait l’expérience, le temps, lui, n’a pas de fin. « … ».
Claude Rossignole 2014