Justine Siret

« Un mur en béton encore humide, le drapé d’une bâche de protection, des câbles dans l’attente d’être enterrés… C’est l’éphémère à l’échelle de la ville et ses incessantes modifications que Justine Siret investit, et qui se figent à travers sa pratique de la peinture et de la photographie. Alors que les saisons opèrent à présent de manière plus discrète que la main de l’homme, c’est la confrontation d’un paysage contemporain dévalué, peu ou pas regardé dont elle extrait l’esthétique insoupçonnée.Sensible à la métaphore de Gilles Barbier comprenant les artistes tels des estomacs qui ingèrent, digèrent et créent, la production de Justine Siret tend à exprimer l’hétéroclisme de ses intérêts. Lectures, écoutes musicales, récoltes et collections diverses nourrissent cet estomac pour qui la marche, non sans ironie, correspondrait à l’étape de digestion énoncée par Barbier. Chacune de ses productions résulte inévitablement d’une de ses déambulations (principalement pédestres et citadines) pendant lesquelles son regard se laisse flatter par la singularité du paysage urbain. Attachée à la mémoire et aux objets, Justine photographie ce qu’elle ne peut pas emmener avec elle, une façon de garder trace et de collecter sans encombrer. Ces compositions chromatiques ou formelles s’organisent et se matérialisent selon le médium par lequel ils ont été pensés, à savoir l’édition ou la peinture.Investie tant dans une pratique que dans l’autre, il lui arrive de penser en peinture son appareil à la main, et la photographie, dès lors, n’existe plus que comme épreuve d’une toile à venir. Avec l’image imprimée pour simple appui, elle s’en émancipe et joue de son pinceau comme d’un Photoshop instinctif et sensible.À travers les procédés distincts et relatifs aux deux techniques Justine cherche à penser leur coexistence, l’une servant l’autre et inversement. En ce sens, ses accrochages et installations mêlent et démêlent le schéma préconçu de l’image comme source, par la présentation simultanée de ses productions comme un tout, dénué de toute hiérarchisation. Ses travaux sont connectés et connectables les uns aux autres, mais ne perdent pas pour autant leur existence indépendante. Ainsi, elle donne à voir des photographies et peintures dans une confusion orchestrée des médiums. Animées sous la forme d’une constellation picturale, ses productions s’accompagnent d’objets prélevés in situ. » Emma Przybylski, mars 2022.« Nourrie de peinture, de lecture, de voyage, Justine Siret pratique l’art de la liste, de la collecte, du sampling. (…) Justine Siret aime piocher dans le visible. » Anne Immelé, mai 2022.

Mr Pinkasso

Sous le pseudonyme de FW, Mr Pinkasso en cagoule rose ambitionne de couvrir Le Monde Bleu (LMB) d’un voile rose, afin de rejoindre le 8ème Continent (8C) comme refuge pour HUN (Homme Universel Nouveau) et la PostNature.
 
Il propose ainsi de participer à son Utopie Pink afin de prendre de la hauteur grâce à ses Pink Miradoors… pour entre-apercevoir des futurs optimistes ou de venir à ses Pink-Punk-Peace Calling (PPPC) collectifs pour intégrer le rang des Pinkonautes.
 
Les Ateliers ouverts seront l’occasion de montrer des pièces iconiques, des nouveautés et des surprises, et de participer également à un PPPC chaque jour à 17h pour régénérer Dame Nature et refuser toutes formes de barbarie.
 
Pink-Punk-Peace à toi !

Jean-Marc Nigon

Lorsqu’on demande à Jean-Marc Nigon de parler de son travail, il pousse un gros soupir et lève les yeux au ciel. « J’ai toujours peint ; au début avec un pinceau et de l’encre de Chine et depuis quelques années avec un Ipad. Par plaisir. Je peins des romans que j’aimerais qu’ils soient lus par le plus grand nombre, comme un écrivain écrit une fois un texte dupliqué des milliers ou des centaines de milliers de fois ».Au départ, toujours au même petit format sur du papier d’Arches, un trait noir dessine un visage, souvent sombre. Il découpe ses pinceaux aux ciseaux, afin que le trait soit aléatoire. C’est presque toujours le même geste et pourtant, à chaque fois, le hiatus se crée, ce n’est jamais la même chose. À la sortie de l’iPad en 2013, un autre monde s’ouvre. Ultrasensible, servi par de petits logiciels rudimentaires, il lui offre les mêmes plaisirs tactiles et tout un nouveau champ de possibles.Il a entre ses mains tout ce qu’il aime, la nervosité du trait, la profondeur des couleurs, la luminosité des transparences… Il invente ses propres pinceaux à partir de dessins, de photos de matières… qu’il crée aussi ou qu’il va chercher dans la nature, ses lectures.Face à ce petit objet, il peint partout, en toutes circonstances, avec une liberté jusqu’alors bridée. Un univers extraordinaire s’ouvre à lui, plein de couleurs et de modernité. Il s’approprie cet atelier portatif, porteur d’un nouveau projet artistique. Celui de s’inscrire dans une évolution des techniques de création et de diffusion de l’art.« Je peins, mais je me sens plus proche du graveur qui fait des pièces multiples, que du peintre qui fait des pièces uniques. Mon grand-père Paul était graveur et j’ai toujours vu des multiples aux murs dans ma famille. l’Ipad me permet de créer une estampe numérique unique que je peux tirer en un ou plusieurs exemplaires, chaque tirage étant unique lui aussi. Jusqu’à présent, avec les techniques classiques, les exemplaires se dégradaient au fur et à mesure des tirages, d’où leur numérotation. Aujourd’hui, ce n’est plus du tout le cas et la numérotation n’est plus nécessaire ».Le projet artistique de Jean-Marc Nigon est marqué par la technique utilisée, mais aussi et surtout par ce nouvel espace de diffusion, que l’œuvre unique ne permet qu’à une moindre échelle, le partage d’une œuvre. Cette modernité de moyens ne change rien à sa démarche créative, à sa passion, et au caractère artistique de ses estampes.Observateur aiguisé, Jean-Marc Nigon nous donne à voir une œuvre graphique très personnelle, empreinte de sérénité, et revendique une certaine recherche de l’harmonie et de la beauté. « Je m’intéresse à la vision brute, rudimentaire de l’humain, de la nature… et je rends ces matières organiques plus sophistiquée, tirées de mon imaginaire. En fin de compte, je ne sais pas si ça me plait mais ça n’a pas d’importance ; l’important, c’est l’autre ».

Silvi Simon

Silvi Simon développe ses recherches artistiques en faisant interagir différents éléments et outils.Les principaux sont l’optique, la lumière, la chimie et les illusions qu’elle observe et manipule dans différentes situations. Elle propose autant d’ installations, de performances, que de photographies et de films numériques ou argentiques. Pour ses derniers travaux elle a eu le plaisir de collaborer avec des chercheurs du CNRS et son quotidien au cœur de la foret la focalise sur de nouvelles observations et actions.

Céline Godié

Animée par le soucis du détail et d’un naturel mélancolique, la vie à l’orée de la forêt m’a amené à observer davantage la nature, ouvrir mes cinq sens comme pour me gorger de toute la beauté qui nous entoure. Mon travail n’est pas ancré, il évolue au gré d’explorations avec les matériaux que la nature a créés. Impressions végétales, tableaux naturels, aquarelles sont comme une ode à la nature. A côté de cela il y a la spontanéité et la simplicité de la joie de vivre enfantine qui me fascinent. Comme une porte vers un monde imaginaire, l’enfance a cela de particulier qu’elle convoque toute notre mémoire des sens. Depuis plus récemment, je fais résonner ces instants de vie et de découvertes en juxtaposant la nature et l’enfance dans des photographies que je brode comme pour tisser les souvenirs.

Géraldine Bard-Weinstoerffer

L’arbre, source de couleur, de luminosité, de mouvement et d’inspiration.Toutes des occasions pour Géraldine Weinstoerffer de créer, de s’inspirer d’un autre monde. Un monde imagé qui lui parle, qui raconte son histoire. Elle joue sur les formes, les motifs et les couleurs et parfois aussi sur le contenu et le sens du sujet du tableau. L’idée principale est de raconter ce qu’elle voit, perçoit et ressent dans sa vie. Des images l’habitent et elle les peint.​​Elle a le plus souvent une image originelle en tête, puis elle cherche des photos pouvant l’illustrer au mieux. Elle crée une sorte de photomontage dans sa tête et commence à peindre. Lors de la réalisation de la peinture, les motifs et les couleurs s’entremêlent. Elle rencontre parfois certaines difficultés de formes et de couleurs, mais les solutions se présentent en peignant. Parfois, elle doit laisser un temps d’incubation à une forme manquante ou un portrait non finalisé et la solution se trouve au détour d’un chemin, lors d’une promenade. Certains tableaux sont parsemés de difficultés et d’illuminations et prennent ainsi du temps et d’autres, coulent sans s’arrêter et sont réalisés rapidement. Ses tableaux sont peints à la peinture à l’huile et parfois à la peinture acrylique. De plus en plus, du collage de carton et de tissus deviennent présents.​Le processus de création, le sens et l’intention d’un possible message se fait de manière plus ou moins inconsciente. Même si quelque part, chaque tableau représente un moment de sa vie, une émotion, une situation personnelle et intime. Un message se dévoile à l’aide d’une mise en scène d’un personnage comme un équilibriste ou d’objet comme une simple échelle invitant le spectateur à aller plus haut.​​La forme de l’arbre baobab se retrouve dans chacun de ses tableaux. Géraldine aime surtout la vue du dessous comme si on se trouvait au pied de cet arbre. Le baobab peut servir de sujet principal en tant qu’arbre. Il soutient une cabane par exemple. Ou il sert de simples contenants pour y mettre un portrait, un chemin, des papillons. L’image du baobab permet toutes les transformations possibles, garantissant un accès vers le ciel, l’espace et la lumière. Trois sujets qui tiennent à cœur l’artiste. L’arbre, lien entre ciel et terre. Chaque tableau est associé à un poème qui met en mouvement l’image. Pour l’artiste, la peinture est comme une écriture imagée.L’image se raconte et s’écrit.

Nadine Nette

Je peins à l’acrylique et mon moyen d’expression est l’abstraction. L’abstrait est un univers merveilleux qui me correspond, il laisse place à l’imagination, chaque toile est une nouvelle surprise. Je crée avec la spontanéité et les émotions du moment. Je travaille à l’acrylique et j’aime y intégrer des collages des matières. J’aime gratter, peindre, coller et en découvrir les effets. Mes toiles racontent des histoires, mes histoires mais chacun peut y trouver la sienne…..

Evgenia Kashirina

Je suis une artiste qui aime expérimenter avec la couleur. Je veux trouver une abstraction qui m’exprimera. quand je suis fatigué je peins des aquarelles et des natures mortes et des portraits classiques

Annie Tremsal

A la croisée de plusieurs registres, Celui de la photo, prise lors de mes ballades solitaires où marcher n’est qu’un « intensificateur de présence », retravaillées et ciselée comme pour prendre part à l’évolution lente et silencieuse de la nature…Celui de l’espace, le Bi, emprunté à la tradition taoïste de la Chine que je fréquente depuis presque 22 ans, Celui aussi de notre monde industriel où l’acier brut, laminé à chaud, appelle la forme et l’image Celui encore de la couleur par des glacis superposés et délicats, timides aussi… Afin que rien ne s’impose pour qu’apparaissent les choses d’une nature vibrante et apaisée qui m’environne. Faire du dehors un dedans, intime à moi-même et sensible, graphique et vivant. Faire surgir « l’apparaître » afin que s’offre à nous un surgissement qui nous arrache de l’oubli. Et comme le dit Paul Klee, « l’art ne peint pas le visible, il rend visible ».