Cosima Tribukeit

Je mène une pratique pluridisciplinaire, qui s’articule autour de la photographie de même que la gravure et l’installation. Ces différents médiums sont employés de manière adéquate en fonction des projets et des sujets traités mais ils se mélangent de plus en plus ces derniers temps. Cette interconnexion des techniques artistiques forment les arcanes de ma créativité.  Par l’admiration envers l’absurdité et l’irréel de l’art surréaliste qui donne aux œuvres un effet d’altération par des combinaisons et des actes de transformations inhabituels ainsi que l’art asiatique pour son caractère esthétique minimaliste, j’aborde des thématiques diverses avec une prédilection marquée pour le paysage et l’environnement urbane.

Carolina Fonseca

Née en 1987 en Cali, Colombie. Étudiante à l’École Supérieure d’Art de Lorraine.
Vit et travaille à Metz, France.

Au travers de son travail, elle questionne les différentes pratiques de vie individuelles au quotidien, le contexte dans lequel elles apparaissent et la manière dont elles forgent les usages de la vie collective. Les interrogations laissées en suspens après l’ère coloniale, les activités qui en sont affectées (telles que le tourisme, l’oisiveté et la façon d’habiter un espace) et celles soulevées par les migrations actuelles sont au cœur son travail.
Celui-ci oscille entre l’intime et le public, la fiction et le réel, l’individu et la société, la chambre et le paysage, en passant par la maison et la rue, et s’étend du passé au présent.
Son vocabulaire se nourrit de l’esthétique des objets du quotidien, obsolètes ; des choses dites insignifiantes. Elle se sert de matériaux de récupération, peu coûteux et précaires.
Ses questionnements l’ont conduite naturellement vers une pratique du volume et de l’installation, vers le geste et le faire. Comme, par exemple, le moulage, le tissage et l’assemblage. Ces gestes, parfois méditatifs, prennent de l’ampleur avec le temps et vont à l’encontre d’une société actuelle orientée vers le rendement, l’accélération, l’industrialisation, etc.

Guillaume Barborini

Le travail de Guillaume Barborini est motivé par l’envie de mettre en place, au-delà de projets particuliers, une pratique du monde plus dilatée, plus fragile également. A travers des actions simples et leur répétition, il est question de tendre vers quelque chose d’indéfini qui pourrait être une forme de présence à soi, aux autres et aux choses, consciente, engagée, responsable, pleine. Simultanément, il s’agit de tenter une pratique du monde qui consiste en son expérience plutôt qu’en sa consommation : déployer des interactions singulières, neuves, sans préétablis, pour se situer et prendre position. Raconter l’époque en creux, esquisser un plan.

Estelle Chrétien

J’ai eu l’occasion de faire évoluer ma pratique à droite à gauche depuis mon dnsep à l’Ensa de Nancy en 2011. Prenant appui sur un imaginaire rural traditionnel en désuétude pour venir le confronter au réel, mon travail plastique naît, lentement, en gauillant dans la matière. Il se construit selon le hasard des rencontres, au fil d’associations libres, ou d’évidences irrationnelles. Mes errances contemplatives sur papier, nourrissent un imaginaire organominéral. Dans le bavardage omniprésent, j’explore le silence à l’état brut, un silence plein, tente de le préserver, de le transmettre.

Matthias Aeberli

Wer schaut zu? und was?

Isabel Zürcher 

Ausschnitt

 

…..Seit wann sind sich Spielzeug- und Kleintierhandlung so verwandt? «Nicht das Grösste, Schwerste, Brutalste stellt sich als wichtig heraus. Alles kann sich gegenseitig stützen.» Abgrund und Witz, Galgen und Lampenschirm, Tierliebe und Futterneid liegen jedenfalls ganz nahe beieinander.

Matthias Aeberli fand Bilder vor der Renaissance weit spannender als die Tradition der Malerei, die sich der Zentralperspektive fügte.[1] Die revolutionäre Entdeckung jenes Punkts in unendlicher Ferne hat jeden Raum demselben Mass unterworfen und jeden darin befindlichen Gegenstand demselben Tiefensog ausgesetzt. Näher als diese beherrschende Optik ist dem Künstler jene Bildkunst, die sich unvermittelt und einfallsreich über Proportionen hinwegsetzen, die zitieren und kombinieren darf. So geben scheinbar verlorene Zusammenhänge einen manchmal dramatischen, manchmal zärtlichen Eigensinn preis.

Dass der Ausnahmezustand unseres denkwürdigen Jahres 2020 auch die Kunst berühren würde, war absehbar. Manchen habe die unfreiwillige Isolation Zeit geschenkt und eine Rückbesinnung auf eigene Vorhaben. Matthias Aeberli – das sagt er mir am Telefon diesen Frühsommer – haben die Fragen, die schon lang, wenn nicht schon immer Triebfeder seines Schaffens gewesen sind, noch intensiver herausgefordert. «Der Prozess an Bildfindungen hat sich sehr verändert. Von einem fortlaufenden Fluss zu heute eher zögerlich entstehenden, von Pausen unterbrochenen Ergebnissen.» Das Zögern, das Warten, der Zweifel: Sie wollen ausgehalten werden und drängen im spärlicheren Auftauchen visuellen Gedankenguts nach einer noch strengeren Selektion. «Es ist vielleicht Einsicht», meint er in dieser aussergewöhnlichen Saison, und: «vielleicht ist einfach kein Bedarf.» Nachdenklich und skeptischer noch als sonst testet Matthias Aeberli ein Vokabular an Sichtbarkeiten, das ihm ein instabiles Zeitgefühl nahelegt. Und nimmt sich auch seinen Storybooks an. Schon seit Jahren füllen sich unlinierte Hefte: mit Linien, Silhouetten, Bewegungen und Konstruktionen. Dabei bleiben die Storybooks von sich aus äusserst ungeeignet für ein grösseres Publikum. Intim ist ihr Format, das Blättern am Tisch schafft einen Ort der Vereinzelung. So bleibt er bei sich, wenn er jedes Heft unters Auge der Kamera schiebt, Seite um Seite umlegt, innehält, bevor er sich für die nächste Ansicht entscheidet. Da wird erlebbar, wie einer gemächlich seine eigene Zeit revuepassieren lässt.

«Zeichnen kann etwas sein, was hilft, Sachen auszuprobieren – wie in Sprache.» Sprache selbst will geprüft und nachvollzogen sein. «der Abzweig» etwa heisst es auf einem einzelnen Blatt von 2019, und wenn Titel dessen Titel ist, bekommen das Wort und mit ihm das Gerüst von Hilfslinien, der Abstand zwischen Kapital- und Kleinbuchstaben, die dosierte Farbigkeit ein anderes, unausweichliches Gewicht: der Abzweig ist nicht das Werk, sondern sein Inhalt, und dieser stellt uns ebenso wie «HERZRAUM» und wie «die Überholspur» eine Frage. Langsam entstanden – so sieht es aus – hinterlässt die Serie Titel ihren Widerhall. Still und aufsässig, isoliert aus dem Fortgang von Aeberlis beständiger Introspektion.

Die schwarze Linie steht immer wieder im Zweifel von tip-ex-Spuren, virtuose Bewegung wird von tastendem Suchen ins Stocken gebracht. Mancher Streifzug durch ein Stücklein Tiefe bleibt unschlüssig, manchmal aber findet eine Linie traumwandlerisch zu ihrem Anfang zurück. ….

Hyacinthe François

Convaincu que le dessin est à l’origine de la transformation du réel en imaginaire et de l’imaginaire en réel, mes travaux visent à établir une relation entre ces différents espaces.
J’utilise comme support plastique la ligne et la matière, comment les lignes d’un dessin créent un espace, comment les matières dans l’espace créent le dessin. C’est un dialogue qui constitue notre monde, la matière transformée, l’imaginaire introduit. Le processus de fabrication de mes projets exploite des
techniques manuelles et directes sur le matériau, elles offrent la liberté de modifier les formes, de dessiner l’objet au fur et à mesure.
Ces éléments me conduisent à réduire la frontière entre surface et espace, d’appréhender la matière comme dessin et le dessin comme matière.

Manon Ficuciello

Mon travail passe de la conceptualisation des images aux complexités de l’illustration et découle de nombreux entre-deux dans lesquels j’ai évolué. J’ai grandi sur la French Riviera, une histoire d’amour de part la magnificence de ses décors mais aussi une histoire de haine de part la politique de surveillance mise en place. Métissage et adoption m’ont amenée aux notions de dualismes : ceux que renvoie l’autre et ceux dans lesquels je me suis construite.

Adolescente, je baigne dans l’atmosphère discriminatoire de ma ville natale, et réfugie ma quête identitaire dans les nouvelles possibilités d’internet : imprégnée entre autres du boom culturel japonais arrivé par la toile, les questions d’identification m’intéressent, qu’elles soient dans le monde physique ou virtuel. Ces moments où les deux réalités se côtoient sont une faille sur laquelle je prend du recul pour penser mon positionnement, adoptant ainsi une démarche entre chronique et anticipation de nos mondes.

Si il y a une imagerie internet, elle est ma source visuelle, sa construction sociale, un regard sur nos sociétés.