Autodidacte, Célina (Céline Anheim) a toujours dessiné depuis sa plus tendre enfance, mais n’a commencé à peindre sérieusement qu’à l’aube de ses 40 ans. Sa vie professionnelle et personnelle a quelque peu différé l’expression de cette passion, qui s’est finalement manifestée par une première exposition en 2012.
Au fil de ses toiles, Célina s’est créé un univers où l’émotion, les couleurs et l’esthétique sont au cœur de sa fibre créatrice et artistique. Elle affectionne particulièrement les sujets figuratifs sur les thèmes de la femme, du rêve, de la spiritualité, de l’Afrique, des enfants, des animaux… mais apprécie également de s’évader dans le voyage d’une composition abstraite. Outre l’aspect esthétique de ses œuvres, Célina souhaite susciter chez le spectateur, une réaction, une émotion… L’artiste passionnée anime également des ateliers, stages et cours de peinture dans son atelier situé à Mulhouse.
« Inutile de vouloir vous expliquer, il faut ressentir, c’est tout »…
Role : atelier
Sabine Clochey
«… dans ses petites compositions, à peine ébauchées, [elle] traite des « paysages devant la porte », comme si la quête du monde se traduisait par la volonté d’absorber les choses infinies que l’on a toujours devant soi, chaque matin quand on ouvre ses volets, quand on sort de sa maison pour faire quelques pas dans le jardin. » Alexandre Rolla
» Mon temps d’observation est souvent plus long que le temps de réalisation d’un dessin. La trace que je dépose sur le papier, que ce soit au pinceau, avec du pastel ou un crayon, est plus l’empreinte d’un objet que l’objet lui-même. » S. Clochey
Young hee Hong
Percer le visible pour atteindre une dimension autre ? Mais de quelle visibilité s’agit-il lorsqu’on parle d’une frontière ?
Aujourd’hui, avec la même détermination, il s’agit de faire le point par rapport à ce qui, insidieusement, nous assaille. Je veux parler de la pression médiatique, pression très puissante, qui nous oblige, soit à croire en tout ce que la société envoie (à travers la publicité, les idéologies), soit à douter de tout. Comment réagir ? Comment trouver son équilibre face à un conditionnement omniprésent et incessant ? C’est à cette question que répond à sa manière, par le travail, Young-Hee Hong.
Elle nous invite avec tact et légèreté à suivre ses mises au point. Elle nous incite, par le regard à examiner avec attention à relativiser, à évaluer, à estimer, à exercer notre esprit critique ; bref, elle nous appelle à nous concentrer afin de conserver notre lucidité, sauver notre jugement personnel et accroître notre conscience.
Cet effort intellectuel et moral, l’artiste le réalise physiquement. Avec son pinceau, sa main, avec son bras, avec toute sa concentration mentale, avec tout son être. Point après point, goutte après goutte, tous ces points ponctuent un instant de création qui s’étale dans l’espace de ses œuvres. Ils se superposaient d’abord à des images préexistantes, les points s’appliquaient sur des affiches, des photos, des images extraites d’Internet, mais entre temps, ces mêmes points de vue se sont progressivement affranchis de ces images, qui assaillent notre imaginaire et nous perturbent. Dans un processus d’évolution somme toute assez logique, les points de peinture se sont affranchis, ils flottent librement dans l’absolu, dans un vide qu’ils ont réussi à conquérir. Chaque point s’énonce alors avec sa discrète force. Certaines de ces œuvres s’intitulent par exemple « L’Ombre du Temps », et, de fait, on ne peut imaginer de meilleure incarnation du temps qui, à la fois s’écoule progressivement goutte après goutte, et demeure à la fois dans un absolu qui n’autre catégorie que lui-même.
Chaque point, chaque goutte de peinture délicatement posée par un fin pinceau, correspond à un instant précis et renvoie au point suivant, avec chaque fois un peu moins de matière (jusqu’à son extinction ?). Mais, nous en avons fait l’expérience, le temps, lui, n’a pas de fin. « … ».
Claude Rossignole 2014