Laurence Muller

Le Paradis est comme éparpillé sur toute la terre – et c’est pourquoi il est devenu méconnaissable. Ses traits épars doivent être réunis, son squelette habillé de sa chair : Novalis

Revoir la notion de guetteur d’images et de textes, explorer les voies vers un « dé-montage », construire la possibilité d’une traversée à pas menus, en vue d’inaugurer une vision esthétique du monde, l’exercice d’un rapport renouvelé aux objets, paysages… ; ceci par la présentation, la mise en contact de photographies, de fragments d’objets prélevés dans la nature, dans les archives, d’objets domestiques trouvés dans une maison (outils, bris, vaisselle…)

S’agit-il de l’exploration de la notion d’expérience esthétique, « une flamme entre rien et quelque chose » ainsi que l’écrit Walter Benjamin ?

Des traces de dessins, des collages/assemblages comme des textes tissés en mesure, par une pratique de la collusion, du télescopage d’images issues de sources et de supports divers.

Fragments, éclats, re-montés, un jeu vers une « iconologie de l’intervalle », proposer au visiteur d’aspecter l’écart entre les choses, les objets et un sens nouveau qu’il lui revient d’ imaginer, de créer, à son tour.

Juste la nécessité de tracer, matérialiser par des moyens techniques, presque toujours intempestifs, ce qui est perçu, ramassé : tenter d’accueillir ce qui est donné.

Astrid ZM

Mes « bidouillages » de fils et de tissus issus de mon enfance et de pratiques des femmes de ma lignée, ont structuré en premier lieu mes bases techniques de couture et de broderie conventionnelles. Elles ont peu à peu fait l’objet d’une déconstruction des techniques classiques pour intégrer la spontanéité de l’instant tout en explorant de nouveaux territoires créatifs. 

J’utilise la technique du piqué libre, à laquelle j’associe le collage et le transfert de papiers ainsi que la technique du monoprint et parfois de la peinture.

J’utilise également « la broderie spontanée » à la main (= sans code, sans régularité ), qui vient enrichir certains travaux.

Certaines de mes œuvres sont très colorées ; les couleurs vives contrastantes, mises en valeur par le noir et le blanc, constituent des choix fondamentaux de mon travail, par la puissance de leurs expressions.

Mon travail est souvent empreint d’un univers onirique et d’un « jeu » qu’imposent les matériaux choisis (tissus, fils textiles ou métalliques, papiers déchirés, imprimés…). Très souvent le résultat obtenu est transparent et/ou « troué », composé d’écritures imaginaires ou d’idéogrammes.

Vincent Bohn

Vincent Bohn s’autorise tout, par le dessin, la photo, le collage, la peinture, la sculpture, il construit et deconstruit. Sans limite, ses oeuvres percutent son quotidient. Ce quotidient si plat auquel il redonnent du relief, du sens.

 

Marina Bristot

Le questionnement autour du geste et du corps féminin sont les thèmes récurrents de mon travail. Je me suis intéressée à des techniques de création dites « lentes » (gravures, broderies, vanneries) car j’aime aller chercher dans la répétition du geste, une forme de rythme et de méditation qui vient façonner l’ouvrage.
J’aime pouvoir utiliser des savoir-faire anciens pour traiter de thématiques actuelles, politiques et féministes. Cela me permet de mettre en évidence la question de l’héritage dans mes œuvres ainsi que le besoin de transmission : faire liens.

Sidney Briand

Sidney Briand, est originaire de Paris mais c’est à Strasbourg qu’il pose ses valises ou il débute en 2018 un poste de directeur artistique.

 

Colomban Mouginot

Les collages sont pour moi une manière d’assembler des idées différentes et d’articuler des moments très particuliers pour finir par provoquer des possibilités démultipliées.

L’idée m’est venue en constatant que certains de mes dessins se côtoyaient bien et pouvaient être visuellement cohérents à mes yeux et en même temps provoquer des ruptures et une discontinuité intéressante. 

Je présente des travaux qui sont le résultat d’un dialogue à l’intérieur de mon propre travail.

Ulrike Weiss

Ulrike Weiss, vit et travaille à Fribourg en Brisgau.Ulrike Weiss utilise souvent dans ses œuvres des photographies documentaires qui représentent la vie et le travail des femmes, souvent issues d’autres contextes culturels. Artiste et enseignante , Ulrike Weiss s’est très tôt intéressée aux différentes traditions mais également à la transmission de savoir-faire d’autres pays comme le Maroc. Le monde traditionnel du textile es un critère essentiel lors de sa sélection d’images d’archives; elle interroge le vêtement et son rôle social, comme mise en scène de soi. Elle questionne la fabrication des tissus, les techniques artisanales traditionnelles, et leur survie à l’uniformisation des produits standards liés à la globalisation.Le travail d’Ulrike Weiss avec des documents photographiques donne lieu à des collages , des surimpressions, mais aussi à des installations plus importantes comme l’oeuvre „communication“ (2018 et 2021).

Evgenia Kashirina

Je suis une artiste qui aime expérimenter avec la couleur. Je veux trouver une abstraction qui m’exprimera. quand je suis fatigué je peins des aquarelles et des natures mortes et des portraits classiques

Nicolas Clair

« Je travaille, disons, à quelque chose comme un collage généralisé ; rencontre forcée entre des éléments autobiographiques, des formes et techniques empruntées à l’art expérimental et des références culturelles lues, vues et entendues.
De quoi ça parle ? Je crois que — à l’exception peut-être de la série de dessins titrés “Les lents”, et encore… — un des arrière-fond possible est Internet et la numérisation généralisée, l’accumulation absolument délirante d’archives, actuellement en cours, avec parfois la découverte de textes, d’images ou plus simplement des témoignages de modes de vies qui nous semblent inouïs. Concernant le collage, au sens large, je trouve que l’on accorde généralement beaucoup trop d’importance à la question du sens, là où je cherche quelque chose de l’ordre de la surprise et du rebondissement, rebondissement du sens par exemple.
C’est un grand mot mais mon idéal d’art est multidimensionnel, multidirectionnel et personnel. »

Julia Le Corre

J’interroge la surface du papier comme matériel support à un vaste champ d’exploration. Je poursuis mes recherches sur la couleur et la matière par le traitement des motifs. Mes images gravitent dans le champ de la figuration, dans un espace où nature morte, fleurs carnivores, tapisserie, semblent s’enchevêtrer et se confondre. La gravure me permet de reproduire des motifs, de les assembler, les juxtaposer. Et parfois même les découper afin de dessiner la couleur. Les contours de mes figures humaines se perdent ainsi dans ce tissu végétal. Ainsi s’assimilant l’un à l’autre par la même manière picturale