Sébastien Kuntz

Un arbre ne multiplie jamais une multitude, donc un anonymat, il vit une liberté, hymne à la légèreté, obstinément mais spatialement vif de voilure. Le silence d’un arbre n’est pas délayé du silence de la forêt. Ainsi le concret du travail de Sébastien Kuntz c’est aussi bien l’enclume et la tignasse des souches nouées que la branchie de la délicatesse, ténuité ventilée de la sonorité des sommités: la ronde du vol d’insectes bougeant comme chaque feuille de la diversité attend son oiseleur. S’il est difficile de faire marcher les arbres au pas, c’est que leur architecture calme et soigne la fièvre humaine, mangrove ou futaie, dragonniers ou jacarandas, flamme nocturne du cyprès ou encore baobab aux épaules étagées de nuages. Une forêt est-elle en marche, et les arbres se pressent-ils en exode, ou bien rêvent-ils notre équilibre, découvrent-ils pérenne d’écrire sur écorce de bouleau, de même que chez Kuntz toutes les écorces circonscrivent son art. Jacques Kober, poète (1925-2015)

Brigitte Bourdon

  • Développe un travail personnel autour de la mémoire

utilisant le textile, le papier, le fil, et l’écriture… prenant

plusieurs formes plastiques : gravures, sculptures, et grandes installations…

Le texte, le mot, le signe, son fond et sa forme, la place de la femme dans cette image souvent réductrice du textile et de son identité voilà quelques thèmes récurrents de sa production.

Utilisant le glanage dès ses premières installations : « Hommage à elle ou les vêtement d’une vie » Caen 1979 à la Comédie de Caen. 

Adepte de la sérendipité  dès que celle-ci alimente et nourrit sa réflexion sur la place de ses matières de prédilection  dans la société et leur impact mémoriel.

 

Coralie Lhote

Je crée à partir de mon désir de manipuler et façonner les formes, de les collecter, notamment les formes corporelles que ce soit les miennes ou celles plus imaginaires d’un corps qui se veut varié et mouvant. Dans mes créations plastiques, je considère le corps, de par sa fragilité et son instabilité, comme un outil formel et esthétique. Je traite plus spécifiquement de la peau, des surfaces, de la matière. J’assemble des fragments en mêlant organique et fabriqué. On retrouve dans ma production une dimension de représentation personnelle. Il s’agit de suggestions, d’évocations et de tensions entre des apparences sages et maîtrisées et des orientations sourdement ou manifestement charnelles et davantage instables. Je joue et questionne également les formes, les signes de mon identité. Je joue avec les ambivalences sexuelles, avec les formes du genre, avec comme volonté de partager mes expériences et questionnements avec le spectateur autour de la représentation de soi. Mes créations se évoluent pourtant davantage en une relation entre corps et surface, sur ce qui est visible et palpable.

Juliette Faye

Il paraitrait que la grand-mère de Sartre eût pour habitude de rappeler « Glissez, mortels, n’appuyez pas. » C’est sur ce conseil que je favorise la taille douce avec eau forte et aquatinte pour ce qui est de ne pas appuyer, en glissant plutôt sur le vernis, et que j’explore un univers imagé entre fantasmagorie et vanité, plongé dans un bain d’existentialisme acide, pour ce qui concerne les mortels. Ma formation de Designer Textile, loin de me convertir tout à fait au design, m’a menée à développer et complexifier mon goût certain pour la recherche de l’accord coloré parfait, de la composition absolue, et de la matière totale, ainsi qu’à ajouter un brin d’équilibre dans la célèbre balance en injectant de l’ordre au chaos de mes pulsions créatrices.

Agnès Weill

Mon travail est une exploration récurrente de la couleur, une expérimentation de superpositions, de juxtapositions, de transparences. La réalité n’est qu’un point de départ, prétexte à faire infuser et diffuser les couleurs. J’aime travailler vite, de manière « jetée », peindre des séries en parallèle parce qu’il faut explorer tous les possibles. Mes gestes tantôt amples, tantôt saccadés font se confronter et s’accorder (parfois, j’espère) taches et graphismes. En peinture, j’utilise des pigments et une émulsion (dite de Wacker), à la recherche de transparences. Parmi les infinies possibilités techniques de la gravure, j’aime le bois « à plaque perdue », avec ses superpositions de couleurs, ses passages successifs plus ou moins bien calés, comme autant d’occasion d’accidents. Sur le zinc, je pratique l’aquatinte et l’eau forte, façons de continuer mes recherches sur les rapports entre lignes, valeurs et textures.Dans mon musée imaginaire j’ai déjà mis : les ciels d’Eugène Boudin, les fenêtres (ouvertes) de Pierre Bonnard, les gravures sur bois de Munch et … beaucoup de peintures de Per Kirkeby.

Sophie Gouvion

Après avoir consacré une bonne partie de sa vie à réparer des sourires, Sophie décide en 2016 de sourire à sa vie et de la dédier exclusivement à la création. 

Son travail reste constamment centré sur l’humain, ses relations à lui-même et au monde. C’est une espèce d’exorcisme car l’humanité et son devenir l’angoissent un peu. Elle affectionne les mises en scène et les installations afin d’immerger le public dans son imaginaire et susciter réflexions et interrogations. Mémoire et liberté sont la genèse et le fil conducteur de ses créations. Elle revendique cette liberté tant dans son abord au sujet que dans le choix du médium utilisé. La peinture est son mode d’expression favori, mais elle n’hésite pas à bousculer ses habitudes pour se mettre au diapason de ses coups de cœur ou de ses coups de gueule. C‘est un perpétuel renouvellement qui ouvre un vaste champ de possibles.

Sa pratique picturale actuelle se compose d’images symbiotiques et ambiguës qui font osciller entre tendresse et rejet. L’Homme a acquis un pouvoir de transformation du monde qui l’entoure à la fois enthousiasmant et inquiétant. Le cerveau humain est à même de concevoir l’impossible ou de rêver l’absurde. Les êtres hybrides servent à exprimer ces antagonismes. Ils sont des mélanges inconscients de désirs et d’angoisses. La figure chimérique se présente comme un écran sur lequel projeter toutes les émotions contradictoires. L’imaginaire vagabonde sur les toiles à travers des éléments plus ou moins identifiables, entre réel et fantastique.

Matt Mahlen

Matt Mahlen, né à Nantes en 1968, est un plasticien-poète qui développe un travail visuel mêlant land-art, interventions in situ et performances orales. Formé à l’école des Beaux-Arts de Marseille-Luminy, Matt Mahlen a aussi étudié à Londres et à Montréal. Simple bricoleur vagabond des mots, des papiers et des couleurs, Matt Mahlen travaille régulièrement avec les acteurs de la poésie (éditions, festivals, poètes, théâtres) en tant qu’illustrateur, poète ou interprète. Matt Mahlen est, depuis 2017, l’entrepreneur en chef d’ A comme Bleu, l’insolite design. Cette entreprise, inscrite dans le réseau coopératif, est le prolongement de mes activités de saltimbanque. C’est de l’art-isanat. Basé sur la récupe, fortement influencé par l’art brut et les arts premiers, les œuvres produites sont variées , uniques et font appel à différentes techniques (soudure, peinture, bois, vannerie…). Travaillant au sein du groupe de reggae INDIKA (écriture, image, décor et poésie) , Matt est aussi le fondateur de PO&zik, un duo de poésie dite et de piano jazz avec Martin Sadoux. En janvier 2021, Matt Mahlen conçoit et lance L’EPICERIE D’ART FRAIS avec 6 ateliers complices éparpillés en France. Vit et rêvasse à Strasbourg.

Manu Poydenot

Dans mes images je mélange les communautés humaines et animales. Leurs élaboration nécessite décors, paysages et forte empreinte de l’histoire. Des microcosmes se créent, théâtres qui me passionnent.

Je privilégie une approche intuitive à partir de longues recherches dans des bouquins jaunis. J’en extrais des flux, des réseaux, des connections inattendues qui me permettent d’élaborer des mises en scène de sociétés grotesques et sarcastiques.

A chaque spectateur de tirer ses fils et trouver son chemin dans ces images à énigmes.

J’utilise l’encre de chine, la sérigraphie et les anciennes techniques de gravure à l’eau forte.

Antoine Halbwachs

Graveur et sculpteur, mon travail s’articule autour de la figuration. Si l’idée, l’image, ou le modèle vivant sont les premiers moteurs du travail, ce qui m’anime particulièrement c’est l’agencement d’un espace avec un répertoire de formes au vocabulaire riche, lignes, volumes, plans, rythmes, plein et vide. Et ceci pour offrir au regard des objets du domaine du sensible, qu’ils soient sculptures, gravures ou peintures, qui n’ont qu’une ambition être regardés et alors peut-être questionnés ou encore émouvoir. La cohérence d’un travail ne tiens pas à l’uniformité du sujet ou à une pratique unique. Elle s’établit petit à petit, les différentes pratiques s’enchevêtrent et finissent par se répondre. C’est peut-être dans cette diversité, cette confusion apparente que doucement les préoccupations et les idées se resserrent, que le chemin se trace, comme les herbes que l’on piétine inlassablement dessinent lentement des sentiers.

Daniel Tiziani

Dessins, peintures, gravures, sérigraphie, empreintes, estampes, pochoirs… et le tout sur papier.En résumer et pour faire simple, tout le travail de Juste Introuvable est en rapport avec l’image imprimée & la peinture.