Denis Perez

«… Les empreintes d’un passé à la fois proche et très lointain sont inspirantes
pour Denis Pérez et innervent ses recherches plastiques.
(…)Denis Pérez,(…) ouvre de nouveaux chantiers qui vous dévoilent les
composantes, les inflexions, les relectures et les richesses interprétatives,
cognitives, visuelles et sentimentales de ces thèmes Trace/Empreinte/Écologie.
LES ARBRES CACHENT-ILS ENCORE LA FORÊT ?
Lieu de parole partagée, confident, symbole du temps et de la puissance, lien
entre terre et ciel, figure de la généalogie, de l’informatique et de la
connaissance, être révéré dans nombre de sociétés et de civilisations, l’arbre a
été l’objet récent de l’attention des scientifiques qui ont étudié ses capacités à
s’adapter et à communiquer avec ses congénères(…)
Denis Pérez évoque l’esprit de la forêt dans une technique d’enfumage et révèle
ses mystères tutoyant le fabuleux dans une lumière qui est une lumière
éclairante.
Il entrelace enchantement et mystère en nous immergeant dans les entrailles et
le corps, palimpseste d’un arbre antique qu’il séquence dans une vision
fragmentée en cernes, comme autant d’enveloppes ou de peaux charnelles.
Maître du temps, symbole de puissance et de longévité, l’arbre secoué par les
vents, brûlé par les ardeurs du soleil, battu par les pluies s’avance vers nous
dans ces « coupes » à la transparence laiteuse, cocons protecteurs et cartes du
temps écoulé, qui apparaissent comme un labyrinthe initiatique. Dans une
écriture très organique, qui fait remonter l’intérieur à la surface, cette
installation se dérobe in fine à nous dans ce vaste cerne opaque, tel un ange
enfariné et froissé qui vient blanchir les limites de la représentation, au plus
près et au plus loin d’une forme de figuration.
Dans ses forêts rêvées, lieux confisqués à la fois dans l’obscurité et dans la
lumière des sociétés, lieux communs du légendaire, Denis Pérez interroge dans
une autre technique d’enfumage et part de hasard les secrets flottants des
arbres et leurs sortilèges. Construit comme une fresque et une parenthèse
enchantée, ce sujet agrège sans cesse de nouvelles positions en débusquant les
liens et les osmoses des arbres avec les forces invisibles, entre réalité et
fantasmagories, dans un mystère qui résiste et en redonnant du sens au mot
apparition…​
L’HOMME EST-IL ENCORE LA MESURE DE TOUTE CHOSE ?
Dans ce monde, en guerre bien éloigné de la fin de l’histoire, livré à des
pandémies, étreint par l’éco-anxiété, le recul des traits de côte, un
réchauffement massif et inédit, l’homme longtemps centre du monde se trouve
ébranlé dans ses anciennes certitudes, positions et suprématies.
Acteur aveugle, brûlé par ses folies et ses passions, comme abîmé
physiquement et moralement, tout à la fois dans le repli, l’enfermement et les
équilibres précaires, l’homme n’est plus au centre de l’univers, mais à la
périphérie de ce dernier qui se dépouille de son contexte de représentation
habituel pour se distordre. L’homme de Vitruve n’est plus. Denis Pérez sculpte
avec talent cet homme entre fragilité, vulnérabilité et détermination auquel
l’univers devient étranger dans une suite intitulée « Sur le fil » qui enregistre
des identités précaires de funambules solitaires…»
Brigitte Olivier Conservatrice Musée Baron Martin Gray

Julien Hoffschir

Procurer une émotion, inviter à la réflexion, susciter un questionnement… j’y tiens !

 

La rue

La rue est une formidable scène à ciel ouvert. Le spectacle y est permanent. Au fil de mes vadrouilles, je cherche à fixer des situations inattendues, des attitudes équivoques, teintées d’espièglerie, d’émotion, des moments uniques. En bref, des situations offrant une amusante singularité.

Le bon moment pour le déclic ne s’annonce pas, il s’impose en une fraction de seconde. Tout passe par le regard. L’instant que je saisis ne se reproduira jamais. Vous l’aurez compris, j’attache une importance sans faille à la spontanéité.   

 

Le spectacle, la scène

A l’intérieur, je compose avec la lumière ambiante. Jamais je n’ai recours au flash. Pour mes séries de photographies prises lors de spectacles, je joue avec les lumières imposées par la scénographie, effectuant tous les réglages manuellement. Je m’attache à transcrire au mieux la palette d’émotions que transmettent les artistes. Qu’il s’agisse de pièces de théâtre, d’arts circassiens, de concerts, de danse, tout m’intéresse. Avec une prédilection pour la danse. 

 

Vers l’abstrait

Et puis, je cherche encore et toujours à aller plus loin, toujours plus loin… 

Je m’efforce en effet de sortir allègrement de ma zone de confort, d’aller au-delà de ce que je maîtrise déjà, histoire, entre autres, de booster mon imagination. Une certitude : l’abstrait m’interpelle. Donner libre cours à ma fantaisie en détournant le sens premier de certaines de mes photographies ne cesse de me titiller. Je m’abandonne de plus en plus à cet exercice exacerbant ma créativité. Cela me permet d’aborder un monde différent, de plonger mes images dans une autre ambiance. Et, au passage, de dérouter les visiteurs s’attardant devant mes clichés.

Anina Gröger

Anina Gröger

 

Dans ses créations Anina Gröger se base sur des phénomènes vus et vécus dans la nature : eau et vapeurs, ombres et lumières, apparitions dans le ciel. Le fugace et l’éphémère nous entraîne dans cet univers éthéré.

 

L’aspect concret du paysage se concentre au travers de la perspective de son langage visuel et fait passer par le filtre du souvenir les impressions qui se mêlent, pendant l’acte de peindre, à l’humeur intérieure et subjective de l’instant.

 

L’artiste concilie dans sa peinture une force expressive presque brutale avec une richesse de nuances infinies, de demi-teintes subtiles passées au crible de sa sensibilité et de sa réflexion.

 

Dans des scénarios suggestifs de ciel où le paysage devient couleurs, les surfaces peintes, de grands formats, semblent nous entraîner vers l’infini. La sensation presque cosmique de l’espace trouve son expression dans des visions aux couleurs libérées.

 

Cette aspiration à l’élévation, éloignée de tout repères, confine au vertige et nous emmène en des contrées où méditations et extases comblent nos sens et notre esprit.

Lucas Rollin

La pratique plastique de Lucas Rollin se déverse en flots tumultueux à travers plusieurs axes de création. Les pulsations de son travail s’écoulent librement, refusant de se laisser emprisonner dans un unique exercice de conception ou de technique.

Tour à tour, Lucas dévoile aux regardeurs des œuvres non-figuratives, où une myriade de formes molles s’entrelacent pour former une mosaïque surréaliste, un monde au delà du visible, une utopie palpable.

Il aime à proclamer : « Je m’aventure, par la constitution de taches molles, colorées,

leurs amoncellements créent un tout où une multitude de couleurs cohabitent, à la recherche d’une harmonie, d’un enchevêtrement presque mathématique, physique. Un bordel organisé émerge, dans un équilibre précaire. »

Pendant ce temps, il abreuve sa pratique figurative d’une noirceur profonde. Elle se gorge de références historiques, de rêveries, jonglant parfois avec l’absurde, dans des tentatives ubuesques où l’inquiétante étrangeté trouve sa place au sein d’une pratique déconcertante, infusée d’un humour acide.

Ainsi naissent des œuvres teintées des cultures alternatives ; art autogestionnaire, néoconstructivisme, expressionnisme, figuratif et abstrait, film d’épouvante, culture et art populaire, punk, trash, archive et culture libertaire. C’est dans une angoisse permanente face à l’histoire, celle qui s’écrit aujourd’hui et celle du siècle dernier, qu’il aspire à ne pas s’enfermer, prolongeant le hasard dans des fresques pseudohistoriques.

La sculpture, surgie récemment dans son œuvre, se dresse fièrement, portée par son microcosme graphique. Elle se matérialise en une extension volumineuse des objets récurrents dans sa pratique en deux dimensions. Ces sculptures renforcent les actes artistiques multiples, jouant le rôle d’un aller-retour, d’un ruissellement accompli pour créer, au cœur de ce chaos créatif, un ensemble qui trouve progressivement une cohérence, une unité d’actes et de formes.

Ainsi, Lucas nous offre une réalité qui lui est propre, où la beauté et la laideur s’entremêlent dans un enchevêtrement instinctif, naïf et parfois brutal.

Thierry Landault

C est une relation avec un outil, un four avec des imperfections qui ouvre sur des multiples possibles.

 Selon des cuissons différentes, de céramique et d’autres matières minérales et végétales et selon la température le four révèle des effets, des matières…

Les objets exposés : céramique, béton céramique, module de chaux et charbonisation et quelques dessins

Cathy Baume

Dotée d’une double formation en sciences de l’éducation et en céramique, Cathy Baume travaille la terre pour créer des liens, pour favoriser des partages concrets, fraternels et constructifs.

Ses recherches céramiques qu’elles soient sculpturales ou utilitaires interrogent son rapport au monde et à l’autre. Elles se nourrissent principalement d’architecture et de poésie. 

Le motif de la maison y revient de façon récurrente :

 « Habiter poétiquement le monde ou habiter humainement le monde, au fond, c’est la même chose . » Christian Bobin dans « Le plâtrier siffleur »

Nicolas Wagner

Ma mission en tant qu’artiste prend sa source dans l’émotion. A cet instant précis, un univers se crée.Cette éruption intérieure fait chemin, de l’introspection vers le partage, dans une invitation à la réflexion.

Je pense que ce big bang, ce chaos, est essentiel à notre évolution et nous permet une approche intime avec le changement.
À mon sens, la vie est un mouvement perpétuel qui a la
magie d’être inexpliquée et doit simplement être vécue.

Pierre Berlivet

Ma première approche artistique a été la céramique. Elle m’a permis de développer mon appétit créatif, la cohérence entre le geste et le visuel, la maîtrise du volume et la construction de structures complexes. La cuisson raku et l’enfumage en fosse m’ont amené à des expérimentations me permettant d’affirmer les états de surface que je souhaite.

Ce travail en matière a conditionné mon écriture picturale.

La matière, les empâtements, les collages m’aident à créer avec vigueur ma trace sur la toile et à retranscrire mon ressenti intérieur.

Valpareisot

Valpareisot est un duo constitué depuis 2010 (2018 sous ce nom) qui travaille à des oeuvres mixed média, alliant notamment sculpture et création textile, peintures et collages. Constitué de Valérie Etter et de Pascal H. Poirot, il a vocation à s’ouvrir à la collaboration artistiques entre artistes issus de disciplines variées.