Dans ses tableaux en trois dimensions, Philippe BERBET interroge sur la consommationeffrénée et sur la valeur des matériaux que l’on jette sans y penser.Il a même créé un concept « CECI N’EST+ ».Le concept « CECI N’EST+ » est un laïus profond. Tout part d’ailleurs de là. Le plus est une croix, mais il a un sens, et même un double sens. « Plus » en forme négative, comme le néant, le rien, la mort, la perte. « Plus » en forme positive, comme le trop, le complément, la vie, le gain.Cette lecture en partie double ne tarit pas d’éloges. Ce serait lui faire affront d’une pensée unilatérale, alors que sont art se décline à l’envi comme un pied de nez à la routine et au quotidien. Tout ce qui se jette a grâce à ses yeux, tout ce qui brille illuminera l’un ou l’autre détail, tout ce que la nature produit a une valeur inestimable.Philippe BERBET a pris son temps, dans un long processus de recherche, pour mûrir ses envies, parce qu’il a des choses à dire, mais avec la manière. Sensible à la matière, aux textures, aux couleurs et aux formes, il n’a de cesse de redonner vie à des trésors oubliés.Le déclic est parti de boîtes de curiosités comme autant de possibilité de collectionner.Car la matière se mérite et la compilation demande du temps.L’environnement a droit de cité, l’objet en lui-même également, mais l’humain est au centrede tout. Les gens sont dans l’image, le paraître, la représentation sociale. La matière, elle, ne ment pas. Elle se conforte.En opposition, il juxtapose des éléments réputés précieux ( feuilles d’or et d’argent ) et du tout-venant, des contenants divers et variés, des natures mortes, mettant ainsi en exergue les étapes de fabrication réalisées par des anonymes, interrogeant sur l’histoire des logos et des marques qui viennent modifier artificiellement la loi du marché, et qui créent, de facto, des inégalités mondiales flagrantes.Les messages sont profonds, mais il y a de la légèreté aussi et beaucoup de sensibilité.