Yolaine Wuest

La vie ?

Une aventure humaine où chacun se démène avec ce qu’il est, avec ce qu’il croit, avec ce qu’il « sait »… Nous sommes tous plongés dans cet inéluctable mouvement temporel et inépuisable mouvement intérieur. Mouvement incessant qui pousse à se frayer un passage. Ombre et lumière… Un travail en clair-obscur est, depuis toujours, mon vocabulaire. Les fonds, que je travaille longuement, sont nourris de terre d’ombre et de sienne parfois, de noirs profonds. Je les modèle à la brosse, au chiffon, les lisse, efface, y revient, jusqu’à ce qu’ils résonnent en moi. Véritable terreau, ils me permettent de m’y ancrer, d’entrer dans la matière, non pas en surépaisseur, mais en profondeur. Cette matière pigmentée est creusée et fouillée jusqu’à y trouver la lumière. Je ne pose pas la lumière mais cherche à la trouver, la retrouver, la faire (re)naître. Je la laisse prendre sa place, celle qui m’apparaît juste, celle qui éclaire de l’intérieur et intensifie notre épaisseur humaine. Faire silence, démêler les fils, chercher la lumière, s’extraire… Forme d’instinct de survie, promesse d’une échappée belle !

Anne Werey

Depuis plusieurs années,je fabrique des images et des objets avec des matériaux divers,tel que du papier,de la peinture,des bouts de ficelle,des matières récupérées à droite et à gauche et des trucs qui traînent dans ma tête.

Lolo Wagner

Dégainer mon matos à gribouille, et, suivre à la trace sur le papelard, d’un trait, sans m’embarrasser de crayonnés inutiles, ni chercher à épater la galerie, ce qui se présente à mes yeux, voilà une partie de mon travail.

Bettina Walter

Je suis créatrice de costume pour l’opéra et le théatre, et professeur de costume á l’accadémie de beaux arts á Stuttgart en Allemagne en section scénographie et costume.
Je travaille dans tous les maisons d’opéra en Europe comme la Scala de Milan, le festival de Glydnebourne, le Théatre du Chatelet, le festival d’Aix en Provence etc. etc.
Mon travail á l’atelier á Zone d’art est principalement le dessin, la préparations des maquettes de costume et mon travail de recherche dans l’histoire de la mode et du costume.

Serge WITTMANN

Serge Wittmann exerce sa créativité à travers trois disciplines : la sculpture, la gravure et le land art.
Ses représentations sont réalistes et fonctionnent comme des métaphores. Elles dévoilent des fragments de vie intérieure, des questions existentielles en embarquant le spectateur dans une autre dimension. Les œuvres tels que : les chutes, le fossoyeur, les têtes au carré, l’envol, verbotene Leiterhaus, alors fuit salaud… illustrent cette disposition.
Les têtes au carré par l’absence de visage donnent à voir une présence et une corporéité. Ces sculptures ont aussi une dimension ironique et humoristique. « Le chien pisseur » et « Yes man » ont été réalisés dans cet esprit.
A noter que le style des dernières œuvres sculptées est plus léger que les gravures plus anciennes de la série « La dernière poire de la saison » qui sont introspectives et tintées de gravité.
Enfin, les créations de land art sont d’une facture abstraite, avec celles-ci de nouvelles formes naissent, elles ouvrent le champ des possibles.

Nicolas Wild

Nicolas Wild est un auteur de bande dessinée alsacien. Ses voyages dans des contrées exotiques et inhospitalières fournissent la matière première à ses romans graphiques Kaboul Disco et Ainsi se tut Zarathoustra. Il vient également de réaliser son premier documentaire pour Arte en février 2015, un film qui mélange images filmés et animation.

Raymond Emile Waydelich

Raymond Emile Waydelich (Strasbourg,
1938)

Formé à  Strasbourg puis à Paris à  l’Ecole des Arts décoratifs, Raymond Waydelich appartient à cette nouvelle avant-garde « silencieuse » qui émerge au début des années 1970 avec des artistes qui opèrent un retour au privé, à la mémoire du passé personnel ou étranger (Christian Boltanski, Nikolaus Langâ?), par la reconstitution et la documentation, l’??inventaire, l’??archivage et de mise sous vitrine.
Il s’??inscrit déjà  dans cette mouvance, lorsqu’??en 1973 il découvre un manuscrit de 1890 qui appartenait à une apprentie couturière nommée Lydia Jacob. Il démembre soigneusement les pages de cet album et intervient sur chacune d’entre elles par un travail plastique au feutre, à l’encre et avec des décalcomanies. Chaque double page est contrecollée et il appose sur chacune d’entre elles son tampon, sa signature, la date et le nom de la modiste. A partir de ce journal et de cette premère intervention et identification, il réinvente la vie de Lydia Jacob et lui voue dès lors une grande partie de son oe?uvre dans un cycle qui porte aujourd’hui le nom de « Lydia Jacob Story ».

Véronique Werner

Dans l’atelier de « La Maison ronde » où vit et travaille l’artiste Yves Carrey, vit également Véronique Werner qui compose des tableaux, des sculptures en assemblant des matériaux tels que verreries, céramiques, petits objets précieux qu’elle accumule et collectionne en les incrustant dans du ciment . Quand elle n’est pas entrain de produire dans son atelier, elle réalise des fresques en bas-reliefs, essentiellement pour des  particuliers.

Gretel Weyer

Gretel Weyer fouille les symboles et les objets de l’enfance. Les œuvres matérialisent les peurs, les fascinations et les rêveries qui structurent ce qui est communément appelé « l’âge tendre ». Une tendresse que l’artiste vient fendre d’un malaise. L’innocence et la nostalgie laissent place au doute et à l’abandon. D’un seau s’échappent des crapauds, la fuite des princes charmants ? Sur et autour d’un banc traînent des masques animaliers : un loup, un élan, un putois et un ours. Les animaux, attachés à l’imagerie du conte, sont à la fois séduisants et effrayants. Les masques semblent avoir été abandonnés, la scène indique la fin du jeu. Sur des toiles de canevas, l’artiste brode des femmes endormies. Le sommeil se confond avec la mort. Elle travaille ainsi les notions de passages et de rituels auxquels les enfants sont confrontés de manière consciente ou inconsciente. L’humain et l’animal cohabitent de manière fragmentaire. La tête d’un garçonnet regarde le corps d’un oiseau mort. Des petites mains en céramique blanche sont introduites dans les gueules d’un loup, d’un ours, d’un cheval ou d’un cerf. À la lisière de deux mondes, elle fait dialoguer le danger et la bienveillance.

Un sentiment d’inquiétante étrangeté plane au-dessus de l’exposition où le temps est comme suspendu. 

Les sculptures de Gretel Weyer génèrent une transfiguration du réel par l’imaginaire. Par le détachement ou le saisissement, l’artistes parvient à ouvrir des espaces narratifs où les imaginaires (personnels et collectifs) peuvent à la fois s’exprimer et se réfugier.

Extrait de texte de Julie Crenn écrit dans le cadre de l’exposition des illusions, à la galerie Maïa Muller-Paris.