Annie Sibert

Mon travail est intimement lié au lieu ou il se réalise. L’expérimentation avec les outils et les matières est le centre de mes intérêts. Je prend du temps pour regarder comment fonctionne une machine, je m’intéresse à la fonction des outils et à la façon dont un matériaux réagit au changement. Comme une alchimiste, j’ai développé une relation intime avec les matières et les éléments qui constituent mon atelier. Pour que les choses deviennent mienne, je les transforme, je les détourne, et je créer des objets ou des bijoux qui parlent de mon point de vue. A chaque fois, je considère le contexte de la création de façon à mettre dans mon travail, un sens bien précis.
J’ai récemment trouvé de nouvelles inspirations à travers des résidences en Asie et les motifs sont devenus des éléments qui ajoutent un sens profond à mes objets.

Clément Cogitore

Après des études à l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, et au Fresnoy-Studio national des arts contemporains Clément Cogitore développe une pratique à mi-chemin entre cinéma et art contemporain. Mêlant films, vidéos, installations et photographies son travail questionne les modalités de cohabitations des hommes avec leurs images.
Il y est le plus souvent question de rituels, de mémoire collective, de figuration du sacré ainsi que d’une certaine idée de la perméabilité des mondes.
Ses films ont été sélectionnés dans de nombreux festivals internationaux (Cannes, Locarno, Lisbonne, Montréal…) et ont été récompensés à plusieurs reprises. Son travail a également été projeté et exposé dans de nombreux musées et centre d’arts (Palais de Tokyo, Centre Georges Pompidou – Paris, Haus der Kulturen der Welt – Berlin, Museum of fine arts – Boston, MoMA New-York…). Clément Cogitore a été récompensé en 2011 par le Grand prix du Salon de Montrouge, puis nommé pour l’année 2012 pensionnaire de l’Académie de France à Rome-Villa Médicis. En 2015 son premier long-métrage « Ni le ciel, Ni la terre » a été récompensé par le Prix de la Fondation Gan au Festival de Cannes – Semaine de la critique, salué par la critique et nominé pour le César du meilleur premier film. La même année il reçoit le Prix BAL pour la jeune création. En 2016 il reçoit le Prix Science Po pour l’art contemporain et le 18° Prix de la Fondation d’Entreprise Ricard pour l’art contemporain.
Né en 1983 à Colmar, Clément Cogitore vit et travaille entre Paris et Strasbourg. Représenté par la Galerie Eva Hober (Paris) et la Galerie Reinhard Hauff (Stuttgart)

Max Leiss

Jean-Paul Gavard-Perret Max Leiß: le pur inachevable 2014
Avec l’artiste de Bâle le monde se réduit presque au néant. Mais non sans ironie. Une ironie
majeure. Le monde réduit à son presque rien est fondé sur des abstractions collationnées à partir de
matériaux trouvés ou créés comme figures les plus simplement sensorielles. Ces figurations mises
en scènes en divers jeux expérimentaux possèdent une beauté particulière. Si bien que Max Leiß
pourrait faire sienne la phrase de Mallarmé: «Après avoir trouvé le néant j’ai trouvé le beau». Et ce
au sein d’une sorte d’évaporation de formes qui donne aux assemblages l’impression qu’il n’existe
pas plus d’être dans la personne, ni de vérité dans le concevable. Par la fragmentation, la
stratification, l’éclatement surgit un jeu sur l’équilibre et le déséquilibre. Le créateur ne s’appuie pas
sur le registre de la majesté mais sur son décalage. Le déséquilibre qu’il instruit donne plus de force
à l’ensemble de l’espace architectural. La «sculpture», l’installation ne se veulent plus de simples
répits ou repos du regard par rapport à cet espace. Elles ne sont pas sa transgression mais son point
d’appui et d’aboutissement. Plus qu’une tension de nature épique ou allégorique est proposée une
immersion dialectique. La « déconstruction » même de l’espace en est l’indice. Artiste de la
perturbation, Leiß remet donc en question l’enjeu de la représentation. Il montre toujours le vide que
le plein appelle en des expériences aux polyphonies d’éléments épars-disjoints. Un monde flottant
apparaît: le figuré devient le réel sur lequel ce dernier ne peut plus se plaquer. L’artiste rappelle que
la sculpture -comme l’architecture – se constitue dans le sensible mais aussi par le sensible qui lui
permet de trouver ce que Carl André appelle «sa seule harmonie». Au propos visuel de la
connaissance le jeune créateur oppose le réseau de perceptions d’aspects incongrus pour jouir de la
beauté qui s’y marque. Une beauté cachée dans le vide. Il ne s’agit donc pas d’ajouter mais de
réduire. De se contenter d’un séjour en un toast aussi funèbre que lumineux. Il peut suffire à
quelques instants de plaisir.

Victoria Klotz

Victoria Klotz est née en 1969 en Alsace, elle a ensuite grandi en Lorraine dans un contexte rural traditionnel. Elle est diplômée des Beaux-Arts de Toulouse en 1997 avec les félicitations du jury pour des travaux aussi divers que de l’installation vidéo, de la création sonore ou un jardin vivrier. En 1998 elle s’installe dans les Pyrénées et centre sa pratique sur une expérience des territoires naturels et de l’animalité. Son oeuvre se présente sous forme de dispositifs d’observation et d’écoute, installations, sculptures monumentales, bandes audio, photographies, lectures de textes, propositions d’évènements. En 2015, elle crée une entreprise de maraichage en agroécologie qui fournit la haute-gastronomie en fruits et légumes tropicaux.

Ludovic Debeurme

Ludovic Debeurme, parisien d’origine, grandit entre les falaises du nord de la France et les rues de la capitale. L’empreinte de ces lieux, et les rites initiatiques de l’enfance, marquent son univers plastique. Son père, artiste-peintre et sa mère musicienne, lui montrent très tôt les voix de l’expression de l’imaginaire. Il suit un cursus d’arts plastiques à l’université de la Sorbonne.

En 1996, il débute une carrière professionnelle en tant qu’illustrateur pour la presse (Libération, Télérama, le Monde, El Pais…) et l’édition, et réalise plusieurs livres pour la jeunesse, parmi ceux-ci: Dr Jekyll et Mr Hyde de R.L Stevenson, aux éditions Nathan, Le Chancellor de Jules Verne aux éditons Actes-Sud, ou bien encore Gargantua de Rabelais aux éditions Milan. Et plus récemment, Alcools d’Apollinaire.

En 2000, il publie des planches aux éditions « l’Association », dans le projet Comix 2000 qui marqueront son entrée dans le 9ème art. En 2002, sa rencontre avec les éditions Cornélius, donne naissance à Céfalus, qui met en scène son rapport singulier à la psychanalyse, ainsi qu’une poésie faite d’inquiétante étrangeté et de visions oniriques. L’ouvrage sera remarqué, comme son successeur Ludologie, par le jury du Festival d’Angoulême. Il publie l’année suivante Mes ailes d’homme aux éditions de L’An 2, puis, en 2006, Lucille chez Futuropolis (traduit depuis dans plusieurs pays) , livre récompensé entre autres par le Prix René Goscinny et par un Fauve lors du Festival d’Angoulême 2007. Il est sélectionné une nouvelle fois à Angoulême avec Le Grand Autre en 2008. Le musicien Nosfell, lui propose en 2009 une collaboration qui aboutie à un livre-disque illustré :Le Lac aux Vélies ( Futuropolis ). En 2010, un recueil de dessins, Terra Maxima sort aux éditions Cornélius, dans lequel Debeurme explore ses obsessions d’une façon extrême et radicale.
La suite très attendue de Lucille, intitulée Renée, est publiée en 2011. Les traductions anglaises de ces deux livres sortent en 2011 et 2015 aux Etats-Unis, chez l’éditeur Top Shelf.. Trois fils paru chez Cornélius en 2013 est le premier tome d’un diptyque dont le second volet Un père vertueux ( 2015 ) est sélectionné pour le fauve d’or d’Angoulême 2016. Il publie également en 2014 son premier roman: Ocean Park, aux éditions Alma.

Debeurme rejoint la compagnie Hey pour une série de spectacles avec dessins live, au Musée du Quai Branly (2014-2015).

En avril 2014, il présente HIDDEN CLUB une installation immersive, qui mêle dessins, sculptures, vidéo et création sonore au Lieu Unique à Nantes. Il multiplie par ailleurs les collaborations : pour le festival PULP (avril 2015) à la Ferme du Buisson, avec Loo Hui Phang. Dans le cadre duquel ils inventent ensemble une exposition autour de La Chute de la Maison Usher, la nouvelle d’Edgar Allan Poe. Et avec les artistes et performeuses des duos Hippolyte Hentgen et John John qui lui commande un texte pour Festival HORS PISTES au Centre Georges Pompidou (février 2015).
Il écrit et met en scène le spectacle Nostalgia Volante pour le festival de littérature « L’escale du livre » 2016.
Il publie en 2016 une série de gravures aux éditions d’art RLD, ainsi qu’un coffret/livre, Une tête cousue de fil d’argent, qui figure parmi les 20 nominés au prix Révélation Jeunes talents Livre d’artiste / ADAGP à la Maison Rouge.
Son prochain cycle en bande dessinée, intitulé EPIPHANIA et qui présentera sous la forme d’une trilogie d’anticipation apocalyptique, la question de la survivance des espèces, sera publié en septembre 2017 aux éditions Casterman.

Ludovic Debeurme est aussi musicien, guitariste et compositeur, et forme avec la dessinatrice et chanteuse Fanny Michaëlis , le groupe FATHERKID.

Erik Samakh

Né en 1959 à Saint-Georges-de-Didonne, Erik Samakh a commencé, en véritable pionnier, à recourir à l’informatique et à l’électronique dans les années 1980 pour créer des installations sonores, sensibles à leur milieu et au comportement du public.
Erik Samakh a participé à des biennales d’art et Festivals (comme Venise, Barcelone, Johannesburg ou Ars Electronica de Linz…) et exposé dans de nombreux centres d’Art et musées internationaux (dont le Centre Georges Pompidou, le MAC de Santiago du Chili ou le Musée Rodin…). Sa démarche artistique s’inscrit surtout aujourd’hui dans des espaces naturels ou des parcs (Parc National de la forêt de Tijuca au Brésil, Centre International d’Art et du Paysage de Vassivière en Limousin…).

Il a également réalisé de nombreuses installations dans des contextes de patrimoine historique : Villa Médicis, Abbaye de Maubuisson, Château de Chambord, Château de Chaumont sur Loire…
Professeur des écoles nationales supérieures d’art depuis 1989, il a enseigné à l’école nationale supérieure de Dijon, à l’école nationale supérieure de la photographie de Arles et à l’école supérieure d’Art de Aix en Provence avant de rejoindre l’Ecole Supérieure d’Art des Pyrénées.

Piet du Congo

Piet du Congo est un artiste pour le moins atypique, qui s’exprime librement au travers du dessin, la peinture, la musique, le tatouage… Peinture underground et religieuse, 8-bit, affiches propagandes … Piet puise dans des décennies de culture lorsqu’il s’exprime. Bien que sa palette d’inspirations soit large, il parvient à les mélanger et à les combiner via sa technique de « mash-up » (collage) afin de donner un résultat unique et équivoque.

Ayshe Kizilçay

RÈGLEMENT INTERNE
1. la première règle est de toujours enfreindre les règles.
2. ne rien lire de gauche à droite mais toujours regarder transversalement.
3. ne pas tenter de définir l’indéfinissable.
4. pas de numérique si pas de critique.
5. si l’internet est l’Empire, l’absurde poésie Yoda sera.
6. on écrira faux plutôt que de ne pas écrire.
7. échouer, recommencer, améliorer, échouer à nouveau, recommencer.
8. s’auto-légitimer et apprendre à aimer perdre.
9. c’est moi qui contrôle la technologie et non la technologie qui me contrôle.
10. avant le script, c’est soi qu’il faut débugger.
11. la création, même sous sa forme irrévérencieuse est toujours un acte de résistance.
12. tout ce qui est considéré comme établi dans le quotidien doit être questionné.
13. fabriquer de la dissonance cognitive est l’unique moyen de s’en émanciper.?