Colomban Mouginot

Les collages sont pour moi une manière d’assembler des idées différentes et d’articuler des moments très particuliers pour finir par provoquer des possibilités démultipliées.

L’idée m’est venue en constatant que certains de mes dessins se côtoyaient bien et pouvaient être visuellement cohérents à mes yeux et en même temps provoquer des ruptures et une discontinuité intéressante. 

Je présente des travaux qui sont le résultat d’un dialogue à l’intérieur de mon propre travail.

Tess Gilles

Ma pratique artistique s’est construite autour de deux médiums principaux, la céramique et la photographie. Attirée par des textures végétales et minérales, mes photographies questionnent la notion de paysage. Je travaille la photographie argentique, les défauts du négatif, et son développement. L’image prend son propre chemin dans la chambre noire et me surprend. Mes tirages sont proches d’une abstraction, d’une illisibilité : un paysage apparaît dans sa matière, ses formes et ses contrastes sans lire un lieu en particulier.

À la croisée entre l’art et la ruralité, la céramique est pour moi une manière de travailler la terre. Je cherche un lien entre ces deux mondes de cultures. Décomposer et recomposer. Le végétal puise une essence minérale et la synthétise différemment. La céramique se construit de terre et d’eau, mon travail de géologie et de météorologie. Évoquer dans la lourdeur de la terre, la légèreté d’un nuage. Écouter le bruissement d’une feuille et l’entendre dans la porcelaine.

On s’attache à des lieux pour s’attacher à tous les ailleurs : la montagne se lit dans la plaine, la mer se déploie dans les gorges de la vallée. Alors, j’essaie d’entrevoir les horizons de multiples terres.

Bibi

L’Univers de Bibi

Travail / technique :

Pour la peinture, Bibi utilise de l’acrylique, et certains médiums ou objets divers pour des collages. Pour les volumes, il s’agit de papier-mâché sur des armatures variées (fil de fer, grillage, cartons, polystyrène), de peinture acrylique, et parfois de matériaux ou objets divers pour agrémenter. Pour le dessin ou les illustrations, cela varie des crayons à l’aquarelle en passant par les feutres. Quant au style, Bibi se laisse guider selon l’humeur et les thématiques du moment. Même si la technique plus académique ne lui fait pas peur, Bibi a tout de même une petite préférence pour un univers plus fantastique ou onirique dans lequel une pointe d’humour est toujours bienvenue.

Alice Rochette

Alice Rochette est invitée par Nicolas Couturier et Cécile Tonizzo pour les ateliers ouverts. Depuis l’an dernier, elle travaille sur des techniques d’assemblage en bambou pour réaliser une cuisine mobile, mêlant en même temps conception, construction et expériences. Cet objet répond à l’envie de créer des événements culinaires itinérants, des points de ralliement dans des lieux isolés. En chemin, la rencontre de paysages et la récolte de plantes sauvages serviront à composer des sauces chaque fois différentes.

Klára Čermáková

Klára Čermáková s’exprime principalement à travers les arts graphiques, la sculpture et l’installation. À la frontière entre le naturel et l’artificiel, l’art et la science, son projet de recherche actuel intitulé Hands (and other products of labor) s’appuie sur la pensée de Marx et Engels autour du rôle du travail et interroge la relation du corps à son environnement et à la technologie.

À travers ses recherches autour de l’outil-main, l’artiste interroge les limites du travail contemporain et les capacités d’adaptation physique et physiologique du corps humain. Envisageant sa pratique comme un mode de communication qui valorise la cognition imaginative et empathique, Klára Čermáková signale l’usage excessif de la pensée rationnelle conduisant à notre incapacité à percevoir réellement notre environnement.

Issus de la fusion entre des parties anatomiques et des formes d’outils utilisés par l’homme, les objets hybrides et haptiques produits par l’artiste sont élaborés dans une économie durable (matériaux naturels, résiduels, recyclés ou déchets) et invitent à l’expérience sensorielle.

Duo Y

-Y- est un duo de commissaire-artiste constitué de Julie Laymond (fondatrice de l’association d’art contemporain Co-op) et Ilazki de Portuondo (artiste). Le Duo -Y- explore la relation entre l’art contemporain et les pratiques séculaires de magie pour révéler des récits occultés de l’histoire écrite. 

Dans leur travail conjoint, elles prennent le parti de reconnaître les faits et figures légendaires comme une substance vivante, reflétant une réalité émotionnelle atemporelle. C’est ainsi qu’elles s’engagent dans des investigations où l’irrationnel se structure et entre en résonance avec des faits ou contextes historiques. Elles envisagent le champ de la création en y intégrant les techniques de sourcellerie, d’où le choix de la lettre Y pour leur duo qui est l’idéogramme des baguettes de sourcièr.e. Le duo cherche dans les profondeurs temporelles des lieux les blocages émotionnels qui font dérailler le temps et créent des répétitions historiques. Selon elles, « l’art est autant un objet de production de pensée qu’un producteur d’expérience esthétique » (Duo -Y- / Texte de présentation Karine Mathieu – commissaire et directrice de l’espace d’art départemental MEMENTO.) 

Pétrole édition

Pétrole Éditions a pour perspective d’éditer des livres et des objets multiples. Pétrole Éditions fabrique et publie des livres, dont la forme et le contenu sont intimement liés, des livres dits « publications d’artistes». Aussi, nous cherchons à montrer ce qui se fait aujourd’hui dans le champ artistique, ce que nous rencontrons. Nous revendiquons une pratique de l’édition expérimentale, libre et collective.

La structure éditoriale mène une action régulière un périodique nommé Talweg – les six numéros de la transrevue sont édités à 500 exemplaires ainsi que des publications d’artistes ; Tablette de Joséphine Kappelin, Lisières de Vincent Chevillon, etc. Revendiquant les frontières, s’installant à mi-chemin entre diverses disciplines artistiques et différents genres éditoriaux, TALWEG fait tenir ensemble des idées et des images. Menée à la façon d’un laboratoire de recherche au sein duquel se côtoient des propositions plastiques et théoriques, points de vue artistiques, littéraires et scientifiques.

Laura Apolonio

Artiste pluridisciplinaire, graphiste, chercheuse et professeur à l’Université de Grenade, docteur en Arts (Phd), auteur de plusieurs publications scientifiques et de livres de graphisme. Sa recherche artistique est axée sur le corps, la créativité, l’espace et notre façon de l’habiter, en particulier sur la fragile et mouvante frontière entre l’espace intérieur et extérieur, ainsi que les multiples aspects de la perception. Son travail artistique couvre un large éventail de techniques et se centre principalement sur la figure humaine et son environnement, le corps et la symbolique sociale, ainsi que la symbiose avec la nature, ce qui l’a amenée aussi à la construction de parcours et d’expériences de land art et d’art vivant. En ce moment, elle réalise un séjour de recherche sur la créativité inhérente à la corporalité, au laboratoire de David Le Breton à l’Université de Strasbourg où elle intègre une recherche plastique sur la figuration et la représentation du corps humain.
La série de peintures « Déterritorialiser » qu’elle présente aux ateliers ouverts, évoque la difficulté pour l’être humain d’atteindre l’expression authentique de son être et de se sentir libre. Nous sommes « jetés » dans ce monde (selon l’expression de Heideggger), sans défenses, et nous cherchons continuellement un abri, un refuge, une protection. Les liens sociaux que nous tissons nous protègent en même temps qu’ils nous conditionnent et nous empêchent de nous sentir libres.
Il s’agit d’une dichotomie difficile (voire impossible) à résoudre. Le drame ou la lutte qui en résulte est ce qui caractérise nos vies, chacune ayant une réponse unique à un drame commun. Les protagonistes de ces peintures sont « piégés » dans un réseau de signes qui représentent des cartographies imaginaires. Ce simulacre cartographique symbolise notre système de codage, que nous utilisons pour interpréter la réalité et qui crée de nouveaux liens sous forme de préjugés ou de pensées figées qui nous empêchent d’avoir une expérience authentique de la réalité. La solution est, comme le suggère le philosophe Gilles Deleuze, de « déterritorialiser », c’est-à-dire de rompre les interprétations de la réalité auxquelles nous sommes accoutumés afin de créer toujours de nouvelles réalités, de nouveaux « territoires », en stimulant notre capacité interprétative et en mettant en action l’autocréation continue qu’est la vie.

Pia Gisler

Son art engage une confrontation constante avec les rejets de la consommation au quotidien des sociétés autant nanties que démunies. Avant que les mots recyclage et récupération ne soient sur toutes les lèvres, elle créait ses
premières œuvres avec des feuilles de métal et de fil de fer usés, du bois de
rebus, des fragments de textile et céramique récupérés, des 0bjets en fin de vie,
ou plus couramment, perdus ou jetés. La combinaison de ces matériaux divers et
variés, parfois ramenés de voyages ici ou ailleurs soulève des questions sur les
cycles de production et de circulation des objets, la capacité et le bien-fondé de
leur réutilisation, leur impact immédiat et à long terme sur l’environnement et
notre cadre de vie. Ses œuvres sont ainsi constituées d’objets, d’images et
vidéos de diverses compositions et installations. L’art dans l’espace public a
toujours fait partie de son intervention. En plus de son travail personnel, elle a
participé de façon continue à des projets communs avec d’autres femmes, dont
le duo gasser&gisler et le collectif Pol 5. Elle a effectué plusieurs résidences de
création sur différents continents et reçu de nombreuses bourses et récompenses
pour son travail qui est également accompagné d’une importante documentation
sous forme de catalogues, essais, articles de presse et de critique d’art. Plus
d’informations sur les sites associés à son travail.
Je travaille principalement avec des matériaux pauvres : tronc d’arbre, tôle, rouleau de fil de fer, tissu. Au fil de mes voyages, j’ai été attirée par des objets comme les moustiquaires, carreaux et parapluies que je retrouve partout, mais souvent dans des fonctions différentes. Par exemple, le fil de nylon est l’élément de base du parapluie et de la moustiquaire, tout comme la terre est la matière première de la céramique. Mais, la moustiquaire joue un rôle davantage vital en Indonésie, au Sénégal ou au Mali. Recoudre des moustiquaires pour en faire une représentation du filet de sauvetage que constitue cet objet, surtout pour les enfants et personnes vulnérables, c’est aussi engager une recherche sur ses prédécesseurs locaux, en fibre végétale ou en lamelle de feuille (de palmier), relier la création d’un espace privé et sain et la lutte contre les fléaux qui affligent encore de nombreuses communautés humaines. Raison pour laquelle, le voyage a toujours été une grande source d’inspiration pour mon travail. Il me « défamiliarise » des objets même familiers, me force à réfléchir sur leur substance et malléabilité et à penser en profondeur leur transformation.

Joly Papiers

C’est à travers différentes techniques comme la reliure, la peinture, la photographie, l’illustration, l’impression que j’exprime ma créativité.De nature intuitive, je laisse émerger les projets en conciliant forme, couleur et poésie. La matière principale qui m’émerveille est le papier. J’aime le « glaner », lui donner une seconde vie, lemanipuler, le déchirer, le coller, le coudre, le mettre en lumière.Entre artisanat et création de livre d’artiste, j’exprime ma sensibilité artistique en donnant sens au lien. Ma pratique artistique m’invite à relier les pages les unes après les autres, à trouver du lien entre image, ressenti et mot et à créer du lien dans les projets que je mène.