Graphismes

Graphismes
Portée depuis 2009 par l’association Eponyme, Radio Eponyme, webradio des musiques live à Mulhouse, se développe et installe aujourd’hui son RadioLab’ au sein du Séchoir, nouveau lieu de la création contemporaine à Mulhouse. La radio s’essaye désormais aux créations sonores et autres expérimentations radiophoniques.
Accessible habituellement sur internet 24/7, la Radio Eponyme s’écoute via son site internet (www.radioeponyme.com), l’application TuneIn et sur certaines box également.
Michele Morando est né à Vérone le 2 septembre 1978 et vit en France depuis 2010. Il s’installe à Mulhouse en 2011, où il réside toujours, et se consacre à la peinture à l’huile en travaillant sur des sujets tels que l’architecture, l’être humain et l’imaginaire. La dernière période, le travail de Morando s’est concentré sur une réflexion implicite sur le rôle du peintre, mettant en avant l’aspect artisanal du faire et se concentrant sur les enjeux centraux de la toile, la fatigue existentielle, la solitude, le rapport à l’inachevé, la pandémie. Des peintures sont nées : des oeuvres de dimensions très proches, développées autour de thèmes et de couleurs récurrents tels que des paysages rocheux raréfiés, des bois, des personnages qui semblent cristallisés dans des mondes dépourvus d’espace et de temps, silhouettes métaphysiques, solitaires et suspendues.
Ce qui se dégage de ces oeuvres, c’est en effet une solitude existentielle concrète et solide : «Devant la toile je ressens une dimension de guérison par rapport à la vie quotidienne, mais même à ce moment il y a un certain mal-être : celui du processus qui soutient la responsabilité créative, au point que je ne sais pas s’il faut ruiner, figer, embellir (et donc potentiellement enlaidir) cette toile, continuer à peindre dessus ou la laisser en un point suspendu, dans lequel le regard peut encore créer ce qui manque».
C’est ce que dit Morando pour raconter le rapport à la peinture et l’expérience d’un artiste devant sa toile, parfois sans défense voire conquis par sa candeur et ses immenses possibilités. Comme Van Gogh, qui dans une lettre à son frère
Théo raconte des heures interminables passées devant une toile blanche qui devenait moqueuse et qui l’inhibait au point de le rendre immobile. Ici ce champ infini des possibles sur lequel s’ouvre le monde réel et le plus intime de la vie
personnelle de l’homme oblige l’artiste à des questions continues sur les choix à faire pour raconter cette solitude existentielle qui enveloppe tout, et surtout sur ce qu’est le moment le plus approprié pour s’arrêter, pour décider qu’une œuvre est terminée, conclue dans son sens le plus profond.
Jara Bombana
Curatrice de l’exposition L’inattuale
Italie – Décembre 2021
JM BOUTIILER, installé à Reitwiller près de Strasbourg, poursuit une production artistique depuis 1985.
Fait de tôle de carrosserie détournée de sa fonction première, le mobilier de JM BOUTILLIER oscille entre Alien et Louis Philippe. Formes physiques, découpes dynamiques, ces objets fonctionnels aux arêtes vives se découpent dans l’espace et imposent leur énergie. Ce mobilier à l’aspect irréductible accueille et englobe le corps avec aise. Canapés exubérants et fauteuils lucifériens associent confort et Rock and Roll. Grâce à l’impression numérique et le trompe l’œil, JM BOUTIILER revisite également le mobilier, toujours dans la veine industrielle.
Plasticienne développant une création pluridisciplinaire.
Ses objets scéniques traduisent son intérêt pour l’assemblage (de vidéo, danse, costumes-objets, musique, texte) et la liberté qui en découle. Dans cette « intermédialité », elle oeuvre seule ou à plusieurs. SV. se consacre actuellement plus particulièrement au dessin et à la vidéo.
Après avoir développé un travail marqué par un héritage pictural fort revisitant les effets dramatiques de la grisaille, du clair obscur et de l’empâtement, Mathieu Boisadan, artiste autodidacte, développe un style plus libre dans son approche des sujets et de la composition. Sa démarche procède d’un double désir de confronter sa réalité à celle de l’histoire de la peinture. Son intérêt pour l’histoire contemporaine lui fait construire d’étonnantes visions où la violence des conflits ukrainiens, dont il extrait les clichés dans la presse, est contrebalancée par un traitement chromatique doux, exempt de « couleur locale ». Des réminiscences de ses fréquents voyages en Europe Centrale et de la peinture russe du 19e siècle découverte à Moscou – celle de Mikaïl Nesterov lui donnant envie d’éclaircir sa palette – nourrissent ses œuvres les plus récentes. En multipliant les sources d’inspiration, Mathieu Boisadan décrit une trajectoire à la fois documentée et imaginaire qui ouvre sur des mondes à la tonalité onirique.
Texte de Marguerite Pilven à l’occasion de l’exposition PAINTERS, Galerie Patricia Dorfmann
Plasticien photographe :
Photographie et installations
Photographie argentique moyen format (6×6) et grand format (4’x5′ et 8’x10′ – resp. 10×12,5cm et 20x25cm)
Tirages palladium, argentiques et impression numériques
Techniques photographiques alternatives : Tirages au palladium, Trichromie directe, Sténopés
Thèmes abordés : Autour de l’absence, Paysage, Nature, Forêt, Architecture, Industrie, Portrait . . .
Installations et prises de sons
Travaux présentés :
01 – Trichromies
Travail autour du paysage et de l’imaginaire. Avec l’absence en toile de fond.
Ensemble d’images couleur reconstituées à partir de films négatifs noir et blanc – trichromies directes. Installation sonore.
Travail photographique couleur réalisé en moyen et grand format.
Je mets en place une représentation novatrice, la méthode employée me permettant de mettre en évidence les espaces spatio-temporels relatifs construits grâce à de subtiles décalages de couleurs.
Travail initié automne 2013 qui se poursuivre au fil des saisons et des années.
02 – Palladium
Série de tirages photographiques noir et blanc. Tirages au palladium.
La pratique du tirage au palladium me permet d’exprimer des nuances et des profondeurs de gris inégalées dans mes photographies. Les images sont subtiles et présentent une grande finesse de détails. Il s’en dégage une grande douceur et une poésie qui conduisent à la réflexion.
Les tirages sont réalisés par contact, l’émulsion sensible étant appliquée manuellement sur la papier avant insolation aux U.V. L’image a donc la dimension de du négatif : l’emploi du grand format pour les prises de vues prend ici tout son sens.
Chaque tirage est unique dans sa série.
Happé très jeune par la magie photographique, je n’ai de cesse depuis, que d’aller à travers mes objectifs, lentilles, regards et émotions, non seulement vers la découverte mais surtout le partage de ce que le quotidien, le banal, l’inexorable, le « normal » à l’œil du passant, peut contenir pour moi, l’immensité de l’inconnu, l’insolite d’une autre dimension, la surprise d’une interprétation décalée.
Seul le mystère que contient l’évidence m’intéresse.
Mise en œuvre, de mon travail de photographe, dans mon atelier de « C’était dimanche » et présentation du livre d’artiste ainsi que l’édition courante.
Une histoire…
C’était dimanche.
Bizarre ces points noirs à l’horizon. Un présage ? Bon, mauvais ? Que font ces…?
Cigognes ! Des cigognes par centaines !
Lucelle, enfin, brève réminiscence.Je me souviens des balançoires là-bas derrière les arbres. Il y a aussi ce grand champ, fraîchement fauché, et des pierres tombées depuis en ruine, paysage désolé, insolite.
Soudain des cris, une certaine effervescence, des enfants et des ados se précipitent vers l’aire de jeux.Plus haut vers la forêt, le chemin de croix a l’air d’avoir été oublié.
En contrebas, un magnifique potager dément l’absence de vie en ce lieu.
Au milieu des hautes herbes, les tours d’un château – posé sur un terrain de jeu lilliputien – m’appellent et me voilà projeté dans le générique de Game of Thrones.
Au sol un masque noir, triste empreinte de la Covid.
Alors que la nature reprend ses droits, l’esprit de saint Bernard doit veiller au grain en attendant des jours meilleurs.
Dans un impressionnant ballet aérien, les cigognes se rassemblent pour leur grande migration.
C’était dimanche.
Je n’avais pas envie de sortir.
Jean-Jacques Delattre
Auteur photographe