Présentation J’ai grandi en Alsace où j’ai entrepris des études d’architectures. Durant mon parcours, j’ai toujours été attaché à la question du « chez-soi », la façon dont les humains s’approprient l’espace, y créent des souvenirs, et le gardent en mémoire. Dans ma pratique de l’art, j’explore cette interaction fragile entre les éléments à ma disposition, et la manière de les réassembler pour créer un nouveau « tout »; Cet acte traduit le point de rencontre entre mon imaginaire, le lieu, les matériaux, et ma temporalité propre. Ainsi, mes œuvres peuvent prendre la forme d’assemblages en pierre et bois, à la limite entre équilibre et effondrement; Traduisant l’idée d’appropriation physique du lieu, puis sa disparition lorsque je le quitte, seule la photo demeure (ma mémoire). Ou des altérations de photographies, mettant en valeur des formes perçues dans le paysage et traduisant l’appropriation mentale, l’imaginaire. Ou encore de simples statuettes en terre crue, pouvant soit disparaitre sous les intempéries, soit être recueillies par quelqu’un qui se les approprie, prolongeant ainsi leur durée de vie.
Au fil des années, j’ai développé une typologie, un catalogue des choses et du monde ; j’ai dessiné un grand nombre d’objets, de la faune, de la flore, en y apportant à chaque fois un regard particulier qui tient de la drôlerie et de la désinvolture. Au fond, le dessin compte moins que le regard ; c’est une prise de notes d’un état d’esprit poétique, la poésie des choses, en saisissant l’essence humoristique. Mes collages tiennent du dessin et du travail de l’entomologiste : je récupère des éléments dans une masse de journaux anciens, avec petites pinces et ciseaux, que je colle pour en faire de petits poèmes graphiques, des rébus absurdes, dans lesquels le trait se fait discret tout en restant vif.
Créer des poupées, c’est un voyage. Un voyage vers la douceur, vers les rêves d’enfants. Il y a six ans, j’ai façonné ma première poupée pour ma fille. Je voulais lui offrir une compagne unique, une confidente avec laquelle elle pourrait rêver, partager ses peurs et grandir. C’était Ophélie… son Ophélie. En la créant, j’ai découvert un univers de poésie et de tendresse. Tout commence par les matières : la laine, le coton. Chaque fibre glissée entre mes doigts devient une invitation à ralentir, à savourer l’instant. Chaque geste est un voyage sensoriel qui m’ancre profondément dans le présent. Puis vient le moment clé, celui où tout bascule. Point après point, je brode les yeux… et un univers s’ouvre. Une présence naît. Alors, délicatement, je l’accompagne dans sa métamorphose. Je choisis ses cheveux, je dessine ses vêtements. Peu à peu, imperceptiblement, elle entre en résonance avec une part de moi-même. Des valeurs, des souvenirs et des rêves que j’offre à ma fille. Depuis, je n’ai jamais cessé de créer. Mes inspirations viennent des rêves de mes enfants, des saisons, de la nature qui m’entoure. Chacune de mes poupées porte en elle un fragment du vivant : par les matières qui la composent, par la teinture végétale que je réalise moi-même, avec des plantes sauvages cueillies au fil du temps. Chaque poupée m’invite à l’écoute, à la contemplation. Ce dialogue silencieux m’apaise et me nourrit en profondeur. À travers elles, je célèbre la simplicité, la beauté du naturel, l’émerveillement de l’enfance et l’amour du fait-main. À travers elles, je vous invite à une rencontre. Une rencontre avec la nature… Et peut-être, avec une part de vous-même.
Faire et laisser fer. Mes œuvres sont une ode à la matière. A partir de composites hétéroclites, métaux neufs ou rongés par la rouille, chutes industrielles et pièces utilitaires, je gère des paradoxes et donne naissance à des œuvres inédites. C’est dans la plus parfaite abstraction que prennent vie des pièces maîtresses tout à la fois tangibles et évanescentes. Fer avec du rien, un rien sublimé, un quotidien transfiguré, tel est le message donné ici à l’emporte-pièce.
Fragilité mais aussi hasard, mouvement, ordre et chaos sont au cœur de la démarche plastique de Thierry Amarger. La simplicité des moyens et des matériaux mis en œuvre caractérise son travail. Que ses créations prennent la forme de dessins, sculptures, installations ou encore d’actions faisant intervenir le public, elles ont pour point commun un travail graphique : signes accumulés, superposés, enchevêtrés qui deviennent réseaux, structures simples ou complexes.
Anne Vigneux, plasticienne, vit et travaille en Alsace. Après une maitrise en Arts Plastiques, elle a étudié la scénographie aux Arts Décoratifs de Strasbourg. Attentive au monde végétal, elle aime travailler à partir d’éléments glanés dans la nature. Ses récoltes, qui alimentent son cabinet de curiosités, constituent le matériau de ses créations. Pistils, graines, feuilles, branches deviennent de fragiles sculptures végétales, servent de médium ou posent silencieusement afin d’être dessinés. Son intérêt pour la botanique l’amène à poser un regard curieux et contemplatif sur le monde vivant.
Regarder, enfin voir. J’ai besoin de marcher, d’être en extérieur, de déambuler pour réaliser des images, et cela à travers les différents outils que j’utilise: photographie, vidéo, dessin ou encore gravure. En cherchant plus loin, il s’agira aussi d’instants, de moments qui arrivent n’importe quand, l’espace de quelques minutes et qui durent parfois plus longtemps. Des moments pendant lesquels je marche et observe ce qui se trouve autour de moi. Ces moments me marquent et me permettent d’en faire découler des processus de travail. La notion de temporalité est importante dans mes marches, le temps qui passe, le temps que je prends à regarder un espace, ou juste à parcourir les lieux. Mon travail parle de petits instants qui me sont propres, quelquefois ce sont des lieux où je passe depuis quelques temps déjà et qui, un jour deviennent autre chose, ou simplement des espaces qui se présentent à moi pour la première fois. Dans certains lieux, ce sont des objets, qui sont là sans attirer l’attention, une atmosphère, une végétation qui se développe furieusement dans un espace abandonné, qui me donnent l’envie de faire une image. Ma façon de voir mon environnement est frontale, je me laisse fasciner par un paysage, ou par un détail, le ciel, un espace vide, etc. Mon regard a une portée poétique avant tout. Mes images sont un moyen de montrer ma façon singulière de regarder ce qui nous entoure. Regarder est une chose simple en soi, aussi ce qui en découle doit l’être tout autant. «Ça me faisait du bien de regarder par la fenêtre. Si seulement on pouvait filmer comme ça, comme on ouvre les yeux quelques fois. Seulement regarder. Sans vouloir rien prouver.» Wim Wenders
Alison Metté crée et développe en 2010 sa marque qui porte son nom. Elle y exprime son style en créant des boucles d’oreilles, colliers ou bagues aux formes audacieuses et élégantes en très petites séries ou des modèles uniques. Son travail se caractérise par des textures et jeux de lumière qu’elle crée avec le métal. Les répétitions et croisements de motifs se reflètent dans ses collections qui oscillent entre floral, graphique et géométrique, naviguant entre le figuratif et l’abstrait. Chaque pièce conçue est le fruit d’une exploration et s’articule autour de techniques comme la réticulation.
Une fois finis, les bijoux sont dorés à l’or fin 24k.
« Rose Le Goff a fait de l’ellipse son principal médium de travail. L’omission, le manque, l’absence ou encore le vide sont de toutes ses œuvres. Une galerie de portraits (« Les Moqueurs », 2024-2025) : uniquement des détails et non pas des visages. Des souvenirs (« Sans titre (Rêves) », 2024) ? : gravés sur un cd devenu illisible les rendant inaccessibles à tout jamais. Une performance (« Pas de pièces, merci », 2023, en collaboration avec Camille Dumay) : une fontaine à vœux dont personne ne saura jamais si certains se sont réalisés. Le corollaire presque irrationnel de cet état de chose est l’extraordinaire effet de concentration que procurent ses œuvres. Elle produit des œuvres métonymiques qui fonctionnent sur des rapprochements symboliques. Ainsi sa lampe (« Sans titre (Lampe) », 2023) dit tout de la maison dans laquelle elle n’est pas posée ; l’installation « Mordre la poussière » (2023) laisse présager des vies entières au travers de simples dents de lait. En ce sens, le travail de Rose Le Goff permet une nouvelle esthétique de la relation, car c’est la relation des termes (et des formes), entre eux qui permet au sens d’émerger. » (Elsa Bezaury, 2024)